23e forum
- Lieu : Cégep Édouard-Montpetit, Longueuil
- Dates : 4, 5 et 6 novembre 2022
PROGRAMME
Vendredi 4 novembre 2022
17 h 30 : Accueil des chercheurs et chercheuses
19 h 00 : Accueil des étudiants
20 h 00 : Bar des sciences - Comment se fabrique la recherche?
Samedi 5 novembre 2022
08 h 00 : Petit déjeuner
09 h 00 : Ateliers
- APPRENDRE : se faire une tête pour le 21e siècle
- ESPACE : des instruments pour voir l’Univers
- 100 ANS DE RECHERCHE : la matière, le vivant, l'humain
- MINES ET MÉTAUX : sobriété numérique et métallique
- STRESS : vivre sous la bonne tension
- VIE COLLECTIVE : démocratie, raison et valeurs
11 h 30 : Repas
13 h 00 : Reprise des six ateliers
15 h 00 : Pause
15 h 30 : Reprise des six ateliers
17 h 00 : Pause détente
18 h 00 : Repas festif et défi « neurone »
20 h 30 : Soirée d'impro : Édouard-Montpetit soumet la science à l’épreuve de l’improvisation
Dimanche 6 novembre 2022
08 h 30 : Petit déjeuner
09 h 30 : Séance plénière autour du parcours des chercheurs et mot de clôture des coprésidents
12 h 00 : Repas et fin des activités
ATELIERS
100 ANS DE RECHERCHE : la matière, le vivant, l'humain
Depuis 100 ans, chercheurs et chercheuses explorent le monde intensivement sous toutes ses coutures, de l’atome aux civilisations de milliards d’humains. De ce vaste panorama, le présent atelier explore l’évolution de trois grands champs : chimie/physique, biologie et sciences sociales. Tous trois ont connu une courbe exponentielle dans la quantité de connaissances produites. Aussi, l’avènement de l’informatique est venu les transformer profondément. Avec ces avancées spectaculaires, les croisements entre ces champs se sont multipliés : biochimie, biophysique, écologie, psychologie sociale, etc. Et des approches globales comme la science des systèmes ont fait ressortir des dynamiques qui leur étaient similaires.
- Comment ces grands champs de la connaissance ont transformé nos vies et nos sociétés?
- Comment la possibilité de traiter des masses de données donne-t-elle une autre vision?
- Quelles stratégies pour s’y retrouver dans ce foisonnement de connaissances?
Chercheurs
- Vincent Guillin, Université du Québec à Montréal
- Formé à la London School of Economics and Political Science de Londres, Vincent Guillin est professeur au Département de philosophie de l’UQAM. Ses travaux portent principalement sur la philosophie et l’histoire des sciences (en particulier des sciences humaines) ainsi que sur l’histoire de la philosophie moderne et contemporaine (en particulier du 19e siècle). Parmi ses ouvrages, citons John Stuart Mill on Sexual Equality et L'émergence de la médecine scientifique.
- Denis Guthleben, Centre national de la recherche scientifique, France
- Directeur délégué du Comité pour l'histoire du CNRS, Denis Guthleben est rédacteur en chef de la revue Histoire de la recherche contemporaine. Il est spécialiste de l’histoire des sciences et de la recherche scientifique au travers des politiques, des institutions, des acteurs et des programmes qui l’ont constituée depuis les débuts de la IIIe République jusqu’à nos jours. Il est notamment l’auteur de Rêves de savants. Étonnantes inventions de l’entre-deux-guerres.
- François-Joseph Lapointe, Université de Montréal
- François-Joseph Lapointe est professeur au Département de sciences biologiques de l’Université de Montréal, et il dirige le Laboratoire d’écologie moléculaire et d’évolution de la même université. Dans le cadre de ses recherches, il s’intéresse à la phylogénétique, à la systématique, à la métagénomique ainsi qu’à la génétique des populations. Aussi détenteur d’un doctorat en études et pratiques des arts, il s’inspire entre autres des modèles de la biologie moléculaire, de la génétique et de la génomique.
Animation : Marc-Olivier D’Astous, Collège Montmorency
APPRENDRE : se faire une tête pour le 21e siècle
Dans le mot apprendre, il y a l’idée de prendre et de saisir. Dans le mot comprendre, ressort la dimension collective : saisir ensemble. Apprendre est un geste émotif, cognitif et nécessairement social. Il est heureux alors favoriser la coopération et de contourner la compétition, tant avec soi-même qu’avec les autres. Apprendre appelle l’humilité, car on n’est jamais aussi parfait qu’on le souhaiterait. L’erreur et l’errance font partie de notre condition humaine. « Ni rire, ni pleurer, ni haïr, mais comprendre », disait Spinoza. Notre siècle comporte et comportera de grands défis. Tout bouge et vite. Les connaissances, les technologies, les manières de s'instruire. Il importe alors de multiplier les approches. Apprendre en partageant. Comprendre pour contribuer éthiquement et durablement. Ajouter une dimension évolutive pour faire le point avant d’agir et de juger : que sait-on du sujet, comment faisait-on avant la technologie numérique, qu’elles sont les constantes dans les comportements sociaux?
- Comment apprendre au 21e siècle?
- Comment la perspective historique peut-elle nous éclairer?
- Qu’est-ce qui donne le goût d’apprendre, comme se développe nos intérêts?
Chercheuses et chercheur
- Isabelle Cabot, Cégep Édouard-Montpetit
- Isabelle Cabot est professeure de psychologie au cégep Édouard-Montpetit et détient un doctorat en psychopédagogie de l’Université de Montréal. La question de la motivation est au cœur de ses travaux de recherche. Elle explore ce qui pourrait motiver les élèves à faire face aux difficultés qu’ils rencontrent. Elle est aussi très active dans la valorisation et le développement de la recherche au collégial.
- Hélène Harter, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
- Hélène Harter est historienne et professeure d’histoire contemporaine. Elle préside le Comité pour l'histoire du CNRS, et elle dirige le Centre de recherches d’histoire nord-américaine (CRHNA) et le Centre de recherches d’études canadiennes. Parmi les thèmes de ses travaux, on trouve l’histoire des États-Unis et du Canada, ainsi que celle de leurs relations mutuelles. Pour ce qui est des questions d’apprentissage, les défis que représente l’ère numérique l’intéressent tout particulièrement.
- Martin Pâquet, Université Laval
- Martin Pâquet est professeur au Département des sciences historiques de l’Université Laval. Il se penche sur les multiples expressions des cultures politiques au Québec, au Canada et dans les francophonies nord-américaines depuis les révolutions de la fin du 18e et du début du 19e siècle jusqu’à nos jours. Il s’intéresse aussi à la façon dont l’histoire se révèle pertinente à notre vie sociale. Il est l’auteur ou le co-auteur d’une vingtaine d’ouvrages, dont Brève histoire de la Révolution tranquille (avec Stéphane Savard, 2021).
Animation : Sophie Morisset, professeure d’anthropologie au Cégep Lionel-Groulx
ESPACE : des instruments pour voir l’Univers
En 1662, Blaise Pascal utilise le terme « espace » pour parler de « l’étendue infinie de l’univers, cosmos ». Babyloniens, Mayas ou Chinois, tous ont eu le nez en l’air pour observer méthodiquement l’espace et les astres. Ils se questionnaient sur leurs origines ou sur le meilleur moment d’ensemencer les sols. Puis, d’une Terre immobile au centre du monde on passera à la planète bleue, une parmi des milliards. Cette connaissance du cosmos se construit avec les possibilités techniques multipliant nos capacités de voir. De la lunette de Galilée au télescope spatial James Webb, nous avons aujourd’hui des instruments qui permettent une lecture fine des composants de l’Univers : distance, vitesse de déplacement, évolution, luminosité, densité, température et composition chimique, etc.
- Qu’est-ce qui caractérise le télescope spatial James Webb?
- Que savons-nous des trous noirs et comment le savons-nous?
- Qu’en est-il de la vie ailleurs dans l’univers?
- Étant donné nos enjeux terrestres, que penser de la recherche spatiale?
Chercheur et chercheuses
- René Doyon, Université de Montréal
- René Doyon est professeur au Département de physique de l’Université de Montréal. Il dirige l’Observatoire du Mont-Mégantic, un centre de recherche en astrophysique expérimentale d’envergure nationale et internationale. Il étudie les exoplanètes tout en développant des instruments astronomiques spécialisés dans la détection et la caractérisation de ces planètes extrasolaires. Il est, entre autres, le chercheur principal du projet NIRISS, l’un des quatre instruments scientifiques du télescope spatial James Webb.
- Julie Hlavacek-Larrondo, Université de Montréal
- Julie Hlavacek-Larrondo est astrophysicienne et professeure de physique. Ses travaux portent sur l’astrophysique des hautes énergies. Ils visent à saisir l’impact des trous noirs supermassifs sur leur milieu environnant et à déterminer leurs rôles dans la formation et l’évolution des galaxies. En 2018, elle a publié une étude démontrant que les plus imposants trous noirs de l’Univers grossissent plus rapidement que leur galaxie, contrairement à ce que l’on croyait précédemment. Elle est aussi une ardente défenseure de la diversité et a notamment cofondé le projet Parité sciences (www.paritesciences.com).
- Lucie Leboulleux, Institut de planétologie et d'astrophysique de Grenoble
- Lucie Leboulleux a réalisé son doctorat entre le Space Telescope Science Institut de Baltimore et l’Observatoire de Marseille. Aujourd’hui chercheuse à l’IPAG, elle développe des instruments d’imagerie des planètes extrasolaires qui sont embarqués sur des télescopes géants tel le James Webb, lancé en décembre 2021. Elle est aussi engagée dans la cause des femmes en sciences et intervient régulièrement auprès des jeunes dans les écoles.
Animation : Nicolas Faucher, cégep Limoilou
MINES ET MÉTAUX : sobriété numérique et métallique
Il était une fois une longue histoire mouvementée, celle des gisements miniers et de l’usage des métaux. Quelque 3000 ans av. J.-C., par exemple, le bronze puis le fer remplaceront peu à peu, sur tous les continents, les outils de pierre, utilisés depuis des millions d’années. Puis viendra un saut quantique autour de la révolution industrielle avec la maitrise raffinée de la fonte et de l’acier. Aujourd’hui, s’entassent dans nos téléphones une cinquantaine de métaux : lithium, aluminium, silicium, titane, cobalt, gallium, arsenic, tantale, platine, etc. Ce sont là des ressources non renouvelables dont tout l’appareillage numérique fait un usage excessif. Il nous faut alors reconsidérer ces objets : de jetable à ressources précieuses. Il nous faut réparer aussi, car l'industrie minière a produit des dommages environnementaux considérables après des siècles d'exploitation.
- Comme extraire en tenant compte des milieux vivants où se trouvent les gisements?
- Comment travailler avec l’industrie dans une perspective durable?
- Quelle sobriété numérique est possible?
Chercheurs
- Caroline Blais, Université du Québec à Trois-Rivières
- Caroline Blais réalise des études doctorales en ingénierie à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Elle a travaillé quelques années auprès de SIT-Mauricie, une entreprise d’économie sociale, comme coordonnatrice en environnement, santé et sécurité. Puis, elle s'est engagée dans un projet de recherche proposé par son employeur, qui sera réalisé en collaboration avec l’UQTR et le Centre national en électrochimie et en technologies environnementales (CNETE), un centre collégial de transfert relié au cégep de Shawinigan. Ce projet vise l’étude, la conception et la mise en place d’un nouveau procédé écoresponsable et sécuritaire pour la récupération des métaux précieux provenant des cartes électroniques.
- Georgios (George) Kolliopoulos, Université Laval
- Georgios Kolliopoulos est professeur au Département de génie des mines, de la métallurgie et des matériaux de l’Université Laval. Ses recherches se concentrent sur les technologies durables « zéro rejet liquide », la métallurgie extractive, la valorisation des déchets, le dessalement, la récupération des eaux de traitement, le traitement des eaux usées et la conservation de l’eau. Il travaille actuellement sur plusieurs projets portant notamment sur la récupération des eaux contaminées des effluents d’usines.
- Alexandre Royer-Lavallée, Cégep de l'Abitibi-Témiscamingue
Alexandre Royer-Lavallée enseigne la chimie au cégep de l’Abitibi-Témiscamingue. Il est aussi auxiliaire de recherche à l’Institut de recherche en mines et environnement de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. En collaboration avec la professeure Carmen Mihaela Neculita, il s’intéresse à la géochimie des éléments de terres rares et aux façons alternatives de les extraire. Parmi ces méthodes, le traitement des eaux minières contaminées pourrait être avantageux dans un contexte de géoéthique, affirme-t-il.
STRESS : vivre sous la bonne tension
La vie est mouvement. Entre calme et tempête, on surfe sur l’imprévisible, secoués par le vent comme par les vagues intérieures. De fait, la vie animale a évolué vers une grande sensibilité aux dangers perçus ou réels. Les études mentionnent que cette réponse au stress varie selon la génétique, l’âge, les défis de l’environnement. On y apprend aussi qu’une bonne compréhension de ce qui nous perturbe permet de trouver la réponse appropriée. Comme souligne la chercheuse Sonia Lupien, il est difficile de chasser un mammouth si on ne sait pas où il se trouve. Pour leur part, les travaux autour de la pleine conscience (mindfulness) caractérisent celle-ci comme l’acceptation de ne pas tout contrôler, la tolérance aux conflits et l’attention aux signaux de notre corps, ce formidable senseur.
- Quelles sont les stratégies pour moduler notre réponse au stress?
- Qu’en est-il de la réponse au stress chez les jeunes adultes?
- Quels sont les effets de la pleine conscience sur nos capacités de penser, de décider?
Chercheurs et chercheuse
- Gilles Dupuis, Université du Québec à Montréal
- Gilles Dupuis a été professeur au Département de psychologie de l’UQAM de 1989 à janvier 2021. Il y enseignait les méthodes quantitatives et le yoga, et les applications de celui-ci dans le domaine de la santé physique et psychologique. Il est maintenant professeur associé au Département de psychologie de l’UQAM, où il continue de superviser ses doctorant·e·s qui font de la recherche. Il s’intéresse au concept de qualité de vie et à sa mesure, aux problèmes de santé physique et mentale qui peuvent amoindrir la qualité de vie ainsi qu’aux facteurs de risque psychosociaux liés au travail. Il est aussi professeur de yoga.
- Pierrich Plusquellec, Université de Montréal
- Pierrich Plusquellec est professeur à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal. Ses expertises de recherche sont l’étude des facteurs biologiques affectant les capacités adaptatives humaines et les moyens de promouvoir ces facteurs. Formé en éthologie (étude biologique du comportement), il s’intéresse entre autres à la contagion du stress qui s’opère par la perception non consciente de ses indicateurs non verbaux.
- Marion Trousselard, Institut de recherches biomédicales des armées (IRBA)
- Marion Trousselard dirige l’Unité de neurophysiologique du stress au sein du Département des neurosciences et contraintes opérationnelles à l’IRBA. Ses travaux portent sur les mécanismes de stress et ses facteurs de vulnérabilité. Elle s’intéresse aussi au rôle que peut jouer la pleine conscience dans la qualité de la relation entre le soigné et le soignant.
Animation : Estelle Blons, Consulat général de France à Québec
VIE COLLECTIVE : démocratie, raison et valeurs
Selon Aristote, la base de la démocratie, c’est la liberté. Mais pas n’importe laquelle : la liberté « en partage ». La liberté comme affaire collective. Pour avoir un maximum de liberté pour tous, il faut aussi un maximum d’égalité. Nous sommes une espèce sociale, et la qualité de notre mode de vie émerge de nos bonnes relations. Tout ce que produisons – villes, livres, ordinateurs, grille-pains – dépend de notre talent commun, de nos services collectifs. Personne ne se fait tout seul. Bien qu’imparfaite, la démocratie grecque ait été un phare pour penser un idéal d’organisation collective. Ce projet démocratique est exigeant : il faut s’éduquer à cet art complexe du compromis, alliant raison et valeurs. Ce projet n’est jamais achevé, chaque génération doit en maintenir la vigueur, chacune doit prendre part.
- Comment peut-on participer à la vie démocratique?
- Que nous apportent l'écologie politique et l'écoféminisme?
- Quelles sont les vertus démocratiques?
Chercheuses et chercheur
- Laurence Bherer, Université de Montréal
- Laurence Bherer est professeure au Département de science politique de l’Université de Montréal. Son enseignement et ses recherches s’articulent autour de deux axes qui touchent les pratiques démocratiques. Elle s’intéresse d’abord à la participation des citoyen·ne·s à la gestion publique, aussi appelée participation publique, démocratie participative ou gouvernance. Elle creuse aussi la question de la démocratie locale, tant du côté des institutions, des réformes, des acteurs que des relations intergouvernementales.
- Jonathan Durand-Folco, Université St-Paul
- Jonathan Durand Folco est professeur à l’École d’innovation sociale de l’Université Saint-Paul. Ses recherches portent sur l’écologie politique, la démocratie participative et délibérative, la Théorie critique, les communs, les innovations sociales et la philosophie de la ville. Il anime le blogue Ekopolitica. Il a entre autres écrit À nous la ville, un ouvrage où il étudie la manière dont les villes peuvent changer le monde étant donné qu’elles joueront un rôle central dans les luttes politiques et environnementales du 21e siècle.
- Bénédicte Gattère, Université de Paris VIII
- Bénédicte Gattère, doctorante en études de genre et philosophie sociale et politique à l’Université de Paris VIII (au sein du laboratoire du LEGS - Laboratoire d'études de genre et de sexualité), est engagée dans un travail de thèse sur les écologies et ruralités queers. La perspective comparatiste adoptée l'amène à envisager un terrain commun en philosophie entre la France et les États-Unis, et à laisser une place heuristique aux récits collectés et aux expériences vécues.
Animation :
- Marc Lamontagne, cégep Édouard-MontpetitAnimation
- Audrey Julien, Centre de démonstration en sciences physiques