15e Forum
- Lieu : Collège Montmorency
- Date : 24, 25 et 26 octobre 2014
Une science dans sa société
La science dans son essence – scientia – signifie connaissance. L’approche scientifique, pour sa part, est un
ensemble de pratiques permettant de développer rigoureusement ces connaissances. Les objets de la science
diffèrent, un gène, un bonobo ou une civilisation; mais l’approche est la même, méthodique et interrogative.
Et toujours, ces savoirs émergent d’une société, d’un lieu et d’un temps. Pour ce 15e forum, voici donc 6 objets
d’études pour réfléchir au comment on produit des connaissances qui à leur tour nous reproduisent, dans un effet
de rétroaction continue.
PROGRAMME
Vendredi 24 octobre 2014
- 19 h 00 Accueil des étudiants
- 20 h 00 Bar des sciences Le climat, c’est politique
Samedi 25 octobre 2014
- 8 h 00 Petit déjeuner
- 9 h 00 Ateliers
AGRICULTURE : pour une grande table mondiale
ÉNERGIE : vers une civilisation postfossile
ÉTATS DE CONSCIENCE : du rêve à l’éveil
ÉVOLUTION BIOLOGIQUE : perspective génétique
MÉDECINE : entre techno et humanisme
SCIENCE, GUERRE ET PAIX : pourquoi et comment? - 12 h 00 repas
- 13 h 30 reprise des six ateliers
- 15 h 45 Parcours de chercheurs
- 16 h 45 Pause détente
- 18 h 00 repas festif et défi Neurone
- 20 h 00 Match d’improvisation enlevant
Dimanche 26 octobre 2014
- 8 h 30 Petit déjeuner
- 9 h 30 tour des six ateliers en séance plénière et mot de clôture des coprésidents Pierre-Henri Gouyon et Christian Nadeau
- 12 h 00 repas et fin des activités
ATELIERS 2014
Agriculture : pour une grande table mondiale
Aujourd’hui, une personne sur sept ne mange pas à sa faim. Les monocultures et la désertification, ou encore les inégalités et la guerre, peuvent causer cette insécurité alimentaire. Pourtant, depuis les années 1950, la culture de nouvelles variétés de plantes, l’usage de pesticides et les politiques agricoles ont amené des gains réels de productivité. Par exemple, l’Inde est devenue autosuffisante en multipliant sa production de riz par 3 et celle du blé par 10. Mais on le sait, cette révolution n’a pas été sans conséquence. Le printemps rendu « silencieux » par l’usage intensif de pesticides chimiques a beaucoup inquiété, dès les années 1960. Aujourd’hui, pour que la table soit mise pour tous, nous devons développer des façons novatrices de produire nos aliments, sans diminuer ou dégrader les systèmes écologiques dont ils dépendent. La symbiose mycorhizienne, ce lien ancestral entre champignons et plantes, pourrait mener à cette nouvelle révolution verte. Aussi, des pratiques comme l’agriculture urbaine ou forestière peuvent être des manières heureuses de faire de tout, un jardin.
- Jusqu’à quel point faut-il revenir à l’agriculture traditionnelle?
- Quelles sont les avancées technoscientifiques prometteuses?
- La production animale est-elle un problème, devrions-nous tous devenir végétariens?
Panélistes
- François Fournier, Collège Montmorency
- Détenteur d’un Baccalauréat en biologie de l’Université Laval et d’une maîtrise en entomologie de l’université McGill, François Fournier a travaillé pendant dix ans sur l’utilisation de trichogrammes comme moyen de contrôle biologique des lépidoptères ravageurs du maïs, des crucifères et des canneberges à Agriculture et agroalimentaire Canada et au sein du Groupe biocontrôle. De 2002 à 2004, il a été directeur de la compagnie Insecterra, producteur et distributeur d’insectes bénéfiques. Depuis 2004, il supervise le développement du contrôle biologique de la mouche de l’oignon à l’aide de lâchers d’insectes stériles, projet fait en collaboration avec la compagnie Phytodata Inc. Cette technique est maintenant utilisée sur plus de 350 ha d’oignons au Québec et est maintenant évaluée pour la mouche du chou. Professeur-chercheur au Collège Montmorency de la Ville de Laval depuis 2005, il est chargé de cours au programme de maitrise en environnement à l’Université de Sherbrooke depuis 2004.
- Philippe Bonnal, Centre de coopération internationale de recherche agronomique pour le développement (CIRAD)
- Philippe Bonnal est agroéconomiste et chercheur au Centre de coopération internationale de recherche agronomique pour le Développement (CIRAD), à l’Unité mixte de recherche - Acteurs, Ressources et Territoires dans le Développement ainsi qu’à l’Observatoire des politiques publiques (OPPA). Ses recherches portent actuellement sur l’analyse de l’agriculture familiale au niveau mondial ou encore sur les processus de développement agricole et territorial. Il a participé à l’écriture de plusieurs ouvrages collectifs sur l’agriculture familiale et du monde, dont Défis de pauvreté, d’emploi et de sécurité alimentaire et Relever le défi du futur tous deux parus en 2014. Il est aussi coordinateur de plusieurs projets, dont deux nouveaux ouvrages collectifs traitant des politiques de développement durable et de la territorialisation des politiques publiques.
- Jean-Paul Laforest, Université Laval
- Doyen de la Faculté d’agriculture et d’alimentation de l’Université Laval, Jean-Paul Laforest est membre du Centre de recherche en biologie de la reproduction (CRBR). Ses recherches se concentrent, entre autres, autour des sciences de l’alimentation, de la physiologie humaine et animale, mais aussi des sciences et techniques des plantes cultivées. Les médias le sollicitent d’ailleurs pour son expertise sur des sujets tels que l’insémination artificielle chez les animaux de ferme et la reproduction porcine. Parmi ses projets récents, il a travaillé sur l’impact de suppléments d’acide folique et de vitamine B12 dans l’alimentation d’animaux en période de prépartum et début de lactation. Aussi chaque année, il présente dans une quinzaine de classes au primaire, un atelier intitulé Le lait, ça vient de la vache… bien sûr, dans le cadre du programme Innovateurs à l’école.
Animation : Pauline Bryère, Consulat général de France à Québec
Énergie : vers une civilisation postfossile
Le développement de nouvelles technologies permettant d’accéder aux énergies fossiles non conventionnelles, comme le pétrole des sables bitumineux et le gaz de schiste, a fait exploser le niveau des réserves exploitables d’hydrocarbures depuis quelques années. Ces nouvelles ressources compliquent la lutte aux changements climatiques. Comment justifier les efforts nécessaires pour réduire notre consommation d’énergie, l’utiliser plus efficacement et en développer de nouvelles formes, idéalement renouvelables, lorsqu’on a tout ce qu’il faut pour continuer à consommer comme avant? Pour y répondre, il faut comprendre le défi que représente une civilisation postfossile. Les efforts seront individuels comme collectifs. Déjà le virage vers d’autres énergies est amorcé dans plusieurs pays : énergie éolienne, solaire, hydroélectrique, biocarburants, hydrogène, etc.
- Quels sont les risques et avantages des différentes énergies disponibles?
- Devrait-on modifier radicalement nos modes de vie et nos façons de produire et de commercer?
- Comment la science peut-elle contribuer à cet enjeu?
Panélistes
- Normand Mousseau, Université de Montréal
- Physicien théoricien, Normand Mousseau s’intéresse aux matériaux complexes et au repliement alambiqué des protéines. De plus, les questions de l’énergie et des ressources naturelles sont au cœur de ses préoccupations. Il a publié, entre autres, Au bout du pétrole (2008), L’indépendance énergétique (2009), La révolution des gaz de schiste (2010) et Le défi des ressources minières (2012). En 2013, il a coprésidé la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec dont le rapport Maîtriser notre avenir énergétique fut publié au début 2014. Passionné de communication scientifique, il rencontre chaque semaine des chercheurs de tous les domaines du savoir dans le cadre de son émission radiophonique La Grande Équation.
- Mohamed Benhaddadi, Cégep du Vieux Montréal
- Mohamed Benhaddadi est professeur au cégep du Vieux Montréal et chercheur associé au Centre interdisciplinaire de recherche en opérationnalisation du développement durable (CIRODD). Ses travaux de recherche portent, entre autres, sur l’efficacité énergétique des entraînements électriques et l’économie d’énergie électrique. Son domaine d’intérêt couvre également l’environnement. Il a publié Dilemmes énergétiques (2008). La publication de deux nouveaux livres, Moteurs, drives et efficacité énergétique ainsi que Dilemmes énergétiques et couple infernal, est prévue pour 2015.
- Jean-Marc Capdevila, Ambassade de France à Washington
- Jean-Marc Capdevila est un ingénieur physicien nucléaire du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Actuellement il occupe la fonction de Conseiller pour l’énergie nucléaire au sein des ambassades de France à Washington et à Ottawa. Il amorce sa carrière au CEA en 1988 en tant que chercheur dans le domaine des accélérateurs des particules. Après diverses responsabilités dans la supervision de programmes de recherche dans les domaines de l’instrumentation nucléaire ou de la gestion des déchets radioactifs, il fut de 2004 à 2009 successivement en charge des relations bilatérales entre le CEA et ses partenaires européens puis représentant du CEA en Allemagne. Avant de rejoindre l’Amérique du Nord, Jean-Marc a été pendant cinq ans Conseiller nucléaire à l’Ambassade de France à Londres.
Animation : Isabelle Arseneau et Marcel Lafleur, Centre de démonstration en sciences physiques
États de conscience : du rêve à l’éveil
Les recherches sur la conscience sont encore un vaste territoire en friche malgré les avancées phénoménales des recherches sur le cerveau. Freud aurait bien aimé avoir tout ce bagage pour mieux qualifier « son » inconscient. On se sait donc conscient, mais conscient de quoi et jusqu’où? De plus, il y a aussi une part d’automatisme à cette conscience, notre part de contrôle est peut-être moindre qu’on ne le croit. Ainsi, pendant que de jour, on cherche à donner un sens à la réalité, nos nuits, elles, sont peuplées de récits fabuleux, dont les émotions et les impressions sont pourtant des plus réelles. La conscience possède trois états qui ne sont pas séparés de manière absolue : éveil, sommeil paradoxal (rêve) et sommeil lent profond. Ces trois états peuvent se chevaucher, tel que démontré dans le cas du somnambulisme (coexistence de processus d’éveil et de sommeil lent profond) et des rêves lucides (éveil et sommeil paradoxal).
- Les rêves ont-ils une fonction?
- Quelle est l’importance du sommeil?
- Qu’est-ce que la conscience éveillée, et quelles sont ses limites?
Panélistes
- Antonio Zadra, Université de Montréal
- Professeur de psychologie, Antonio Zadra est aussi chercheur à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal. Membre du Centre d’études avancées en médecine du sommeil, son expertise porte sur l’analyse quantitative du contenu de l’activité onirique et sur la physiopathologie du somnambulisme. Il a fait de nombreuses recherches sur les mécanismes cliniques et fondamentaux impliqués dans le somnambulisme ainsi que sur la relation entre le contenu des rêves et des cauchemars et le bien-être psychologique. Auteur de plusieurs publications, en mai dernier, il a relevé un défi colossal, en analysant près de 10 000 récits de rêves rapportés par 572 participants anonymes. L’objectif était de différencier les cauchemars des mauvais rêves (les premiers provoquent un réveil, contrairement aux seconds) et, surtout, de se pencher sur le contenu même de ces rêves.
- Sonia Goulet, Université Laval
- Sonia Goulet est professeure titulaire à l’École de psychologie et membre du Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale du Québec (CRIUSMQ). Après des recherches doctorales sur l’apprentissage et la mémoire chez le chat, le chien et le dauphin, elle effectue un stage postdoctoral à l’Institut National de santé mentale au Maryland où elle étudie les bases neurales de l’amnésie chez le macaque rhésus. La première partie de sa carrière universitaire était axée sur la modélisation chez le rongeur de divers troubles mentaux qui affectent l’être humain. Récemment, elle a réorienté ses intérêts vers l’approche de pleine conscience dans l’espoir d’améliorer le profil neurocognitif et psychologique de personnes souffrant d’un trouble bipolaire ou d’un trouble cognitif léger à risque d’évolution vers la maladie d’Alzheimer. Elle enseigne les cours de baccalauréat Neuropsychologie et neurosciences et Recherche dirigée et siège à la Commission des études de l’Université Laval depuis 2013.
- Jean-Pol Tassin, Collège de France
- Directeur de recherche émérite à l’INSERM, Jean-Pol Tassin a été également neurobiologiste au Collège de France. Spécialiste de la dépendance depuis plus de 20 ans, il concentre ses recherches sur la dépendance à la nicotine ainsi que sur les états de conscience du rêve à l’éveil. Il bouscule les idées reçues en affirmant qu’il n’y a pas forcément de liens entre plaisir et dépendance et développe une théorie audacieuse sur l’origine de nos rêves, selon laquelle nous ne rêverions peut-être pas en dormant, mais en se réveillant. Actuellement, il dirige un groupe sur la physiopathologie de la dépendance et de la rechute à l’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI).
Animation : Wided Ben Lakhdar, Acfas et Marc-Olivier D’Astous, Collège Montmorency
Évolution biologique : perspective génétique
Les progrès en génétique bouleversent l’interprétation évolutive de notre espèce. À travers les gènes de Sapiens et autres poilus, on revisite leur histoire migratoire, leur cohabitation ainsi que leur ascendance partagée. En fait, la génétique fait ressortir notre grande parenté avec tout le vivant, virus compris. L’analyse des mutations génétiques, entre autres, peut être utilisée pour étudier ces relations. Tous les organismes vivants héritent leurs gènes de leurs parents, qui eux-mêmes les ont hérités des leurs, etc. Étant donné que tout ADN transmis contient des mutations, celles-ci sont aussi données en héritage. Ainsi, chaque famille possède son propre carnet « d’erreurs ». La généalogie peut donc être reconstruite. De même, les gènes d’espèces apparentées ont plus de similarités. Pour déduire ces liens, on compare les gènes ou encore les protéines codées par ces gènes. On découvre ainsi que le chien est plus près du panda que du chat, et que le dauphin et la vache ont de la famille.
- Comment les virus et les bactéries ont-ils contribué à l’évolution?
- Comment la biodiversité est-elle produite (ou détruite) par les processus évolutifs?
- Quels sont les liens entre comportements et génétique?
Panélistes
- Denis Reale, Université du Québec à Montréal
- Professeur en sciences biologiques à l’Université du Québec à Montréal, Denis Reale est un spécialiste de l’écologie comportementale et de l’évolution des populations animales. Il s’intéresse, entre autres, aux rôles écologiques et évolutifs des différences de personnalité chez les animaux, en étudiant des populations dans leur milieu naturel; des mouflons des montagnes Rocheuses, aux marmottes des Alpes italiennes, en passant par les mésanges bleues de Corse. Ses recherches allient l’écologie de terrain et les expérimentations en laboratoire. Il est aussi l’un des pionniers de l’application de méthodes d’analyses de génétique quantitative pour l’étude de l’évolution contemporaine des populations animales, humaines et non humaines.
- François-Joseph Lapointe, Université de Montréal
- Professeur de biologie de l’évolution, François-Joseph Lapointe est l’auteur de plusieurs articles scientifiques, mais il est aussi… danseur et diplômé en études et pratique des arts. Ce passionné de généalogie évolutionniste fait donc converger arts et sciences pour produire de nouvelles mutations. En 2009, il réalise une thèse atypique à travers une exploration chorégraphique, inspirée du langage singulier de l’ADN. Il y met en scène 30 danseurs qui incarnent les variations génétiques, en faisant des mouvements rompant l’harmonie du groupe. Il s’intéresse aujourd’hui aux populations des micro-organismes qui nous habitent et déjà, il concocte des performances où il entremêle ses propres bactéries à celles des visiteurs de musée.
- Pierre-Henri Gouyon, Muséum national d’histoire naturelle – coprésident français du forum
- Coprésident français du forum 2014, Pierre-Henri Gouyon est un biologiste spécialisé en sciences de l’évolution et plus particulièrement en génétique, en botanique et en écologie. Très impliqué dans les débats concernant les enjeux de science et société, il intervient notamment dans des conférences traitant de la bioéthique et à l’émission radio Science publique de France culture. Professeur au Muséum national d’histoire naturelle, à l’Agro Paris Tech, à Sciences Po ainsi qu’à l’ENS Paris, il est aussi chercheur au sein du laboratoire ISYEB (Institut de systématique, évolution & biodiversité) ; Laboratoire mixte du MNHN et du CNRS (Centre national de la recherche scientifique). Il a publié notamment « La reproduction : ce qu’on ne sait pas encore » paru en 2013 et « Fabriquer le vivant » paru en 2012.
Animation : Nicolas Faucher, Cégep Limoilou
Médecine : entre techno et humanisme
On vous roule doucement vers la salle de chirurgie; une toute petite opération de la vésicule biliaire vous attend. Brièvement, vous apercevez la bourrasque de neige par la fenêtre, tandis que votre chirurgien s’apprête à vous opérer de Miami. Et vous vous sentez tout de même heureux de vivre à une époque où l’on ne vous opère pas à froid, « imprécisément », avec des instruments grouillants de bactéries. Robots sophistiqués, opération mini-invasive sous endoscopie, greffe de cellule, caméras-gélules, la recherche biomédicale progresse ardemment. On personnalise la médecine selon votre génome, on fait croître des organes, et l’on donne des ulcères aux gestionnaires d’hôpitaux obligés de faire des choix. D’un autre côté, on sait aussi la puissance de l’effet placebo, où le simple fait de croire qu’un traitement vous fera du bien libère des endorphines, ces molécules antidouleur naturelles. Prescrire de l’espoir, « surdoser » en compassion, pourrait aussi être enseigné dans les facultés de médecine. Ne faut-il pas alors tirer profit du pouvoir de l’esprit sur le corps?
- Quelles avancées technoscientifiques sont les plus prometteuses?
- Comment concilier les approches du corps et de l’esprit?
- Comment évaluer si une nouvelle approche ou technologie vaut vraiment la peine d’être exploitée?
Panélistes
- Pascale Lehoux, Université de Montréal
- Professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, Pascale Lehoux poursuit ses recherches sur l’innovation médicale en misant sur deux disciplines qui ont peu de chances de se rencontrer. Le design industriel lui permet d’examiner comment les technologies aident ou non les médecins et les infirmières à mieux faire leur travail auprès des patients. La santé publique lui rappelle l’importance des facteurs sociaux et économiques dans la distribution inégale des problèmes de santé. Sa Chaire de recherche examine les stratégies qui permettraient de financer et de concevoir des innovations plus responsables pour les systèmes de santé de demain.
- Paul Farand, Université de Sherbrooke
- Médecin et chercheur, Paul Farand est aussi directeur du service de cardiologie du Centre hospitalier de l’Université de Sherbrooke (CHUS). Il est aussi membre de l’axe de recherche « Diabète, obésité et complications cardiovasculaires » du CHUS et de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke. Ses thèmes de recherche concernent l’évaluation de l’utilisation sécuritaire des médications cardiovasculaires, l’évaluation des techniques d’imagerie diagnostique cardiovasculaires et l’optimisation des trajectoires de soins.
- Jean-Marc Grognet, Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) de Saclay
- Jean-Marc Grognet est directeur des technologies pour la santé et directeur de l’Institut de biologie et technologies du CEA à Saclay (France), un institut dédié à la recherche sur les mécanismes fondamentaux de la cellule et à l’innovation thérapeutique. Son expertise personnelle porte sur l’imagerie in vivo, les nanobiotechnologies et sur la pharmacocinétique et le métabolisme des médicaments. Ses travaux de recherche lui ont valu d’être élu membre de l’Académie Nationale de Pharmacie en 2008. Il a été, de 2007 à 2011, sous-directeur « des Industries de la santé, de la chimie et des nouveaux matériaux » au Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. Il est également président du groupe interministériel des produits chimiques.
Animation : Dominic Cliche, Commission de l’éthique en science et en technologie
Science, guerre et paix : pourquoi et comment?
Einstein disait : « Tant qu’il y aura des hommes, la guerre aura lieu ». Avait-il raison? De nature, l’humain est compétitif certes, mais aussi très coopératif. Pour ses besoins de base, logis et alimentation, il travaille de concert avec son groupe. Mais pour lui, il est prêt aussi à défendre férocement son territoire. Ces comportements seront au fil du temps organisés, légitimés, cadrés par la culture. Le patriotisme, le drapeau, le système de justice, l’armée sont des manières de réguler la violence inhérente à la nature même de la vie. Et aujourd’hui comme autrefois, on se bat pour l’accès aux ressources ou au territoire, et ce, soit par manigance politique, soit par avidité personnelle. Aussi, les moyens de guerroyer ont suivi le développement de la culture, car la science — physique, chimie, biologie ou sciences sociales —, ça sert aussi à faire la guerre.
- Peut-on être plus malin que nous-mêmes et déjouer nos comportements agressifs?
- Comment contourner les conflits armés?
- La science et la recherche peuvent-elles faire quelque chose pour la paix?
Panélistes
- Christian Nadeau, Université de Montréal – coprésident québécois du forum
- Christian Nadeau enseigne l’histoire des idées politiques et la philosophie morale et politique contemporaine au Département de philosophie de l’Université de Montréal depuis 2002. Il est directeur de la revue Philosophiques depuis 2010 et codirecteur de la collection PolitiqueS aux éditions Classiques Garnier. Il mène, entre autres, des recherches en philosophie contemporaine sur la justice d’après-guerre, sur la question de la responsabilité collective et sur les théories de la démocratie. En plus de travaux sur l’immigration et sur des problèmes en justice environnementale, il prépare un livre portant sur les questions de droits et libertés. Son plus récent livre est Liberté, égalité, solidarité. Repenser la démocratie et la justice sociale (2013).
- Pascal Boniface, Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS)
- Pascal Boniface est Directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et enseignant à l’Institut d’études européennes de l’Université de Paris VIII. Il dirige également La revue internationale et stratégique et L’Année stratégique. Il a écrit ou dirigé la publication d’une cinquantaine d’ouvrages ayant pour thème les relations internationales, les questions nucléaires et de désarmement, les rapports de force entre les puissances, la politique étrangère française ou l’impact du sport dans les relations internationales, ou encore le conflit du Proche-Orient et ses répercussions en France. Aussi, il est éditorialiste pour les quotidiens La Croix (France), La Vanguardia (Espagne), et Al Ittihad (Émirats arabes unis).
- Maxime Ricard, Université du Québec à Montréal
- Maxime Ricard réalise un doctorat en sciences politique sur le thème de la construction de la paix. Il s’intéresse notamment aux discours des intervenants, aux réformes du secteur de la sécurité, et aux politiques de réconciliation. Avant d’intégrer la recherche académique, il a exercé pendant deux ans dans le domaine de la résolution des conflits en Côte d’Ivoire pour le compte d’une ONG. Son expérience de praticien l’a amené à développer des programmes de promotion de la réconciliation, notamment à travers l’utilisation des médias de masse (radio et télévision). Il a rejoint la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques en janvier 2014.
Animation : Sophie Morisset, Cégep Lionel-Groulx