678 - Perspectives de recherche sur les organisations intelligentes : du numérique à l’organisation intelligente

Ouverture du colloque

• Communication orale 09 h 00
  Conférence d'ouverture: Du numérique à l'organisation intelligente
  Laurent Cervoni

Les humains s’adaptent aux organisations intelligentes

• Communication orale 09 h 40
  Consommateurs plus âgés dans la transformation numérique: de l'oubli vers la connexion
  Marat Bakpayev (Labovitz School of Business and Economics, Univerity of Minnesota Duluth), Angélie Goulet-Mercier (Services publics et Approvisionnement Canada), Anna Margulis (UQO - Université du Québec en Outaouais)

  La transformation numérique des organisations concerne, entre autres, les stratégies de marketing. Les technologies utilisées par le marketing numérique connectent les organisations avec leurs clients. À l’aide de cette connexion, les organisations identifient les consommateurs, leur envoient des messages promotionnels, collectent les données reliées à la consommation et plus (Margulis et al., 2020).
  La taille de la population des personnes âgées grandit deux fois plus rapidement que la taille de population totale. Plusieurs consommateurs âgés entre 60 à 75 ans sont actifs physiquement, ont du temps, de l’argent et de la volonté pour dépenser (Rosenthal et al., 2021). Ainsi, il s’agit d’un segment lucratif pour toute organisation.
  De plus, la fracture numérique opère. Les consommateurs plus âgés hésitent à adopter des technologies (Golant, 2017) à l'aide desquelles les organisations s’adressent aux consommateurs plus jeunes.
  Ainsi, la question se pose : comment connecter les organisations avec les consommateurs plus âgés et en faire profiter toutes les parties prenantes?
  Les résultats de ce projet mettent à jour nos connaissances qui concernent l’adoption des technologies, en particulier, par les consommateurs plus âgés. Les recommandations pratiques issues de ce projet, où l'on trouve la conjonction de deux phénomènes importants, aideront des organisations à faire le premier pas dans leur passage de la transformation numérique vers le statut d’organisation intelligente.

• Communication orale 10 h 00
  Formation des adultes à l’usage de robots sociaux au sein des organisations de travail: Influence de la culture en science-fiction sur leurs facteurs d'acceptance robotique
  Livia Bahier Michel (UdeS - Université de Sherbrooke), Vincent Grenon (Université de Sherbrooke)

  L’apparition de robots sociaux (humanoïdes) dans un contexte de numérisation du travail est un phénomène qui pose des questions d’adoption technologique par les utilisateurs potentiels au sein des organisations. Le contexte de pandémie a permis l’émergence de nouveaux cas d’usage tel que l’appui à des équipes de soignants à l’hôpital ou encore de serveurs dans les restaurants faisant face à la pénurie de personnel.
  Nous avons élaboré et validé en français un Questionnaire d’Acceptance des Robots Sociaux© (Bahier Michel, 2021), afin d’accompagner et de former les adultes en situation de travail.
  Visant à bonifier le Q.A.R.S.©, cette étude met en évidence l’influence de variables externes sur le processus d’adoption de robots sociaux, en nous centrant sur les connaissances en science-fiction (SF) des répondants. Nos objectifs spécifiques ont été de décrire l’influence de la culture SF sur les facteurs d’acceptabilité perçue d’un robot social, les facteurs d’acceptation et d’anxiété robotique et sur les intentions d’usage du robot social par l’utilisateur potentiel.
  Les résultats préliminaires montrent des influences des sources SF citées.
  Cette communication visera à présente l’intégralité de nos analyses, en faisant des ponts avec la culture SF ayant inspiré les concepteurs des robots, ainsi qu’avec la culture numérique des organisations mettant en place ce type de dispositif robotique pour transformer les conditions de travail de leurs employés.

Pratiques de travail à l’ère des organisations intelligentes

• Communication orale 11 h 00
  L'agilité et l'interdisciplinarité au coeur des pratiques de communication
  Geneviève Déry (Université Laval)

  La transformation des organisations, les pratiques revisitées des acteurs sociaux auprès de leurs publics et l’inclusion des usagers dans les processus de travail articulent à la fois le haut et le bas des hiérarchies organisationnelles. Ces nouvelles réalités combinées au déploiement des technologies contribuent à l’émergence de nouvelles formes de la communication au sein de l’entreprise, qui favorise dorénavant l’expression des parties prenantes. Ces pratiques conversationnelles inédites misent sur l’importance de la communication entre les acteurs organisationnels.
  Pour stimuler le dialogue et mobiliser les acteurs organisationnels, plusieurs types de discours peuvent être mis en place. Être une organisation agile implique une disposition à rester à l’affût des changements requis pour rester en phase avec un environnement dynamique. Les membres d’une organisation peuvent recourir à divers outils du domaine de l’amélioration continue pour ritualiser les nouvelles façons de faire tels que Gamba, analyse de valeur, Kaizen, cartographie des processus, Scrum, Lean, Six Sigma et Kanban. Ces techniques de gestion de la qualité contribuent à l’innovation incrémentale et peuvent aider les parties prenantes impliquées dans un processus de changement à construire de nouvelles mentalités et réalités partagées pouvant servir de leviers transformationnels majeurs.

• Communication orale 11 h 20
  Étude de la performance de la créativité des idées dans les contextes réels et virtuels de brainstorming
  Yann Arnaud (Talan Research adn Innovation Center; IRGO - Université de Bordeaux), Laurent Cervoni (Talan Research and Innovation Center), Olfa Chelbi (Talan Labs; CRG-13, Institut Polytechnique de Paris), Damien Jacob (Talan)

  Le brainstorming en groupe est l’une des techniques les plus utilisées pour générer des idées créatives et parvenir à la résolution de problèmes pratiques. Récemment, les transformations numériques dans les entreprises ont déplacé progressivement cet exercice dans les environnements en ligne à travers le recours aux outils de visioconférence ou encore à la réalité virtuelle issue du métavers. Il est maintenant primordial d’évaluer les impacts de ces nouveaux supports, notamment sur la performance du brainstorming.

  Dans cette étude, nous évaluons la performance de la créativité des idées selon trois contextes de brainstorming : (i) en présentiel à l’aide d’un tableau blanc et Posts-its ©, (ii) la visioconférence par le biais de Microsoft Teams et (iii), la réalité virtuelle par l’intermédiaire de Meta Horizon Workrooms. En s’appuyant sur les règles de brainstorming d'Osborn (1957), trois énoncés de problèmes ont été donnés aux participants, soit un pour chaque outil utilisé. Trois évaluateurs ont tout d’abord comptabilisé le nombre d’idées non redondantes. Ensuite, ils ont évalué la créativité des idées en termes de nouveauté, de faisabilité et de pertinence. Enfin, nous avons demandé aux participants l'utilité perçue et la facilité d'utilisation perçue de ces outils à l’aide d’échelles psychométriques ad-hoc. L’analyse a été réalisée par niveau (groupe et individuelle) afin d’investiguer la présence de différences statistiques en utilisant des tests de comparaisons multiples.

• Communication orale 11 h 40
  Intégration d'un outil d'intelligence géospatiale pour soutenir l’évaluation du risque souscrit en assurance de dommages en complémentarité des approches actuarielles actuelles
  Claude Caron (Université de Sherbrooke), Daniel Chamberland-Tremblay (Université de Sherbrooke), Jean-Francois Morin (UdeS - Université de Sherbrooke)

  Les assureurs canadiens subissent des pressions financières grandissantes, en raison de l’accélération des événements environnementaux extrêmes dus aux changements climatiques. Les modèles actuariels traditionnels se fondent sur des techniques qui s’appuient sur des données historiques. La performance de ces modèles diminue toutefois aux extrêmes des courbes de distribution en raison de l’insuffisance de données probantes. Nous proposons la conception d’un outil d’aide à la décision basé sur les données et les analyses issues de l’intelligence géospatiale. Cette approche est complémentaire aux techniques actuarielles classiques utilisées, lors de l’évaluation du risque souscrit par les personnes responsables des souscriptions en situation d’incertitude. Selon une approche de recherche par science de la conception, un prototype Lo-Fi interactif (artéfact) d’outil d’aide à la décision intégrant des données géospatiales inédites a été élaboré. Les résultats soutiennent la pertinence d’un outil d’aide à la décision intégrant les données et les analyses de l’intelligence géospatiale, en consignant l’existence d’une utilité et une facilité d’utilisation perçues du prototype. L’étude permet d’établir l’intelligence géospatiale comme approche complémentaire aux pratiques actuelles de gestion des risques en assurance qui contribue notamment à la conservation de l’expertise humaine, par l’explicitation du processus décisionnel dans l’industrie de l’assurance de dommages.

• Communication orale 12 h 00
  Classification des intentions de recherche sur le Web. : Une Approche Hybride
  Daniel Chamberland-Tremblay (Université de Sherbrooke), Jessica Lévesque (Université de Sherbrooke), Philippe Talbot (UdeS - Université de Sherbrooke)

  Avec la croissance du volume des recherches sur le Web, les acteurs du domaine numérique doivent être en mesure de valoriser les données textuelles des plateformes Web pour comprendre l’intention de recherche des internautes et pour maintenir un avantage compétitif. L’objectif principal de cette recherche vise à déterminer leur performance de classification singulière et combinée, appliquée au contexte de la classification des intentions de recherches de divers modèles de classification supervisée et non supervisée. Le cas sous étudié contient 35000 recherches uniques par mots clés provenant de la plateforme Google Analytique d’un site Web transactionnel. Le modèle hybride de classification des intentions proposé offre une compréhension accrue du contexte d’affaires et du champ lexical utilisé par les internautes lors de leurs recherches sur le site Web. Il permet d’automatiser en partie l’identification des données et génère une exactitude globale de classification de 97% sur le jeu de données à notre disposition selon les 5 catégories d’intérêts priorisées par l’étude. Une approche basée sur les données, comme celle proposée, permet de réduire les temps d’analyse, de maintenance et d’amélioration de sites Web en plus de faciliter la création des nouveaux actifs informationnels. Ces actifs peuvent alors être exploités dans des projets d’analytique ou sous la forme d’indicateurs de performance selon l’alignement aux objectifs d’affaire d’une entreprise.

Dîner

Pour une transformation numérique qui ouvre la voie aux organisations intelligentes

• Communication orale 13 h 30
  Méthode pour déterminer des indicateurs de performance d’une transformation organisationnelle
  Manon G. Guillemette (Université de Sherbrooke), Alexandre Moïse (Université de Sherbrooke), Vanessa Thomaidis (UdeS - Université de Sherbrooke)

  Une transformation organisationnelle touche à la fois les humains, les processus, la technologie et la culture de l’organisation. Ces transformations se soldent souvent par l’échec, ce qui peut s'expliquer par le manque de suivi des bénéfices espérés de la transformation. En effet, les entreprises suivent l’évolution de la transformation essentiellement en faisant des suivis de projet. Les objectifs d’affaires et la réalisation des bénéfices sont rapidement perdus de vue. Les entreprises risquent alors de se concentrer sur des activités qui n’apportent pas les bénéfices escomptés et n’aident pas l’organisation à atteindre sa vision.
  
  Le suivi d’indicateurs de performance de la transformation s’impose pour assurer la réussite de la transformation, tant sur le plan de la gestion du projet que de la réalisation des bénéfices d’affaires attendus. La présente recherche utilise la science de la conception pour identifier les indicateurs de performances de suivi des bénéfices d’une transformation organisationnelle, tant pendant son déroulement qu’à la fin.

  Cette méthode permet le rapprochement entre les moyens et les fins de l’organisation lors de son processus de transformation ainsi que de formaliser le tout avec des indicateurs de performance. Elle a été appliquée au Plan de transformation organisationnelle du ministère des Transports du Québec. Ceci a permis de démontrer qu’elle fonctionne, même lorsque débutée pendant la phase de réalisation des projets.

• Communication orale 13 h 50
  Réflexion quant à l’adaptation d’une méthode de feuille de route pour la vision écosystémique
  Fabiano Armellini (Polytechnique Montréal), Alice Lena (Polytechnique Montréal)

  La communication présentera les résultats d'une recherche portant sur le développement d’un outil de feuille de route technologique visant la planification de la transformation d’un écosystème en numérique. Depuis deux décennies, de plus en plus d’entreprises développent une feuille de route technologique pour orienter leur stratégie technologique dans un contexte de transformation numérique. Le processus d'élaboration de la feuille de route doit également soutenir le changement social vers une culture de la maîtrise des données, de l'ouverture, de la confiance, de l'expérimentation et de l'apprentissage continu.
  La littérature scientifique présente une lacune quant au processus de recette pour formuler une feuille de route cohérente. En effet, selon le Forum économique mondial, seulement 1% des investissements dans le domaine de la transformation numérique en 2018 ont répondu aux attentes fixées. Comment expliquer ce chiffre ? Une partie de la réponse réside dans la difficulté des entreprises à adapter leur culture organisationnelle et leurs outils à la « digital dirsuption » (Kane, G., 2019). La réflexion stratégique par écosystème permet de créer une collaboration intéressante pour la transformation numérique notamment. Adapter une feuille de route au modèle écosystémique permettrait donc de déterminer les opportunités de toutes les parties prenantes d’un écosystème d’innovation, par le biais d’un modèle qui puisse s’adapter aux diverses caractéristiques des organisations.

• Communication orale 14 h 10
  Orchestration des stratégies de résilience des chaines logistiques dans un contexte d’Industrie 4.0 : élaboration d’un cadre conceptuel
  Olivia Elza Guiazong Noutseche (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Claudia Pelletier (Université du Québec à Trois-Rivières)

  La chaîne logistique repose depuis des décennies sur l'hypothèse fondamentale de la disponibilité continue des ressources pour satisfaire la demande. Les événements rares et à fort impact, tels que la COVID 19, ont toutefois mis en lumière leur forte vulnérabilité dans un tel contexte. Les chaînes logistiques ont dû faire face à des pénuries de matières premières, de capital et de main-d'œuvre. La résilience des chaines logistiques (RCL) a été identifiée par plusieurs chercheurs et praticiens comme étant la clé de succès, tout comme les outils de l'Industrie 4.0 (I4.0). Des auteurs soulignent que la plupart des technologies I4.0 restent sous-représentées dans la recherche sur la RCL. Cette étude vise donc à décrire comment sont mobilisées certaines applications pour l'intelligence artificielle, la fabrication additive, la blockchain, le cloud computing, l'internet des objets et les système cyber-physique dans ce contexte. Nous analysons la littérature sur l’implémentation des outils de l’I4.0 dans les stratégies de résilience de la chaine logistique, tout en considérant les différents types de perturbations en amont, en aval et au niveau des différentes activités de production et de gestion de la chaine logistique. Cette recherche aidera les chercheurs et les praticiens à hiérarchiser leurs projets, ainsi qu’à mieux choisir certaines technologies opérationnelles ou de l’information (TI) pour atteindre des objectifs spécifiques, et ce, même si leurs ressources sont limitées.

• Communication orale 14 h 30
  Systèmes de l'exécution de la fabrication et de gestion des opérations (MES/MOM): Tendances et défis
  Luis Antonio De Santa-Eulalia (Université de Sherbrooke), André Venâncio (Université pontificale catholique de Paraná (PUCPR), Brésil), Eduardo de Freitas Rocha Loures (Université Catholique Pontificale du Paraná)

  Les entreprises manufacturières cherchent la fiabilité et la rapidité dans la collecte, le traitement et l'application de données. Cela se produit souvent à la suite de projets de transformation numérique par la mise en œuvre des technologies de l'information et de la communication. Dans ce contexte, les Systèmes de l'exécution de la fabrication et les Systèmes de gestion des opérations (MES/MOM) se démarquent. Ces systèmes relient les parties organisationnelles et opérationnelles de l'entreprise, intégrant des processus interfonctionnels.
  
  Afin de combler une lacune dans la littérature scientifique portant sur l’absence d’une étude sur l’usage de ses systèmes dans un contexte de l’Industire 4.0/5.0 et des CPS (Cyber-Physical Systems), ce travail présente une revue systématique de la littérature sur les MES/MOM.
  
  Les résultats mettent en lumière l'évolution du MES/MOM, en particulier l'intégration des technologies de simulation aboutissant aux jumeaux numériques, ainsi que les principaux défis et obstacles à la transformation numérique de ces systèmes au niveau technique et au niveau de l'innovation.
  
  Pourtant, pour l'avenir des entreprises manufacturières désirant se moderniser dans la perspective de l’Industrie 4.0/5.0, même avec la flexibilité des fonctionnalités via des systèmes de production cyberphysiques, les fonctions MES/MOM restent nécessaires pour la gestion avancée de l'automatisation de l'usine moderne.

• Communication orale 14 h 50
  Démarche de recherche en évaluation des facteurs relatifs à la vie privée, le cas des technologies immersives et intégratives
  Daniel Chamberland-Tremblay (Université de Sherbrooke), Charles Gouin-Vallerand (Université de Sherbrooke), Manon G. Guillemette (Université de Sherbrooke), Hugo Loiseau (Université de Sherbrooke), Arthur Oulaï (Université de Sherbrooke), Pierre-Martin Tardif (UdeS - Université de Sherbrooke)

  L'utilisation des technologie immersives et intégrables, ainsi que la collecte de données à partir des activités liées peuvent susciter des inquiétudes quant au respect de la vie privée, car elles peuvent potentiellement révéler des informations sensibles sur un individu. Celles-ci peuvent être utilisées pour des publicités ciblées, mais aussi pour faire des déductions sur les pensées et les traits de personnalité d'une personne. En outre, l'utilisation de ces technologies peut également susciter des inquiétudes quant à la sécurité des données et au risque de violation des données, ce qui pourrait entraîner la perte ou l'utilisation abusive d'informations personnelles. Cette situation est exacerbée en technologie par des relations tripartites, où il y a le fabricant de la technologie, l’intégrateur de cette technologie pour une clientèle d’intérêt et le consommateur de cette technologie. Ainsi, autant le fabricant que l’intégrateur voudront conserver une partie des informations colligées et traitées de façon à améliorer leur technologie, les dispositifs mis en place et les processus sous-jacents. Par conséquent, il est important d'examiner les conséquences potentielles de ces technologies sur la vie privée et de proposer des mesures de protection appropriées pour protéger les informations personnelles. Cette communication présentera la démarche de recherche, son importance, l'état de la situation et les résultats prévus.

Du numérique à l’organisation intelligente