L’expression « cultures numériques » désigne un ensemble de technologies interreliées, qui génère des « modes de communication et d’échange d’informations qui déplacent, redéfinissent et remodèlent le savoir dans des formes et des formats nouveaux, et [des] méthodes pour l’acquérir et le transmettre. »(Doueihi, 2008, p. 37) Sous l’épithète « numérique » sont regroupés les dispositifs matériels et des plateformes immatérielles de diffusion résultant de développements informatiques récents, dont les développements de l’infrastructure technologique comme le Web 2.0 et les téléphones intelligents. Les cultures numériques représentent l’ensemble des pratiques sociales, culturelles et artistiques, qui s’appuient sur et transigent par ces dispositifs et cette infrastructure, ainsi que leurs résultats. Dans ce contexte, les écrans reliés – les écrans de nos ordinateurs interconnectés via des réseaux de communication –, sont de presque toutes nos activités sociales et culturelles. Plateformes de médias sociaux, logiciels de cartographie, de visioconférence et de partage de photos ou de vidéos, blogues, sites d’achat, de vente et de rencontre, jeux vidéo, IAG et applications de toutes sortes sont au cœur de cette culture numérique.
Comme l’explique J. D. Bolter, « les caractéristiques propres à la culture médiatique d’aujourd’hui sont l’ubiquité et la diversité. Toutes sortes de produits et de services médiatiques sont disponibles partout […] et, en dépit des prédictions, tous ces produits et services ne se sont pas fondus en une seule forme universelle. […] Les technologies numériques sont l’occasion d’une plus grande diversité dans notre économie médiatique plutôt qu’un média unique unificateur. » (2019, p. 5) La position centrale du réseau Internet et des dispositifs numériques dans notre écologie médiatique aurait dès lors entrainé un éclatement des pratiques, des groupes et des points de vue, et non une centralisation culturelle.