Les rites religieux et les passages liés au cycle de la vie, dont la concordance caractérisait les sociétés traditionnelles, n’ont plus nécessairement lieu dans nos sociétés hypermodernes. Les baptêmes, les mariages et les rites funéraires religieux persistent. Toutefois, d’autres formes rituelles, qui prétendent souligner les passages de la vie individuelle ou sociale, apparaissent dans le paysage contemporain. Comment se structurent les identités dans l’actualité? Quel rôle la ritualité y joue-t-elle?
L’étude des rites de passage accompagne le développement des sciences humaines et sociales dès les intuitions fondatrices de Van Gennep jusqu’à la liminalité de Victor Turner, la théorisation de l’individualisation par David Le Breton et, plus récemment, la critique rituelle de Ronald Grimes de même que le constat de la transformation et de l’émergence de nouveaux rites de passage par Martine Roberge. Entretemps, des approches interdisciplinaires se sont développées unissant notamment des chercheurs de différents domaines tels que théologie et psychologie, histoire et philosophie, anthropologie et neurosciences, linguistique et arts. En parallèle, les conditions et le contexte de la recherche se sont élargis et ont favorisé la globalisation médiatique et économique, si bien qu’un regard multi ou interculturaliste s’impose.
Le colloque « Les rites de passage aujourd’hui : enjeux et perspectives » prétend rouvrir et relancer le débat par l’entremise de l’analyse critique des approches et des méthodologies des études rituelles, ainsi que de la description ethnographique des rites de passage — autant classiques que nouveaux, religieux que profanes.