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Informations générales

Événement : 91e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Enjeux de la recherche

Description :

Animés par l’ambition de mieux comprendre les problèmes de leur époque et de restituer à la société une meilleure connaissance d’elle-même (Karsenti, 2013), celles et ceux que l’on considère aujourd’hui comme les pionnier·ère·s des sciences sociales ont imaginé, à la fin du 19e siècle, diverses stratégies pour baliser l’activité de recherche scientifique, faire prendre de la distance aux chercheur·e·s avec le « sens commun » (Pires, 1997), les idéologies ou un esprit clanique (Bertrand, 1986; Popper, 2018). À quels défis spécifiques la recherche qualitative (RQ) s’est-elle confrontée, quelles voies des chercheur·se·s ont-ils imaginées, hier et jusqu’à aujourd’hui ? Que devons-nous garder en héritage ? Quelles sont les dimensions inédites de nos contextes impliquant des transformations dans notre manière de nous engager dans le monde lorsque nous (y) cherchons ? Ce colloque de l’Association pour la recherche qualitative (ARQ), qui marquera la 36e présence de notre organisme au congrès de l’Acfas, a été pensé pour réfléchir collectivement, au passé, au présent et aux futurs désirables de la RQ dans la francophonie.

Certaines conventions promues au sein de la RQ de privilégier le caractère itératif de la recherche (Deslauriers et Kerisit, 1997) ou de « séjourner dans l’événement et dans l’incertitude » (Kaminski, 2022, p. 278) sont-elles aujourd’hui menacées autrement que par le passé et avec des spécificités propres dans la francophonie ? Comment est-ce que les chercheur·se·s poursuivent en dépit de l’adversité un engagement éthique en RQ ?

Alors que certaines énigmes ou problèmes de recherche seront mieux résolus en mobilisant des méthodologies qualitatives ou mixtes (Becker, 2016; Laperrière, 1997 en référence à la théorisation ancrée de Strauss et Corbin), ici ou ailleurs, la RQ a souvent été suspectée d’un manque de rigueur ou de scientificité. Pourtant depuis les origines de la RQ jusqu’à aujourd’hui, une abondante littérature a fait progresser la réflexion sur les critères qui font une recherche de qualité. Cette littérature demeure peu connue, est parfois mal intégrée ou insuffisamment mobilisée alors qu’elle soutient l’inspiration et la créativité méthodologique. Par ailleurs, la place des méthodologies qualitatives dans certaines disciplines ou champs d’étude est encore précaire, alors que leur mobilisation démontre déjà des potentiels pour soutenir, par exemple, des professionnel·le·s, des groupes ou des communautés.

Dans un contexte universitaire dominé par la langue anglaise, l’ARQ, officiellement constituée en 1986, a été, avec sa revue Recherches qualitatives créée en 1989, un acteur important de la transmission de formes plurielles de perspectives, d’approches et de méthodologies qualitatives dans la francophonie. À la veille de son 40e anniversaire, ce colloque a d’abord pour but de raviver la mémoire des multiples sentiers qui ont pu mettre au jour des savoirs inattendus et des concepts transformateurs.

Dates :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Introduction et développement de la recherche qualitative dans la francophonie. Questionnements ontologiques, épistémologiques et éthiques

Salle : CRX C309 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
  • Communication orale
    Unité et diversité de la recherche qualitative francophone
    Paul Sabourin (UdeM - Université de Montréal)

    Comment envisager ce qui unit les pratiques de recherche qualitative (RQ) ?

    Ces pratiques s’inscrivent dans de multiples traditions disciplinaires - fondamentales, appliquées ou celles émergeant des domaines cliniques d’intervention – et se déploient selon une diversité de modalités et de visées de connaissance. Aussi, ces pratiques de RQ puisent à des courants de pensée pluriels. Pourtant, cette diversité coexiste avec des fondements communs. Notre point de départ pour envisager cette unité est que les démarches de RQ prennent en compte la dimension symbolique des faits humains et que cette prise en compte s’avère localisée socialement. Depuis les origines de la RQ francophone, la conceptualisation de la morphologie du social se retrouve au centre du projet d’une sociologie scientifique. Cette morphologie sociale renvoie à des réseaux, des processus et aux propriétés qui émergent de configurations sociales, lesquelles sont dynamiques. La dimension symbolique des faits humains – qui demeure en dépit des transformations technologiques – et la prise en compte de la localisation sociale par les chercheur.e.s nous invitera à penser la pérennité des pratiques de RQ et les complémentarités possibles entre les recherches issues d’une diversité de formes de connaissance ? En quoi, cette coopération est déterminante de la capacité de la RQ de se positionner face à la « science des données » et, aujourd’hui, à la production de connaissances du fait humain par des agents artificiels ?

  • Communication orale
    Les dilemmes de la méthodologie qualitative. Le cas de la tradition monographique en sociologie du Québec francophone
    Frédéric Parent (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Dans cette communication, nous revisiterons les controverses interprétatives qui ont marqué l’histoire de la sociologie du Québec francophone. Plus spécifiquement, nous interrogerons celles qui ont animé les débats au sein de la tradition monographique depuis les enquêtes menées par Léon Gérin (1863-1951), souvent considéré comme le premier sociologue québécois. Les questions de la relation entre personne observée et personne qui observe, des « biais », du recours à des technologies – depuis la sténographie jusqu’à l’apparition du magnétophone et puis, finalement, la question de la « rupture épistémologique », ont été autant de sources à des discussions parfois virulentes entre chercheur.e.s. Cependant, ne sont-elles pas plutôt à envisager comme manifestant la présence de dilemmes pour celles et ceux qui pratiquent la recherche qualitative et mobilisent les méthodologies qualitatives ? À partir de ces thèmes et de cet observatoire monographique sera posée une réflexion plus générale sur les transformations des modalités de construction d’un objet sociologique de connaissance.

  • Communication orale
    Un groupe de recherche interdisciplinaire sur les questions épistémologiques et méthodologiques en recherche qualitative (1990 - 1998) : contexte et enjeux
    Jean Poupart (UdeM - Université de Montréal)

    Au tournant des années ‘90, le Conseil québécois de la recherche sociale (aujourd’hui, Fonds de recherche du Québec - Société et culture) subventionne une recherche visant à « aider les jurys à mieux comprendre et à mieux apprécier l’ensemble des procédés de recherche et instruments de travail auxquels ont recours les chercheurs qualitatifs ». Cette préoccupation était symptomatique du développement important des méthodes qualitatives dans les années ‘70, ‘80 et ‘90, en même temps que des interrogations qu’elles suscitaient. C’est dans ce contexte que s’inscrivent les travaux du Groupe de recherche sur les méthodes qualitatives, lesquels ont mené à la publication de deux ouvrages, l’un sur les enjeux épistémologiques et méthodologiques de la recherche qualitative (1997), l’autre, sur la diversité des champs et des pratiques de la recherche qualitative au Québec (1998). En plus de traiter de la spécificité des méthodes qualitatives, ces travaux sont traversés par des questions telles que la place de la théorie et de l’empirie dans l’appréhension des réalités sociales, la possibilité de concilier les approches dites objectivistes et subjectivistes ainsi que l’importance accordée à la description et à l’explication, aux démarches inductives et déductives, à la subjectivité des acteurs et des chercheurs, à la généralisation des résultats ou encore à la possibilité de rendre compte de la réalité des acteurs à travers les récits ethnographiques.


Dîner

Dîner

Salle : CRX C309 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)

Communications orales

La transmission de la recherche qualitative : évolution des enjeux dans la francophonie (partie 1)

Salle : CRX C309 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
  • Communication orale
    La revue Recherches qualitatives : 35 ans de diffusion scientifique en français
    Frédéric Deschenaux (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    La revue Recherches qualitatives a été fondée en 1989 à la suite d’une décision du conseil d’administration de l’ARQ. Dès 1986, après deux années de fonctionnement et la publication de trois actes de colloque, le conseil d’administration observait qu’une reconnaissance de la recherche qualitative semblait se manifester dans la communauté scientifique et que le développement de la recherche qualitative pouvait être consolidé par la publication d’une revue qui pourrait répondre à la fois aux besoins de diffusion des avancées méthodologiques, de leur enseignement et de leur application. En 1999, l’histoire de la revue est marquée par des orientations éditoriales qui vont lui permettre d’évoluer du format imprimé au format numérique — un passage, il faut le dire, qui n’était pas du tout évident à cette époque et cela tant pour les responsables de la revue que pour les auteurs dont certains s’étaient même désistés. Les revues électroniques étaient alors peu nombreuses et la décision de passer tout au numérique était risquée du fait notamment que les chercheurs n’avaient pas l’habitude de ce format et qu’ils manifestaient des craintes à son égard. Ainsi, dès 2003, le libre-accès s’est imposé comme mode de diffusion de Recherches qualitatives. Cette communication brossera l’historique de la revue en abordant les personnes impliquées, l’évolution de sa mission, ses réussites, mais également les défis qu’elle doit affronter même après 35 ans d’existence.

  • Communication orale
    Quelques réflexions sur l’enseignement (épistémologique) de la recherche scientifique au 21e siècle : une tâche qui nous incombe
    Alvaro Pires (Université d’Ottawa)

    Mes réflexions ici se trouvent attachées à ma trajectoire biographique de chercheur et de professeur en méthodologie. Ma formation scientifique a débuté à la fin des années 1960 au moment où les sciences sociales entrent dans une période d’eaux troubles jusqu’à la fin du siècle. Rétroactivement, j’observe un grand nombre d’acquis, mais également des fissures graves dans la coque du bateau. En 1997, j’ai écrit un texte soulignant la nécessité de préserver la quête de la vérité et l’effort d’objectivation dans l’enseignement et dans l’auto-apprentissage scientifique. J’ai tenté aussi d’esquisser une route collaboratrice pour la construction d’une méthodologie générale. Force est de reconnaître que cette tentative n’a pas été une réussite. Certaines informations capitales déjà formulées n’existaient pas encore pour moi et ma prise de distance n'a pas été suffisante. Hic et nunc, j’aimerais simplement attirer l’attention sur certains seuils du désastre à ne pas franchir. Voici quelques exemples. Faut-il (encore) chercher la vérité-réalité ou renoncer au travail scientifique ? Y a-t-il une seule route pour chercher la vérité ? Avons-nous besoin d’un ennemi pour présenter notre perspective ? Notre façon de critiquer la connaissance scientifique est-elle sans erreur et ajusté à tous les objets ? La distinction réalisme/ constructivisme est-elle encore un outil indispensable? Est-il possible de sortir de polarisations inutiles et de critiquer sans arrogance ni prétention ?


Panel / Atelier

La transmission de la recherche qualitative : évolution des enjeux dans la francophonie (partie 2)

Au sein de ce panel seront réunies pour partager leurs réflexions sur la transmission de la recherche qualitative Marie-Mathilde Dupont-Leclerc, doctorante en psychologie clinique (UdeM). Stéphanie Gaudet, directrice du CIRCEM et professeure titulaire à l’École d’études sociologiques et anthropologiques de l’Université d’Ottawa, Joëlle Morrissette, ancienne présidente de l’ARQ et professeure titulaire en sciences de l’éducation au département d'administration et fondements de l'éducation (UdeM) et Dominique Robert, professeure titulaire en criminologie à la faculté des sciences sociales de l’Université d’Ottawa.

Stéphanie Gaudet et Dominique Robert ont fait paraître en 2018 L’aventure de la recherche qualitative : Du questionnement à la rédaction scientifique aux Presses de l’Université d’Ottawa.

Joëlle Morrissette, avec Didier Demazière et Marie-Mathilde Dupont-Leclerc ont dirigé l'ouvrage Former et se former en recherche qualitative. Pratiques et enjeux en tension, aux Presses de l’Université de Laval (Préface d’Ann Langley, Professeure émérite, HEC Montréal).

Salle : CRX C309 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
Présidence : Élisabeth Greissler

Réseautage

Découvrir ou redécouvrir l’Association pour la recherche qualitative (ARQ)

Découvrir ou redécouvrir l'Association pour la Recherche Qualitative (ARQ). Le verre à la main, prenons le temps d'échanger et jaser* :

  • Aux alentours de 17 h 00 : Remise du prix de l'ARQ au lauréat de la meilleure thèse en recherche qualitative par Jonathan Paquette, Professeur, Université d'Ottawa, Directeur du collège des chaires de recherche sur le monde francophone et trésorier au CA de l'ARQ.
  • Aux alentours de 17 h 30 : Lancement d'un nouvel ouvrage de l'ARQ Former et se former en recherche qualitative, dirigé par Joëlle Morrissette, Didier Demazière et Marie-Mathilde Dupont Leclerc. Édité par les Presses de l'Université de Laval (PUL)
  • Les dernières publications de la revue Recherches Qualitatives dirigé par Frédéric Deschenaux et Chantal Royer (édité par l'ARQ) ainsi que celles des conférencières et conférenciers invité.e.s.

Ouvert à tou.te.s :) Venez à la rencontre des conférencier.e.s, des auteur.e.s et des membres du CA de l'ARQ

Avertissement au public : Rester pour jaser et découvrir des affinités... c'est peut-être s'engager sans y prendre gare dans une longue et belle traversée.

* Au Québec, ce terme est employé dans un sens positif pour désigner le fait de parler, discuter, causer avec quelqu'u

Salle : CRX C309 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)

Panel / Atelier

Enjeux de la créativité méthodologique : perspectives de chercheur·e·s de la relève

Salle : CRX C309 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
Discutant·e·s : Elie Saaoud (HEC Montréal)
Participant·e·s : Claire Estagnasié (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jérôme Leclerc-Loiselle (UdeS - Université de Sherbrooke), Justine Loizeau (Aalto University)

Communications orales

Récits réflexifs sur la mobilisation de méthodologies qualitatives ou mixtes

Salle : CRX C309 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
Discutant·e·s : Maryame Ichiba
  • Communication orale
    Le Crebis, une interdace dédiée à la mise en dialogue de différentes formes de savoirs
    Marjorie Lelubre

    Notre propos porte sur la création, en décembre 2019, du Crebis (Centre de recherche de Bruxelles sur les inégalités sociales), par deux associations de terrain, Le Forum-Bruxelles contre les inégalités et le Conseil bruxellois de coordination sociopolitique, actives dans la mise en réseau des services du secteur social-santé à Bruxelles. La fondation du Crebis part d’un constat commun : celui d’une distance grandissante entre les mondes de la recherche et de l’intervention sociale, avec en corollaire des recherches considérées comme désincarnées et en manque de légitimité aux yeux des intervenants de terrain. Et pourtant, parallèlement, une demande de ces mêmes professionnels de pouvoir mieux comprendre, interpréter ces nouveaux défis auxquels la lutte contre les inégalités sociales les expose chaque jour.

    Pour répondre à ce défi, le Crebis déploie principalement des recherches collaboratives qui ont pour objet la mise en dialogue des différentes formes de savoirs, celui des chercheurs, mais aussi celui des praticiens de terrain et des personnes directement concernées. Au sein du Crebis, nous sommes persuadés qu’une telle posture permet la co-production de connaissances plus robustes et inédites, tout en favorisant la justice cognitive. Mais nous sommes conscients que cette posture implique des défis et questionnements à la fois théoriques, méthodologiques, épistémologiques, mais également politiques, dont nous souhaitons rendre compte dans le cadre de cette communication.

  • Communication orale
    Repenser la catégorisation conceptualisante pour les ateliers participatifs : La catégorisation rhizomatique comme jaillissement de sens en situation
    Claire Noy (Département Communication Université Paul Valery Montpellier 3)

    Notre contribution propose de revisiter la méthode de théorisation ancrée (P.Paillé, Mucchielli, 2016) afin de l’adapter aux groupes restreints. Dans ce cadre, nous menons des ateliers participatifs visant à donner ensemble, du sens individuel et collectif aux contenus partagés. Notre positionnement de chercheur a, ainsi migré, pour prendre une métaphore, de cueilleur (de verbatims et données) à semeur (d’idées, de projet…). Ainsi, notre perspective s’ancre dans la possibilité de donner aux acteurs, les outils nécessaires pour comprendre, catégoriser et mettre en lien, afin de définir avec eux, une mise en sens de leur vécu individuel et collectif et de pouvoir se projeter dans une définition renouvelée de la situation Dans ce cadre, nous proposons d’approprier la théorisation ancrée, ou du moins les premières étapes pour en faire un outil d’accompagnement des ateliers participatifs de groupes restreints. En commençant par la « mise en mots » du vécu de la situation et des actions, nous accompagnerons les acteurs par une mise en catégories de leurs formulations, que nous appellerons, en résonance aux catégories conceptualisante, catégories rhizomatiques. (au sens de Deleuze et Guattari, 1980). Dès lors, à travers des études de cas, nous illustrerons des catégorisations rhizomatiques et leurs mises en lien par mode empirique construites par les acteurs, et nous montrerons comment leur investissement dans le processus recherche s’avère indubitablement producteur de sens.

  • Communication orale
    Ethnographie d’une tumeur: retours réflexifs du terrain sur le déploiement d’une méthodologie post-humaniste
    Elie Saaoud (HEC Montréal)

    Cette étude ethnographique explore un projet expérimental en médecine de précision, Tumeur MicroDisséquée sur Puce, visant à tester la chimiothérapie sur les tissus tumoraux frais des patients ex vivo afin de prédire leur réponse au traitement.

    J’ai documenté la panoplie de pratiques déployée afin de maintenir les tumeurs dans leur état frais et vivant, puis pour les traiter et les transformer en données et images (Latour & Woolgar, 1979). Plus spécifiquement, j’examine les pratiques affectives et sensorielles qui se déploient autour et par les tumeurs en relation avec d’autres entités humaines et non-humaines (scientifiques, microscopes, dispositif).

    Ma posture méthodologique se base sur le tournant post-humaniste des théories de la pratique qui considère les pratiques – flux d’activités mettant en relation des agencements plus qu’humains – comme ce qui constitue les phénomènes sociaux. En prenant les pratiques comme unité d’analyse., on décentre la source de l’agentivité des acteurs humains afin de la recentrer plutôt dans les relations qui lient humains et plus qu’humains.

    Je propose quelques stratégies pour déployer une méthodologie post-humaniste inspirées de la praxiographie (Mol, 2002) et le shadowing des objets (Bruni, 2005). J’explique comment cette approche encourage à suivre la tumeur au lieu des humains qui la manipulent ce qui permet de rendre compte de son processus de transformation ainsi que les multiples formes qu’elle acquière au cours du système expérimental.

  • Communication orale
    Réflexions méthodologiques et épistémologiques de chercheurs allochtones pour l’appréhension de questions de gestion en contexte autochtone
    Marine Agogué (HEC Montréal), Johann Fluckiger (HEC Montréal)

    Dans un contexte politique de réconciliation avec les Premières Nations, la valorisation croissante des savoirs autochtones influence les domaines académiques. Malgré cette tendance, les sciences de gestion peinent à intégrer les connaissances issues des pratiques autochtones. Cet article vise à clarifier et adresser plusieurs enjeux qui émergent pour un chercheur allochtone en sciences de gestion souhaitant étudier et comprendre des questions de gestion en contexte autochtone. Dans le présent texte, nous ne cherchons pas à nous positionner comme experts des questions de gestion en contexte autochtone ; nous cherchons plutôt à analyser les pratiques de recherche des chercheurs allochtones lorsqu’ils s’intéressent à de telles questions, en nous appuyant sur une recherche-intervention d’une année avec une communauté autochtone canadienne en réflexion sur sa gouvernance et sa structure organisationnelle. Notre analyse relève trois éléments principaux : la nécessité pour les chercheurs non autochtones de comprendre le lien autochtone avec le collectif, la réflexion sur une méthodologie de recherche adaptée, et la reconnaissance des limites des approches classiques de recherche en gestion face à la perspective holistique autochtone. La perspective unique des Premières Nations sur la gestion offre une chance d'améliorer notre compréhension des sciences de gestion, mais exige pour cela une refonte de nos approches épistémologiques et méthodologiques.


Dîner

Dîner

Salle : CRX C309 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)

Communications orales

Récits réflexifs sur la mobilisation de méthodologies qualitatives ou mixtes

Salle : CRX C309 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
Discutant·e·s : Marlène Larochelle
  • Communication orale
    Concevoir des mécanismes actionnables à partir de l’expérience même des acteurs: Retour réflexif sur le travail empirique et épistémique réalisé auprès d’infirmières
    Jérôme Leclerc-Loiselle (UdeS - Université de Sherbrooke)

    La connaissance construite à partir d’une épistémologie du constructivisme pragmatique (Le Moigne, 2001) est non neutre : elle a un potentiel actionnable. Elle s’inscrit dans un projet intentionnel, investi par les acteurs, pour cheminer dans leur expérience du réel et poursuivre leur action contextualisée. De ce fait, il est recherché que la connaissance produite représente cette expérience du réel - et sans prétention d’objectivité, afin de pouvoir agir sur elle. Comment mettre en pratique un tel dispositif et que cela implique-t-il comme relation aux acteurs? Dans cette communication, je présenterai un retour réflexif sur le travail empirique réalisé dans un projet de recherche qui cherchait à concevoir des mécanismes actionnables pour générer intentionnellement une pratique infirmière pour la santé en contexte de soins palliatifs. Trois réflexions seront abordées, soit la mise en place et le maintien d’espaces d’interprétation réciproques, la création d’intelligibilité dans l’expérience du réel, ainsi que le caractère transformateur de la recherche, à la fois pour le chercheur, les participants et l’objet d’étude. Ces réflexions seront décrites et illustrées à partir des « récits de pratique » qui ont été la toile de fond du processus d’élaboration des connaissances. Dans une ère où les praticiens tendent à fonder leur action sur les données probantes, ces réflexions mettent en exergue une voie empirique alternative.

  • Communication orale
    Quelle place le relationnel peut-il occuper dans la recherche qualitative? Réflexions sur les pratiques de la recherche engagée
    Marc D Lachapelle (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Quelle place le relationnel peut-il occuper dans la recherche qualitative? Avec cette communication, j’aborde le potentiel et la richesse que peut apporter la relation que nous entretenons avec nos participant.e.s et collaborateur.trice.s (Morales, 2023). Si les apports épistémologiques et ontologiques ont été abordés dans la littérature (Bell et Sengupta, 2021), les implications concrètes en matière de pratiques de terrain et d’écriture le sont moins. À partir de mon expérience de recherche-action participative avec une organisation militante et antiraciste, je propose d’identifier certains enjeux qui se posent lorsque nous assumons une relation et un engagement fort avec nos collaborateurs.trice.s. Plus concrètement, c’est sur les « pratiques de terrain et d’écriture » que je tente de mettre la lumière, et d’identifier comment celles-ci peuvent nous aider à la fois à médier les tensions et les doutes rencontrés tout en les rendant génératifs (insighful). L’objectif étant de soulever des pistes de réflexions et d’action à la fois pour concevoir des recherches qualitatives plus engagées, et accompagner des futur.e.s chercheur.euse.s sur deux dimensions que nous tenons parfois pour tabou ou pour acquis : le travail de terrain et d’écriture (Anteby, 2013).

  • Communication orale
    Les identifications croisées comme processus structurant les méthodologies de la proximité : le cas d’une intégration au long cours auprès de directeurs d’hôpitaux français
    Héloïse Haliday (Université de Bourgogne)

    Comment penser des recherches en psychologie travaillant avec des acteurs réprimant tout ou partie de leur vie psychique ? Jusqu’où s’engager pour cela ? Ces questions s’enracinent dans une enquête interdisciplinaire (psychologie/sociologie) sur le vécu des directeurs d’hôpital français, démarrée en 2021 et visant à faire participer les directeurs à la réflexivité sur leur vécus émotionnels. Nous avons rassemblé plus de 70 entretiens individuels, 4 focus groups et des moments d’ethnographie embarquée lors de congrès organisés par cette profession.

    Nous ferons une double proposition, en soutenant d’abord que l’engagement du chercheur peut se dire en termes d’« identifications croisées » consistant à « se mettre à la place de l’autre, et permettre à l’autre d’en faire autant » (Winnicott in Marin and Worms, 2015). Nous approfondirons la catégorisation des recherches qualitatives en « méthodologies de la proximité » (Paillé in Dorvil, 2007) à partir de ces dispositifs de recherche nécessitant la construction d’identifications croisées pour tenir dans le temps.

    Nous ferons entendre les modifications intérieures et les errements provoqués chez le chercheur par cette approche de son terrain, en analysant 1°) la façon dont la « proximité » sert l’émergence d’une parole différente permettant de parler des émotions au travail, mais aussi 2°) la mesure dans laquelle la dimension identificatoire peut induire une déstabilisation des limites entre sphères personnelle et professionnelle.


Panel / Atelier

Approfondir les réflexions épistémologiques et éthiques d’un engagement en recherche qualitative

Pour clôturer ce colloque, trois temps forts :

  1. Ateliers thématiques participatifs (en groupes restreints) : animés par des conférencier.e.s de la 1e journée, il est l'occasion pour les participant.e.s du colloque d'approfondir des thèmes abordés lors de leur communication en échangeant à partir de vos questionnements. Malheureusement, il vous faudra choisir !
    1. Jean Poupart (Professeur honoraire, UdeM) avec Élisabeth Greissler (Professeure) et Marlène Larochelle (Doctorante) : pourquoi mobiliser des entrevues dans l'activité qualitative de recherche ?
    2. Fanny Calvez (Doctorante, UdeM) avec Alvaro Pires (Professeur, UOttawa) avec Fanny Calvez : Constructivisme ou Réalisme :faut-il choisir son camp ?
    3. Dominique Robert (Professeure, UOttawa) avec Myriam Girard (Étudiante à la maîtrise, UOttawa) : La mise en mots. Rendre justice, créer, devenir.
  2. Synthèse du colloque (en plénière) : Paul Sabourin (Professeur, UdeM) et Frédéric Parent (Professeur, UdeM)
  3. Restitution des échanges dans les ateliers thématiques par les responsables (en plénière)
Salle : CRX C309 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)