L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que les facteurs environnementaux, tels que la pollution de l'eau et de l'air, sont responsables d'environ 23 % des décès et de 24 % du fardeau global des maladies (1). Cependant, la contamination environnementale ne conduit pas toujours à des maladies visibles; elle peut aussi altérer le bien-être physique, mental et social, composantes essentielles d'une bonne santé (2).
L'exposition aux contaminants environnementaux, comme les métaux et divers perturbateurs endocriniens, n’est pas répartie également dans la population. On réfère généralement ce concept d’iniquité d’exposition sous le terme justice environnementale. Les facteurs socioéconomiques peuvent exacerber l’exposition. Par exemple, les agriculteur·trice·s et les coiffeur·euse·s sont en contact fréquent avec ces substances (3). Il en va de même pour les personnes vivant en milieux ruraux et éloignés en raison de la proximité avec des activités extractives (4). Malgré ces risques, l’effet des iniquités environnementales sur la santé reste encore sous-étudié.
L'étude de ces iniquités peut être freinée par une population restreinte et une exposition à de multiples contaminants, ce qui compliquent les analyses statistiques nécessaires à l’établissement d’un lien de causalité avec les problèmes de santé observés (5). Le manque de littératie scientifique et d'infrastructures spécialisées aggrave le problème, rendant le suivi à long terme des impacts sur la santé encore difficile.
Tous ces facteurs entravent la mise en place de politiques de santé publique adaptées aux différentes réalités (6), laissant ainsi les communautés vulnérables aux conséquences sur leur bien-être et santé.
1. Prüss-Üstün et al. (2016) OMS 176 p.
2. OMS (1948) Constitution de l'OMS
3. Haraux et al. (2017) Int. J. Environ. Res. Public Health, 14:27
4. Nascimento et al. (2018) Envi. Res. 167:488
5. Reich (2020) Ann Appl Stat. 4:1945
6. Fiedler (2020) Ind. Res. Anal. 319-351