Les tendances à la marchandisation et à la privatisation de l’éducation sont des caractéristiques communes à de nombreux pays (Ball et Youdell, 2008; Daun, 2004; Levin, 1998). Les marchés de l’éducation sont désormais définis par une relation de service « fournisseur-client » entre l’institution, l’organisame ou l’entreprise dispensant l’éducation et ses utilisateurs, à savoir principalement les élèves, les étudiants et leur famille. Un rapport de concurrence sur le marché s’instaure et laisse une liberté de choix pour les consommateurs d’école.
Le marché de l’éducation impose de nouvelles conditions de travail aux enseignants. Car les écoles axées vers le marché choisissent souvent de créer des concepts pédagogiques qui sont lancés comme potentiellement supérieurs à leurs concurrents et auxquels les enseignants doivent s’adapter, indépendamment de leur compétence et leur expérience professionnelle (Forsberg, 2015). Dans le même temps, la marchandisation peut rendre possible différentes traditions pédagogiques « alternatives », comme par exemple les pédagogies inspirées par Montessori, Steiner ou Freinet. En d’autres mots, les marchés de l’éducation permettent de diversifier l’offre éducative tout en normalisant une partie de l’offre pédagogique. Un aspect important de l’impact des marchés de l’éducation sur le travail des enseignants consiste à savoir jusqu’à quel point les écoles, en tant qu’organisations, s’adaptent à des modèles de fonctionnements managériaux empruntés aux entreprises commerciales. De tels changements peuvent induire des transformations plus profondes de la compétence et du rôle dévolus à divers types de personnel.
L’objectif de notre colloque est d’abord de faire un état des lieux international et d’avoir une approche compréhensive sur les conséquences de la mondialisation de l’école et sa marchandisation afin de déterminer par la suite une problématique commune.