L’exploitation et l’utilisation des hydrocarbures font partie intégrante de nos sociétés malgré les consensus scientifiques sur la crise des ressources et les impacts liés aux changements climatiques.
D’une part, de nombreux projets d’exploitation et de transport des hydrocarbures ont vu le jour ces dernières années au Québec : exploitation du gaz de schiste et du pétrole de schiste à Anticosti et en Gaspésie, pipeline Énergie Est, pipeline Enbridge 9B, usine de liquéfaction du gaz naturel, etc. D’un point de vue environnemental, ces divers projets d’exploitation ou de transport des hydrocarbures ont (ou auront) des conséquences profondes. D’un point de vue social, la question de l’acceptabilité des projets, de la façon de les conduire et des retombées est absolument cruciale et touche notamment le droit d’exploitation des entreprises, mais aussi la robustesse des processus démocratiques.
D’autre part, certains pays et provinces (dont le Québec) se dotent actuellement de cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). À ce titre, le Québec compte réduire ses émissions de GES de 37,5 % par rapport au niveau de 1990 à l’horizon 2030. Si l’atteinte de ces cibles doit se concrétiser, il est certain que des arbitrages devront être faits entre les trois dimensions du développement durable.
Il est clair que le développement des ressources d’hydrocarbures entre en conflit avec les cibles de réduction et pourrait être soit la cause d’un schisme profond entre les dimensions économique, environnementale et sociale, soit être l’occasion de repenser en profondeur nos modes de production et de consommation.
Le colloque proposé envisage de regarder la problématique en adoptant une perspective basée sur la pensée du cycle de vie : de l’extraction des matières premières jusqu’à la fin de vie en passant par les processus d’acceptabilité sociale en amont des projets.