Au terme du récent sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) tenu à Djerba en 2022, les États membres ont adopté la « Déclaration sur la langue française dans la diversité linguistique de la francophonie ». Dans son préambule, la Déclaration souligne que « pour construire la Francophonie de l’avenir, la langue française, inscrite dans la diversité linguistique qui caractérise nos États et gouvernements, fait la spécificité et la valeur ajoutée de l’OIF ainsi que des autres institutions et opérateurs de la Charte de la Francophonie, et doit être affirmée à l’échelle de nos États et gouvernements comme dans notre coopération multilatérale. » Et de poursuivre : « Certains que le français est également, pour nos États et gouvernements, une langue d’intégration qui favorise la pleine participation de toutes et tous au développement de nos sociétés; Déterminés à faire valoir l’intérêt, la modernité et l’utilité de la langue française, notamment pour mener nos populations, en particulier les jeunes et les femmes, à la réussite. » Entre autres, les chefs d’État des pays ont renouvelé leur engagement à « promouvoir davantage l’usage du français et à en renforcer la place dans nos États et gouvernements, ainsi qu’à l’international. »
De fait, depuis plusieurs années, l’OIF mène une action soutenue auprès de nombreux pays, en particulier en Afrique, afin de favoriser le développement de politiques et de plans d’actions pour le français et la diversité linguistique en plus des nombreux projets pour favoriser l’apprentissage des langues et l’utilisation du français en particulier dans les domaines de l’éducation, de la communication, de l’économie et du numérique. Cette action pilotée par l’OIF est importante pour l’avenir du français et sa pérennité, mais elle soulève toutefois de nombreuses questions, dont celle des approches et des moyens les plus aptes à donner les résultats escomptés au sein des administrations publiques d’un contexte à un autre. Elle pose aussi celle du rôle des acteurs, dont ceux de la société civile, dans le développement, la formulation et la mise en œuvre de ces politiques.
Le colloque permettra de proposer des réponses aux questions suivantes :
- Quelles sont les principales approches de la langue prônées par les États membres de la Francophonie en matière de politiques linguistiques ?
- Qui sont les principaux acteurs dans le domaine des politiques linguistiques dans les États membres de la Francophonie ? Quel est leur influence dans le développement de ces politiques ?
- Quel est le rôle des traditions étatiques dans la mise en œuvre des politiques linguistiques au sein des pays de la Francophonie ?
- Comment réconcilier le français et la diversité linguistique existante dans les États de la Francophonie ?
- Comment promouvoir le développement de politiques linguistiques en contexte plurilingue et postcolonial ?
- Quelles sont les formes de contestation et de revendications linguistiques dans les pays de la Francophonie ?