Le réchauffement climatique et ses conséquences aboutissent à l’extinction de nombreuses espèces vivantes dont les végétaux. Ces catastrophes environnementales provoquent une écoanxiété dont la prévalence peut atteindre jusqu’à 70 % des jeunes canadien·nes. Cette réponse d’origine émotionnelle est normale. Elle peut cependant provoquer des troubles psychologiques si elle se chronicise et s’accompagne d’un sentiment d’impuissance. À l’inverse, l’écoanxiété peut être utilisée pour changer nos comportements afin d’agir pour un avenir plus durable.
La chaire de recherche en économie créative et mieux-être (CREAT) du fonds de recherche du Québec a lancé un programme de recherche-création et action visant à codévelopper et à examiner les effets d’actions mettant en interaction végétaux-humains via l’art et le numérique avec, pour finalité, la réduction de l’écoanxiété, l’acquisition de nouveaux savoirs initiant une écorésilience et une écoresponsabilité chez les jeunes adultes écoanxieux·ses.
Les défis et enjeux rencontrés sont multiples car ils reposent sur une cible que sont les végétaux qui ne sont pas un centre d’intérêt écologique comparés aux animaux, une hypothèse audacieuse utilisant l’expérience esthétique (c’est-à-dire émotionnelle et basée sur la mise en valeur de la beauté des végétaux) puis cognitive (c’est-à-dire associée à un message éducatif) comme support des actions, et le numérique pour renforcer l’émotion positive ressentie grâce au caractère multimodal des stimulations sensorielles qu’il permet. Faire interagir les sciences fondamentales (biologie, neurosciences, génie, santé), les philosophies occidentales et asiatiques, les cultures allochtones et autochtones, et les arts (écologique, visuel et musique) – au bénéfice de la relation végétaux-humains – dans une démarche interdisciplinaire et intersectorielle en codéveloppant des actions concrètes de terrain ayant des bénéfices individuels et collectifs, sont les défis et enjeux rencontrés.