Les études et les résultats des rapports récents sur la recherche en français en contexte minoritaire, tels que le rapport Portrait et défis de la recherche en français en contexte minoritaire au Canada publié par l’ACFAS en 2021, et, plus récemment, le rapport Regard sur nos communautés de langue officielle en situation minoritaire du Commissaire aux langues officielles paru le 9 octobre 2024, suggèrent tous que « que la place du français est en déclin presque partout dans le système de la recherche du pays, tant du point de vue des demandes de subventions que des publications ». Toutefois, ces études et rapports montrent aussi que « les chercheur-se-s d’expression française forment un espace francophone en recherche » et disposent d’une infrastructure qui facilite la circulation, la réalisation et la dissémination de leurs travaux. Plus particulièrement en contexte minoritaire, le constat est le même : chez les chercheur.se.s invité.e.s au balado Le savoir et le dire : itinéraire de la recherche en français, on entend bien qu’il y a un désir « d’étudier sa communauté pour comprendre ses besoins et la faire avancer, contribuer à l’avancement des connaissances et diffuser ces savoirs auprès de la communauté scientifique et locale2 ».
Ainsi, à la lumière de l'épisode 3 du balado, intitulé "Manitoba : transcender les barrières linguistiques," on comprend que l'idée de la langue française en contexte minoritaire, sa fragilité, sa survie, sa résistance, ses métamorphoses, semble être au cœur de l’imaginaire de la recherche au Manitoba, et ce, peu importe la discipline. En effet, nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui s'inscrivent dans la sphère manitobaine des savoirs en y abordant des sujets et des objets qui ne se limitent ni au fait linguistique ni à la question de la langue française en contexte minoritaire. Vouloir cartographier le territoire de la recherche en français au Manitoba, c'est donc se poser la question de sa spécificité épistémique et politique.