L’être humain est fondamentalement une espèce sociale, dont la survie et le développement dépendent des liens interpersonnels. Lorsque ces liens se rompent, ils sont à l’origine de nombreux problèmes cliniques. Ces ruptures, à divers stades du développement, sont l’objet d’études empiriques allant des neurosciences à l’anthropologie. Ainsi, dès l’enfance, les difficultés émotionnelles sont associés à des dynamiques familiales pathologiques. Chez l'adolescent, l’impact néfaste de l’exclusion sociale peut conduire à des conduites suicidaires. Même la radicalisation violente des jeunes peut être perçue comme la manifestation d'un sentiment de rupture sociale. Chez l’adulte, l'isolement social, parfois lié à l'itinérance, représente un enjeu de taille dans les contextes urbains modernes, tandis que les ruptures amoureuses sont souvent l’origine de détresse psychologique. Les minorités sexuelles, de leur côté, subissent la stigmatisation, une autre forme de rupture entre l'individu et la société, menant à un état de stress chronique. Enfin, l'évolution rapide des technologies numériques a transformé la manière dont les individus interagissent, posant de nouveaux défis, en particulier dans les relations intimes.
Ces problématiques, bien que variées, convergent autour de la thématique centrale des ruptures humaines et leurs répercussions sur la santé mentale. Leur étude collective ouvre la voie à des interventions novatrices qui tiennent compte des dimensions biologiques, psychologiques et sociales. Ces défis cliniques appellent à une prise en charge globale de l’individu, incluant son lien avec le tissu social. Qu'il s'agisse d'aider un adolescent à reconstruire ses liens sociaux ou de réintégrer des personnes marginalisées, les interventions doivent être flexibles e multidimensionnelles. En somme, c'est en reconnaissant l'humain comme un être intrinsèquement lié à son environnement social que des solutions et efficaces peuvent émerger.