Au cours des dernières décennies, la mémoire collective des violences du passé est devenue un enjeu central de la vie politique des régimes démocratiques. Cette présence du passé dans la vie collective a donné lieu à des réflexions stimulantes au sein des sciences sociales. Parmi ces travaux, certains ont mis l'accent sur la dimension conflictuelle de la mémoire collective. Ce colloque vise à recenser et soumettre au débat des outils théoriques permettant d'analyser les conflits de mémoires portant sur différents aspects du passé et dans une diversité de contexte nationaux. Il porte sur plusieurs dimensions des conflits de mémoire: les concepts permettant de les théoriser, comme le concept de controverses mémorielles, et les implications théoriques qui en résultent; la morphologie des conflits de mémoire et le rôle des acteurs sociaux et politiques et des spécialistes en sciences sociale dans leur déclenchement, leur déroulement et leur résolution; les facteurs explicatifs et les théories sur lesquelles ils reposent.
Le colloque présente par ailleurs des études de cas permettant de mettre en lumière la diversité des conflits qui confrontent des perspectives divergentes sur des aspects spécifiques de la mise en relation du passé et du présent. Les cas présentés peuvent porter sur les conflits ayant pour objet l'interprétation historiographique du passé, les politiques publiques de mémoire, les choix toponymiques et l'art public comportant une dimension mémorielle, les représentations du passé dans les productions culturelles, etc.
Les communications présentées contribueront à la réflexion théorique, méthodologique et empirique sur les conflits de mémoire. Le colloque vise à structurer la réflexion sur les conflits de mémoire afin de susciter, au cours des prochaines années, une réflexion théorique soutenue permettant de mieux comprendre le phénomène des conflits de mémoire et ses conséquences sur la vie collective et le développement de la connaissance sur le passé.