443 - Colloque des projets structurants B3 du RRECQ – La circularité dans les organisations : les intangibles

Cette conférence jumelée, où se rencontrent pratique et théorie, mettra en lumière des exemples de collaboration agile et évolutive qui favorisent et accélèrent la transition vers une économie circulaire (EC), et ce, à travers une transversalité multi-échelle. Ces exemples attireront l’attention sur l’importance des aspects sociaux, tels la confiance et le partage d’un sens commun minimum entre les acteurs, pour le succès des projets d’EC. Ils permettront également de reconnaître les divers niveaux d’analyse et d’échelles à considérer (macro, méso, micro) lorsqu’il est question de théoriser au sujet de l’EC. 

Les cas concrets seront ceux associés à Synergie Québec, une communauté de pratique qui regroupe 20 projets de symbiose industrielle et d’EC au Québec. Cette communauté est animée par le Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTÉI), un acteur clé de l’EC québécois depuis plus de 25 ans. Plus spécifiquement, il s’agira de cas qui traiteront de symbiose territoriale et d’économie de la fonctionnalité et de la coopération. Dans les deux cas, les efforts des participants qui développent et partagent une vision commune dans la création de valeur plus durable seront identifiés et analysés.

La mesure de la circularité organisationnelle, à travers différents indicateurs de performance, est présentée comme étant un des moyens clés favorisant l’adoption de pratiques et stratégies circulaires au sein des organisations. Cependant, l’opérationnalisation de cette mesure de la circularité organisationnelle représente un défi important. Cette conférence présente les résultats préliminaires d’une étude portant sur la mesure de la circularité organisationnelle menée auprès d’une PME québécoise. Cette étude met en lumière les nombreux défis et enjeux associés à cette mesure, incluant le choix des indicateurs à considérer, leur échelle d’application ainsi que la disponibilité et l’analyse de la donnée. Cette étude met aussi en lumière le rôle et l’apport des différentes parties prenantes dans la mesure de la circularité organisationnelle.

Les PME rencontrent des pressions importantes de leurs parties prenantes pour réaliser une transition vers l’économie circulaire. Pour passer d’un modèle « extraire-produire-jeter » vers un système de consommation plus durable en boucle fermée, elles doivent acquérir des connaissances spécifiques. Cependant, cet apprentissage difficile s’avère l’un des principaux obstacles à la transition circulaire des PME. Cette étude s’appuie sur une revue systématique de la littérature pour examiner les antécédents, processus et résultats de l’apprentissage organisationnel pour la transition circulaire. Les antécédents notables sont la compatibilité des modèles mentaux, les mesures incitatives, le réseautage interne et externe, la gestion des connaissances et l’accès aux ressources. Le processus d’apprentissage organisationnel est décrit en quatre étapes, intuition-acquisition, interprétation-assimilation, intégration-transformation et institutionnalisation-exploitation. À l’interne, les PME encouragent l’apprentissage par des actions de communication et de formation et par la mise en place de structures de soutien à l’innovation. À l’externe, les PME s’appuient sur la coopération inter-organisationnelle. L’apprentissage organisationnel améliore la capacité à concevoir des produits et services circulaires, l’adoption et le développement de pratiques durables, et l’adoption de modèles d’affaires durables. L’étude conclut en proposant plusieurs pistes de recherche.

Transformer nos modes de production, de consommation et nos chaines de valeurs est nécessaire (GIEC, 2023). Il y a là un enjeu fort pour la coopération. Le principe d’intercoopération est d’ailleurs défini dans l’identité coopérative (Alliance coopérative internationale, 1995). Il s’agit pour les coopératives de coopérer entre elles, un caractère propre à ce modèle entrepreneurial. Plusieurs travaux soulignant ces enjeux pour refaçonner les chaines de valeur. Les coopératives peuvent favoriser l'adoption et la création d'innovations techniques pour la circularité par l'innovation sociale et un modèle organisationnel et interorganisationnel distinct (Ziegler, Bauwens & al, 2023). Il existe encore peu de travaux qui étudient le rôle des méta-organisations de coopératives, concept décrivant des organisations rassemblant des organisations, dans la transformation vers une économie circulaire. Quels sont leurs rôles, responsabilités et influences auprès de leurs membres? Afin d’éclairer cette question, nous reprenons les méta-organisations comme des lieux d’échanges et de discussions entre les différents acteurs (Berkowitz & Bor, 2017), et l’importance des fédérations de coopératives dans leur gouvernance (Pezzini et Girard, 2018). Ayant effectué une revue de littérature, on relève très peu de travaux sur les méta-organisations coopératives en économie circulaire. Démontrant l’intérêt d’une recherche plus poussée à cette intersection, nous en présenterons l’état de la littérature.

Les innovations sociales jouent un rôle clé dans la transition écologique et économique, notamment via l'économie circulaire et la gestion durable des ressources territoriales (Rousselière et al., 2024). Cette étude explore la valorisation des drêches de brasserie (DDB) à Nantes Métropole, non plus comme des résidus, mais comme des ressources stratégiques, mobilisant des actifs intangibles tels que savoir-faire locaux et dynamiques collaboratives (Rousselière et al., 2022). Les DDB, bien que coûteuses à gérer en milieu urbain, possèdent un potentiel de valorisation (Petit et al., 2022 ; Labelle, 2018). Cependant, leur nature fermentescible et les contraintes logistiques entravent leur intégration dans l'économie circulaire (Fouquenet et al., 2023).

Notre approche, ancrée dans la bioéconomie circulaire territoriale, analyse comment les acteurs locaux développent des solutions adaptées via des dispositifs de coopération (Chiffoleau & Prévost, 2012). Le cas de Nantes Métropole, où 20 brasseries produisent 1 200 tonnes de DDB/an, illustre cette réflexion. Notre travail souligne l'importance des actifs intangibles pour accélérer la transition écologique et le rôle des innovations sociales dans la transformation des pratiques (Boldrini, 2020). En intégrant outils d’aide à la décision et approches territoriales, cette étude contribue aux réflexions sur la gestion durable des biodéchets urbains.

Les normes internationales contiennent une foule de petits éléments qui viennent d’un consensus de plusieurs pays à travers le monde. Souvent on pense pas qu’on peut mettre en place seulement de petits morceaux. Aussi il existe plusieurs normes internationales pour les très petites entreprises qui pourraient aider á mettre en place / soutenir l’économie circulaire. La présentation explique comment faire et suggère des exemples.

Cette communication explore l'intégration des technologies numériques et des pratiques de l'économie circulaire dans le désassemblage des véhicules en fin de vie (VFV), en mettant l'accent sur l'amélioration des conditions de travail des opérateurs. Dans un contexte où les véhicules électriques et à combustion coexistent, le désassemblage manuel présente de nombreux défis ergonomiques : manipulation de composants critiques, risques de troubles musculo-squelettiques, et absence de dispositifs d’assistance adaptés. L’adoption de solutions numériques issues de l’Industrie 4.0 et 5.0, comme les exosquelettes, lunettes intelligentes, et outils de projection en temps réel, offre des perspectives prometteuses pour réduire ces contraintes physiques et accroître l'efficacité des processus. En parallèle, ces innovations soutiennent les objectifs de l’économie circulaire en facilitant la réutilisation, le recyclage, et la remanufacture des matériaux critiques. Cette présentation analysera les dynamiques psychosociologiques, telles que la résistance au changement et l’adoption progressive de ces technologies, tout en mettant en lumière les opportunités pour renforcer l’engagement des employés dans une transition inclusive. Des études de cas internationales et des recommandations pratiques enrichiront la discussion sur le rôle crucial des technologies numériques dans la transformation des processus industriels.