Depuis plusieurs années, la question des effets délétères engendrés par les discours sur l’environnement, en particulier chez les plus jeunes, fait l’objet de nombreuses analyses, issues de différents champs disciplinaires. Pour le philosophe australien de l’environnement Glenn Albrecht, « la solastalgie est la douleur ou la maladie causée par la perte ou le manque de réconfort et le sentiment d’isolement liés à l’état actuel de son lieu de vie (home) et de son territoire » (2005 : 46). Certains auteurs parlent même de « deuil écologique » pour désigner la nécessité de composer avec la disparition d’espèces vivantes, mais aussi pour nommer la perte de connaissance sur l’environnement, les problèmes économiques engendrés ainsi que le délitement du lien social qui les accompagne (Cunsolo & Ellis, 2018). En un mot, la transformation de l’environnement et de la biodiversité n’affecte pas que le vivant non-humain. Elle engendre différentes formes de souffrances chez des individus, souvent nostalgiques d’une époque révolue, parfois fantasmée. Ainsi le terme d’éco-anxiété est aussi avancé par certains chercheurs pour nommer la « peur chronique du désastre environnemental » (Clayton et al., 2017 : 68) ou encore pour désigner « les appréhensions et le stress découlant des menaces anticipées qui pèsent sur l’écosystème » (Cunsolo et al, 2020 : 261). Or de nombreuses recherches montrent que les jeunes générations seraient particulièrement touchées par ces inquiétudes (Wu et al., 2020 ; Baker et al., 2021 ; Ojala, 2012).
Notre colloque a pour objectif d'interroger le rôle de la recherche pour mieux saisir les inquiétudes des jeunes dans le contexte du réchauffement climatique, tout en s'intéressant aux différentes modalités d'accompagnement des jeunes publics avec ce type de souffrances. Cela implique aussi de questionner l'ensemble des inquiétudes des jeunes générations pour comprendre la place occupée par celle en lien avec les enjeux environnementaux.
Remerciements
Nous remercions la Région Nouvelle-Aquitaine pour avoir financé le projet ECOSTRESS au sein du laboratoire CNRS TREE et avoir rendu possible ce colloque.