L’adaptation est le processus par lequel on modifie une œuvre. Généralement, lorsqu’on parle d’adaptation, il peut s’agir de deux phénomènes très différents. Le premier détermine le passage d’un genre à un autre, ou la reformulation qui reste dans le même genre (par exemple, A. Hitchcock, Psycho, 1960 et G. Van Sant, Psycho, 1998). Le deuxième, et le plus intéressant pour notre colloque, est le résultat d’un processus de transmédialité : lorsque l’expérience narrative transfère des propriétés ou des caractéristiques d’une œuvre réalisée dans un médium déterminé à un autre médium (Streitberger et Pirenne, 2012). La bande dessinée est au cœur de processus adaptatifs, le plus souvent transmédiaux, qu’elle soit œuvre source ou œuvre but. Ainsi entretient-elle des liens avec d’autres médias tels que le dessin animé (M. Satrapi, Persepolis, 2007), le cinéma (A. Fonteyne, Jemma Bovery, 2014), le roman (J. Ferrandez, L’étranger, 2013), le théâtre (R. Lepage, La trilogie des dragons, 1985) ou encore les jeux vidéo (Assassins’Creed Unity, Ubisoft, 2014).
L’ouvrage Bandes dessinées et adaptation (dir. B. Mitaine, D. Roche et I. Schmitt-Pitiot, 2015), l’un des premiers à être complètement consacré à ce sujet, traite des adaptations littéraires et cinématographiques en bande dessinée. Inscrit dans sa continuité, ce colloque souhaite toutefois ouvrir ce champ d’études à tous les types adaptatifs transmédiaux autour du socle bédéique (œuvre source ou œuvre but) : 1) bande dessinée et arts narratifs (roman, nouvelle, etc.); 2) bande dessinée et art de la scène (théâtre, danse, opéra, etc.); 3) bande dessinée et arts visuels et narratifs (films, télévision, animation, etc.); 4) bande dessinée et narrations interactives et ergodiques (jeux vidéo, etc.).
Notre colloque sera le lieu à la fois de l’analyse d’œuvres de départ ou d’arrivée, de compréhension du processus adaptatif et de mise en évidence ou de construction d’approches théoriques qui iront au-delà de l’aspect de la fidélité.