Informations générales
Événement : 91e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC, 2022) envoie un message clair quant à l’urgence d’agir face aux changements climatiques. Les adolescent·es d’aujourd’hui seront inévitablement confronté·es aux effets négatifs liés aux changements climatiques et porteront le fardeau d’appliquer des changements sociétaux sans précédent pour s’y adapter. Des enquêtes récentes révèlent que les adolescent·es sont déjà lucides et inquiet·ètes à l’égard de ces enjeux. Selon le récent sondage mené dans le cadre de la campagne « Sors de ta bulle » de la Fondation Monique-Fitz-Back (2021), 88 % des répondant·es âgé·es de 12 à 18 ans croient que les changements climatiques auront un impact sur leur avenir et 15 % rapportent ressentir de l’écoanxiété à l’égard des changements climatiques. Leurs voix s’élèvent donc de plus en plus et revendiquent une intensification des actions de la part des citoyens et des gouvernements. Il devient donc crucial de reconnaître l’importance du rôle qu’ils auront à jouer et de leur offrir des possibilités d’engagement et de collaboration significatives dans la lutte contre les changements climatiques. Plusieurs organismes jeunesse œuvrant dans le milieu scolaire et communautaire l’ont bien compris et déploient déjà des efforts importants pour les mobiliser dans cette lutte. Ce symposium vise donc à présenter des savoirs scientifiques et expérientiels sur des initiatives visant à mobiliser les adolescent·es dans divers enjeux environnementaux et à les soutenir dans leur vécu d’écoanxiété.
Remerciements :Ce colloque est possible grâce à une subvention du CRSH (430-2022-00291).
Date :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Anne-Sophie Denault (Université Laval)
- Nessa Ghassemi-Bakhtiari (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Programme
Les adolescent·es face à la crise climatique : des initiatives intéressantes pour les mettre en action et les soutenir en présence d’écoanxiété
La première présentation sera animée par Anne-Sophie Denault et portera sur les composantes-clés des interventions visant à mobiliser les adolescent·es dans les enjeux environnementaux. La deuxième présentation sera animée par Émilie Robitaille et portera sur la campagne jeunesse "Sors de ta bulle" qui vise à mobiliser les jeunes dans la lutte contre les changements climatiques avec différentes activités. La troisième présentation sera animée par Émilie Morin et portera sur l’évaluation de l’initiative « J’adopte un cours d’eau » du Groupe d’éducation et d’écosurveillance de l’eau (G3E) et sur sa contribution à développer le sentiment de pouvoir agir des élèves de l’école secondaire. La quatrième présentation sera animée par Claudine Auger-St-Onge et portera sur les activités du Lab22 visant à soutenir les écoles secondaires dans la transition écologique. La cinquième présentation sera animée par Nessa Ghassemi-Bakthiari et portera sur les déterminants individuels et sociaux de l’éco-anxiété à l’adolescence. La dernière présentation sera animée par Terra Léger-Goodes de l’organisme Éco-motion et portera sur les stratégies d’intervention qui soutiennent les adolescent.es qui vivent de l’éco-anxiété.
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Communication orale
Recension des écrits sur les composantes-clés des interventions visant à augmenter les comportements pro-environnementaux à l’adolescenceIsabelle Archambault (Université de Montréal), Anne-Sophie Denault (Université Laval), Véronique Dupéré (Université de Montréal), François Poulin (Université du Québec à Montréal), Émilie Robitaille (Fondation Monique-Fitz-Back)
Afin de mieux comprendre comment soutenir les adolescents et adolescentes dans l’adoption de comportements pro-environnementaux, une recension des écrits a été effectuée sur l’importance de s’intéresser aux adolescents et adolescentes, l’efficacité des interventions à l’adolescence, les principales théories explicatives et les composantes-clés des interventions. L’objectif de cette présentation est donc de faire un tour d’horizon des différents constats qui se dégagent de cette recension des écrits. Les composantes-clés des interventions ont notamment été identifiées à partir de méta-analyses, de recensions des écrits et de lignes directrices récentes sur le sujet (p. ex. Bowers et Creamer, 2021; Hickman et al., 2016; North American Association for Environmental Education [NAAEE], 2021; Riemer et al., 2014; Stern et al., 2014; van de Wetering et al., 2021). Celles-ci seront présentées selon différentes rubriques de la structure d’ensemble du modèle psychoéducatif, incluant la cible d’intervention, les objectifs, l’intervenant, le programme et les moyens de mise en interaction. Deux outils seront aussi brièvement présentés pour soutenir les milieux de pratique dans leurs réflexions sur leurs interventions, soit un outil sur l’élaboration d’un modèle logique d’intervention et un outil sur l’évaluation de la qualité du matériel adapté des lignes directrices du NAAEE (2021).
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Communication orale
Sors de ta bulle : la campagne de mobilisation des 12 à 17 ans sur les changements climatiques au QuébecEmilie Robitaille (Fondation Monique-Fitz-Back)
Sors de ta bulle est la campagne de mobilisation jeunesse sur les changements climatiques du Québec de la Fondation Monique-Fitz-Back. Grâce à Sors de ta bulle, la Fondation vise à vaincre le sentiment d’impuissance et d’isolement chez les jeunes de 12 à 17 ans face à l’ampleur de l’enjeu climatique, tout en stimulant leur sentiment d’espoir en l’avenir. La campagne se déploie dans les écoles et sur le web et présente une variété d’opportunités d’engagement jeunesse dont le Sommet jeunesse sur les changements climatiques, le Conseil national des jeunes ministres de l’environnement et le Laboratoire des jeunes journalistes en environnement. Cinq messages-clés caractérisent la mobilisation des jeunes dans le contexte de la campagne Sors de ta bulle : 1. Accroître les connaissances des jeunes sur l’enjeu climatique, incluant ses causes et ses solutions qu’elles soient individuelles ou collectives ; 2. Augmenter le pouvoir d’agir des jeunes, incluant le développement de leur influence, leurs compétences et leur leadership; 3. Diminuer leur sentiment d’isolement et accroître leur sentiment d’appartenance à une communauté de jeunes leaders; 4. Varier les opportunités d’engagement jeunesse qui leur sont offertes; 5. Développer les connaissances et compétences des intervenant.es qui agissent auprès des jeunes en matière d’éducation à l’enjeu climatique.
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Communication orale
La protection des rivières et le sentiment de pouvoir agirÉmilie Morin (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Sophie-Anne Vézina (Université du Québec à Rimouski)
Nous sommes actuellement face à une période de dévastation écologique sans précédent (Nxumalo et al., 2022) et il semble impossible d’éviter de considérer l’éducation pour faire face aux nombreuses crises environnementales et sociales (Bhowmik, 2020). L’éducation telle qu’on la connait ne relève toutefois pas le défi de développer suffisamment le pouvoir d’action des individus et des collectivités que ce soit ici ou ailleurs dans le monde (Kwauk, 2022). Pour rendre possible une éducation pour la justice climatique (Kwauk et Casey, 2022), de nombreux obstacles doivent encore être surmontés. À notre sens, pour y arriver, il faut nécessairement prendre en considération les dimensions affectives impliquées, par exemple le sentiment de pouvoir agir des jeunes (Morin, 2021). C’est ce sentiment qui nous intéresse plus particulièrement, sentiment que les jeunes peuvent entretenir ou non face aux changements climatiques, mais aussi face à la protection des rivières qu’ils et elles côtoient. Dans cette communication, nous présenterons les résultats de l’analyse thématique d’entretiens réalisés auprès de jeunes du primaire et du secondaire ayant participé au projet Des rivières surveillées, s’adapter pour l’avenir du Groupe d’éducation et d’écosurveillance de l’eau (G3E). Quelques recommandations concernant l’éducation à la justice climatique dans une visée de protection des rivières seront également formulées.
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Communication orale
Une jeunesse mobilisée et outillée face au défi climatique, ça commence par des écoles engagées dans la transition écologique!Claudine Auger-St-Onge (Lab22)
Le Lab22 est un laboratoire d’innovations sociales et environnementales qui a pour mission d’interpeller la population, et plus particulièrement les jeunes, sur divers enjeux sociaux et environnementaux dans le but de contribuer à la transition écologique des collectivités. L’organisme est né en 2019 avec le lancement du Pacte de l’école québécoise, un appel à l’engagement et une feuille de route proposant 25 mesures pour implanter la transition écologique à l’école. Pour soutenir les écoles dans sa mise en œuvre, le Lab22 offre une démarche d'accompagnement et de soutien des écoles secondaires dans la transition écologique qui rejoint aujourd’hui 43 écoles dans 8 régions du Québec. Cet accompagnement d’une durée de 3 ans amène l’école à structurer sa démarche de transition écologique à travers la réalisation d’une analyse environnementale, la création d’un comité et d’un plan d’action, etc. L’expérience d’accompagnement du Lab22 a mis en lumière la nécessité (1) de mobiliser l’ensemble de l’équipe-école afin de créer une culture d’exemplarité pour les jeunes, (2) de mettre les jeunes en action pour leur faire vivre des réussites et des expériences positives en lien avec la transition écologique, (3) de soutenir l’engagement à travers l’accès à des ressources et des mesures de reconnaissance, (4) de varier les stratégies de communication et les opportunités d’implication et (5) de favoriser le partage des pratiques entre écoles et les occasions d’échange.
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Communication orale
Aperçu des déterminants proximaux de l’éco-anxiété à l’adolescenceAnne-Sophie Denault (Université Laval), Nessa Ghassemi-Bakhtiari (UQAM - Université du Québec à Montréal), Frédérick Philippe (Université du Québec à Montréal), François Poulin (Université du Québec à Montréal)
L'éco-anxiété est une réponse émotionnelle et cognitive complexe à une prise de conscience des changements climatiques (CC). Bien que l’éco-anxiété puisse servir de moteur de changement, en motivant l’engagement civique, elle est également associée à des stratégies de régulation inadaptées au contexte des CC telles que l’évitement ou le déni. Lorsqu’elle est vécue à intensité élevée, l’éco-anxiété chez les adolescent·es peut avoir des effets négatifs sur leur bien-être, les rendant ainsi plus vulnérables à vivre des difficultés psychosociales. Pour élaborer des outils d’intervention en éducation et en psychologie qui sont appropriés aux manifestations uniques de l’éco-anxiété à l’adolescence, il importe de comprendre les facteurs pouvant l’influencer. Le modèle écosystémique adapté à l’éco-anxiété de Crandon et al. (2022) permet de considérer comment l’expérience et le développement de l’éco-anxiété chez les adolescent·es sont façonnés par leurs multiples contextes de vie. Dans le cadre de cette présentation, des données préliminaires sur les déterminants individuels (engagement civique, comportement et attitudes pro-environnementaux, régulation émotionnelle et sentiment de pouvoir d’agir) chez des élèves du secondaire seront présentés. Un survol théorique du rôle des relations interpersonnelles dans le vécu de l’éco-anxiété à l’adolescence dévoilera des pistes d’interventions potentielles.
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Communication orale
Créer des espaces pour parler des émotions climatiques et s'adapter à un monde en évolution : comment Éco-motion intervient auprès des jeunesAnne-Sophie Dorion (Université de Sherbrooke), Terra Léger-Goodes (UQAM - Université du Québec à Montréal), Sharlène Roberge (TELUQ)
Éco-motion est un collectif d’expert∙es en environnement et en santé mentale qui vise le soutien des individus et des organisations dans leur processus d'adaptation face aux transformations sociales issues des changements climatiques. Le collectif œuvre auprès de plusieurs groupes, dont les jeunes dans des contextes scolaires et communautaires. La présentation abordera les différentes stratégies utilisées pour outiller les jeunes qui vivent des émotions climatiques. D’abord, il importe que les jeunes apprennent à nommer leurs émotions et leurs valeurs pour comprendre pourquoi les changements climatiques leur tient (ou pas) à cœur et ce que cela leur fait sentir. Ensuite, les jeunes apprennent à propos de différentes stratégies de régulation émotionnelle qui peuvent être plus ou moins aidantes pour « gérer » ces émotions. L’accent est aussi mis sur le développement de la communication empathique, ainsi que sur savoir quand et comment communiquer à propos des enjeux climatiques et se désengager de ces conversations. Une partie centrale de nos ateliers est de reconnaitre le côté adaptatif des émotions climatiques, souvent nommées éco-anxiété. Enfin, nous proposons aux jeunes des stratégies pour trouver des façons d’agir dans leur communauté en se basant sur leurs valeurs, leur énergie et leurs besoins tout en évitant l’épuisement. Nous croyons que l’action sans engagement émotionnel est impossible et souhaitons outiller les jeunes pour favoriser leur participation sociale.