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Informations générales

Événement : 91e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 500 - Éducation

Description :

Au cours des deux dernières décennies, la didactique de l’oral a été le théâtre d’une multiplication de travaux sur les pratiques d’enseignement de l’oral et sur les dispositifs permettant de les soutenir. Ces études ont permis de mettre en lumière une tendance préoccupante : la communication orale, bien que reconnue comme compétence de la discipline français, est généralement soutenue par des pratiques d’enseignement et d’évaluation peu nombreuses et peu diversifiées, ce qui a le potentiel de mettre en danger sa légitimité. Or, il s’agit d’une compétence transversale fondamentale à l’école et en dehors. Dans les faits, l’oral, véritable outil indispensable à la vie en société, est partout, sans qu’on y prête vraiment attention.

Cette année, les participant·es au colloque sont donc invité·es à se pencher sur l’état des recherches permettant de se prononcer sur le rôle et la place de l’oral à l’école et au-delà, ainsi que sur les pratiques évaluatives soutenant réellement son apprentissage. Le colloque permet donc une réflexion commune des chercheurs qui s’intéressent au sujet, notamment en lien avec les avancées dans l’apprentissage et l’enseignement de la communication orale, les apports des technologies pour l’enseignement de l’oral et le développement de la compétence à communiquer oralement, la question du développement global de l’enfant, celle de la communication scolaire et extrascolaire ainsi que celle de l’oral dans la langue première comme dans la langue seconde.

Dates :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Axe 1 : Le rôle et la place de l’oral à l’école – Partie 1

Salle : MNT 204 — Bâtiment : Pavillon Montpetit (MNT)
  • Communication orale
    Effets du temps d'écran sur les habiletés de jeu et la pragmatique du langage des enfants à l'éducation préscolaire : premières étapes d’une recherche
    Audrey-Ann Cossette (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Christian Dumais (Université du Québec à Trois-Rivières), Krasimira Marinova (Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)

    Cette communication a pour but de présenter la problématique, le cadre théorique ainsi que des pistes méthodologiques d’une recherche doctorale portant sur le temps d’écran et son effet sur les habiletés de jeu et la pragmatique du langage des enfants à l'éducation préscolaire. De nature mixte (volet quantitatif et volet qualitatif), cette recherche s’inscrit dans le discours portant sur le déclin du jeu (Gray, 2011; Levin, 2010). Cette diminution du jeu, causée potentiellement par l’augmentation du temps d’écran chez les enfants (Singer et al., 2009), pourrait possiblement être nocive pour leur développement (Dickey et al., 2016; Yogman et al., 2018), en particulier concernant le développement d’habiletés de jeu et, par le fait même, le développement de la pragmatique du langage. Cette communication fera donc état de l’avancement de cette recherche en portant une attention plus particulière au langage oral et à la place de ce dernier à l’éducation préscolaire.

  • Communication orale
    Comment aider les enfants de maternelle à développer des compétences lexicales dans le jeu symbolique?
    Hélène Castany-Owhadi (LIRDEF EA 3749), Karine Desrochers (Université du Québec à Trois-Rivières), Christian Dumais (Université du Québec à Trois-Rivières), Raymond Nolin (Université du Québec à Trois-Rivières), Yves Soulé (Université de Montpellier)

    À l’école maternelle, un enfant qui joue dans le cadre du jeu symbolique devrait rester maitre du jeu afin de ne pas dénaturer la situation ludique. Sachant que la relation entre l’enseignant.e et les enfants est asymétrique en contexte scolaire, les caractéristiques du jeu symbolique peuvent-elles être compatibles avec l’étayage verbal habituel de l’enseignant.e ? Plus précisément, comment aider les enfants à développer des compétences lexicales dans le jeu tout en laissant l’enfant maitre du jeu ? Prenant appui sur des extraits de verbatim et d’entretiens d’autoconfrontation en moyenne section et grande section (enfants de 4-6 ans) dans le cadre d’une recherche collaborative (2022-2023) et d’une recherche action-formation en cours réalisées en France, nous montrons que : - les questions fermées pour nommer les objets peuvent générer des tensions dans le jeu, la posture ludique de l’enseignante permettant de les atténuer ; - les « inférences faites en contexte, guidées par l’attention conjointe et la base commune (souvent sous forme de co-présence physique) » sont à privilégier pour amener « l’enfant à attribuer une signification au mot nouveau » (Clark, 2010, p.10).

  • Communication orale
    Lire à voix haute dans les cercles d’auteurs pour soutenir le développement de la compétence à communiquer oralement
    Kathleen Sénéchal (UQAM - Université du Québec à Montréal), Ophélie Tremblay (Université du Québec à Montréal), Elaine Turgeon (Université du Québec à Montréal)

    Les cercles d’auteurs sont une démarche collaborative d’enseignement et d’apprentissage de l’écriture qui mobilise fortement la compétence à communiquer oralement, notamment via la lecture à voix haute. Celle-ci fait effectivement partie intégrante du dispositif et occupe différentes fonctions à travers sa réalisation. Dans le cadre de cette communication, nous présenterons les résultats d’une recherche-action menée avec des enseignantes et des élèves du 2e et 3e cycle du primaire. Plus précisément, l’analyse des données collectées auprès des participant.es prenant part à des cercles d’auteurs permettra de montrer comment, dans ce contexte, tant la personne qui lit que celles qui écoutent bénéficient de cette pratique dans le développement de leur compétence à communiquer oralement.

  • Communication orale
    Promouvoir l’oral en classe par un enseignement de l’exposé oral dans ses multiples dimensions
    Stéphane Colognesi (Université Catholique de Louvain), Frédéric Nils (Université Catholique de Louvain), Marie-France Stordeur (Université catholique de Louvain (UCLouvain))

    Parler en public est une compétence indispensable dans le cadre scolaire, professionnel (Doherty et al., 2011 ; Tailor, 2016 ; Tsang, 2020) et même privé. En effet, elle est essentielle pour prendre une place dans la société (Garcia-Debanc & Delcambre, 2001 ; Mercer et al., 2017) et pour lutter contre l’échec scolaire (Le Cunff & Jourdain, 2008 ; Nonnon, 2016). La recherche insiste donc sur l’importance de donner une place à la compétence à communiquer oralement dès l'école fondamentale (Dumais & Soucy, 2022 ; Jones, 2017 ; Mercer, 2020 ; Millard & Menzies, 2019). Or, l’oral n’est pas enseigné dans les classes (Colognesi & Deschepper, 2019 ; Dupont, 2016). Une activité reste néanmoins présente en primaire, en secondaire et dans l’enseignement supérieur : l’exposé oral (Colognesi & Deschepper, 2019 ; Dumais & Soucy, 2020 ; Sales-Hitier & Dupont, 2020 ; Sénéchal, 2022 ; Sylvestre, 2023).

    Notre communication sera l’occasion de présenter les résultats globaux de notre thèse qui montrent, par le biais de méthodes mixtes, la place importante de l’oral au travers de l’exposé oral. Nos résultats ouvrent des perspectives inspirantes pour favoriser l’enseignement/apprentissage de l’exposé oral dans toutes ses dimensions (Dolz & Schneuwly, 2016 ; Dumortier et al., 2012). Une attention est portée à la dimension émotionnelle pour aider les élèves à réguler leurs émotions liées à leur prise de parole, et aux technologies pour leur permettre de se revoir et de s’autoévaluer.

  • Communication orale
    Planifier l’observation du niveau de littératie volet oral des élèves qui réalisent des projets interdisciplinaires au primaire
    Sylvie Viola (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Au cours d'une recherche collaborative menée en 2022 avec dix enseignant.es du primaire, nous avons élaboré des situations d'apprentissage et d'évaluation interdisciplinaires (SAÉI) qui intègrent des ateliers formatifs axés sur la littératie orale des élèves (Dumais et Soucy, 2021). Ces ateliers portaient sur la justification, une compétence discursive transversale (Dumais et al, 2017) omniprésente dans la démarche en projet des élèves. L'objectif de la conception des SAÉI était de promouvoir le français oral dans cette école, où son utilisation par les élèves est limitée aussi bien en classe qu'en dehors. La planification de ces SAÉ devait également permettre aux enseignant.es d'observer l'évolution de la littératie chez leurs élèves, validant ainsi son importance et sa pertinence (Granger, 2020). Avant et après douze semaines d'accompagnement, des entretiens ont été menés pour recueillir les perceptions des enseignants sur l'évolution de la littératie orale de leurs élèves. Les verbatim de ces entretiens, transcrits dans NVivo, ont été analysés afin de mettre en lumière les catégories liées à l'observation de ces niveaux de développement. Les résultats ont révélé les défis et obstacles rencontrés par les enseignant.es quant à cette observation exigeante dans une démarche en projets. Des hypothèses ont été avancées pour préciser comment l’accompagnement pourrait améliorer la planification de ces observations. Des suggestions pour de futures recherches ont été formulées.


Dîner

Dîner

Salle : MNT 204 — Bâtiment : Pavillon Montpetit (MNT)

Communications orales

Axe 1 : Le rôle et la place de l’oral à l’école – Partie 2

Salle : MNT 204 — Bâtiment : Pavillon Montpetit (MNT)
Présidence : Kathleen Sénéchal (UQAM - Université du Québec à Montréal)
  • Communication orale
    Les interactions à l’oral dans le cercle de planification au service du développement de la compétence à écrire chez les élèves du 2e et du 3e cycle du primaire
    Claudine Sauvageau (UdeM - Université de Montréal), Kathleen Sénéchal (Université du Québec à Montréal), Ophélie Tremblay (Université du Québec à Montréal), Elaine Turgeon (Université du Québec à Montréal)

    Les cercles d’auteurs s’appuient sur les interactions entre pairs à l’oral aux différentes phases du processus rédactionnel pour favoriser l’apprentissage de l’écriture (Tremblay et al., 2023). Si la mobilisation d’une diversité de savoirs oraux et le rôle clé qu’ils jouent dans le déroulement des cercles ont pu être démontrés (Tremblay et Turgeon, 2019), le caractère intégré du dispositif, permettant un développement simultané des compétences à écrire et à communiquer oralement (Soucy, 2022), demeure à approfondir. Le cercle de planification constitue un contexte privilégié à cet effet. Comme les élèves y produisent des idées pour écrire un texte, en collaborant sans contraintes ou censure, une atmosphère foisonnante s’y crée et mène à des échanges animés ainsi qu’à de nombreux rebondissements (Tremblay et al., 2023).

    Notre étude en cours se concentre sur l’enchainement des idées dans le cercle de planification et sur ses retombées sur l’écrit. À partir d’extraits vidéos, nous analyserons les conduites orales d'élèves de 2e et 3e cycle du primaire, puis nous poserons un regard sur leurs textes et mènerons des entretiens auprès d’eux et de leur enseignante pour documenter leurs perceptions quant aux effets des interactions à l’oral sur la quantité et la qualité des idées générées dans les textes rédigés. Nous serons dès lors en mesure de discuter, lors de cette communication, de la place de l’oral dans les cercles de planification et de ses effets sur la compétence à écrire.

  • Communication orale
    L’oral réflexif : accompagner l’élève dans un contexte de prise de parole transversal
    Nathalie Di Mambro (Université du Québec à Montréal), Mélanie Dumouchel (Université du Québec à Montréal), Geneviève Messier (UQAM - Université du Québec à Montréal), Charles Senécal (Université du Québec à Montréal), Kathleen Sénéchal (Université du Québec à Montréal)

    Au cours des trois dernières années, notre équipe a mené une étude dont l’objectif principal était de coconstruire, avec des personnes enseignantes du primaire, des pratiques d’enseignement et de gestion de la classe cohérentes soutenant la mise en œuvre de l’oral réflexif chez les élèves. À l’an 2 de la recherche, nous avons accompagné les enseignantes en mettant en place des communautés de pratiques s’étant rencontré à trois reprises pour mettre en commun les difficultés, les expériences, les outils et les bonnes pratiques découlant des contextes d’oral réflexif mis en œuvre en classe tout au long de l’année scolaire. À partir du bilan de cette deuxième année, nous avons décidé de former des groupes de besoins pour soutenir les enseignantes de façon plus personnalisée pour la troisième et dernière année de la recherche. Nous présenterons, dans cette communication, les résultats issus des rencontres de ces groupes de besoins ainsi que des constats découlant du bilan final de la recherche. Il en ressort notamment que les enseignantes sont parvenues à saisir le caractère transversal de l’oral réflexif et à adopter une posture d’accompagnement facilitant la mise en place de contextes de parole favorisant la coconstruction de sens par l’intermédiaire de la coopération entre élèves.

  • Communication orale
    Vers un enseignement de l’oral qui va au-delà des murs de l’école : résultats d’une recherche collaborative en contexte québécois
    Christian Dumais (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Maïté Gouveia (Centre de services scolaire du Chemin-du-Roy), Camille Robitaille (Université du Québec à Trois-Rivières), Emmanuelle Soucy (Université du Québec à Trois-Rivières)

    Quels sont les besoins actuels d’élèves de 11 à 17 ans du Québec en ce qui concerne le développement de leur compétence à communiquer oralement? Comment est-il possible d’en tenir compte en ce qui concerne le développement, l’enseignement et l’évaluation de cette compétence selon des enseignantes? Pour répondre à ces questions, une recherche collaborative a été menée avec quatre enseignantes québécoises d’une même école. La cosituation de cette recherche a permis de mettre en lumière d’importants besoins en lien avec l’approche didactique de l’oral pragmatique pour les élèves, notamment en raison de la pandémie de COVID-19 qui aurait entraîné des répercussions dans le développement de leur compétence à communiquer oralement. Cette communication présentera la 2e et la 3e étapes de cette recherche collaborative, soit la coopération et la coproduction (Desgagné, 1998). De plus, des résultats de recherche issus des rencontres avec les enseignantes seront présentés, notamment des documents didactiques coconstruits au cours des trois années de la recherche. Enfin, un résultat de recherche en particulier sera davantage présenté et discuté étant donné ses liens avec la thématique du colloque : les actions didactiques des enseignantes qui dépassent le cadre scolaire afin de favoriser un apprentissage pour la vie.

  • Communication orale
    Approches innovantes en enseignement de l’oral en classe de français langue maternelle : quelques pistes d’exploitation de dispositifs en milieu minoritaire francophone
    Amal Boultif (Université d'Ottawa), Ornella Ngaah (Université d’Ottawa)

    Dans sa récente révision des programmes de français, le ministère de l’Éducation de l’Ontario présente la langue comme un outil de développement de la pensée, d’interactions sociales et de partage d’expertise et recommande une planification de l’enseignement favorisant l’acquisition de connaissances et de compétences fondamentales incluant en tête de liste la communication orale (MÉO, 2023). Cela témoigne du rôle important de l’oral dans le développement des compétences de l’élève en littératie. Ce rôle est aussi démontré par de nombreuses études qui considèrent que la compétence à communiquer se développe chez l’enfant en premier par le langage oral (Alrabadi, 2011 ; Pégaz-Paquet et Cadet, 2016) en dehors des conditions pathologiques spécifiques. Toutefois, il semblerait qu’enseigner l’oral présente encore un réel défi pour les enseignants de français (Dumais, 2015 ; Lafontaine et Messier, 2009 ; Soucy, 2019). Dans cette communication, le concept de l’oral sera étudié selon diverses perspectives de recherche. À partir d’une revue descriptive de la littérature, nous interrogeons la pertinence d’adapter certains modèles d’enseignement de l’oral, conçus pour des milieux francophones majoritaires, à des milieux où le français est minoritaire comme l’Ontario. Nous nous pencherons particulièrement sur des dispositifs et des approches liées à l’enseignement-apprentissage de l’oral qui prennent en considération la diversité linguistique et culturelle de la francophonie, au Canada.

  • Communication orale
    Expérience d’apprentissage du français oral langue seconde/de scolarisation de jeunes immigrants allophones au secondaire et à la formation générale des adultes
    Tania Longpré (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette présentation s’intéresse à l'expérience d'apprentissage du français oral (compréhension et production) en tant que langue seconde/langue de scolarisation (FLSsco) de jeunes immigrants arrivés au Québec à l’adolescence. Ils ont fréquenté des programmes tels que la classe d'intégration linguistique scolaire et sociale (ILSS) à la formation générale des jeunes ou un programme de francisation des adultes immigrants à la formation générale des adultes (FGA). La chercheure s’est intéressée au parcours d'apprentissage du français oral des jeunes à leurs perceptions de leur apprentissage ainsi qu’à leur auto-évaluation de leurs compétences en compréhension et production orales.

    La recherche, de nature exploratoire, combine des données quantitatives (N=40) et qualitatives (n=12). L'échantillon intentionnel comprend 28 étudiants ayant fréquenté une classe d'ILSS ou une classe régulière après celle-ci, et 12 autres fréquentant la FGA, avec ou sans expérience en classe d'ILSS au secondaire.

    Les résultats indiquent que les jeunes apprécient l'apprentissage du français oral, mais suggèrent des améliorations tels que l'enseignement du français québécois, de la phonétique et des expressions usuelles. Les intentions de cette communication sont de diffuser les conclusions d’une recherche doctorale sur les aspects appréciés et à améliorer dans l'apprentissage du français oral dans les programmes de FLSsco au Québec que fréquentent les jeunes immigrants allophones.

Communications orales

Axe 2 : L’évaluation pour soutenir le développement de la compétence à communiquer oralement

Salle : MNT 204 — Bâtiment : Pavillon Montpetit (MNT)
Présidence : Kathleen Sénéchal (UQAM - Université du Québec à Montréal)
  • Communication orale
    Réflexions sur la place et le traitement de la régulation des apprentissages en production de l’oral : quels aménagements de séquences « prêtes à l’emploi » ?
    Roxane Gagnon (HEP Vaud), Sonia Guillemin (HEP Vaud), Charlotte Lebreton (HEP Vaud)

    Cette communication aborde les questions suivantes : comment penser la place et le traitement des gestes de régulation au sein de séquences « prêtes à l’emploi » ? Comment favoriser l’articulation des phases de la séquence et la progression des élèves ?

    Des travaux en didactique de l’oral ont montré des difficultés liées à l’évaluation et à la conduite de séquences : le traitement cloisonné des dimensions de l’oral qui conduit à un enseignement par consignes juxtaposées ; la tendance à contourner les dimensions sensibles de l’oral ; la formulation d’indicateurs ; l’usage des outils d’évaluation. Au sein des recherches, des pistes sont proposées afin d’intégrer des gestes de régulation de manière significative et cohérente dans les dispositifs d’enseignement de la production de l’oral :

    • la précision des paramètres de la situation de communication ;
    • une évaluation par les pairs et une autoévaluation des élèves ;
    • la présence de moments de réoralisation ;
    • la présence et la qualité de gestes d’étayage de l’enseignant·e.

    Pour répondre à notre question de recherche, nous prendrons appui sur l’analyse de traces collectées lors de l’expérimentation de séquences sur l’entretien radiophonique et l’histoire inventée au 2e cycle du primaire (élèves de 8 à 12 ans). Nous identifions les limites des séquences puis formulons un ensemble d’ajustements pour mieux y articuler les dimensions de l’objet, les régulations de l’enseignant·e, et celles sur les apprentissages des élèves.

  • Communication orale
    Le résumé d’informations à l’oral : élaboration d’un outil de mesure
    Stéphane Colognesi (Université Catholique de Louvain), Benoît Galand (Université Catholique de Louvain), Christine Wiertz (UCLouvain)

    De nombreuses études démontrent que l’oral est encore peu enseigné dans les classes (ex. Gagnon et al., 2017 ; Wurth et al., 2022). Ce constat s’explique, en partie, par le fait que les différentes caractéristiques de l’oral sont peu connues des enseignants (Dumais, 2016). Cette difficulté couplée au caractère éphémère et volatile de l’oral (Garcia-Debanc, 1999) entraine une évaluation qui peut manquer de fiabilité et de validité (Kaldahl et al., 2019 ; Oliver et al., 2005). Pour contrer ces obstacles, nous avons deux objectifs : 1) construire une grille critériée permettant d’évaluer de manière valide et fiable le « résumé d’informations à l’oral », 2) Mieux cerner les spécificités de ce genre fort présent en classe et dans la vie quotidienne (Colognesi et al., 2022).

    Lors de notre contribution, nous présenterons d’abord les différentes étapes réalisées pour construire cet outil d’évaluation. Nous expliquerons ensuite comment nous avons récolté 104 résumés oraux auprès d’élèves de fin de primaire. Nous aborderons, pour finir, les résultats d’une analyse factorielle exploratoire mettant en évidence trois facteurs sous-jacents à la réalisation du résumé d’information par ces élèves : un facteur contenu, un facteur interaction et un facteur clarté. Nous évoquerons, lors de la discussion, l’importance d’utiliser des outils valides pour évaluer l’oral ainsi que la difficulté d’obtenir des mesures fiables de celui-ci au moyen d’une grille critériée.

  • Communication orale
    Coconstruire une séquence d’enseignement de l’oral par l’observation-analyse des gestes de régulation
    Charlotte Lebreton (HEPL)

    Cette communication vise à présenter les grandes lignes de mon projet de recherche doctorale, à titre de « chercheuse en émergence ». Ce projet de recherche, inscrit dans le courant de la recherche collaborative, veut développer des pratiques d’évaluation formative au sein de séquences d’enseignement de l’oral à partir de la mise en place d’un cercle pédagogique.

    Partant d’une recension de travaux portant sur les pratiques de l’enseignement de l’oral et de l’évaluation, il s’agira dans un premier temps de définir le concept d’évaluation formative, et de le replacer dans le cadre plus large de l’évaluation continue pour apprendre, pour ensuite pointer les particularités des gestes de régulation spécifiques à l’enseignement de la production de l’oral. Dans un second temps, il s’agira d’identifier les principaux défis sur le plan du développement des gestes professionnels de régulation des enseignant·es. Enfin, le dispositif de recherche collaborative sera explicité : les étapes du projet de coconstruction d’une séquence d’enseignement de production de l’oral avec des enseignant·es volontaires seront énoncées. Ces séquences seront ensuite testées dans leurs classes puis analysées au sein d’un cercle pédagogique. Une attention particulière sera portée aux caractéristiques de cette modalité́ d’accompagnement que nous souhaitons développer ainsi qu’à la notion de régulation dans la perspective d’une évaluation continue pour apprendre.

  • Communication orale
    Similarités et différences quant aux effets des coévaluations formatives élève–élève et enseignante–élève sur le développement de la compétence à communiquer oralement
    Rachel Berthiaume (Université de Montréal), Karine Desrochers (UdeM - Université de Montréal), Christian Dumais (Université du Québec à Trois-Rivières)

    L’évaluation formative, favorisant la régulation des apprentissages et diminuant le stress à l’égard des présentations orales, est considérée par plusieurs chercheurs comme un facteur clé du développement de la compétence à communiquer oralement (Colognesi et Hanin, 2020; Paquet, 2021). Or, cette évaluation semble très peu utilisée par les enseignants de français au niveau secondaire au Québec (Vega, 2013) et la coévaluation demeure méconnue (Sénéchal, 2012). C’est pourquoi nous avons mené une recherche par méthodes mixtes visant les deux objectifs suivants : 1) mesurer des effets de la coévaluation formative sur le développement de la compétence à communiquer oralement d’élèves du secondaire; 2) décrire des raisons pouvant expliquer ces effets. Pour y parvenir, une séquence d’enseignement de l’oral (Lafontaine, 2007), incluant l'ajout de coévaluations formatives élève–élève (groupe expérimental 1) et enseignante–élève (groupe expérimental 2), a été mise en place auprès d'élèves de première secondaire. Des entrevues semi-dirigées ont également été menées auprès de 18 participants. Cette communication présentera les similarités et les différences quant aux effets produits par les deux modalités de coévaluation. La première augmenterait la motivation intrinsèque des élèves et leur engagement dans la tâche, alors que la deuxième favoriserait l’amélioration de la confiance en soi des apprenants, surtout lorsque ces derniers ont une opinion positive de l'enseignante.


Dîner

Dîner

Salle : MNT 204 — Bâtiment : Pavillon Montpetit (MNT)

Communications orales

Axe 3 : Le rôle et la place de l’oral au-delà de l’école

Salle : MNT 204 — Bâtiment : Pavillon Montpetit (MNT)
  • Communication orale
    Lecture à haute voix de livres de littérature jeunesse par les parents : effets sur le développement du vocabulaire d’enfants de 2 à 5 ans ayant un retard global du développement
    Judith Beaulieu (Université du Québec en Outaouais), Noémia Ruberto (Université du Québec en Outaoauis), Josianne Veilleux (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    L’importance de soutenir l’éveil à la littératie, dont les compétences liées au vocabulaire réceptif, dès la petite enfance serait bien documentée (Charron, 2014). En effet, l’accompagnement préventif des enfants en littératie permettrait de lutter contre les inégalités (Tazouti et al., 2020) en favorisant la réussite éducative de tous (Shorkoff et al., 2011). La lecture à haute voix par les parents serait tout indiquée pour favoriser les interactions verbales et élargir le vocabulaire (Provencher, 2013).

    Or, il semble que certains parents d’enfants ayant un retard global du développement (RGD) mettent peu leur enfant en contact avec les livres, puisqu’ils croient peu au potentiel de développement du vocabulaire par leur enfant (Light et al., 1993). Ces parents ont besoin d’être soutenus pour accompagner ce développement (Morin et al., 2018).

    Cette communication présente une recherche collaborative incluant douze parents d’enfants ayant un RGD. Les parents ont été accompagnés, en lecture à voix haute, 30 minutes par semaine pendant dix semaines. La méthodologie est de type prétest-posttest. Le vocabulaire réceptif des enfants a été évalué avant et après les dix semaines par la trousse Peabody et par un test maison. Les résultats montrent une amélioration du vocabulaire réceptif des mots inclus dans les livres.

  • Communication orale
    Le forum poster, entre écrit et oral
    Pascal Dupont (Université de Toulouse), Anaël Maviel (Université Toulouse Jean Jaurès)

    Le master MEEF IDAISI est une formation pour les étudiants souhaitant s’orienter vers les métiers de l’intervention avec des publics vulnérables. Pendant leur future vie professionnelle, ils devront mettre en œuvre leur compétence à communiquer oralement dans diverses situations. C’est pourquoi le parcours de formation comprend une unité d’enseignement dédiée à la communication professionnelle au cours de laquelle les étudiants sont amenés à communiquer au plus près de leurs pratiques professionnelles.

    L’un des modules de cette unité d’enseignement comprend un genre de communication (Bakhtine, 1984), le forum poster, hybridant écrit et oral (Dupont, 2023). Il s’agit, à partir d’un support écrit, poster et flyer, d’exposer oralement plusieurs fois une thématique de travail puis d’en débattre avec un public hétérogène. Dans la conception des situations de communication, Koch et OEsterreicher (2001), proposent de prendre en compte deux paramètres : le médium – le canal de la communication - et la conception – structure et contenu du texte dépendant du rapport de proximité entre les interactants. Comment les étudiants sont-ils amenés à concevoir leur communication orale et à l’adapter en situation en fonction de ces deux paramètres ? Un questionnaire auprès des étudiants ante (la préparation) et post (après la déambulation) permettra d’étudier comment ils anticipent exposé et débat et si le forum poster donne forme à une pratique langagière spécifique.

  • Communication orale
    Défis de l’enseignement de l’oral et pratiques langagières de jeunes adultes issus des programmes d’immersion française au Canada
    Juanita Calderon Rodriguez (Université d'Ottawa), Catherine Levasseur (Université d’Ottawa)

    Si les recherches sur l’expérience langagière des élèves en contexte francophone minoritaire au Canada abondent, peu se penchent spécifiquement sur les années qui suivent leur diplomation. Cette recherche de sociolinguistique vise à comprendre la place qu’occupe le français dans la vie de jeunes adultes scolarisés en français hors Québec à partir du concept de socialisation langagière, défini comme le processus par lequel les locuteurs émergents (ex. élèves) d’une langue apprennent, par l’intermédiaire de locuteurs établis (ex. enseignants), à utiliser et à négocier les codes, les normes et les pratiques langagières attendues par une communauté linguistique (Ochs & Schieffelin, 2012). La socialisation se poursuivant tout au long de la vie, il est important de s’y attarder au-delà de l’enfance. Nous présenterons l’analyse des données collectées auprès de 7 jeunes (19-25 ans) scolarisés en immersion française ayant participé aux deux phases d’une recherche plus large (2021-2023), soit à un sondage qualitatif en ligne et à une entrevue semi-dirigée individuelle. Nous discuterons des défis que vivent les apprenants par rapport à la pratique de l’oral en contexte scolaire, pour montrer comment cela se répercute ensuite sur les pratiques langagières en contexte postsecondaires, au travail et dans la vie personnelle. Les résultats suggèrent que les difficultés en lien avec la pratique de l’oral à l’école rendent difficile le maintien de l’usage du français une fois à l’âge adulte.

  • Communication orale
    ÉRO : vers une Échelle du Rapport à l’Oral des (futures) personnes enseignantes. Présentation des fondements d’un construit hypothétique
    Stéphane Colognesi (Université Catholique de Louvain), Thibault Coppe (University of Groningen), Catherine Deschepper (Haute école Léonard de Vinci), Christian Dumais (Université du Québec à Trois-Rivières), Pascal Dupont (Université Toulouse Jean Jaurès), Roxane Gagnon (HEP Vaud), Kathleen Sénéchal (Université du Québec à Montréal)

    Jusqu’à présent, en didactique des langues, le « rapport à » a principalement été étudié à travers l’écrit. La notion de « rapport à l’écrit », sa modélisation et ses dimensions constitutives ont été déterminées de façon théorique, et n'ont pas, à notre connaissance, été mises à l'épreuve à l’aide d'études psychométriques pour valider le construit et sa dimensionnalité. Une telle clarification contribuerait à préciser les référents et à stabiliser le statut de cette notion. En ce qui concerne l'oral, il n’existe que très peu de travaux sur la question du « rapport à ».

    Cette contribution sera l’occasion de présenter la méthodologie de recherche utilisée pour développer une modélisation et une échelle psychométrique du « rapport à l’oral », baptisée ÉRO (Échelle du Rapport à l’Oral). Il s’agit d’un projet d’envergure, d’une durée de trois ans, qui rassemble des expertises et des investigations provenant de Belgique, de France, du Québec, des Pays-Bas et de la Suisse romande. Ainsi, les grandes étapes du processus seront d’abord décrites, puis les résultats des premières étapes du développement de l’échelle seront détaillés. En utilisant une approche tant déductive (recension des écrits) qu’inductive (entretiens), nous avons pu décrire le domaine et définir huit dimensions hypothétiques du « rapport à l’oral ». Nous terminons en annonçant nos perspectives de travail, c’est-à-dire ce qui est prévu pour les étapes suivantes du projet.