519 - Orientation : prise de décision et transitions

Les équipes écoles jouent un rôle clé dans la prise de décision vocationnelle des élèves en les guidant dans le choix de leurs parcours. Toutefois, étant donné que les pratiques d'orientation peuvent varier d'une école à l'autre, il est pertinent de se questionner sur la contribution de l’école d’appartenance sur la capacité des élèves à faire des choix éclairés. Par ailleurs certaines études suggèrent que 1) la satisfaction des besoins psychologiques fondamentaux – autonomie, compétence et appartenance sociale – favorise l'exploration vocationnelle des jeunes, 2) les difficultés décisionnelles pourraient être modérées par le genre, avec un risque plus élevé d’indécision chez les filles. Afin d’explorer ces interactions, une étude a été menée auprès de 375 élèves issus de 26 écoles québécoises, visant à examiner les effets de la satisfaction des besoins psychologiques, de l’appartenance scolaire et du genre sur l’indécision vocationnelle. Les résultats indiquent que la satisfaction des besoins psychologiques est associée à une réduction de l’indécision, bien que cet effet varie en fonction de l’école d’appartenance. Par ailleurs, le genre n’affecte pas la relation entre la satisfaction des besoins et la prise de décision. Ces résultats soulignent l’importance de créer des contextes éducatifs adaptés qui favorisent la satisfaction des besoins psychologiques des élèves, afin de guider les élèves dans des choix d’orientation plus cohérents avec leurs intérêts professionnels.

La prise de décision de carrière constitue un défi important pour les personnes étudiantes (Gaudreault et al., 2022) pouvant affecter leur vie professionnelle, personnelle et sociale. Elle implique également de nombreuses émotions, notamment lors de la transition entre les études secondaires et postsecondaires (Prévost et al., 2024). Des recherches récentes mettent en lumière l’importance des émotions dans la clarification des choix de carrière (Farnia et al., 2018; Khakwani et al., 2022; Puffer & Pence, 2020). L’intégration des émotions en orientation permet de soutenir les jeunes dans leur prise de décision de carrière tout en favorisant leur bien-être psychologique. Les personnes conseillères d’orientation sont d’ailleurs invitées à prendre en compte et à considérer les émotions lors de leurs interventions en orientation (Olry-Louis, 2018 ; Rochat et Banet, 2020) 

Cette communication s’appuie sur une recherche empirique menée auprès d’élèves québécois en fin de parcours scolaire au secondaire (Prévost, 2021). Elle vise à 1) présenter les thèmes émergents de l’expérience émotionnelle des élèves au cours de leur processus décisionnel de carrière, 2) expliquer comment les émotions positives et négatives contribuent à la clarification du choix de carrière des élèves, et 3) explorer la perspective conceptualisante de l’émotivaction. 

L’indécision vocationnelle (IV) est fréquente à l’adolescence, surtout lors des transitions scolaires et professionnelles. Bien que les approches psychosociales aient largement documenté ses manifestations et déterminants, la perspective cognitive reste encore peu explorée. Cette communication étudie les liens entre IV, ses facteurs explicatifs et le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H), en s’appuyant sur un cadre théorique fondé sur les fonctions exécutives et la prise de décision (Schiebener & Brand, 2015).

S’appuyant sur une étude menée auprès 364 élèves du secondaire, cette recherche examine comment les difficultés exécutives – flexibilité cognitive, contrôle inhibiteur et planification – influencent l’IV et ses déterminants. Les analyses révèlent des différences significatives en fonction du diagnostic de TDA/H et du genre, apportant des pistes pour comprendre les défis décisionnels chez les jeunes au profil neuroatypique.

En croisant ces résultats avec les modèles actuels de prise de décision vocationnelle, cette communication vise à clarifier le rôle des processus cognitifs dans l’IV et à identifier des leviers d’intervention adaptés pour les professionnel·les de l’orientation, tout en ouvrant la voie à des recherches futures sur l’articulation entre fonctions exécutives, difficultés décisionnelles et accompagnement des élèves vulnérables.

Depuis les années 1980, la complexité croissante des trajectoires professionnelles se manifeste à travers des transitions de carrière plus exigeantes en temps et en ressources. Parmi celles-ci, les reconversions professionnelles impliquent un changement plus ou moins radical de profession et nécessitent l’acquisition de nouvelles compétences. Lorsqu’elles sont involontaires—p.ex., déclenchées par des problèmes de santé, la non-reconnaissance des diplômes après une migration ou la perte d’un emploi dans un secteur saturé—elles comportent des choix contraints et souvent complexes. Or, malgré leur criticité, les reconversions involontaires demeurent sous-explorées. Cette étude qualitative longitudinale investigue les processus décisionnels de 19 individus confrontés à une reconversion professionnelle involontaire. En s’appuyant sur le modèle Push, Pull, Anti-push et Anti-pull (2PAP), elle vise à : (1) caractériser les dynamiques de choix de carrière contraints et (2) explorer, à travers trois cas, le déploiement dans le temps de ces dynamiques. Les résultats révèlent des tensions fluctuantes entre une reconversion involontairement déclenchée et des tentatives de reprise de contrôle sur la trajectoire professionnelle. Plusieurs processus peuvent caractériser ces tentatives, selon que les individus privilégient la préservation de leurs valeurs, de leurs intérêts ou de leurs compétences. Les implications pour l’accompagnement des parcours professionnels seront discutées.

Les désastres perturbent le fonctionnement d’une communauté par l’interaction des événements dangereux avec des conditions d’exposition, des vulnérabilités et des capacités (UNDRR, 2024). Ces événements peuvent engendrer des conséquences importantes, notamment sur les plans humain et économique.

Cette communication présente une façon de mobiliser le cadre théorique des systèmes (STF) pour analyser les répercussions d’un désastre sur le développement de la carrière des personnes touchées. Avec ses fondements constructivistes et ses perspectives systémiques (individuelle, sociale, environnementale), la STF permet de cartographier les influences qui peuvent affecter les trajectoires individuelles à la suite d’événements soudains et traumatisants.

Après avoir présenté les principes fondamentaux de la théorie, nous proposerons un survol de la littérature récente et les raisons qui font de la STF un outil d’analyse pertinent pour documenter les enjeux tels que la redéfinition des priorités, la transformation des aspirations ou encore l’adaptation aux nouvelles contraintes à la suite d’un désastre. Des résultats préliminaires seront présentés pour illustrer les possibilités de la démarche.

Bien que les données de la recherche soient encore en cours d’analyse, cette communication vise à souligner la pertinence de la STF pour des recherches portant sur les conséquences d’événements inattendus. Elle offrira également une réflexion sur la manière dont les professionnels de l’orientation peuvent mobiliser le cadre théorique des systèmes dans ces circonstances inhabituelles.

En 2022-2023, plus de 10 000 enseignants étaient en congé d’invalidité dans le réseau de l’éducation au Québec (Grammond, 2024). Environ la moitié de ces départs étaient dus à des problèmes de santé psychologique comme l’épuisement professionnel ou la dépression (Saint-Arnaud, 2017). La transition du retour au travail est une étape cruciale ; le rôle joué par la direction d’établissement scolaire y est essentiel (St-Arnaud et al., 2000). Cette étude a donc cherché à comprendre ce qui conditionne l’adoption de comportements de soutien par la direction pendant cette transition. Douze membres de directions d’établissement scolaire au Québec ont participé à des entrevues semi-dirigées. Les entrevues ont été analysées selon une méthodologie d’analyse thématique. Diverses conditions ont été relevées comme étant de nature à influencer le degré d’implication de la direction dans ce processus. D’abord, des conditions individuelles représentent les attributs propres à la direction qui accompagne l’employé. Ensuite, des conditions relationnelles sont constitués d’éléments issus de la dynamique entre la direction et l’employé​. Finalement, des conditions organisationnelles sont les propriétés de l’organisation scolaire ou du contexte de travail​. Ces conditions mettent en lumière l’importance pour les centres de services de soutenir adéquatement les directions scolaires dans leur rôle, en autres par l’offre de formations adaptées et l’établissement d’un protocole clair et bienveillant.