Plus de 75 % des problèmes de santé mentale surviennent avant l’âge de 25 ans, dont 50 % avant l’âge de 14 ans. Pourtant, peu d’enfants et de jeunes ont un accès rapide aux soins. La pandémie a eu un impact disproportionné sur la santé mentale des jeunes, en particulier ceux avec des vulnérabilités préexistantes. Ils rencontrent de nombreux obstacles pour accéder aux soins, tels que la difficulté à trouver un.e intervenant.e de confiance, à prendre des rendez-vous et à se déplacer.
Selon la Commission Laurent du Québec (2021), un obstacle majeur contribuant à la crise des services de santé mentale est le manque de continuité entre les différents systèmes. Le Québec s'est engagé à développer des services plus accessibles (MSSS, 2022), mais des questions demeurent quant à leur opérationnalisation en co-construction avec les professionnels, les jeunes et leurs familles.
En particulier, les jeunes racisés, im/migrants (Boatswain-Kyte et al, 2020), autochtones (Katapally, 2020) et de la diversité sexuelle (Taylor et al., 2020) ont une réalité identitaire unique et ont besoin des services en santé mentale qui sont adapté à leurs besoins qui sont souvent difficiles à accéder ou non-existants. Le manque de transition adéquate et les barrières à la continuité des services entre les multiples systèmes contribuent à la crise actuelle des services de santé mentale pour les enfants et les jeunes en situation de vulnérabilité (Goyette et al, 2022). Pour répondre efficacement aux besoins complexes en santé mentale des enfants et des jeunes en situation de vulnérabilité, il est essentiel de comprendre comment les principaux acteurs perçoivent et abordent ces besoins, ainsi que leur relation avec l'écosystème plus large des services.