La nature de la douance et son intégration dans les systèmes éducatifs font l’objet de questionnements et de débats depuis plus d’un siècle (Dai, 2018). Certains pays développés ont mis en place des services scolaires destinés à la douance qui ont démontré leur efficacité (Shore et Gube, 2018). En 2017, le Québec s’est joint au mouvement en intégrant officiellement les besoins des apprenant·e·s doué·e·s dans sa Politique de la réussite éducative (Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, 2017). Si les milieux éducatifs sont convaincus de la nécessité d’agir pour offrir une éducation adaptée à cette clientèle, des défis de taille se posent toujours. Par exemple, le processus de dépistage de la douance, un moment clé pour la mise en place de services appropriés, est sujet à de nombreuses limites, comme un manque de connaissances des acteur·trice·s scolaires sur la douance (Labelle et coll., 2013). Le personnel enseignant est aussi souvent trop peu formé pour mettre en place une bonne différenciation pédagogique en classe ordinaire ou cibler les adaptations supplémentaires nécessaires, comme l’accélération scolaire (Massé et coll., 2020). De plus, cette clientèle elle-même est appelée à gérer des enjeux psychosociaux liés à sa douance (relations interpersonnelles, formation identitaire, double exceptionnalité, multidouance, orientation professionnelle, etc.) pour lesquels elle est souvent trop peu outillée (Neihart et coll., 2016). Tous ces obstacles, s’ils sont mal appréhendés, peuvent mener à de la sous-performance, à des conflits avec les pairs et le personnel enseignant (Kesner, 2005) ainsi qu’à une baisse de motivation et d’engagement pouvant mener jusqu’au décrochage scolaire (Worrell et coll., 2019). Au regard des nombreux défis posés par la prise en compte de la douance en contexte scolaire, il apparaît pertinent d’offrir aux spécialistes du domaine une occasion de présenter quelques-uns des résultats les plus récents de la recherche à ce propos.
Du lundi 8 au mardi 9 mai 2023