Ce colloque prend comme point de départ l’abondante recherche, tous domaines confondus, sur les structures et les dynamiques sociales menant à l’oppression d’un ou de plusieurs groupes ainsi que sur les effets de cette oppression. Cela dit, ce colloque vise à élargir la réflexion au-delà de l’analyse des systèmes d’oppression afin de valoriser le potentiel épistémique des différentes stratégies individuelles et collectives de résistance et de résilience mises en places par des groupes minorisés . Comprise à partir d'une perspective sociale, la résilience est l'ensemble des ressources intérieures et extérieures qui permettent aux jeunes non seulement de résister ou de survivre à des environnements difficiles, mais aussi de s'épanouir (Pullen Sansfacon, Gelly et Mannin 2021). Cette perspective met en exergue la place qu’occupe l'environnement dans le développement de la résilience, plutôt que de s’intéresser à la résilience purement d’un point de vue des caractéristiques individuelles d’une personne (Ungar, 2017). Les processus de résiliences peuvent donc être individuels et sociaux et s’appuientpar exemple sur la création de sens (Park et Folkman 1997), sur des techniques de soi (Foucault, 2001), sur des arts de faire (de Certeau, 1990), sur des auto-ethnographies collaboratives (Dyer et al 2022) et sur des stratégies d’affirmation et de survie (PullenSansfaçon, Gelly et Manning 2021). Aborder les questions de d’oppression et de résilience / résistance simultanémentpermettra de donner un portrait plus complet d’une partie de la population trop souvent thématisée principalement en fonction de ses problématiques ou difficultés ; d’autre part, mettre en lumière les pratiques réelles offrira des meilleures pistes de compréhension des oppressions, de leur agencement mutuel et de leurs intersections et les possibilités pour les confronter.
Le jeudi 8 mai 2025