Le colloque vise à cerner la valeur historique des installations olympiques conçues par l’architecte français Roger Taillibert, à la demande du maire Jean Drapeau, en vue des Jeux d’été de 1976. À Montréal, la présentation des JO était un vieux rêve : la première candidature de la Ville fut déposée en 1928 et, dès 1939, le parc Maisonneuve était le principal site envisagé pour accueillir l’événement.
Avec la collaboration de bureaux d’études français et d’ingénieurs québécois, Roger Taillibert élabora un projet des plus ambitieux répondant à la fois aux normes olympiques et aux nécessités des sports professionnels nord-américains. Fort de son expérience en installations sportives, il fit appel à des techniques innovantes mettant en œuvre le béton préfabriqué et précontraint, comme au Parc des Princes à Paris, et le textile architectural. Le béton est omniprésent au Parc olympique : au stade, dont la structure est un immense mécano d’environ 12 000 pièces, au centre nautique installé dans la base tripodique de la tour, qui porte le toit rétractable du stade, et au vélodrome, couvert d’une immense résille de béton de 170 mètres d’envergure ainsi qu’à l’esplanade qui recouvre les stationnements. L’implantation de ce complexe intégré fut pensée à l’échelle du parc Maisonneuve, le « parc de béton » dialoguant avec le « parc végétal » formé par le Jardin botanique de Montréal et le golf municipal.
Depuis les Jeux d’été de Rome en 1960, les villes hôtesses rivalisent systématiquement d’audace pour la construction des installations olympiques dont la localisation est devenue par ailleurs un levier de développement urbain. Les ouvrages en béton dessinés et réalisés par l’ingénieur Pier Luigi Nervi à cette occasion constituent un jalon. Au regard de l’ampleur des travaux à Montréal, le chantier du complexe olympique fut terminé en un temps record, soit un peu plus de 36 mois, certes, mais non sans soubresauts et crises. Insertion urbaine, architecture tout en courbe, choix du béton plutôt que de l’acier, techniques constructives, gestion de chantier, échéancier, coûts estimés et finals, tout étonne dans cette réalisation qui s’inscrit dans la longue lignée des grands stades en béton.
Le colloque ne se propose pas de revenir sur l’histoire sociale tumultueuse du Parc olympique; il vise à situer le projet de Roger Taillibert pour Montréal dans l’histoire de l’architecture moderne internationale et à cerner le rapport particulier qu’entretiennent architecture et ingénerie dans cette œuvre. Les présentations et les échanges permettront de bonifier l’étude patrimoniale du Parc olympique entreprise par DOCOMOMO Québec à la demande de la Régie des installations olympiques (RIO) et dans la foulée du rapport du Comité conseil sur l’avenir du Parc olympique.
La rencontre est organisée par Docomomo Québec grâce au soutien financier de la RIO.