Au cœur du prochain congrès de l’Acfas (section 500 – Éducation), nous proposons un colloque scientifique sur le thème de la formation des enseignantes et des enseignants.
La logique de professionnalisation des enseignantes et des enseignants, tant dans la formation initiale que dans la formation continue, est portée par des transformations découlant des résultats de la recherche en éducation, et aussi des volontés affichées des politiques publiques éducatives. Les conjonctions d’intérêts sont percutées, dans la francophonie, par une diversité de facteurs en éducation qui fragilise les enjeux de qualité des formations et, plus largement, la profession enseignante.
La formation des enseignantes et des enseignants semble être élaborée sur un continuum entre des politiques publiques éducatives centrées sur l’acquisition de compétences disciplinaires et la reconnaissance de la nécessité d’apprendre à enseigner afin d’intégrer cette profession. Dans ce contexte, les formations sont à géométrie variable en fonction du statut des enseignants, des enjeux sociétaux et éducatifs. Enfin, la formation des enseignantes et des enseignants confiée aux universités fait émerger des attentes de démocratisation et de massification pour lesquelles les politiques publiques peinent à satisfaire les demandes des parties prenantes.
Nous voudrions aborder les dimensions politiques et structurelles (éducatives, sociales, économiques et culturelles) qui sont moins documentées et plus difficiles à cerner. Nous considérons en effet que les transformations à l’œuvre au niveau national et international relèvent à la fois de mille-feuilles territorial et idéologique, de la sédimentation de logiques et de mises en œuvre volontaristes (Attias-Delattre et al., 2022; Bucheton, 2023).
Des deux côtés de l’Atlantique, on constate une sorte de confusion sur la formation à privilégier pour assurer le plein développement professionnel du personnel enseignant, tant en formation initiale qu’en formation continue.
Dans cette perspective, il est essentiel de caractériser et d’analyser les lignes de force auxquelles obéit la formation des enseignantes et des enseignants dans différents pays. Il est important de rappeler que le champ de l’éducation est occupé par des acteurs et actrices, expert·es, scientifiques, politiques, élu·es et enseignant·es.
Nous souhaitons donc ouvrir un espace de discussion ouvert selon un format de « forum hybride » (Lascoumes, 1994), afin que les différents producteurs légitimes de connaissances puissent animer « des controverses scientifiques ». Reprenant le modèle de l’analyse politique de l’action climatique, nous posons l’hypothèse que l’action de formation ne peut être attribuée en exclusivité à un seul collectif ni faire abstraction des rôles joués par ceux-ci : les débats scientifiques permettront d’engendrer de nouvelles connaissances sur leurs attentes et propositions et d’élaborer une feuille de route sur cette base (Comby, 2009; AFIRSE, 2023).
Remerciements
Nous remercions l'ensemble de nos collègues de l'AFIRSE, d'EDRAC et des Universités partenaires pour leur soutien et la diffusion de nos réalisations dans leurs réseaux d'experts scientifiques et d'enseignant.e.s- chercheur.seu.s.