La fin de la dernière décennie a été marquée par un niveau de pauvreté au plus faible depuis 20 ans selon la mesure du panier de consommation (MPC) (de 13% en 2006 à 8% en 2018). Ceci s’est traduit par des écarts de revenu ainsi qu’une concentration des revenus les plus faibles chez les femmes, les familles monoparentales et les personnes âgées. Pourtant, en réponse à la pandémie COVID-19, l’augmentation des transferts gouvernementaux a eu un impact significatif sur la réduction de la pauvreté et des écarts de revenu. Toutefois, si ces transferts ont particulièrement profité aux familles et aux travailleurs plus faiblement rémunérés, leur nature ciblée et temporaire a eu un effet limité chez les personnes sans emploi, les jeunes adultes et les personnes âgées, grâce aux effets combinés d’une vague d’inflation et d’un climat géopolitique incertain. On assiste ainsi depuis le début de 2022 à un rehaussement de la pauvreté, accompagné d’une forte augmentation du coût de la vie. Les conséquences de la pauvreté en matière de santé et d’exclusion sociale persistent au Québec. Le système de santé et de services sociaux (SSSS) rencontrait déjà des difficultés à accueillir les personnes en situation de pauvreté qui ont pourtant davantage besoin de services. Sans réponse concertée, cette situation risque de persister et ces impacts vont continuer de se traduire en coûts excédentaires pour le gouvernement et les générations futures. Ce contexte invite à estimer les impacts économiques de la pauvreté, notamment à travers le SSSS. Ainsi, nous proposons de réestimer les coûts de la pauvreté au Québec avec la mise à jour du rapport du CEPE de 2011, dont les résultats datent de quinze ans ou plus et sont basés sur des données produites au Manitoba entre 1986 et 1994 ; et d’estimer l’utilisation des services de santé selon le revenu et l’insécurité alimentaire grâce au couplage de données administratives.
Le vendredi 9 mai 2025