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Informations générales

Événement : 91e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Crise! Quelle crise?

Les crises se suivent, se superposent et coexistent, mais ne disparaissent jamais définitivement. Les dangers de catastrophes nucléaires ravivés par les conflits militaires récents; les conséquences des pandémies mondiales; la menace terroriste internationalisée et généralisée; l’influence de l’intelligence artificielle (IA) sur la transformation des métiers, des économies et des marchés mondiaux; les effets du réchauffement climatique sur la destruction de l’environnement et la vie sur la Terre… Les crises occupent une place de plus en plus importante dans les débats scientifiques et médiatiques, et invitent les chercheurs de disciplines et d’horizons différents à les étudier dans toute leur complexité.

Objectifs du colloque

L’objectif général de ce colloque est de comprendre les enjeux sociaux et organisationnels contemporains à partir desquels les crises redessinent l’ordre mondial. On souhaite ainsi faire dialoguer des théories, des approches et des études de cas interdisciplinaires, internationales et variées dans le domaine de la communication, de la gestion de crise et des disciplines connexes (l’information, le marketing, les relations publiques, la sociologie, la psychologie, la criminologie, les sciences politiques, le droit et l’administration, parmi d’autres). Le colloque vise à faciliter les débats portant sur les approches novatrices ou peu explorées jusqu’à présent ainsi que de dévoiler, juxtaposer et croiser des terrains, des cadres d’analyse et des méthodes de recherche innovants ou renouvelés. Le colloque fait ainsi dialoguer les travaux francophones et internationaux issus des courants traditionnels, post-modernes, post-humanistes, critiques et constitutifs, tant sur le plan des problématiques que des approches, des méthodologies, des terrains de recherche et de leur application dans différents contextes et études de cas. Pour ce faire, le colloque s’organise autour de trois axes.

Axes thématiques

Axe 1. Des épisodes cosmologiques aux crises « ordinaires » : diversité, uniformité et complémentarité des terrains, des cas et des approches de gestion et de communication de crise

Axe 2. Les crises entre rupture et continuité, entre désorganisation et organisation : élaboration et transformation « en train de se faire » des stratégies et des pratiques organisationnelles

Axe 3. Objets techniques, technologies numériques et intelligence artificielle : sources, accélérateurs ou panacées des crises?

Dates :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Conférence plénière

Salle : MRT 219 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)
  • Communication orale
    Conférence d'ouverture - Entre désorganisation et réorganisation : Faire face à la crise d’un point de vue communicationnel
    François Cooren (UdeM - Université de Montréal)

    Le mot « crise » vient du verbe grec Krinein qui veut dire « juger », en lien surtout avec l’idée de faire le tri. Face à un évènement qui vient remettre en question la manière dont nous opérons habituellement, nous sommes, en effet, appelés à nous réorganiser, c’est-à-dire à redéfinir les organes ou instruments nous permettant d’y répondre et de continuer à agir collectivement. Il s’agira donc, selon cette acception étymologique, de répondre à la crise en discriminant, choisissant et décidant, tout ceci afin de s’organiser. Comme le rappellent Ivanov et al. (sous presse), adopter une approche communicationnelle de la crise nous invite cependant à analyser de telles réponses dans la manière dont elles sont en train de s’opérer. Dans le tourbillon d’une crise, nous verrons qu’une telle approche nous invite à concevoir ceux et celles qui sont parties prenantes comme des acteurs, mais aussi comme des passeurs. Autrement dit, répondre à une crise, c’est certes agir pour tenter de faire sens de la situation et y répondre, mais c’est aussi, ce faisant, se faire les porte-parole et les vecteurs de ce qui compte pour nous dans cette situation, de ce à quoi nous devrions être attachés car le sort de ce qui est en train de se jouer en dépendrait. Ces figures qui s’expriment à travers ceux et celles qui répondent à la crise dictent ainsi, par proxy, leurs conditions. Elles nous organisent autant que nous les organisons.


Communications orales

Session 1 – Crises, sociétés et démocraties

Salle : MRT 219 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)
  • Communication orale
    Problématiser la crise par l’enquête sociale numérique ?
    Caroline Chambon (Université Jean Monnet)

    La permanence des crises est saisie comme un état potentiellement bénéfique au projet démocratique si elles donnent lieu à des situations de discussion remettant en cause des hégémonies dépassées. Or, dans une époque marquée par la dissolution des repères de la certitude, il faut accompagner les individus à vivre dans cet univers problématique. En pratique, cela suppose de ne pas s’épuiser dans la recherche de solutions envisageables pour chacun des problèmes pernicieux (Fabre, 2022) puisque l’on ne peut pas prétendre connaître exactement les défis qu’il faudra affronter et comment y parvenir. En revanche, s’orienter vers l’idée que de bonnes capacités pour problématiser les crises futures seront nécessaires à la poursuite du projet démocratique (Frega, 2020) semble pertinent.

    De la sorte, la communication interrogera l’enquête sociale deweyenne dans ses possibilités de faciliter l’émergence d’antagonismes contribuant à former les citoyens à un esprit critique nécessaire pour appréhender prudemment les situations complexes futures. Deuxièmement, sa transposition au sein de l’espace numérique envisagera l’inclusion d’un grand nombre de citoyens dans la conflictualité politique. Puis, des critères normatifs d’une enquête sociale numérique permettant le développement nécessaire de processus d’inter subjectivation et objectivation entre citoyens ordinaires pour problématiser des crises seront présentés.

  • Communication orale
    Crise sécuritaire au Burkina Faso : les enjeux du processus participatif dans la prise en charge des Personnes Déplacées Internes dans la province du Bam
    Taïrou Bangré (Université Joseph Ki-Zerbo)

    Le Burkina Faso est confronté depuis 2016 à une crise humanitaire sans précédent, marquée essentiellement par des mouvements massifs de populations dans plusieurs régions du pays. Selon le Conseil national de secours d'urgence et de réhabilitation (CONASUR), on peut dénombrer plus de 1 810 105 personnes déplacées internes (PDI) à la date du 30 novembre 2022.

    Ces déplacements liés à la récurrence des attaques terroristes représentent un défi majeur pour l’État et les organisations humanitaires et de développement.

    Toutefois, cette réelle dynamique dans la prise en charge des PDI au Burkina Faso présente un certain nombre d’insuffisances relatives à la communication.

    De ce fait, on peut légitimement s’interroger sur la portée de la communication dans la réalisation des projets et programmes d’accompagnement des PDI au Burkina Faso. L’étude s’intéresse particulièrement à la communication de la Croix Rouge burkinabè (CRBF), un auxiliaire des pouvoirs publics et un des acteurs importants qui assiste les PDI dans la province du Bam.

    Elle vise à analyser les pratiques de communication de la CRBF dans l’optique d’une meilleure réponse aux besoins réels et pressants des PDI. Aussi, l’hypothèse suivante a été formulée, à savoir que l’adhésion des PDI aux projets et programmes d’accompagnement dépend des pratiques de communication déployées par la CRBF.

    Cette étude s’inscrit dans la démarche globale de la Communication pour le développement (Bessette, 2004).

  • Communication orale
    La crise contemporaine d’Haïti depuis les soulèvements des 6,7, 8 juillet 2018 au prisme d’une grammaire décoloniale de la crise.
    Magalie Civil (Université d’Ottawa)

    La crise en tant que catégorie de sens et catégorie politique (Benhadjoudja, Clark-Kazak & Garneau, à paraitre) revêt plusieurs significations ontologiques et épistémologiques dans les sciences sociales. Concept, grille d’analyse, outil et catégorie politique, la crise est conceptualisée et opérationnalisée de tant de manières pour faire sens d’évènements relevant de différentes sphères d’activités du domaine social. Elle est devenue « le fondement du récit historique contemporain : c’est le lieu à partir duquel on prétend avoir accès à l’histoire et à la connaissance de l’histoire » (Roitman, 2017, p.174).

    Je m’intéresse « aux processus politiques et épistémiques par lesquels des situations en viennent à être pensées et cadrées comme des crises » (Aguiton et al., 2019, p. 13). Depuis un questionnement paradoxal sur l’existence même d’une crise et de sa fabrique en même temps, et une posture épistémologique décoloniale, j’aborderai à partir d’une enquête qualitative de terrain, la crise qu’Haïti connait en ce moment qui a éclaté depuis les trois jours de soulèvement populaire des 6, 7 et 8 juillet 2018. Mon objectif est double: proposer une lecture de cette crise depuis une perspective décoloniale; mettre en lumière les rapports de colonialité qui participe à la mise en crise de la société haïtienne depuis juillet 2018.


Dîner

Dîner

Salle : MRT 219 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)

Communications orales

Session 2 – Dualité et complexité des crises

Salle : MRT 219 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)
  • Communication orale
    La crise, comme « opportunité » et condition du r/établissement de l'état
    Richard Cohen (CERREV de l'Université de Caen, Normandie)

    Le traitement politico-médiatique administré à trois crises d'envergure et de nature différentes, que figurent le 11 septembre 2001, la vague d'attentats ayant frappé la France en 2015/16 et l'épidémie de Covid-19, cèle un rapport némétique et « opportuniste » établi par le souverain entre le préjudice essuyé caractérisé dans un registre éminemment belliqueux et les objectifs intangibles de l'Éta(n)t fixés. La crise, dont l'étymologie « remonte [...] au verbe grec, krino, qui signifie, non seulement, juger, distinguer, [se] différencier, mais accuser, condamner une victime » [Girard ; 1982], en effet articule, dynamise et polarise, d'autant plus en économie de marché globalisée, le rapport qu'entretiennent, en domaine(s) clos, croissance et unité, soit les deux versants contradictoires structuraux de la souveraineté, qui, l'un à l'autre, se font toujours plus irréductibles. La crise, témoin et catalyseur de ce paradoxe en progrès, trouve, d'ailleurs, dans le modus operandi libéral de l'Économie, à savoir la collaboration (du latin co-labor ou « s'effondrer ensemble ») internationale du travail, sa manifestation chronique, systématisée, dont les mécanismes logiques mènent, graduellement, à la néantisation de toutes les ressources qu'elle mobilise.

  • Communication orale
    L’espace public à l’ère des médias sociaux : vers une émergence et une confiscation du débat par la classe populaire au Burkina Faso
    Dimitri Régis Balima (Université Ouaga 1 Professeur Joseph Ki-Zerbo), Jérémie Nion (Université Joseph KI-ZERBO)

    A la faveur des réseaux sociaux l’espace public burkinabè a subi ces dernières années de profondes mutations. Les nombreuses crises auxquelles le Burkina Faso fait face depuis presqu’une décennie en sont les raisons. Les crises conjuguées à la vulgarisation des réseaux sociaux ont permis à de nouveaux acteurs inattendus de faire irruption dans le débat public et le monopoliser au grand dam des intellectuels qui sont restés pendant longtemps les principaux animateurs de la scène médiatique. Ces nouveaux acteurs qui inondent les réseaux sociaux incarnent la brèche permettant la modification et l’installation d’une nouvelle ère. L’arrivée de ces nouveaux acteurs n’a pas fait que perturber profondément les équilibres d’antan, elle est parvenue à inverser la configuration au sein des espaces publics. Passablement en phase avec les procédés de construction des identités numériques, les intellectuels ont de la peine de se créer une existence sur les réseaux sociaux, moyen de contrôle de l’espace public contemporain. Par conséquent, la classe populaire, a priori pas nécessairement outillée pour connaître les codes de la communication, va asseoir progressivement son autorité dans le nouvel espace public.

  • Communication orale
    L'apocalypse habituelle ? Perceptions et déterminants des crises technomédiatiques
    Bertrand Labasse (Université d’Ottawa)

    Si l'histoire de la communication est souvent réduite à celle des « progrès » technologiques qui l'ont jalonnée, elle est aussi celle de mutations perçues par des contemporains comme catastrophiques pour la sphère publique. Or, les expressions de ce sentiment de rupture présentent au fil des siècles de très nettes similitudes qui suggèrent que ces convulsions pourraient refléter un processus régulier, voire normal. En s'appuyant sur ces témoignages et en les reliant dans une perspective diachronique multidisciplinairement contextualisée, ce travail vise à mettre en évidence les principaux déterminants récurrents qui paraissent nourrir le cycle spécifique des bouleversements du paysage communicationnel et peuvent éclairer les alarmes et prédictions qu'il suscite, hier comme aujourd'hui.


Communications orales

Session 3 – Humour et émotions en temps de crise

Salle : MRT 219 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)
  • Communication orale
    Crise dans l’industrie de l’humour
    Francois Brouard (Université Carleton), Manuel LITALIEN (Nipissing University)

    Quoiqu’une crise ait un impact important au moment où elle se produit, il ne faut pas oublier d’en tirer des leçons, afin de mieux se préparer à la prochaine. L’industrie de l’humour présente un écosystème intéressant pour une étude de cas; une industrie qui a été particulièrement touché par la pandémie COVID. L'objectif de cette communication est de présenter la gestion de crise sous l’angle d’une étude de cas portant sur l’industrie de l’humour. Il s’agit d’une réflexion basée sur une recherche documentaire. La gestion de crise peut se diviser en cinq phases : détection, préparation / prévention, endiguement / limitation des dégâts, reprise, apprentissage. Les phases de la gestion de crise font ressortir l’avant, le pendant (le choc) et l’après (le redémarrage). Documenter les nouvelles réalités qui émergent sont d’une importance capitale pour s’ajuster aux futurs chocs.

  • Communication orale
    Étudier les émotions liées aux crises sur la nature dans l’écosystème de communication numérique
    Christian Alejandro Del Corral (CIFP César Manrique), Isaac Nahon-Serfaty (Université d’Ottawa)

    L'objectif de cette étude est d’approfondir dans la compréhension de l'économie des émotions liées aux représentations des crises de la nature dans l'écosystème de communication numérique. Nous plaçons notre étude dans le contexte de plusieurs discours publics comme l’écologisme, les droits des animaux, l’activisme vert et le véganisme, entre autres. La méthode de cette étude repose sur la mise en place d'une « machine numérique » qui, par l'intégration de l'intelligence artificielle, des algorithmes et de bases de données relationnelles, facilite l'analyse des conglomérats affectifs résultant de l’interaction sur Twitter (maintenant X) entre organisations écologistes et usagers de cette plateforme. Nous discuterons les émotions communiquées sur la nature et les animaux non humains par ces organisations et les usagers de Twitter et leur influence dans les croyances et perceptions autour des crises de la nature comme le changement climatique, la violence contre les animaux et d’autres catastrophes naturelles.

Communications orales

Session 1 – Communication, organisations et politiques

Salle : MRT 219 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)
  • Communication orale
    L’entraide comme solution à la « crise du logement » ? Exploration des pratiques concrètes de solidarité face à la désorganisation du milieu communautaire
    Nicolas Bencherki (TÉLUQ - Université du Québec), Mathieu CHAPUT (Université TÉLUQ), Sarah NACIRI (Université du Québec à Montréal)

    Face aux désinvestissements des gouvernements dans le logement social et à la raréfaction de ressources des organismes communautaires, les pratiques directes d’entraide entre personnes sont-elles une solution à la « crise du logement »? Cette étude explore l’hypothèse selon laquelle des pratiques d’entraide entre particuliers émergent pour pallier le manque de soutien institutionnel. Elle conçoit l’entraide comme un ensemble de pratiques communicationnelles de partage d’idées et de ressources. Ces pratiques, de proche en proche, tissent un réseau que nous explorons en adoptant l’idée que la communication est « organisante ». Par des « entretiens en marchant », nous cartographions les expériences d’entraide de personnes en difficulté dans la région de l’Estrie, au Québec. Cette cartographie portera attention aux lieux où se croisent les récits et les trajectoires, où se fait le tissage du réseau d’entraide. Nous visons l’identification des pratiques concrètes par lesquelles des individus demandent et partagent de l’aide en lien avec le logement, et établissent des liens entre leurs pratiques individuelles, avec pour objectif la création d’une boîte à outils pour équiper les individus à trouver les ressources d’aide nécessaires. Nous conclurons en discutant des enjeux d’une approche basée sur les pratiques communicationnelles dans l’étude d’un phénomène considéré comme dépendant de politiques publiques et de facteurs structurels tels que l’offre de logements abordables.

  • Communication orale
    Digitalisation et technologie numérique pour la maîtrise des dépenses de la couverture sanitaire dans le contexte de la crise économique post-pandémie du COVID-19 au Maroc
    Aazelarab Boughaleb (Université ibn tofail), Mounir JERRY (Université Ibn tofail Kenitra)

    La digitalisation du secteur sanitaire émerge comme une stratégie cruciale pour maîtriser les dépenses de la couverture sanitaire, en particulier dans le contexte de la crise économique exacerbée par la pandémie de COVID-19. Cette étude se concentre sur le Maroc, analysant le rôle de la technologie numérique dans l'optimisation des coûts du système de santé. À travers une revue de littérature, une analyse comparative entre le Maroc et d'autres contextes mondiaux, ainsi qu'une collecte et analyse de données officielles et d'entretiens avec les acteurs clés, cette recherche établit un cadre conceptuel pour comprendre l'impact de la digitalisation sur la soutenabilité financière de la couverture sanitaire.

    Les résultats révèlent que la digitalisation offre des opportunités significatives pour améliorer l'efficience des dépenses sanitaires. Au Maroc, les réformes numériques en cours dans le secteur de la santé montrent un potentiel pour réduire les coûts et améliorer l'accès aux services. Cependant, pour exploiter pleinement ces avantages, il est essentiel d'adopter des politiques soutenant l'intégration de la technologie numérique dans le système de santé.

    Les conclusions mettent en évidence la nécessité d'une stratégie nationale pour la digitalisation sanitaire, incluant des investissements dans les infrastructures numériques, la formation du personnel de santé aux outils numériques, et le développement de cadres réglementaires adaptés.

  • Communication orale
    Le choix des porte-paroles et le rôle de la proximité dans une crise à l’ère socionumérique chez UNI Coopération financière
    Natalie Melanson Breau (Université de Moncton)

    Cette étude de cas porte sur les pratiques communicationnelles de la coopérative acadienne UNI Coopération financière (UNI) lors d’une crise qui a éclaté en 2023. Multidimensionnelle, la crise a été difficile à maitriser. Nous cherchons à savoir si et comment UNI a mis en application les modèles théoriques de gestion de crise conçus pour l’ère socionumérique (Ivanov, 2021; Libaert, 2020; Manga, 2018; Paveau, 2017). Notre analyse de discours révèle notamment que trois porte-paroles ont été essentiels dans l’évolution de la crise, pour le meilleur et pour le pire. S’ils ont tous pris la parole dans les médias traditionnels, leur absence générale dans les médias sociaux contrevient aux bonnes pratiques préconisées par les modèles théoriques de gestion de crises socionumériques. Nous explorons aussi le concept de proximité sous trois principales facettes. En raison de sa vocation coopérative, UNI promeut une relation de proximité et de confiance avec ses membres. Cette proximité est-elle mise de l’avant dans les discours des porte-paroles pendant la crise? En outre, puisque les médias acadiens œuvrent dans un contexte minoritaire, des logiques de proximité sont au cœur des pratiques journalistiques (Eddie, 2011). Les mécanismes de proximité médiatique sont-ils favorables ou défavorables envers UNI? Enfin, comment la proximité, soit le fait d’être proche, peu distant, se traduit-elle dans les médias sociaux, à savoir un contexte socionumérique sans limite?


Communications orales

Session 2 – Éducation, résilience et engagement

Salle : MRT 219 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)
  • Communication orale
    L’Université de l’Ontario français : garder le cap en temps de crises
    François-René Lord (TÉLUQ - Université du Québec)

    Dans cette communication, nous nous intéressons aux enjeux de gestion et de communication liés à la crise vécue par l’Université de l’Ontario français (UOF). Fondée en 2017, l’UOF a vu son financement stoppé dès l’année suivante. Cette étude s’appuie sur 26 entretiens avec des acteurs liés à la création de l’UOF et sur l’analyse de publications de la presse écrite (2405) et de médias socionumériques. Nos résultats préliminaires montrent notamment que l’UOF a traversé non pas une, mais bien une série de crises. Publiquement, l’UOF a présenté l’image d’une institution poursuivant ses activités alors qu’en coulisses, elle luttait pour sa survie. Cette mise en lumière de la gestion et des communications en temps de crise d’une institution en période d’implantation devrait contribuer à alimenter la réflexion sur les fondements ontologiques des phénomènes de crise.

  • Communication orale
    Stratégie de communication pour une chaîne d'approvisionnement résiliente en temps de crise : le cas de la pandémie de covid-19.
    Sara Talbi (Université Hassan II)

    La pandémie de COVID-19 a mis en lumière des vulnérabilités majeures au sein des chaînes d'approvisionnement mondiales, révélant ainsi une nécessité urgente de repenser les stratégies de communication pour renforcer leur résilience. Cette étude se concentre spécifiquement sur le secteur crucial des fournitures de soins de santé, où une chaîne d'approvisionnement robuste est vitale pour assurer un accès continu aux produits médicaux essentiels.

    Pour aborder cette question, nous avons entrepris une démarche méthodique et approfondie, en passant en revue la littérature existante afin de concevoir un modèle de stratégie de communication adapté aux besoins spécifiques de la chaîne d'approvisionnement en période de crise.

    Notre modèle de stratégie de communication se concentre sur quatre phases distinctes : la préparation, l'évaluation des risques, la gestion de la crise et la reprise post-crise. Dans chaque phase, nous avons mis en lumière les pratiques et les procédures essentielles pour une communication efficace, en mettant particulièrement l'accent sur la transparence, la flexibilité des canaux de communication et la coordination entre les différents acteurs de la chaîne d'approvisionnement.

    Les résultats de notre étude soulignent l'importance critique d'une préparation proactive et d'une évaluation continue des risques pour anticiper et atténuer les impacts négatifs des crises sur la chaîne d'approvisionnement.

  • Communication orale
    L’engagement et la créativité des salariés à l’aune des réseaux sociaux numériques : crises visibles, risques invisibles ?
    Yanita Andonova (Université Paris-Nord (Paris 13))

    Cette contribution a pour but d’analyser les tensions entre engagement et désengagement des salariés sur les réseaux sociaux numériques sous le prisme de la visibilité et de la créativité, à partir d’une enquête qualitative menée en 2024 auprès de 184 salariés. Les crises (géopolitique, écologique, épidémiologique, communicationnelle, etc.), omniprésentes dans la vie en société, interrogent les capacités et aptitudes des travailleurs d’adaptation, d’innovation et de résilience. Pourquoi choisissent-ils de se montrer sur les réseaux sociaux numériques ou au contraire de rester cachés ? Quels sont les mécanismes sous-jacents qui favorisent leur engagement ? Comment y déploient-ils leur créativité ? Une approche en communication des organisations permet d’analyser de près les facteurs et les dynamiques organisationnelles qui peuvent faire basculer, aux yeux des salariés, un risque, mineur ou majeur, en une crise, notamment réputationnelle.


Dîner

Dîner

Salle : MRT 219 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)

Communications orales

Session 3 – Gouvernements, environnement et patrimoine

Salle : MRT 219 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)
  • Communication orale
    Crise sécuritaire, crise de gouvernance démocratique, conditionnement et recomposition de la Société Burkinabè
    Firmin Gouba (Université Joseph Ki-Zerbo)

    La pandémie de la COVID-19 et les attaques terroristes régulières ont engendré une crise sécuritaire et de gouvernance démocratique dans le pays. De fait, l’attention est portée par toutes les composantes de la population sur l’élément de crise et sa gestion.

    Mais, ce qui est en jeu et en débat dans le contexte burkinabè c’est la survie de la nation, la cohésion sociale, le vivre ensemble. D’où notre intérêt de réfléchir sur la question suivante : comment la communication de crise mise en œuvre par le gouvernement est organisée pour faire contrepoids à la propagande terroriste d’une part et contribuer à la refondation de la nation burkinabè d’autre part ?

    L’objectif de notre contribution est d’analyser les pratiques communicationnelles du gouvernement burkinabè face à une pluralité de crises aux enjeux totalement contradictoires. Le deuxième objectif ambitionne de démontrer que la gestion de la communication de crise au lieu d’être une solution pour une organisation peut s’avérer être un problème. Le corpus de notre travail est constitué à partir de données documentaires et d’entretien avec des responsables de la communication gouvernementale, des responsables d’ONG engagés dans la promotion de la gouvernance démocratique et des droits de l’homme, des acteurs politiques et des hommes de médias. Nos références théoriques portent sur la théorie de l’attribution, la théorie situationnelle (Coombs) et la théorie de la persuasion.

  • Communication orale
    Tourisme et patrimonialisation à l’ère des crises : Quelle communication pour la résilience des destinations touristiques ? Le cas du Maroc
    Henri Alexis (Université Côte d'Azur Nice France), Claudine BATAZZI (Université Côte d’Azur), Zineb Charai (Université Sidi Mohamed Ben Abdellah)

    La succession et l’omniprésence des crises nous amènent à penser le tourisme et la patrimonialisation au prisme de la notion de résilience. Depuis la fin de la crise sanitaire mondiale, le Maroc à l’instar d’autres destinations touristiques semble s’appuyer sur de nouvelles approches communicationnelles pour promouvoir un tourisme culturel, revisité, intégratif, responsable et durable.

    Pour autant, si le patrimoine culturel représente l’atout majeur de l’attractivité touristique, la synergie pour le moins complexe, entre tourisme et patrimoine s’est révélée extrêmement fragile face aux récentes crises globales (la pandémie de la Covid-19, la guerre en Ukraine 2022, le conflit Israélo-Palestinien 2023, etc.), entrainant un changement de paradigme dans les enjeux du tourisme.

    Aussi, pour répondre à la problématique d’un nouveau tourisme plus résilient, avons-nous choisi ici d’explorer la communication des destinations touristiques en temps de crise, en nous appuyant sur l’expérience marocaine. A cet effet, nous avons analysé, en nous basant sur une méthode qualitative, les supports de communication touristique de la première campagne internationale de publicité post-Covid-19 de l’ONMT ainsi que le PDRT « : Tourisme 2030, Quelles ambitions pour le Maroc ? ».

    Ainsi, notre objectif de recherche est double : analyser la communication touristique en période de crise et éclairer les nouvelles formes de tourisme culturel à la lueur du concept de résilience.

  • Communication orale
    « Ça faisait partie de la vie, fait que tu luttais pas contre ça » : les récits d’inondations comme outil de construction de sens
    Typhaine Leclerc (UQAM - Université du Québec à Montréal), Lily Lessard (Université du Québec à Rimouski), Johanne Saint-Charles (Université du Québec à Montréal)

    Les désastres, comme les inondations qui touchent régulièrement les municipalités aux abords de la rivière Chaudière en Beauce (Québec), peuvent provoquer de la désorientation chez les personnes sinistrées, alors que la transformation radicale et imprévue de leur environnement physique et social bouleverse les repères sur lesquels elles s’appuient pour donner du sens à leur vécu.

    Adoptant une approche narrative féministe, la recherche a été menée auprès de femmes (n=17) ayant subi des inondations de la rivière Chaudière, par le biais d’entrevues semi-directives. L’analyse, structurée autour du concept de genre et des 3 piliers de l’analyse narrative (socialité, temporalité, lieu), a permis de documenter des conséquences psychosociales des inondations et plusieurs facteurs qui modulent l’expérience et les récits des participantes.

    Différentes stratégies qui contribuent à donner du sens à cette expérience, et ainsi à soutenir la résilience aux inondations, ont aussi pu être identifiées. Il s’agit notamment de : se mettre à la place des autres, s’exprimer sur l’expérience vécue, poser des actions symboliques pour se sentir chez soi à nouveau, faire des (ré)aménagements pour se sentir en sécurité face au risque d’inondation.

    La recherche a permis de collecter des récits d’expérience riches et singuliers, qui rendent plus tangibles le vécu d’inondations, et d’ébaucher un schéma renouvelé de leurs conséquences et des stratégies de (re)construction de sens pour y faire face.

  • Communication orale
    Former les enseignant·e·s au débat pour développer la pensée critique des élèves en temps de crise
    Liliane Dionne (Université d’Ottawa), Vicky Lalande (Université d’Ottawa)

    L’éducation contemporaine fait face à des dilemmes liés aux crises et aux questions socialement vives (QSV), dont la compréhension est essentielle pour former les futurs citoyens, qui feront face à de nombreuses crises (environnementales, sociales et politiques). Former les élèves à la pensée critique est une compétence essentielle pour faire face à ces défis, se forger une opinion éclairée et prendre des décisions réfléchies. Or, les tests internationaux de 2022 révèlent des lacunes importantes chez les élèves de 15 ans, constituant une crise en soi. Enseigner le débat et ces enjeux majeurs sont souvent perçus comme complexes par les enseignant·e·s. Cette communication vise à présenter un devis de recherche collaborative, pour ma maitrise, ayant comme objectif de développer des outils d’enseignement clé en main en débat avec de futurs enseignant·e·s en s’appuyant sur les pratiques gagnantes en sciences et sur l’approche transformatrice critique face aux crises et aux QSV.

  • Communication orale
    Conclusion et discussion - La gestion de crise en train de se faire
    Ivan Ivanov (Université d’Ottawa)