545 - Gestion de classe : nouvelles perspectives et nouveaux horizons

Cette communication met en lumière le concept scientifique de culture de classe, concept clé dans les pratiques en gestion de classe des enseignants au primaire et au secondaire. Tel qu’expliqué par Altun (2013), ce concept est souvent utilisé de façon erronée pour représenter plusieurs phénomènes qui ont un impact sur les comportements des apprenants en classe. Par exemple, Gagné et Parks (2013) propose que la culture de classe représente les visées des enseignants en matière d’autonomie et d’utilisation de stratégies. Par ailleurs, Zulfiquar et Zamir (2015) suggèrent que la culture de classe représente plusieurs facteurs tels que l’accès aux nouvelles technologies et les croyances des élèves quant aux comportements à avoir en classe.  Inspirée des travaux de chercheurs tels que Gagné et Parks (2013), Altun (2013), Tu (2021), Gruenert (2008) et Zulfiquar et Zamir (2015), la communication proposée a donc pour but de mettre en lumière ces différentes perceptions du phénomène et de proposer des pistes pour son intégration dans les pratiques et les recherches en gestion de classe. À l’aide d’exemples empiriques, il est notamment question de distinguer plusieurs termes similaires tels que la culture et le climat de classe. Pour terminer, nous proposerons une courte discussion entourant les nouveaux facteurs qui influencent la culture de classe et la gestion de classe avec une attention particulière sur les nouvelles technologies. 

L’une des visées du programme de formation de l’école québécoise est la responsabilisation des élèves. La mise en place du processus complexe de la responsabilisation (Dumouchel et al., 2022) donne à l’élève un rôle central dans ses prises de décisions et peut être favorisée par la gestion de la classe que les enseignantes mettent en place. Mais comment se caractérise cette responsabilisation dans les pratiques de gestion de la classe mises en œuvre par des enseignantes du primaire au Québec? Voici la question qui anime notre réflexion dans le cadre de cette communication qui présentera les résultats de notre recherche, laquelle avait comme objectif de dégager les conditions de la responsabilisation présentes dans les pratiques effectives et déclarées de la gestion de la classe de trois enseignantes. L’analyse des données issues d’observations directes dans les classes suivies d’un entretien individuel semi-dirigé a permis de comparer les pratiques effectives avec les pratiques déclarées des enseignantes, de relever les conditions de la responsabilisation présentes dans leur gestion de la classe et d’en comprendre leur agencement. De plus, les résultats mettent en évidence certaines incohérences entre le discours et les pratiques des enseignantes, ce qui a mené vers de nouvelles réflexions en lien avec le processus de responsabilisation. Cette communication se terminera en proposant de nouvelles pistes pour la mise en place d’une gestion de la classe responsabilisante.

Dans la littérature scientifique, plusieurs définitions et modèles de médiation ont été développés. Selon Folberg & Taylor (1984, p. 8), la médiation est un processus à travers lequel les participants, grâce à l’aide impartiale d’un tiers, isolent de façon systématique les raisons d’une dispute, développent des options et évaluent les alternatives, afin d’atteindre une solution partagée. Bonafé-Schmitz (2002) souligne comment ce processus repose sur un paradigme de gestion des relations sociales fondé sur la rationalité communicationnelle au sens d’Habermas (1987) et orienté vers l’intercompréhension, dans le but de « mettre en œuvre des procédures visant un consensus ». Prenant appui sur ce cadre conceptuel, une étude menée en milieu préscolaire et primaire de la Vallée d’Aoste (Italie) fait émerger deux postures éducatives fondées sur une approche relationnelle, mais bien distinctes au niveau de leurs modalités et de leurs finalités éducatives. Elles seront qualifiées de médiation « dialogique » et médiation « directive ». À la lumière de ces résultats, la présente communication propose une réflexion sur la mise en place de ces deux modèles différents de médiation et de les confronter au regard de la gestion de classe.

Des informations pertinentes sur le système d’éducation publique en Nouvelle-Écosse et ce qui caractérise le milieu éducatif francophone dans la province seront présentées.  Par la suite, les sujets abordés traiteront de retombées concrètes de la mise en application de la Politique sur l’éducation inclusive. Celle-ci vise notamment à ce que la communauté scolaire interagisse de façon positive, humble et ouverte pour repérer et éliminer les obstacles systémiques et fournir des dispositifs de soutien significatifs afin d’aider les élèves à atteindre leur plein potentiel dans un environnement sécuritaire, accueillant et bienveillant (Province de la Nouvelle-Écosse, 2019). Mitton et Murray-Orr (2021) ont invité divers acteurs du milieu scolaire à se questionner et à partager des idées novatrices tenant compte des réalités complexes vécues par les élèves. Dans ce sens, la pédagogie sensible à la culture et à la langue (PSCL) a été retenue comme perspective à explorer et à actualiser.   Cette présentation comporte une définition de ce qu’est la PSCL.  La description retenue s’appuie sur les travaux de Gay (2002, 2018) pour la dimension culturelle et sur ceux de Hammond (2015) et Hollie (2018) pour la prise en compte de la dimension langagière. Les résultats d’exercices de concertation ciblant les domaines d’intervention à prioriser et d’établir les mesures concrètes à prendre pour actualiser les principes de la PSCL en milieux éducatifs et en salles de classe seront discutés.

Appliqué à la gestion de classe, le sentiment d’efficacité personnelle (SEP) correspond à la croyance de l’enseignant en sa capacité à réaliser les tâches associées à la gestion de classe et à sa conviction que ses actions produiront les résultats escomptés. Il ne suffit donc pas d’avoir des connaissances et des habiletés en gestion de classe, il faut aussi être persuadé de sa capacité à réaliser l’ensemble des actions que celle-ci implique et être convaincu que cela permettra de produire les résultats escomptés. La mesure du SEP à gérer la classe s’avère donc pertinente pour étudier les croyances des personnes enseignantes. Afin d’être actualisée, l’échelle d’autoefficacité en gestion de classe de Gaudreau et al. (2015) a révisée. Cette communication, présente la démarche d’élaboration utilisée et ses conclusions.

Cette recherche quantitative évalue la perception des élèves sur les pratiques de gestion de classe de leur enseignant.e d’éducation physique et à la santé (EPS). Un total de 62 élèves du primaire ont rempli un questionnaire inspiré des dimensions de gestion de classe (Gaudreau, 2016) et de l’environnement socioéducatif (Janoz et al., 2004). Les moyennes d’échelles de l’établissement d’attentes claires, des relations sociales positives, du respect des règles ainsi que de la gestion des comportements d’indiscipline ont été utilisées afin de comparer les élèves ordinaires et ceux ayant des difficultés de comportement (DC), ainsi que les garçons et les filles. Les élèves évaluent positivement les pratiques d’établissement d’attentes, de relations sociales et du respect des règles. Spécifiquement, les élèves ordinaires et les filles ont des scores plus élevés de respect des règles. Les élèves ayant des DC ont de faibles scores de respect des règles à plusieurs moments critiques. Finalement, les élèves ayant DC ainsi que les garçons rapportent avoir davantage besoin de moyens d’autocontrôle. Toutefois, ces moyens sont perçus comme inefficaces pour plus de la moitié des élèves. Cette recherche souligne l’importance de gérer les groupes d’EPS en tenant compte des caractéristiques des élèves, particulièrement pour la gestion des comportements d’indiscipline. Elle soulève des enjeux autour de la fréquence des moments critiques en EPS et sur l’efficacité des moyens d’autocontrôle.

Au cours des dernières années, plusieurs études se sont penchées sur la relation indirecte entre la gestion de classe et la réussite des élèves en identifiant certains médiateurs comme la motivation et, plus spécifiquement, la valeur attribuée aux apprentissages (Plante et al., 2022). Cette communication s’inscrit dans le cadre d’une étude portant sur les perceptions d’élèves scolarisés en classe ordinaire au secondaire concernant les pratiques de gestion de classe utilisées par leurs enseignants (Bernier et al., soumis). Elle vise à examiner l’influence des pratiques perçues de gestion de classe sur l'engagement comportemental et émotionnel et le rendement scolaire global d’élèves du secondaire. Au printemps 2023, 243 élèves du 2e cycle du secondaire, issus de 4 écoles régulières, ont répondu à un questionnaire en ligne composé de trois instruments validés. Les résultats identifient des pratiques de gestion de classe proactives et réactives qui prédisent l'engagement comportemental et émotionnel ainsi que des pratiques de gestion de classe proactives qui prédisent le rendement scolaire global des participants. Les résultats permettent ainsi de décortiquer et de mieux comprendre la relation entre les pratiques de gestion de classe, les comportements d'engagement et la réussite des élèves du secondaire et de formuler quelques recommandations et pistes d’intervention pour la pratique et la recherche.