Ce colloque est organisé par le Collectif de recherche interdisciplinaire sur la contestation (CRIC), nouvelle équipe de recherche interuniversitaire et collégiale financée par le FRQSC (Fonds de recherche Société et culture Québec) depuis juin 2015. Dans ce contexte, plusieurs recherches sur les dynamiques actuelles des mouvements de contestation sont en pleine émergence, et ce colloque permettra d’en présenter les résultats.
En plus de porter une attention aux mouvements de contestation actuels, ce colloque sera l’occasion d’analyser les réactions relatives à cette contestation (répression policière, « backlash » antiféministe), ainsi que ses effets dans la vie privée et dans les dynamiques internes. Même si c’en est un élément important, la contestation ne se réduit pas à la rue : des expériences militantes se multiplient en marge des institutions et dans la vie privée de manière à répondre de façon autonome aux besoins et aspirations des communautés marginalisées, phénomène que Scott (1990) a appelé l’« infrapolitique » des groupes subalternes et Mansbridge (2013), le « militantisme au quotidien », que l’on peut distinguer de la dimension visible des actions médiatisées dans l’espace public.
Par conséquent, ce colloque se penchera sur deux thématiques en lien avec la contestation. Premièrement, les réactions policières envers les mouvements sociaux et la judiciarisation de ces derniers exercent une influence de plus en plus importante sur les mobilisations en Occident, en particulier au Québec, ce qui mérite une attention particulière. Ainsi, la première table ronde regroupe des présentations portant sur la normalisation du profilage politique, la marginalisation politique et la criminalisation de certains groupes spécifiques à travers le projet GAMMA du SPVM (Service de police de la Ville de Montréal) et la création d’espaces de résistances juridiques. La seconde table ronde s’intéresse aux effets structurants sur les mobilisations des dynamiques internes à la lisière privé-public, abordant l’influence des affects dans la (dé)mobilisation des luttes, les rapports sociaux de sexe à l’intérieur d’organismes militant sur des enjeux étudiants et de droit au logement, et les relations entre chercheure et personnes militantes.