« Pénurie » d’une main-d’œuvre hautement qualifiée, transformation accélérée des modes d’enseignement imposée par la pandémie, engagement des jeunes plus diversifié que jamais et ancré dans l’expression de leurs identités individuelles : les institutions d’enseignement postsecondaire ne peuvent que réfléchir au renouvellement des formations et des expériences à offrir à la relève de demain. L’apprentissage expérientiel semble répondre à plusieurs de ces enjeux. Il améliorerait la réussite des étudiants (Tanaka et Carlson, 2012), bénéficierait à différents égards aux employeurs (Braunstei, Takei, Wang et Loken, 2011) et stimulerait l’innovation chez les jeunes et dans les entreprises. L’implantation de ce concept exige d’adapter les projets aux besoins, aux intérêts et aux compétences de chaque étudiant, mais aussi des milieux d’accueil. Elle demande des ressources particulières dont tous les établissements ne disposent pas nécessairement pour accompagner adéquatement leur communauté étudiante. Peu de recherches permettent de comprendre, à grande échelle, les répercussions de l’apprentissage expérientiel sur les étudiants, les collectivités et les milieux d’accueil, ainsi que sur les établissements éducatifs. Le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées de la Chambre des communes du Canada s’est penché sur la question en 2017 et en 2018. Son rapport sur l’apprentissage par l’expérience et la préparation au marché du travail à l’intention des jeunes Canadiens propose 17 recommandations, et plusieurs initiatives ont vu le jour au Canada. Si le concept d’apprentissage expérientiel a bien été adopté du côté anglophone, c’est moins le cas du côté francophone. Il devient donc important de réfléchir aux raisons et d’échanger les meilleures pratiques pour remédier à la situation.
Du lundi 8 au mardi 9 mai 2023