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Informations générales

Événement : 90e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Enjeux de la recherche

Description :

Le Plan d’agriculture durable 2020-2030 du Québec (PAD) propose des cibles ambitieuses de réduction des pesticides de synthèse, de santé des sols, de gestion de la fertilisation et de biodiversité en milieu agricole. Pour atteindre ces cibles, il est incontournable d’avoir une connaissance approfondie des facteurs macroéconomiques, sociologiques et de politiques publiques qui influencent les prises de décisions, les choix de pratiques et de technologies à la ferme. Il faut également avoir une analyse fine des conséquences de l’atteinte des objectifs du PAD sur les secteurs agricoles et sur la société en général.

Organisé par le Réseau québécois de recherche en agriculture durable (rqrad.com), ce colloque cherche à alimenter les réflexions pour développer les recherches sur ces sujets.

L’atteinte d’objectifs environnementaux oblige des changements en profondeur dans les systèmes de production en place, lesquels ont évolué depuis des décennies en fonction d’une logique d’intensification et de spécialisation. Le secteur agricole québécois ne fait pas exception à cette règle, notamment en raison de facteurs macroéconomiques ou structuraux qui semblent favoriser certains itinéraires sociotechniques. Par ailleurs, plusieurs types de politiques publiques influencent les prises de décision à la ferme et, conséquemment, l’atteinte des cibles du PAD : réglementations et normes, aides financières et techniques, politiques de gestion des risques, lois professionnelles, etc. De façon générale, ces politiques sont étudiées individuellement; leurs effets d’ensemble et croisés sur les objectifs du PAD sont peu analysés. Finalement, les conséquences macroéconomiques de l’atteinte des objectifs du PAD sont méconnues. Une littérature principalement européenne a évalué les impacts de plans avec des objectifs semblables à ceux du PAD, mais ces exercices n’ont pas été transposés à un contexte nord-américain, et encore moins québécois.

Remerciements :

Le réseau québécois de recherche en agriculture durable est financé dans le cadre d’un Programme de recherche en partenariat offert conjointement par le MAPAQ et le FRQNT.

Date :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Accueil et ouverture du colloque

Salle : B-4315 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant
  • Communication orale
    Réflexion d’ouverture : pistes de recherches sur les facteurs structuraux influençant l’adoption de pratiques durables au Québec
    Marie-Eve Gaboury-Bonhomme (Université Laval)

    Les décisions d’adopter des pratiques agricoles durables sur les fermes du Québec sont influencées par des facteurs structuraux macroéconomiques (p. ex. marchés et prix des produits et des intrants), sociologiques (p.ex. normes sociales, systèmes d’innovation) ainsi que par les politiques publiques (p.ex. agroenvironnement, gestion des risques). Malgré l’importance de ces facteurs, les recherches pour bien les identifier et comprendre leurs effets réels et potentiels sont rares au Québec. Les quelques chercheuses et chercheurs québécois s’y intéressant sont localisés dans plusieurs universités, centres de recherche et organismes. Cette conférence ouvre le Colloque en trois temps. Premièrement, les objectifs du Colloque seront rappelés. Deuxièmement, un portrait sommaire de la recherche existante au Québec sera fait. Troisièmement, quelques pistes de recherches à mener à moyen et long terme seront proposées. Cette conférence amorcera la discussion et facilitera le réseautage entre les participants de ce Colloque Enjeux de la recherche.


Communications orales

Bloc 1 – Développement de modèles interdisciplinaires à large échelle

Salle : B-4315 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant
  • Communication orale
    Simuler les impacts économiques et environnementaux des politiques françaises en matière de pesticides : une évaluation macroéconomique
    Alexandre Gohin (INRAE)

    L'application de pesticides de synthèse par les agriculteurs génère de vifs débats en France. Cet article propose une quantification macroéconomique originale des impacts économiques et environnementaux des applications de pesticides. Nous révélons d'abord l'influence statistiquement significative des prix des cultures et des pesticides sur ces applications. Cette influence est plus faible pour les céréales que pour les autres cultures. Nous simulons ensuite certains impacts économiques et environnementaux de politiques potentielles pouvant être introduites en France. Comme prévu, la mise en œuvre d'une politique fiscale réduit l'utilisation de pesticides et affaiblit la situation économique des agriculteurs et des transformateurs alimentaires français. Plus originalement, nous constatons que les activités françaises d'élevage sont gravement affectées par l'augmentation des coûts d'alimentation. Nous constatons également qu'une taxe sur les pesticides augmente la pollution azotée et les émissions de gaz à effet de serre dues aux changements d'utilisation des terres à l'échelle mondiale. Enfin, des perspectives de politiques publiques concernant ces résultats macroéconomiques sont discutés.

  • Communication orale
    Le rôle des préférences temporelles et de l’aversion au risque des agriculteurs dans l’adoption de pratiques agroécologiques
    Charles Séguin (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les politiques publiques de plusieurs juridictions tentent de favoriser l’adoption de pratiques agroécologiques dans le secteur agricole. C’est notamment le cas du Québec dont le Plan d’agriculture durable vise notamment une réduction significative des pesticides de synthèse qui y sont vendus. L’adoption de nouvelles pratiques agricoles peut significativement changer les profils temporels et de risques des profits d’une exploitation agricole. Nous avons documenté que les préférences des agriculteurs par rapport à la temporalité et au risque varient selon les types de cultures, de pratiques et de pays. Les politiques publiques pour inciter aux réductions d’usage des pesticides de synthèse auront donc des impacts différenciés entre types de cultures en fonction de ces différences de préférences. Les cultures pour lesquelles les producteurs sont le plus patients et le plus tolérants au risque seront plus susceptibles de réduire davantage leurs usages de pesticides de synthèse, alors que celles où les producteurs le sont moins seront plus susceptibles de voir leur production décroître.

  • Communication orale
    Perspectives macro-économiques et sociologiques relatives à l’adoption par les entreprises agricoles de pratiques favorables à la santé de l’écosystème et à celle des entreprises.
    Gilbert Lavoie (Forest Lavoie Conseil)

    À l’aide d’une étude de cas, soit le Projet pilote de gestion intégrée de l’eau en milieu agricole mis en œuvre au sein du bassin versant du ruisseau au Castor, M. Lavoie présentera les enjeux et les besoins de recherches économiques et sociologiques pour aider les producteurs, agronomes, intervenants gouvernementaux à avancer vers une adoption pérenne par les entreprises agricoles de pratiques favorables à la fois à la santé de l’écosystème et des entreprises. Lors de sa conférence, il abordera, entre autres, les enjeux relativement au transfert et de l’application des résultats de recherche à l’échelle de l’exploitation agricole.


Dîner

Dîner et maillage

Salle : B-4315 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant

Communications orales

Bloc 2 – Socioéconomie et politiques publiques

Salle : B-4315 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant
  • Communication orale
    Technologies alternatives et agriculture durable : nouveaux horizons pour les recherches sur l’innovation
    Frédéric Goulet (CIRAD)

    Les relations entre les technologies et le développement d’agricultures durables sont devenues ambiguës. D’un côté, le développement de nouvelles technologies est porteur de promesses en termes de durabilité et de productivité. De l’autre, de nombreuses technologies sont associées à des controverses concernant leurs impacts sur l’environnement, la santé humaine ou l’approfondissement des inégalités. C’est ainsi que de nombreuses réflexions et innovations visent précisément à réduire la dépendance de l’agriculture vis-à-vis de technologies comme les intrants chimiques de synthèse (pesticides, engrais azotés) ou le travail du sol profond. Le retrait ou la réduction de l’usage de ces technologies constitue même le point de départ de nombreuses politiques publiques, de mobilisations sociales ou d’activités de R&D.

    Dans cette communication, je m’intéresserai aux processus contribuant à l’éviction ou au déclin de certaines technologies, et au rôle que peut jouer l’émergence de technologies alternatives. Je m’appuierai pour cela sur deux exemples : i) le développement de l’agriculture de conservation fondée sur la réduction/suppression du travail du sol, ii) l’expansion des intrants biologiques, en particulier à base de microorganismes, comme alternatives aux intrants chimiques de synthèse. Je montrerai comment les technologies dominantes et leurs alternatives tendent dans la pratique à coexister à différents niveaux, et nous invitent à réfléchir sur la notion de transition.

  • Communication orale
    Gouverner à distance. Le rôle de l’État dans le déploiement de l’action publique agroenvironnementale au Québec.
    Maude Benoit (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L’agroenvironnement est devenu depuis les années 1990 un objet à part entière d’interventionnisme étatique au Québec. Des services dédiés au sein des administrations agricoles et environnementales ont été créés et de multiples lois, règlements, programmes, stratégies, projets-pilotes, etc. sont proposés aux agriculteurs afin de les accompagner vers un modèle plus durable. Une analyse approfondie sous l’angle de la science politique de cette apparente hyperactivité de l’État en agroenvironnement révèle qu’il s’agit d’un interventionnisme surtout d’ordre discursif, et qu’à l’opposé, un processus de désengagement de l’État est en cours depuis les trois dernières décennies. Par des mécanismes d’externalisation des services, de mise en place d’organisations de style partenariats public-privé et de délégation des responsabilités à des acteurs tiers, les décideurs publics ont réduit le financement public, les effectifs publics et l’investissement plus général de l’État en agroenvironnement. Par effet de retour, les ressources d’expertise et les capacités d’action autonomes de l’État ont aussi diminué. Dans un contexte où la transition vers un modèle agricole durable exige une vision globale du secteur et de ses défis propres ainsi que la défense d’intérêts collectifs plutôt que d’agrégation d’intérêts individuels, cet effacement de l’État met à risque la pertinence et l’efficacité de la politique agroenvironnementale québécoise.

  • Communication orale
    Est-ce que le modèle québécois de gestion des subventions et des ressources en agroenvironnement permet de rejoindre le plus grand nombre de producteurs agricoles possible ?
    Catherine Mercier (Groupe ProConseil)

    D’importants gains environnementaux ont pu être faits au Québec grâce aux subventions disponibles pour rémunérer les intervenants en agroenvironnement (agronomes, techniciens, chargés de projet) et aux programmes de financement pour l’adoption et le maintien de bonnes pratiques. Cette gestion de fonds disponibles a beaucoup évolué au cours des dernières décennies, dans une perspective d’optimisation des ressources. Ce financement est aujourd’hui très encadré et comporte plusieurs limites qui peuvent être contraignantes pour les agriculteurs et les acteurs du milieu. De plus, il y a parfois un manque de coordination entre les différents programmes d’aide. Au-delà des annonces gouvernementales et des objectifs précis (nombre d’arbres plantés, nombre d’hectares avec des cultures de couverture, etc.), est-ce que les investissements atteignent vraiment leur cible ? Est-ce que les programmes pan-québécois permettent de répondre aux besoins spécifiques des différentes régions ? Afin d’offrir une perspective de terrain de ces questions, des exemples d’adoption de pratiques et de freins rencontrés avec des producteurs agricoles, principalement de la Montérégie, seront discutés.