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Informations générales

Événement : 91e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 500 - Éducation

Description :

Au Québec, comme ailleurs, les jeunes sont particulièrement à risque d’être victimes de lésions professionnelles. Leur portrait lésionnel (CNESST, 2021) nous rappelle d’ailleurs la vulnérabilité de ce public avec une hausse des accidents et maladies professionnels depuis cinq ans. Plusieurs facteurs peuvent être invoqués au premier desquels apparaît le manque de supervision et de formation en sécurité et santé du travail (SST).

Le développement des compétences en SST des élèves est donc un levier majeur pour réduire les accidents au travail au moment de l’entrée dans le métier, mais aussi les maladies professionnelles advenant plus tard dans la carrière. Tous les ordres d’enseignement ont une responsabilité importante en matière d’enseignement de la SST, mais la formation professionnelle (FP) occupe une place particulière parce qu’elle prépare les élèves à l’exercice de métiers où les pénibilités sont parfois importantes et peuvent favoriser une usure prématurée.

En accord avec le Protocole du Québec (2003) promouvant l’intégration des compétences en SST dans l’enseignement en FP, le colloque vise à réfléchir aux conditions pédagogiques de l’enseignement de la SST, mettant en lumière le rôle central des enseignant·es et des superviseur·es.

Les contributions mettent en partage et en discussion des démarches novatrices conçues pour soutenir les enseignant·es dans le développement des compétences en SST de leurs élèves. Nous examinons comment ces outils peuvent s’intégrer dans les programmes de FP, en tenant compte des besoins particuliers des élèves. Nous abordons aussi la question de la formation continue des enseignant·es en SST. Comment les établissements de FP peuvent-ils offrir des programmes de perfectionnement professionnel pour renforcer les compétences pédagogiques en matière de SST?

L’objectif global de ce symposium est de fournir un espace de discussion autour des conditions de développement des compétences pédagogiques des enseignant·es en SST dans la FP au Québec.

Dates :

Format : Uniquement en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Conférence d’ouverture

  • Communication orale
    Enseigner la SST : "du" didactique pour prévenir
    Paul Olry (AgroSup)

    Dans le domaine de la SST, la prévention des risques implique souvent d'enseigner des savoirs spécifiques, notamment à de nouveaux entrants sur le marché de l’emploi, considérés comme plus vulnérables. Ces risques sont variés et dépendent parfois des conditions de travail, des pressions hiérarchiques à la performance, à la productivité, mais aussi des compétences des travailleur.euses liées à leur formation. De même, les atteintes peuvent être directes, affectant immédiatement la santé des travailleur.euses, ou indirectes, impactant d'autres personnes dans des espaces et selon durées diverses. Traditionnellement, "enseigner la SST" passe par des procédures et des connaissances concrètes du matériel. Cependant, l’invisibilité du travail, l’incertitude des situations, la complexité des facteurs participants à l’exercice, appellent à savoir penser les risques et leur prévention. Les savoirs des situations à risques sont très contextualisés si bien qu'il est difficile d'en didactiser les savoirs. Pour répondre à ce défi, il est nécessaire de repenser l'enseignement de la SST, non pas selon une didactique de savoirs mais plutôt un développement didactique des situations (à risques, ou de prévention...). La conception "du" didactique de Martinand et Lebeaume offre alors des pistes pour aider à concevoir des situations d'apprentissage tenant compte à la fois de la progression et progressivité des apprentissages, et des spécificités des contextes de travail.


Communications orales

Jour 1 | Avant-midi

  • Communication orale
    Former aux enjeux de SST dans le système dual suisse : des acteurs et actrices en tension
    Gilles Descloux (Haute École Fédérale en Formation Professionnelle), Barbara Duc (Haute école fédérale en formation professionnelle), Nadia Lamamra (Haute école fédérale en formation professionnelle HEFP), Mathilde Romanens (Haute École Fédérale en Formation Professionnelle)

    En Suisse, où la formation professionnelle (FP) en alternance (dite duale) occupe une place prépondérante, les apprenti.es représentent une catégorie particulièrement vulnérable en matière de santé au travail. Outre leur âge, les principaux facteurs de risque renvoient à leur statut d’apprenant.e et d’apprenti.e. Le dispositif dual fait en outre varier les contextes où les savoirs de SST sont enseignés, les logiques dominantes de ces lieux et enfin les acteurs en charge de la formation des apprenti.es. Au travers d’une perspective sociologique, l’analyse porte sur les contextes de transmission des savoirs de SST et leurs acteurs. Pour y parvenir, la communication se fonde sur les entretiens collectifs menés auprès d’apprenti.es de 5 métiers (coiffure, cuisine, peinture, santé, vente) (7 entretiens et 44 participant.es), ainsi que sur les premiers entretiens semi-structurés individuels d’enseignant.es en école professionnelle (N=15) et de formateur.rices en entreprise (N=16). L’analyse des entretiens collectifs relève les savoirs de SST enseignés et l’écart entre les lieux de formation tels que vécu par les apprenti.es. Les premières analyses des entretiens individuels soulignent les aspects de SST jugés centraux par les personnes en charge de la transmission, la manière dont est faite la transmission et les obstacles rencontrés. La discussion articulera nécessité de développement de compétences pédagogiques en matière de SST et nécessité d’agir sur les contextes de la FP.

  • Communication orale
    TutoPrév’ : une démarche pour développer les compétences en santé et sécurité au travail des nouveaux arrivants en entreprise
    Julien Hachet (INRS)

    Dans un contexte de forte accidentologie, la démarche TutoPrév’, développée par l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) en France, permet d’assurer le développement des compétences des jeunes salariés sur le repérage de situations de travail à risque et la proposition de mesures de prévention. Elle favorise les échanges entre les enseignants/formateurs, les accueillants en entreprise et le nouvel arrivant dans de nombreux secteurs d’activité. La démarche comprend trois outils complémentaires, soit l’outil Accueil, l’outil Pédagogie et l’outil Interactif. Cette démarche et les outils complémentaires seront présentés dans cette communication.


Dîner

Dîner


Communications orales

Jour 1 | Après-midi

  • Communication orale
    Portrait et pistes de réflexion afin d’améliorer la formation du personnel enseignant de la formation professionnelle pour l’enseignement des savoirs de prévention
    Robin Castonguay (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Les attentes sociales et les responsabilités des enseignants.es pour l’éducation à la prévention des élèves de la formation professionnelle (FP) du Québec sont importantes. Selon Castonguay (2022), elles reposent presque entièrement sur la volonté et la bonne foi des enseignants.es. D’ailleurs, pour plusieurs chercheurs.ses, notamment Castonguay (2022), Chatigny (2022) et d’autres groupes s’intéressant à la FP, il semble difficile pour un.e enseignant.e de la FP d’inclure dans sa pratique l’enseignement des savoirs de prévention s’il n’a pas reçu la formation et n’a pas eu l’occasion de développer des compétences en ce sens. Qui plus est, selon Haynie (2008), le fait qu’un.e enseignant.e ne possède pas une formation spécifique en lien avec la technique ou la tâche enseignée peut augmenter les risques de lésions professionnelles des élèves. Ainsi, il nous semble essentiel d’améliorer la formation en santé et sécurité des enseignants.es de la FP.

    Cette communication a pour objectif de décrire le portrait actuel de la formation du personnel enseignant de la FP au Québec pour l’enseignement des savoirs de prévention et de proposer des pistes de réflexion afin de l’améliorer.

  • Communication orale
    Connaissances et expériences en SST des filles et garçons en formation semi-professionnelle : formation identique, impacts différents?
    Myriam Bérubé (UdeM - Université de Montréal), Céline Chatigny (UQAM-Université du Québec à Montréal), Marie Laberge (UdeM-Université de Montréal)

    Le Parcours de formation axée sur l’emploi offre une formation en alternance étude-stage pour les élèves du secondaire ayant un retard scolaire important. Ces jeunes sont vulnérabilisés en matière de santé et sécurité au travail (SST) : peu d’expérience de travail, difficultés d’apprentissage, tâches manuelles nombreuses. Il est donc essentiel de mettre en place des environnements d’apprentissage favorisant la prévention des lésions professionnelles. Pour cela, il faut identifier et décrire les connaissances et expériences actuelles de ces élèves en SST, et ce, en adoptant une lentille sensible au sexe et au genre, étant donné la ségrégation genrée dans les secteurs d’emploi où iels réalisent leurs stages. Une analyse quantitative descriptive et comparative a été réalisée avec les données d’un questionnaire rempli par 131 élèves (38 filles, 93 garçons). Alors que 63% des garçons et 62% des filles disent avoir reçu une formation SST à l’école, 51% des garçons et 38% des filles disent avoir été formé.es à ce sujet par leur milieu de stage. Bien que 91% des répondant.es qualifient la prévention en SST d’«importante», 20% des garçons et 50% des filles ne savent pas si leur stage comporte des risques. Malgré cela, 17 catégories de risques ont été citées (garçons=16, filles=8). La formation semble déficiente pour toustes, mais les garçons évoquent spontanément plus de risques dans leur stage. Les formations actuelles sont peut-être mieux adaptées à leurs situations de stage.

  • Communication orale
    Articuler les connaissances présentes dans les milieux de travail avec celles sur la prévention des risques professionnels : présentation d’une démarche réflexive à partir de récit
    Alexis Chambel (UQAM - Université du Québec à Montréal), Valérie Pueyo (Université Lyon 2)

    Dans cette communication, seront présentés les cadres conceptuels et la méthodologie d’une séance d’analyse de pratique réalisée auprès de travailleuses sociales. Articulée autour de la gestion de la relation, cette analyse résulte de l’identification de cas de violences de la part de bénéficiaires qui venaient créer des tensions au sein du collectif. Elle peut donc être envisagée comme une action de formation en milieu de travail pour la prévention des risques psychosociaux. Notre démarche représente une approche originale en ce qu’elle vise non pas à transmettre des connaissances aux professionnel.les des milieux de travail, mais plutôt à permettre la production de connaissances situées par les travailleur.ses de la structure, et ce en s’appuyant sur l’activité de travail. Nous commencerons par présenter les différents cadres conceptuels qui ont alimenté cette séance, avec d’une part les travaux s’intéressant à l’usage du récit dans le cadre de la formation, et d’autre part la théorie des mondes professionnels. Ensuite, nous aborderons le déroulement de la séance et les différents éléments utilisés pour permettre d’amener les participant.es à réfléchir collectivement à la gestion de la relation. En conclusion, nous présenterons quelques éléments qui ont pu être discutés lors de la séance par les travailleuses, et ce dans la perspective de montrer l’apport d’ancrer la formation en santé-sécurité avec la pratique des professionnel.les.

Communications orales

Jour 2 | Avant-midi

  • Communication orale
    Préserver la santé des adolescent·es face au risque de cancer professionnel : une recherche-interventionnelle auprès des apprenti·es en CAP en filière automobile et beauté
    Karima Guenfoud (Université Sorbonne Paris Nord), Anne Marchand (Université Sorbonne Paris Nord), Zoé Rollin (Université Paris Cité), Andrea Tadeo Granda (Université Sorbonne Paris Nord)

    En France, en 2022, près d’un million d’adolescent·es et jeunes adultes préparent un diplôme en apprentissage, dont 184 024 au niveau CAP (certificat d’aptitude professionnelle). La recherche concernée porte précisément sur deux filières particulièrement exposées à diverses nuisances chimiques, notamment cancérogènes : les secteurs de la maintenance automobile et de la beauté. Cette communication s’appuiera sur l’analyse thématique de données qualitatives (50 entretiens et observations ethnographiques pendant trois ans) dans deux centres de formation d’apprentis français. Les données collectées montrent que la sensibilisation à la prévention des risques cancérogènes gagne à prendre en compte les spécificités des parcours de ce public, de leurs contextes de formation et de travail, ainsi que de leurs marges de manœuvre réduites en milieu de travail. L’étude spécifique du contexte de formation met en évidence la faible place que les interventions en SST occupent dans le plan de formation de CAP, en particulier en apprentissage, en matière de prévention du risque cancérogène. Elle met également en lumière la difficulté qu’elle représente pour les formateurs. Au-delà de la compréhension de ces tensions, cette communication visera à présenter une recherche-action construite en partenariat avec les communautés éducatives, dans une perspective horizontale et participative, afin de favoriser la prévention de l’exposition aux cancérogènes professionnelles.

  • Communication orale
    Apprendre le PDSP … sans pouvoir l’appliquer? Le cas des étudiantes préposées aux bénéficiaires au DEP5358 en stage de fin de formation
    Francois Aubry (UQO - Université du Québec en Outaouais), Isabelle Feillou (ULaval-Université Laval), Stéphane Marcil (Centre de services scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais)

    Cette communication vise à présenter la difficulté que peuvent vivre des étudiantes en formation de préposées aux bénéficiaires lorsqu’il s’agit d’appliquer les principes de déplacement sécuritaires des personnes (PDSP) durant leurs phases de stage, principalement le dernier stage. Le PDSP, formation développée par une association sectorielle paritaire, l’ASSTSAS, permet d’identifier les situations dangereuses et d’appliquer des manœuvres spécifiques. Cette formation fait partie intégrale d’un module de compétence de la formation. A partir d’une étude réalisée récemment, durant laquelle nous avons interrogé 30 étudiantes, nous avons pu constater qu’elles présentent des difficultés à mettre en application ces principes en stage de fin de formation, et ce pour deux raisons principales. D’une part, le superviseur de stage est moins présent que lors des stages de début et de mi formation. Il s’implique donc moins dans le suivi des manœuvres. D’autre part, la préposée chargée d’encadrer les étudiantes tend à imposer de nouvelles pratiques à l’impétrant, davantage tournée vers l’efficacité organisationnelle que la SST. Cette situation crée des formes d’incompréhension de la part des futures recrues, et peut expliquer en partie les taux alarmants de blessures de ce personnel, surtout en CHSLD. Nos recommandations visent une meilleure intégration des enjeux de SST aux exigences organisationnelles durant la formation, notamment en termes de manque de main d’œuvre.

  • Communication orale
    Comment dépasser une conception applicative, normative ou exécutante de l'enseignement des savoirs de prévention en formation professionnelle
    Vanessa Rémery (UQAM - Université du Québec à Montréal)

Dîner

Dîner


Communications orales

Jour 2 | Après-midi


Panel / Atelier

Table ronde

Participant·e·s : Johanna Bisson (UdeS - Université de Sherbrooke), Robin Castonguay (UdeS - Université de Sherbrooke), Lorraine Doré (CNESST), Julie Létourneau (Commission des normes, de l'équité et de la santé et sécurité du travail)