La recherche en santé du travail, et plus spécifiquement en ergonomie, est souvent « située » : elle se démarque par sa réponse à la demande d’un groupe social, son lien étroit avec des situations de travail ainsi que sa considération du bien-être des travailleuses et travailleurs. En ce sens, elle mobilise plusieurs méthodes de recherche pragmatiques qui mènent à des analyses et transformations cohérentes pour le groupe social demandeur.
Parce que la discipline adopte une approche systémique, les chercheuses et les chercheurs s’intéressent au concept d’intersectionnalité, avec toutes les difficultés retenues dans la littérature quant à la délimitation du périmètre de ce qu’il définit. En effet, il est reconnu que ce concept déploie un énorme potentiel analytique et transformatif s’il est manié de façon adéquate.
De fait, le développement d’un regard intersectionnel apporte plusieurs enjeux et questionnements pour ces chercheuses et chercheurs. Notamment, cela offre des cadres théoriques, des méthodologies, des approches et des analyses qui ne s’harmonisent pas toujours naturellement avec les traditions du domaine.
Par ailleurs, une des limites à la mobilisation de l’intersectionnalité est le manque d’espaces réflexifs et sécuritaires pour envisager collectivement sa place dans la recherche en santé du travail. Ces espaces sont essentiels afin d’ouvrir le champ des possibles, d’ajuster les lentilles d’analyse, de reconsidérer les différentes postures (épistémologiques, de pouvoir) au sein même des groupes de recherche et, finalement, de développer des façons d’intégrer une lecture intersectionnelle de façon optimale.
Il est donc nécessaire de créer un espace pour faire avancer les discussions, notamment autour de trois thèmes :
- Quelles postures épistémologiques et de recherche favorisent une lecture intersectionnelle ?
- Quelles méthodes permettent une approche intersectionnelle ?
- Quelles sont les finalités d’une telle lecture ?
L’événement sera divisé en deux portions et s’étalera sur trois heures :
- La première portion sera un hybride entre des conférences et un panel. Les présentateur·trice·s (environ cinq) seront invités à présenter un contenu de leur choix en sept minutes. Ce contenu peut être un état de la recherche, un partage d’expérience, une présentation de protocole ou de résultats, ou encore une réflexion sur le sujet. Les 30 minutes suivantes seront consacrées à une discussion entre les présentateur·trice·s. Les organisateur·trice·s du colloque animeront la discussion, s’assureront de maintenir un climat non violent et répondront aux questions de l’auditoire.
- La seconde portion prendra la forme d’un atelier. L’auditoire et les panélistes seront divisés dans des groupes d’environ six personnes afin de se pencher plus en profondeur sur certaines questions, abordées ou non dans le panel. Il y aura 30 minutes de discussions intragroupes guidées et 20 minutes de restitution.