La rhétorique à l’égard de l'action paysagère s'est transformée au cours des dernières décennies, faisant passer le paysage d'un objet réservé aux experts à un objet démocratique. Dans la foulée de l’expression croissante des sensibilités sociales envers le paysage, le Québec a été témoin d’une pluralité d'initiatives innovantes adaptées aux spécificités locales et régionales.
Des acteurs se rassemblent : pour la protection et la valorisation des paysages, en réponse aux pressions multiples induites ; pour envisager l’action paysagère comme une contribution au sentiment d'appartenance et de fierté, au bien-être des individus et des communautés. La reconnaissance du caractère relationnel du paysage nécessite ainsi une compréhension fine de ces composantes intangibles. Par exemple, les enjeux liés aux changements climatiques entrainent de vives préoccupations sociales envers la qualité des paysages et des cadres de vie. Or, si le milieu municipal se dotent de plus en plus d’outils pour considérer les composantes tangibles des paysages (ex. : caractéristiques physico-spatiales), la prise en compte des valeurs intangibles reste un défi. L’absence de considération à leur égard peut entrainer des conséquences bien réelles au sein des communautés, pouvant conduire à l'émergence de tensions, voire d'épisodes de conflit. Il est dès lors essentiel de réfléchir collectivement aux manières de révéler ces valeurs pour ensuite les mobiliser dans l'action.
La prise en charge de ces enjeux implique une multiplicité d'acteurs du territoire, du citoyen, aux experts, aux élus. La perspective partenariale doit donc être au cœur de la réponse à apporter à ces défis d'envergure. C'est dans cette optique que la CPEUM a créé le projet d'atlas social des paysages et des territoires pour le Québec. Cette démarche et certains résultats seront présentés et mis en dialogue avec les travaux d'autres parties prenantes pour faire avancer les connaissances et la prise en compte des dimensions intangibles de la demande sociale en paysage. Ce thème demeure d'ailleurs peu discuté, dans la littérature comme dans la pratique, d’où son intérêt scientifique.
Les défis rencontrés dans la pratique seront abordés lors de présentations d'études de cas et d’expertises variée, de réflexions sur les outils et approches méthodologiques propices pour favoriser l'inclusion - notamment celle des groupes touchés par des enjeux de justice épistémique -, et pour tirer des leçons utiles au développement de nouveaux projets à travers le Québec.
Format
- 3 sessions thématiques :
1.De la connaissance à l'action paysagère : quel rôle pour les valeurs paysagères intangibles ?
2.Démocratie paysagère et planification : études de cas
3.De la documentation des valeurs intangibles à leur mobilisation dans l'action paysagère : outils et leçons.
- Panel : Quel avenir pour l'action paysagère dans le contexte de l'adoption de la PNAAT ainsi que des nouvelles OGAT ?
- cocktail de réseautage
- posters étudiants
Remerciements
La CPEUM remercie ses partenaires de recherche pour le projet d'Atlas social et des territoires : L'Association des aménagistes régionaux du Québec, Les Topographes, Enclume, Hydro-Québec, le MAMH, le MCC et le MELCCFP.
Le projet d'atlas social a reçu le soutien financier du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) et d'Hydro-Québec.