Parmi les grands apprentissages de l’expérience de la pandémie de COVID-19, le manque de préparation en amont de la crise est fréquemment cité dans les rapports de leçons apprises et recommandations produits sur la crise. En cette ère de polycrises où celles affectant la santé sont appelées à augmenter en nombre, en intensité, en complexité et en simultanéité, à un moment où les ressources sont de plus en plus limitées, nous faisons face collectivement à un enjeu d’efficacité face aux défis actuels et des prochaines années, qui risquent de dépasser nos capacités à y répondre.
Le milieu de la recherche réfléchit aux moyens d’être plus efficace pour contribuer à la prévention et la réponse aux crises. S'il peut produire de nouvelles connaissances pertinentes, le secteur de la recherche doit mieux s’organiser, se doter de processus et de structures accélérant sa mise en place et améliorer le transfert des connaissances auprès des décideurs, du réseau de la santé et des services sociaux et ses partenaires de la communauté et de la société civile. Plusieurs questions se posent. Comment attribuer rationnellement les ressources financières pour soutenir des projets prioritaires? Comment éviter les coûteuses duplications de projets ou au contraire, les angles morts dans le développement des connaissances? Comment la recherche peut-elle optimiser, mobiliser les différentes expertises, savoirs et connaissances existants qui sont nécessaires pour anticiper les menaces? Comment peut-elle répondre aux besoins des gestionnaires des crises et de la population dans des visées systémiques, systématiques et intersectorielles? Ce colloque propose d’explorer les modalités, expériences, et connaissances développées sur la mobilisation des savoirs intersectoriels (santé, société et culture, nature et technologies) ainsi que les savoirs patients, citoyens, communautaires en préparation de crise pour mieux comprendre comment la recherche peut mieux participer au "se préparer ensemble".