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Informations générales

Événement : 90e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Les défis contemporains de gouvernance qui affligent les États-nations, dont les crises sanitaire et climatique, requièrent des gouvernements qu’ils interviennent rapidement et efficacement sur leur territoire, afin d’éviter d’irrémédiables catastrophes humaines, économiques, sociales et écologiques. En plus d’interpeller l’ensemble des paliers de gouvernements et de nécessiter la participation de nombreuses parties prenantes et d’acteurs de la société civile, ces wicked problems (Bradford, 2005) surviennent alors que s’opèrent d’importantes transformations dans les politiques et les pratiques de gestion des États centraux et subnationaux.

Les conséquences attribuables aux pratiques du nouveau management public (NMP) ont amené certains gouvernements à adopter des stratégies d’adaptation ou de recalibrage de l’action publique (Levy, 2010). Si certains auteurs font état d’une véritable ère de réforme post-NMP, une récente analyse documentaire démontre que le concept serait possiblement en voie d’être institutionnalisé. Toutefois, deux conceptions du post-NMP prévalent : celle de l’État pilote de la nouvelle gouvernance publique, et celle de l’« État fort » (Reiter et Klenk, 2019). De nombreuses transformations globales et sectorielles sont donc en cours.

Cependant, la manière dont ces nouvelles politiques et pratiques de gestion favorisent la création d’innovations qui contribuent à surmonter les différentes crises contemporaines de gestion publique reste à déterminer et soulève plusieurs questions. Les innovations sociales et environnementales à travers les territoires sont-elles une réaffirmation de l’État? Au contraire, ces innovations ne témoignent-elles pas d’un évitement de l’État central? Comment l’adoption de certaines approches d’intervention innovantes ou le déploiement des nouveaux outils de gestion et de prise de décision peuvent-ils contribuer à surmonter ces défis ou, au contraire, peuvent-ils constituer une menace à la sauvegarde de l’intérêt public?

Dates :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Accueil

Salle : C-1017-13 — Bâtiment : Université de Montréal - Carrefour des arts et des sciences

Communications orales

Session 1 – Stratégies et outils de gouvernance multiniveaux/multiacteurs

Salle : C-1017-13 — Bâtiment : Université de Montréal - Carrefour des arts et des sciences
  • Communication orale
    Nouveaux acteurs et pluralité des configurations de coopération territoriale
    Didier Poulhazan (ENAP - École nationale d'administration publique)

    La succession de crises classiques et hybrides, ces dernières années, réinterrogent les métiers et en font émerger des nouveaux. Ces événements se jouent des temporalités et de l’interprétation du terme de crise comme un événement extraordinaire, puisqu’ils deviennent une sorte de quotidien.

    Cette contraction du temps et de l’espace inhérente à l’univers chaotique de notre époque trouve une forme de réponse dans une initiative mise en action par la métropole bordelaise. À la suite des mégas feux impactant le territoire girondin l’été dernier, et à un violent orage de grêle, il a été décidé de créer d’ici juin 2023 une réserve citoyenne métropolitaine. Cette initiative s’appuie sur une loi prévoyant la possibilité de créer des réserves intercommunales et sur des initiatives citoyennes spontanées qui ont impacté la gestion classique des incendies par les pompiers.

    L’objectif de cette recherche-action vise à réinterroger les pratiques des professionnels intervenant dans un contexte de crise avec des citoyens dont les actions nécessitent d’être coordonnées pour qu’elles soient efficientes. Un diagnostic de résilience territoriale invitera les acteurs à s’immerger grâce à des visites apprenantes faisant l’objet d’enquêtes appréciatives. Un dialogue multi-acteurs sera organisé selon des formats d’intelligence collective. Finalement, des solutions innovantes seront élaborées collectivement. Les données seront récoltées par des entretiens et observations lors de groupes de discussion.

  • Communication orale
    L’influence de la gouvernance territoriale sur le processus de création de valeur publique : analyse de la performance d’une politique publique à valeur sociétale
    Asmaa Ata (LIREM - IAE Pau Bayonne - UPPA), David Carassus (Laboratoire de Recherche en Management (LIREM)), Fatema Safy-Godineau (Laboratoire de Recherche en Management (LIREM))

    La performance implique une collaboration dans la conception et la mise en œuvre des politiques publiques à travers un réseau de parties prenantes. Pour faire face aux limites des approches traditionnelles de la gestion de la performance, le modèle de gouvernance des performances met l'accent sur les programmes ou politiques inter-agences, intersectoriels et multiniveaux. Ce modèle soulève la nécessité de mesurer les résultats et les effets d'une politique tout en examinant dans quelle mesure la coordination des organisations affecte la réalisation des objectifs.

    Cette communication cherche à comprendre comment le processus de création de valeur influence la performance d’une politique multiacteurs. Dans le cadre de l’évaluation de la politique du handicap et de l’emploi, l’innovation sociale recouvre les nouvelles approches mobilisées (analyse des dimensions de la gouvernance territoriale; mesure de la qualité perçue des services publics) pour améliorer l’offre de service (qualité des services fournis; réponse aux besoins; coordination et coopération entre acteurs).

    Les résultats obtenus ont relevé, d’une part, des dimensions de la gouvernance ayant un effet négatif sur le processus de création de valeur de la politique; d’équité d’offre de service, de participation des usagers et de délais de traitement des demandes. D’autre part, ils aboutissent à des préconisations pour améliorer le pilotage opérationnel et stratégique de l’action publique et la valeur publique produite.

  • Communication orale
    Dynamique territoriale et politiques publiques sur le littoral méditerranéen : quelles actions innovantes menées sur le territoire touristique Cap Nord au Maroc?
    El Bakkal Abrahal (Institut Supérieur International de Tourisme de Tanger, Maroc), Lamiae Chibani (Institut Supérieur International de Tourisme de Tanger (ISITT))

    Le rôle des politiques publiques dans la dynamique territoriale, favorisant des mutations profondes dans tout territoire, est incontestable. De même, les actions innovantes menées dans le cadre des partenariats public-privé entraînent une dynamique territoriale accrue. Le littoral sud-ouest méditerranéen, dont le territoire touristique Cap Nord au Maroc, n’est pas exclu de cette dynamique.

    Cette communication tente de répondre à trois questions principales : Quelles sont les politiques publiques favorisant le développement et la dynamique territoriale sur le littoral méditerranéen au Maroc? Quelles sont les actions innovantes menées en pratique et entraînant de profondes mutations sur le territoire Cap Nord? Quelles sont les perspectives futures de la dynamique et de l’attractivité du territoire Cap Nord?

    La méthodologie est basée sur une approche théorique analytique permettant de passer d’une analyse conceptuelle à une étude terrain. Une étude qualitative a été menée à travers des entretiens auprès d'acteurs publics, professionnels, visiteurs touristes et les populations locales du territoire et une recherche documentaire.

    Les résultats de cette étude démontrent, d’une part, l’étroite relation entre les politiques publiques et la dynamique territoriale, notamment au niveau du territoire. D’autre part, ils reflètent les différentes actions innovantes issues des partenariats public-privé et les perspectives futures de la dynamique du territoire.

  • Communication orale
    Pratiques institutionnelles et dynamiques de collaboration : quels leviers pour l’innovation publique à visée sociale dans les territoires?
    Anne Berthinier-Poncet (Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)), Emilie Michelin (CNAM LIRSA), Madina Rival (Conservatoire national des arts et métiers (CNAM))

    Face aux évolutions de la société et aux exigences croissantes en termes de réponses sociales et environnementales, les pouvoirs publics doivent s’adapter pour proposer des innovations. Une innovation publique (IP) initiée dans un département rural du sud de la France, le Lot est ici analysée. Le Violences Intra Familiales (VIF) s’appuie sur une collaboration multiacteurs, publiques et privées, à différentes échelles territoriales.

    Les dynamiques de collaboration mises en œuvre pour développer une IP à visée sociale et les échelles territoriales sont ici interrogées. Le cadre d’analyse du travail institutionnel (Lawrence et Suddaby, 2006) a été appliqué. Une analyse ethnographique et longitudinale, basée sur une immersion de trois ans a été réalisée. Les données ont été analysées selon la grille des pratiques institutionnelles d’innovation.

    Les résultats relèvent une dynamique de collaborations multiacteurs / multiniveaux, et une mobilisation différenciée des leviers et des pratiques institutionnelles en fonction du type d’acteurs et de leur position sur l’échelle territoriale. Sur le plan théorique, cette étude renouvelle la littérature en IP et collaborative en proposant une grille d’analyse des pratiques institutionnelles à mettre en œuvre pour soutenir la création d’une IP dans une zone périphérique. Sur le plan managérial, un tel outil d’analyse facilite la création d’un environnement institutionnel favorable au développement de projets multiacteurs et multiniveaux.

  • Communication orale
    De l’adaptation des systèmes de santé : vers des modes de gouvernance innovants, intersectoriels et ancrés dans les territoires
    Isabelle Godbout (École nationale d'administration publique), Anna Goudet (ENAP - École nationale d'administration publique), Lara Maillet (ENAP - École nationale d'administration publique), Maïa Neff (École nationale d'administration publique)

    Cette communication vise à présenter comment les systèmes de santé peuvent s’adapter et devenir des systèmes robustes et durables. Face à des contextes turbulents, adapter les systèmes de santé implique une gouvernance multiniveau, au plus proche de l’action et des services de proximité. Pour illustrer ces propos, nous présenterons succinctement des résultats de trois projets de recherche menés au Québec. Les innovations étudiées visent à améliorer la performance des organisations de santé par l’entremise d’une plus forte intégration des services et des pratiques selon quatre principes : l’amélioration continue, les partenariats, la mesure de performance et la mise en place d’une gouvernance matricielle selon une approche ascendante. Nous ferons ressortir les facteurs clés d’initiatives, modèles et innovations de gouvernance robustes pouvant soutenir de véritables changements systémiques, équitables et durables en santé et services sociaux au Québec. Le cadre d’analyse est basé sur les Complex Adaptive System (CAS) mettant de l’avant des caractéristiques telles que l’émergence, l’imprévisibilité et la non-linéarité. Ce sont aussi des systèmes composés d’un grand nombre d'acteur·rices ou de composant·es différent·es, autonomes et surtout interdépendant·es. Les trois projets sélectionnés ont adopté l’étude de cas multiple avec niveaux d’analyse imbriqués, opérationnalisé par un devis mixte processuel et longitudinal.


Dîner

Pause déjeuner

Salle : C-1017-13 — Bâtiment : Université de Montréal - Carrefour des arts et des sciences

Communications orales

Session 2 – Expérimentations et recherches participatives : lieux et dispositifs/espaces de coopérations ouvertes

Salle : C-1017-13 — Bâtiment : Université de Montréal - Carrefour des arts et des sciences
Présidence : Maryse Carmes (Conservatoire national des arts et métiers)
Discutant·e·s : Annie Ferlatte
  • Communication orale
    De l’institutionnalisation des sciences citoyennes et de leurs données en situation de controverses socio-environnementales
    Maryse Carmes (Conservatoire national des arts et métiers)

    Depuis longtemps déjà, les initiatives autonomes de collectifs de citoyens ont montré leur fécondité, notamment en lien avec les mouvements pluriels des sciences citoyennes. Elles présentent une diversité de configurations, du point de vue des coopérations avec l’acteur public et le secteur scientifique et du niveau d’engagement des habitants. Mais elles se différencient aussi selon leurs dispositifs, les pratiques participatives mobilisées et leurs finalités. Les métrologies citoyennes et les dimensions sociocognitives qui les caractérisent constituent un point d’observation spécifique de la reconfiguration des relations entre les acteurs.

    Prenant appui sur une diversité de dispositifs techniques, la mesure de nos milieux, les données qui en découlent et leurs dispositifs de diffusion, constitue à la fois une inscription de connaissance, un acte politique et une ressource pour l’action. Il s’agit d’examiner ces initiatives à l’aune de controverses socio-environnementales, de leurs trajectoires et de l’évolution des agencements sociopolitiques au sein desquels se déploient de nouveaux rapports de forces. Prenant appui sur une enquête menée sur plusieurs dispositifs de sciences citoyennes mis en œuvre en France entre 2018 et 2022, on montrera la fécondité de cette conjonction entre études des controverses et études des métrologies citoyennes pour enrichir les grilles d’intelligibilité des mouvements en cours faisant face aux urgences environnementales.

  • Communication orale
    La pluralité et la divergence des acteurs et les stratégies de management public face aux défis sociaux et environnementaux
    Sharam Alijani (NEOMA Business School)

    Cette communication vise à investiguer la transformation et dynamique des territoires à la lumière des actions et politiques menées dans le cadre du nouveau management public (NMP). Empruntés à la théorie du choix public et s’appuyant sur la théorie des actions collectives, les postulats du NMP tentent à démontrer que les impératifs politiques et sociaux exigent une meilleure coordination entre les acteurs agissant et co-évoluant dans le contexte du marché. Il met l’accent sur la capacité d’innovation des acteurs sous l’effet conjugué des outils et processus innovants pour atteindre des objectifs comme la décentralisation, la réforme des services publics et l’introduction des pratiques pour mieux cadrer la finalité des politiques et mesurer leur impact social et économique.

    Les fondements du NMP comme source d’innovation et sa capacité à transformer le territoire en innovant et en démocratisant les processus de décision et d’inclusion sont ici interrogés. Un examen des postulats du NMP à l’échelle régionale et nationale au sein de plusieurs pays européens ayant des trajectoires institutionnelle et historique distinctives a été réalisé. Les résultats attendus de cette étude de cas devraient permettre de mieux cerner les différences et similitudes des trajectoires des innovations sociales et environnementales mises en œuvre depuis 2010 et de comparer les impacts sociaux et environnementaux qui en résultent.

  • Communication orale
    Recherches participatives et territoires : le cas du programme de transition écologique de la Boutique des sciences de l’Université de Lille
    Bertrand Bocquet (Université de Lille), Emilie Dias (Boutique des sciences de l'Université de Lille), Florence Lenna (Boutique des sciences de l'Université de Lille)

    Les Boutiques des sciences (Bds) sont des dispositifs qui permettent d’accéder à la demande sociale de recherche et dont la principale valeur ajoutée est la traduction de problématiques souvent transversales en questions de recherche. La spécificité de la Bds de l’Université de Lille (Bds U.Lille) consiste en l’accompagnement des projets en mobilisant les méthodologies de recherche-action participative (RAP).

    La Bds U.Lille opère un programme de recherche en partenariat avec l’Ademe, agence nationale dédiée à la transition écologique. L’intérêt de ce partenariat est de pouvoir identifier les problématiques de transitons écologiques dans les collectivités territoriales et de pouvoir les accompagner dans une démarche de recherche. De fait, les processus de RAP sont particulièrement bien adaptés à cette configuration, de part leur caractère situé et la possibilité de traiter la question de façon transdisciplinaire.

    À l’issue d’un processus d’enquête et de stimulation de la demande de recherche, trois projets sur trois territoires différents sont en train d’être développés : création d’un comité écologique local comme vecteur d’émergence de problématiques liées aux transitions; conditions de réhabilitation d’une voie ferrée en friche pour des mobilités alternatives; co-construction d’un lieu d’accueil pour des sans-abris. Cette communication présente l’analyse d'une enquête effectuée auprès de 4 000 communes de la région des Hauts-de-France et les études de cas citées plus hauts.

  • Communication orale
    Relever le défi de l’innovation dans les administrations publiques : le cas des laboratoires d'innovation
    Sébastien Keiff (ENAP - École nationale d'administration publique)

    Partout, des laboratoires d’innovation publique (LIP) cherchent des solutions politiques innovantes pour des problèmes sociaux qui semblent inextricables. En à peine une décennie, un phénomène de « labification » s'est en effet installé à l'échelle mondiale. Pourtant, les résultats connus de la mise en place de ces laboratoires sont mitigés. Ils peinent à atteindre leurs cibles et à traduire les intentions en actions.

    Cette proposition étudie comment et dans quelle mesure la mise en place des douze premiers LIP en France a permis le développement effectif d'une culture de l'innovation au sein de la bureaucratie. Une observation participante d'un an a été menée parmi les douze premiers LIP connus en France, en 2016-2017. Une immersion de 18 mois dans l'un de ces laboratoires a permis d'approfondir les pistes de réflexion identifiées.

    Ce travail montre que, pour les décideurs qui initient de nouveaux LIP, la volonté d'impulser un réel changement est modérée. Le laboratoire peut donner une apparence factice de changement qui se heurte à des situations de crises réelles. Il montre toutefois que les laboratoires portent en eux les germes de l'innovation, à condition qu'ils puissent éclore dans un environnement spécifique au secteur public. En appui sur un suivi immersif, systématique et qualitatif à long terme de la réalité quotidienne des LIP, cette communication propose enfin un modèle opérationnel pour atteindre une culture d'innovation plus efficace.

  • Communication orale
    Quand les collectivités innovent pour la transition climatique : Projets 4P, Living Labs et « just sustainability »
    Valérie Lehmann (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM), Cathy Zadra-Veil (Université Gustave Eiffel)

    Nombre de travaux récents révèlent que les collectivités, en Europe et ailleurs, investissent de plus en plus dans des projets de partenariats public-privé-population (4P) et des laboratoires vivants (LL) pour bâtir la transition climatique. En demandant aux citoyens et associations locales de participer à des expérimentations situées et en institutionnalisant des initiatives citoyennes, de nombreuses villes ouvrent ainsi la porte à des projets à forte valeur ajoutée leur permettant de s’afficher durables et inclusives. Les projets 4P menés en mode LL font partie de ces démarches visant à engager directement les parties prenantes de la société civile dans des projets urbains estampillés Climat, suivant les principes de la 5e hélice de l’innovation.

    En matière de participation publique, les dispositifs de consultation et de concertation se trouvent minorés, la collaboration et l’empowerment devenant les voies privilégiées pour des solutions communes durables. Pour autant, les dispositifs d’innovation ouverte mis en oeuvre ne garantissent pas qu’une durabilité « juste » soit au rendez-vous. En effet, la question de la reconnaissance, voire de la rétribution des parties prenantes impliquées reste posée. Cette communication visant à expliciter les résultats cités ci-dessus, est basée sur une étude compréhensive menée à partir d’une revue de littérature croisée et de données secondaires, issues de travaux scientifiques, de retours sur expériences terrain et de rapports de projets.

Communications orales

Accueil

Salle : C-1017-13 — Bâtiment : Université de Montréal - Carrefour des arts et des sciences

Communications orales

Session 3 – Interventions sectorielles, développement social et enjeux environnementaux

Salle : C-1017-13 — Bâtiment : Université de Montréal - Carrefour des arts et des sciences
Discutant·e·s : Diego Creimer
  • Communication orale
    La coopération interterritoriale pour améliorer la mobilité dans les territoires peu denses : analyse des nouvelles configurations et des acteurs
    Hind Aboussikine (CNAM), Loic Perrin (H2X ECOSYSTEMS), Thierry Sauvage (École Supérieure de Logistique Industrielle)

    Si la mobilité est incluse dans les débats sur la ville durable depuis la charte d’Aalborg signée en 1994, elle constitue un objet nouveau en milieu rural. En 2019, l’adoption par le parlement de la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) en France a transféré l’exercice de la compétence des mobilités aux collectivités locales. Cette nouvelle forme de gouvernance favoriserait une approche ascendante de la mobilité car elle est plus adaptée aux spécificités géographiques et socio-économiques dans ces écosystèmes territoriaux.

    Ainsi, les questions de la coordination et de l'échelle d'action sont des enjeux majeurs. D’une part, la coordination est essentielle pour garantir une gestion efficace et durable des services de mobilité, et nécessite une collaboration étroite entre les différents niveaux d'administration et les parties prenantes concernées. D’autre part, les politiques et les mesures mises en place doivent être adaptées aux caractéristiques et aux besoins spécifiques de chaque territoire. Il importe de prendre en compte les particularités de chaque écosystème territorial et d'adapter les actions en conséquence.

    Cette communication vise à analyser les enjeux de la coopération interterritoriale de la mobilité dans les territoires peu denses. A travers un projet empirique sur un territoire de communautés de communes ou d’agglomération, regroupant 240 communes situées en France, ces nouveaux acteurs et les différentes formes de coopération qu'ils développent seront examinés.

  • Communication orale
    Les acteurs de la densification douce – Une étude des unités d’habitation accessoires (UHA) dans les villes de Vancouver, Edmonton, Toronto et Ottawa
    Guillaume Lessard (UdeM - Université de Montréal)

    Cette présentation discutera des résultats d’une recherche portant sur quatre villes canadiennes (Vancouver, Edmonton, Toronto et Ottawa) ayant des réglementations habilitantes encadrant la construction d’unités d’habitation accessoires (UHA). L’UHA désigne une résidence secondaire aménagée sur un lot déjà occupé par une résidence principale. La recherche s’appuie sur des analyses documentaire et réglementaire, et 47 entretiens. Les résultats démontrent, d’une part, que les municipalités ont développé des UHA puisque leur développement est perçu comme compatible avec les visées de la ville durable, les logiques de marché et la diversification de l’offre en logement. Leur déploiement s’inscrit dans le contexte du démantèlement néolibéral où les villes se sont retrouvent avec davantage de responsabilités, sans obtenir davantage de pouvoirs ou de sources de revenus. Les UHA répondent au besoin des municipalités de trouver des solutions qui génèrent des investissements privés, optimisent leur rentabilité et sont compatibles avec une urbanisation plus durable. D’autre part, en militant localement et en s’organisant en réseaux interurbains, les firmes d’architectes et d’urbanisme, les entrepreneurs et les OBNL ont joué un rôle clé dans l’adoption de réglementations, tout en étant source d’innovations. Ces résultats confirment que les petites entreprises, les OBNL et les coalitions interurbaines jouent un rôle grandissant dans l’avancement de la cause de la ville durable.

  • Communication orale
    Le travail social et l’urgence climatique en Australie : développements théoriques et innovations sociales et environnementales
    Isabelle Lacroix (Université de Sherbrooke), Paul Morin (UdeS - Université de Sherbrooke)

    L’objectif de cette communication est de présenter les acquis théoriques et pratiques issus du travail social australien favorisant une transition socio-écologique tout en identifiant les enseignements transférables en termes d’innovations sociales et environnementales. Les numéros de la revue Australian Social Work depuis 1990 et plusieurs banques de données ont été systématiquement recensés. Le renouvellement du concept central en travail social de « personne dans son environnement » est exposé par le biais d’une définition holistique de l’environnement dans la perspective de l’approche centrée sur le lieu. L’approche centrée sur le lieu est multidimensionnelle et permet d’être attentif aux caractéristiques locales, aux niveaux de l’environnement naturel, symbolique et construit mais aussi aux forces structurelles qui impactent différemment sur les populations touchées et agissent sur les stratégies locales. Les liens théorie/pratique sont approfondis par le biais des thématiques identifiées par Krings (2020) lors d’une recension d'écrits ayant trait au travail social environnemental. La recension démontre la pertinence de méthodes collaboratives de travail et s’appuyant sur des savoirs locaux, comme approche permettant de faire face aux incertitudes socio-écologiques interdépendantes. Ceci permet alors la production de connaissances sur ces processus à différents niveaux (stratégies, technologies, outils). Les liens avec l’approche centrée sur le lieu sont ici manifestes.

  • Communication orale
    Innovation et gouvernance publique dans les régions rurales éloignées : le cas de la Gaspésie
    Serge Desroches (Développement économique Canada pour les régions du Québec), Zoé Périn-Levasseur (Développement Économique Canada pour les régions du Québec), Mario Vendittoli (Développement Économique Canada pour les régions du Québec)

    Les mesures associées au post-NMP oscillent entre deux conceptions quant au cadre de gouvernance de l’espace public : soit l'État est un acteur parmi d’autres, soit il joue un rôle renforcé. En pratique, ce dilemme peut se résoudre au profit d'un compromis émergeant dans et à travers les interactions entre les acteurs qui participent à la gestion publique. C'est ce que révèlent les résultats préliminaires d'une étude de terrain réalisée dans le cadre d'une mission de l'OCDE sur l'innovation rurale en Gaspésie.

    L’innovation dans des communautés rurales périphériques, bien que favorable à une certaine collaboration entre les acteurs du territoire en situation d’éloignement, soulève des enjeux qui dépassent les capacités locales. L’État est incité à jouer un rôle renforcé en temps de crise économique, ou devant les défis que représentent l’adaptation aux changements climatiques et la transition verte des entreprises. Les observations laissent croire que l’État doit composer avec la réalité terrain et moduler son intervention afin qu’un compromis acceptable émerge entre les intervenants.

    Les résultats émanent d’une étude de cas, celui de la Gaspésie, et reposent sur une revue documentaire, des données statistiques, des tables rondes sectorielles réunissant des entrepreneurs, dirigeants d’organismes, représentants des milieux autochtone, communautaire et public, visites d’établissements répartis sur le territoire et entretiens avec des experts de l’OCDE et intervenants régionaux.

  • Communication orale
    Le modèle québécois de développement : une innovation sociale qui a su persister avec le temps?
    Isabelle Godbout (ENAP - École nationale d'administration publique)

    Le modèle québécois de développement adopté depuis le début des années 1980 est considéré comme une innovation sociale favorisant l’expérimentation dans les domaines du travail/emploi, des conditions de vie, et du développement des territoires. Ce modèle de concertation est caractérisé par la mobilisation des acteurs sociaux, dont le patronat, les syndicats et le secteur de l’économie sociale (SES) en tant qu’interlocuteur dans l’élaboration et la mise en place de politiques publiques (PP). Il se caractérise aussi par sa gouvernance partenariale et démocratique et par la complémentarité de l’offre de services entre les secteurs public et privé et le SES. Les contextes institutionnels et politiques peuvent toutefois remettre en cause la pertinence et l'efficacité de ce modèle.

    Cette communication présente des résultats d’une étude portant sur la reconnaissance politique du SES au Québec. Dans le cadre de cette étude de cas, une revue de la littérature sur le contexte d’évolution du SES, une revue documentaire sur des documents publics et des entrevues semi-dirigées avec des acteurs clés ont été réalisés. Les résultats démontrent que la coconstruction de PP ainsi que le développement de politiques transversales ont favorisé l’implantation d’espaces de discussion ainsi que la formation d’un écosystème de collaboration et de partenariat. Toutefois, l’efficacité de ces espaces de discussion et de délibération semble varier d’un secteur d’activité à l’autre et au fil du temps.

  • Communication orale
    L’écofiscalité municipale au Québec : mesures applicables et potentiel fiscal et environnemental
    Anne-Émilie Beaulieu (Université de Sherbrooke), Fanny Tremblay-Racicot (ENAP - École nationale d'administration publique)

    Depuis 2018, les municipalités québécoises disposent d’un pouvoir général de taxation et d’un pouvoir général d’imposer des redevances réglementaires. Bien que ces nouveaux pouvoirs puissent être utilisés aux fins de la transition énergétique, les municipalités tardent à en faire usage. Or, un examen des listes des objets exclus de l’application de ces pouvoirs permet d’identifier plusieurs possibilités qui pourraient s’avérer particulièrement lucratives, mais aussi efficientes d’un point de vue de l’atteinte de certains objectifs environnementaux. Basée sur une analyse du cadre législatif québécois et sur une revue des mécanismes d’écofiscalité dans les villes canadiennes, cette communication propose un survol des usages possibles du pouvoir général de taxation et du pouvoir général de redevances réglementaires dans le but d’atteindre certains objectifs environnementaux et d’optimiser l’assiette fiscale des municipalités québécoises. Les taxes et redevances envisageables ainsi que leur fonctionnement sont présentées selon l’objectif environnemental pouvant être atteint, à savoir la mobilité durable, le contrôle de l’urbanisation et de ses impacts, l’amélioration de la qualité de l’air et la réduction des matières résiduelles.


Dîner

Pause déjeuner

Salle : C-1017-13 — Bâtiment : Université de Montréal - Carrefour des arts et des sciences

Panel / Atelier

Activité synthèse : Croiser les regards entre la recherche et la pratique

Cette activité synthèse prendra la forme d’une table ronde qui adoptera la formule d’un World Café et aura pour principal objectif de croiser les regards entre la recherche et la pratique.

Au cours du colloque, trois experts dont les champs de pratique sont liés à un axe du colloque écouteront les communications présentées par les chercheurs et partageront l’animation avec la présidente de session à laquelle ils ont été jumelés. Lors de l’activité synthèse, les experts et présidentes effectueront une synthèse des communications présentées lors de leur session respective et partageront leurs réflexions sur les possibilités et angles morts liés à leur thème.

Par la suite, les échanges seront étendus aux participants du colloque. Une spécialiste de la facilitation graphique sera sur place pour imager les propos et conserver une trace des échanges.

Nous vous attendons en grand nombre!

Salle : C-1017-13 — Bâtiment : Université de Montréal - Carrefour des arts et des sciences