406 - L'immigration maghrébine au Québec : état des lieux de la recherche

Arrivés progressivement au Québec à partir des années 1990, les immigrants maghrébins, pour la plupart immigrants économiques, ont suivi un parcours professionnel long et souvent difficile. Leur insertion professionnelle sur le marché du travail québécois les a souvent menés vers la voie de la déqualification alors qu'ils ont été sélectionnés principalement en fonction de leurs diplômes et de leur expérience professionnelle. Les obstacles à leur insertion professionnelle sont nombreux, comme la non reconnaissance de leurs diplômes, la méconnaissance de l'anglais ou l'absence de réseaux professionnels à leur arrivée. Cette population immigrante arrive progressivement à la retraite, période qu'il est de plus en plus nécessaire de planifier. La planification de la retraite représente un effort fait dans le but d'éviter que des problèmes majeurs ne se développent dans le futur. Cette planification est affectée par les carrières discontinues et par la lutte contre les problèmes d'adaptation, des éléments auxquels font justement face les immigrants. Cette présentation vise à révéler les résultats préliminaires d'une étude qualitative réalisée par le biais de 24 entretiens individuels. Cette étude vise à mettre en évidence l'influence des trajectoires professionnelles des immigrants maghrébins sur la planification leur retraite.


Au cours du 20ième siècle, le système éducatif québécois est marqué une plus forte hétérogénéité de la clientèle scolaire. Ainsi, l'école québécoise doit assurer un curriculum commun pour des élèves issus de diverses origines sociales, culturelles et ethniques. Les écoles québécoises, à Montréal en particulier, se sont donc engagées dans un processus d'adaptation à la diversité depuis plus d'une vingtaine d'années afin de faciliter l'intégration scolaire des élèves issus de l'immigration. Parmi les langues maternelles autres que le français et l'anglais, c'est l'arabe qui se classe au premier.

Parallèlement, la formation universitaire fait l'objet d'un renouveau, comme en témoignent divers travaux portant sur les nouvelles formes d'enseignement auprès des étudiantes et étudiants universitaires, c'est le cas, par exemple, de la formation à l'enseignement au Québec. À cet égard, nous souhaitons tourner notre regard vers notre propre pratique de formation et d'accompagnement dans le cadre du Baccalauréat en enseignement au secondaire où nous intervenons. L'intérêt de notre communication est double puisqu'elle consiste à mettre l'analyse de notre pratique professionnelle au service de la pratique enseignante en contexte de diversité et à nous appuyer sur notre rôle de chercheur-enseignant pour approfondir notre réflexion sur la prise en compte de la diversité ethnoculturelle et religieuse en milieu scolaire, notamment les jeunes maghrébins dans le système éducatif québécois.


Je m'intéresse aux prises de position et aux discours de femmes immigrantes de cultures musulmanes, en grande majorité d'origines maghrébines, sur la laïcité et le port du foulard dans les débats publics en contexte québécois. Je me suis entretenue avec des féministes engagées dans les débats médiatiques sur l'ancien projet de loi 60 sur la ''Charte des Valeurs Québécoises'' présenté à l'automne 2013 par le Parti Québécois. Mon objectif est de cerner, à travers les différentes trajectoires sociales des participantes, des éléments contextuels à partir desquels peuvent peuvent se justifier ces positions et qui permettraient d'en éclairer l'argumentaire. En ce sens, le fait que plusieurs féministes se soient explicitement opposées entre elles dans ces débats reflète la complexité de leurs argumentaires et l'influence de leur positionnement social au sein des rapports sociaux majoritaire/ minoritaires et intra-minoritaire.

Ma recherche consiste en une comparaison des actions collectives des diasporas tunisienne et égyptienne à Montréal au moment des bouleversements politiques de ces pays respectifs en 2011. Les recherches préliminaires montrent que ces deux communautés de taille quasi équivalente à Montréal ont agit de manière distincte en 2011 vis-à-vis des conflits politiques de leur pays d'origine.

Ainsi, la problématique a pour objectif de comprendre pourquoi les modes de mobilisation des diasporas égyptienne tunisienne diffèrent. Pour comprendre cette différence, j'entends analyser en profondeur et de manière qualitative le rapport desjeunes adultes, notamment,de ces communautés à leur diaspora et les liens distincts au pays d'origine qui s'ydéveloppent.



Bien souvent dans les pays d'immigration musulmane en Europe et en Amérique du Nord ce qu'il est convenu d'appeler les « communautés musulmanes » locales sont perçues et décrites comme bien plus monolithiques qu'elles ne le sont. C'est du moins très perceptiblement le cas dans les médias ainsi que dans la classe politique qui n'est pas nécessairement au fait de sa propre recherche scientifique nationale.
Comme nous avons pu le documenter par le passé, au  Québec, la population musulmane se caractérise par une grande diversité ethnique née de la variété des pays de naissance (« arabes » et autres) des immigrants assortie d'une pluralité d'appartenances confessionnelles (sunnites, chiites et autres). Or entre 2001 et 2011, cette hyperdiversité (la « superdiversity » de Vertovec) s'est accentuée et s'exprime par une pluralité d'associations culturelles et cultuelles. À partir des données statistiques et de recherches de terrain la présente communication dressera un état des lieux tel qu'il se présente en chiffres absolus et dans la géographie des mosquées.
Cet exercice permettra d'esquisser la place qu'occupent les Québécois d'origine maghrébine dans cet ensemble hétérogène. Or cette place n'est pas sans paradoxe dans le monde des institutions religieuses tant les immigrants maghrébins sont numériquement majoritaires au sein de la population musulmane et que leur influence est parfois celle de nouveaux venus dans certains univers confessionnels.