Informations générales
Événement : 90e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :La collaboration intersectorielle est reconnue comme étant significative pour favoriser l’inclusion et la participation sociale (Letscher et al., 2015, 2016, 2019) ainsi que le bien-être à l’école des élèves HDAA (Beaulieu et Caron, 2022). Cette collaboration présente toutefois plusieurs défis et obstacles (Beaupré et al., 2022), spécifiquement au regard de la mise en œuvre d’un plan de transition de l’école à la vie adulte (AQIS, 2016) ou d’un projet de vie axé sur les champs d’intérêt du jeune, en collaboration avec les partenaires des différents réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux, communautaires et de l’emploi (Gauthier-Boudreault et al., 2021; Letscher et al., 2019). Notamment, plusieurs défis sont soulevés concernant le programme Transition de l’école à la vie active, soit la TEVA (Jolicoeur et al., 2021; Letscher, 2017; Letscher et al., 2019; Vérificateur général du Québec, 2020). Effectivement, Lemay et al. (2021) notent les positions divergentes adoptées par les collaborateur·trice·s des différents milieux impliqués dans le soutien des élèves HDAA. Ces réactions sont souvent dues à une méconnaissance des rôles et des responsabilités de chacun·e (Sénéchal, 2021). D’autres obstacles relèvent du manque de continuum de services. Pourtant, la collaboration intersectorielle s’avère très importante pour faciliter les périodes de transition de l’élève HDAA (MEES, 2015), particulièrement dans des cas complexes, tels que les personnes présentant un polyhandicap (Gauthier-Boudreault et al., 2021; Maes et al., 2020) ou une comorbidité. En raison des défis qu’elle implique, il importe de réfléchir aux conditions nécessaires à mettre en place pour une collaboration intersectorielle optimale. Le présent colloque met les personnes handicapées ou en difficulté d’adaptation et d’apprentissage (HDAA), ainsi que leur famille, au cœur du processus de collaboration intersectorielle. Plusieurs ressources gravitent autour de ces personnes. Il peut s’agir de celles des différents réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux, communautaires et du travail ou de l’emploi. L’apport de ces différentes ressources est souvent méconnu des uns et des autres, ce qui peut faire en sorte que, trop souvent, les personnes HDAA et leur famille perdent beaucoup de temps à obtenir une réponse à leurs besoins souvent complexes en raison du travail en vase clos de certaines ressources. De plus, plusieurs d’entre elles se voient confrontées à des vides de services. Tous ces enjeux liés à la collaboration intersectorielle sont rarement abordés de façon conjointe. C’est ce que propose de faire le présent colloque. De plus, le fait d’inviter à participer des partenaires de divers organismes, au même moment, dans un même lieu, permettra certainement de faire émerger des pistes de solution afin de bonifier les pratiques de collaboration.
Remerciements :Ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur du Gouvernement du Québec (Projets inédits en sciences de l'éducation 2020-2023 de l'UQTR, chercheuse Nadia Rousseau). Toutes les personnes impliquées dans les différents projets: personnes handicapées ou en difficulté d’adaptation et d’apprentissage, ainsi que leur famille, personnes-ressources des différents réseaux.
Dates :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Josianne Caron (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
- Pauline Beaupré (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
- Sylvain Letscher (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
- Camille Gauthier-Boudreault (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
- Aude Gagnon-Tremblay (Université Laval)
- Chloé Harvey (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Programme
Accueil, mot d’ouverture du comité, conférence d’ouverture de la présidente d’honneur Rollande Deslandes
Accueil et mot d'ouverture du comité
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Communication orale
Conférence d'ouverture de la présidente d'honneur: Collaborations école-famille-communauté : chemins parcourusRollande Deslandes (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Dans le cadre de la présente réflexion, nous proposons un regard rétrospectif sur notre parcours en lien avec la collaboration école-communauté, sujet qui semblait être moins traité dans les écrits au début des années 2000 (Deslandes et Bertrand, 2001, 2002). La réflexion porte entre autres, sur les thèmes suivants : les relations école-communauté collaboratives, les perspectives argumentatives militant en leur faveur, les bénéfices qui y sont associés, leurs mécanismes de fonctionnement, les caractéristiques contraignantes telles le partage du pouvoir, la crainte d’être jugés, et les défis de territorialité, de même que les conditions facilitantes, la définition des rôles et des responsabilités, l’identification des partenaires, et les formes de collaboration. L’intégration des services offerts aux jeunes et à leurs familles et leur modèle de gouvernance sont aussi abordés. Le concept d’école communautaire (full-service schools) est finalement introduit (Deslandes, 2007). Au final, ce tour d’horizon permet de faire en quelque sorte un bilan des chemins parcourus. Les projets qui apparaissent dans la programmation du présent colloque témoignent d’avancées importantes et ouvrent vers de nouveaux horizons. Il s’avère crucial de rappeler que le développement de la collaboration n’est pas un événement mais un processus qui comprend des savoir-faire et des savoir-être (Deslandes et al., 2006).
Bloc 1
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Communication orale
Adaptation de l’outil INCLUVIS pour recueillir la perspective des personnes en situation de handicap, en stage ou en emploi, sur leur milieu de travailPauline Claude (CRISPESH), Marie-Lee Houde (Université du Québec à Rimouski), Sylvain Letscher (Université du Québec à Rimouski), Lucie Russbach (Centre de recherche pour l'inclusion des personnes en situation de handicap (CRISPESH))
Des adaptations sont requises pour faciliter l’inclusion scolaire, sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap dans une démarche intersectorielle (Beaupré et al., 2018 ; Caron et al., 2022 ; Letscher et al., 2016-2017, 2017, 2019), notamment avec les réseaux de l’éducation ainsi que de la santé, des services sociaux, du travail, de l'emploi et de la solidarité sociale. Cette conférence s’attardera à présenter le processus de développement et de validation par un comité d’experts issus de ces réseaux et visant l’adaptation d’un outil qui rejoint ce besoin : l’outil INCLUVIS (CRISPESH, 2021). Cette adaptation consiste en une version simplifiée permettant à des stagiaires ou des personnes employées ayant des incapacités intellectuelles ou en situation de handicap d’évaluer la mise en œuvre de l’inclusion au sein de l’organisme qui les embauche ou qui les accueille dans le cadre d’un stage. Étant donné le rôle central des stages dans les réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux, l’outil pourra ainsi être utilisé pour évaluer les milieux d’accueil par les stagiaires de ces réseaux. Il en va de même pour les personnes en situation de handicap en emploi bénéficiant des différents programmes du réseau de l’emploi et de la solidarité sociale.
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Communication orale
Comment éviter ou dénouer une impasse lors de situations complexesMartine Gauthier (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
La collaboration intersectorielle s’avère être une démarche nécessaire dans des situations complexes, surtout dans des contextes où il y a un risque de bris de services (Lemay et al., 2021). Les défis de la collaboration intersectorielle sont de plus en plus reconnus (Cappé et Boujut, 2016; Caron et al., 2022; Deslandes, 2019; Maillot et Merini, 2021). Malgré ce fait, il est fréquent de constater que certaines conditions peuvent ne pas être mises en place, telles avoir une connaissance claire des rôles de chacun·e, implanter un dispositif explicite pour organiser un plan d’action ainsi que s’appuyer sur des indicateurs de réussite (Caron et al., 2022; Lemay et al., 2021). À titre d’agente régionale d’expertise et de soutien en autisme, l’expérience a fait en sorte d’avoir souvent été confrontée aux enjeux, souvent contradictoires, rencontrés par les intervenant·es des divers réseaux intervenant auprès des élèves HDAA et de leur famille. Un accompagnement s’avère alors nécessaire à l’apprentissage de la collaboration (Sénéchal, 2021). La communication exposera certains facilitateurs qui devraient être mis en place pour soutenir la collaboration intersectorielle. À partir de situations concrètes, basées sur le principe de l’importance que les personnes des divers réseaux identifient elles-mêmes des solutions, la communication fera état de balises pouvant être mises en place pour dénouer des situations d’impasse de communication entre des intervenant·es de réseaux de services.
Bloc 2
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Communication orale
La collaboration entre un milieu de l’éducation et une entreprise adaptée pour aider les employé·es ayant des limitations à se développerÉlisabeth Caron (Formaca)
La formation et le développement des employé·es avec limitations physiques, intellectuelles ou mentales, travaillant au sein d’une entreprise adaptée (Formaca), comportent moult enjeux associés à la collaboration. Pour remplir le mandat éducatif qui la caractérise, l’entreprise Formaca collabore depuis plusieurs années avec le Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud. Pour mettre la lumière sur les différentes dimensions de cette collaboration, principalement depuis 2018, la présentation abordera les sujets suivants: le contexte de formation, les lieux, la fréquence, la durée; les liens entre les besoins des employé·es, le programme éducatif et la réalité de l’entreprise offrant principalement des services associés à la sous-traitance industrielle et à la transformation du bois; les défis actuels de la collaboration intersectorielle pour la formation et l'intégration sociale des employé·es ayant des limitations; les stratégies pour renforcer la collaboration entre l’entreprise et le milieu éducatif; les avantages d’une collaboration; les tendances futures de notre collaboration. La communication pourrait inspirer différents milieux dont les entreprises d'économie sociale, les organisations éducatives et les employeurs ou employeuses qui cherchent à améliorer la formation et l'intégration sociale des personnes ayant des limitations.
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Communication orale
Modèle de gestion inclusive en entreprise : une vision entrepreneuriale de la collaboration intersectorielleMartin Caouette (Université du Québec à Trois-Rivières), Sylvie Dallaire (Sylvie Dallaire Services Conseils)
Le modèle de gestion inclusive que la FFJD a développé en collaboration avec la CAH repose sur une vision entrepreneuriale et durable de l’inclusion. Ce modèle de gestion innovant est un modèle organisationnel qui soutient le développement « d’entreprises inclusives », c’est-à-dire d’entreprises qui créent les conditions nécessaires, au sein même de l’organisation, pour que chacune et chacun puisse développer leur plein potentiel. Les conditions mises en place dans ce modèle seront présentées dans le cadre de cette conférence. Le partenariat avec la CAH nous permet tout d’abord de bonifier la méthode d’apprentissage grâce à l’expertise qu’ils ont développée sur l’autodétermination des personnes vivant avec un handicap. En plus, il nous permet de valider le modèle, d’obtenir des données probantes et de documenter le processus d’implantation en entreprise dans une optique d’amélioration continue et de transférabilité de l’implantation du modèle. Les conditions gagnantes visant l’inclusion au travail et l’accomplissement du plein potentiel des employés permettent de promouvoir le modèle au sein des différentes entreprises désireuses de devenir inclusives. Cette présentation explique en détail les étapes du modèle d’implantation, les actions que chaque acteur doit poser pour faciliter la transition ainsi que les retombées socio-économiques qui y sont associées.
Dîner
Bloc 3
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Communication orale
L’ergothérapeute, un précieux partenaire lors la planification de la transition vers la vie adulte : opportunités, défis rencontrés et pistes de réflexionNancy Baril (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Camille Gauthier-Boudreault (Université du Québec à Trois-Rivières)
L’ergothérapeute est un·e professionnel·le de la santé dont l’expertise cible la compréhension de l’interaction dynamique entre la personne, son environnement et ses occupations quotidiennes afin d’améliorer sa qualité de vie et sa participation sociale. Bien que son rôle soit souvent méconnu et qu’encore très peu d’ergothérapeutes soient impliqué·es dans le processus de planification de la transition vers la vie adulte, sa présence au sein de l’équipe interdisciplinaire pourrait apporter une vision complémentaire à celles des différents partenaires impliqués dans la démarche (Gauthier-Boudreault et al., 2017; Rosner et al., 2017). Cependant, peu d’écrits portent sur les actions des ergothérapeutes pour les accompagner dans l’évaluation et l’intervention auprès des jeunes présentant des incapacités dans l’actualisation de leur projet de vie. Les ergothérapeutes se doivent d’innover pour orienter leur démarche clinique et collaborer avec l’élève, sa famille et les partenaires (réseaux de l’éducation, de la santé, communautaire). Cette conférence s’ancre dans l’expérience de 2 ergothérapeutes ayant développé une expertise dans le soutien aux jeunes ayant une déficience intellectuelle lors de la planification de cette transition. Les opportunités de collaboration lors de l’évaluation, la planification et la mise en place des interventions ainsi que les défis rencontrés seront abordés. Finalement, des pistes de réflexion pour soutenir les pratiques innovantes seront discutées.
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Communication orale
L’actualisation de l’autodétermination en contexte d’un plateau de travail à l’université : le regard des personnes qui le fréquententAudrée Jeanne Beaudoin (IUPLSSS), Martin Caouette (Université du Québec à Trois-Rivières), Élizabeth Caron (UdeS - Université de Sherbrooke), Annie Carrier (Université de Sherbrooke), Mélanie Couture (Université de Sherbrooke), Camille Gauthier-Boudreault (Université du Québec à Trois-Rivières)
Un plateau de travail (PdeT) permet à un groupe de personnes en situation de handicap (SH) de réaliser des activités productives dans un milieu de travail régulier. L’inclusion sociale, qui devrait être un des objectifs d’un PdeT, se définit comme la participation des personnes en SH dans la communauté où elles peuvent y contribuer, se sentir valorisées et interagir avec l’ensemble de ses membres. Néanmoins, on remarque qu’actuellement, la formule des PdeT ne dépasse rarement le stade de l’intégration sociale (Caouette et al., 2019), soit la présence physique des personnes en SH dans la communauté. Cette étude avait pour objectif de donner la parole aux personnes qui fréquentent un PdeT afin d’explorer leur expérience de cette option socioprofessionnelle et de proposer des pistes de solutions pour favoriser leur autodétermination et leur inclusion sociale. Huit personnes ayant une déficience intellectuelle fréquentant un PdeT en milieu universitaire ont participé à des entretiens individuels. Ils ont été invités à participer à un groupe de discussion visant à enrichir et valider les données. Les intervenants qui les accompagnent au PdeT ont également participé à un groupe de discussion. Les personnes en SH apprécient leur participation au PdeT et sont fières de leur accomplissement. Toutefois, peu d’occasions d’être autodéterminées leur sont proposées, ne contribuant pas à la (re)connaissance de leurs intérêts et préférences ainsi qu’au développement de leur autonomie.
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Communication orale
Conception de vidéos pédagogiques pour personnes autistes désirant se familiariser avec le travail en épicerie : un partenariat communautaire, commercial, éducationnel et sanitaireJuliette Bertrand-Ouellet (Université Laval), Laurence Blouin (Université Laval), Chantal Desmarais (Université Laval), Frédéric Dumont (CIRRIS), Tiffany Hu (Université Laval), Francine Julien-Gauthier (Université Laval), Jocelyne Kiss (Université Laval), Alexandra Lecours (UQTR- Université du Québec à Trois-Rivières), Valérie Poulin (Université Laval), Claude Vincent (Université Laval)
Afin de faciliter l’intégration des personnes autistes sur le marché du travail dans l’industrie alimentaire, ce projet visait à concevoir, valider et tester des vidéos pédagogiques pour montrer concrètement diverses tâches en épicerie, sonder l’intérêt et évaluer les connaissances sur ces tâches. Il en a été également conçu pour les mentors afin de les familiariser avec les caractéristiques de l’autisme. Une recherche-développement et une étude de validation itérative en quatre étapes ont été réalisées. Les participants étaient 12 commis d’épicerie, 2 étudiantes en ergothérapie, 5 chercheuses, 6 personnes autistes et 3 intervenantes d’organismes de formation socioprofessionnelle. Le développement intersectoriel (commercial, éducation, communautaire, santé) a permis de livrer 21 vidéos pédagogiques pour les personnes autistes et 21 pour les mentors. Les tâches sont en poissonnerie (5), fromage-charcuterie (4) boulangerie-pâtisserie (3), prêt-à-manger (3), fruits-légumes (2), caisse (2) et épicerie (2). Quatre personnes autistes, œuvrant dans un même atelier de travail, se sont familiarisées avec 9 différentes vidéos. Ils ont identifié leur intérêt « aime/neutre/n’aime pas » pour chaque tâche visionnée, pointé les éléments dérangeants et répondu aux questions par rapport aux vidéos. Les vidéos ont été utilisées par 3 personnes autistes et leur mentor débutant un emploi chez IGA sur la plate-forme en libre d’accès dans les produits de la recherche du Cirris (Vincent, 2023).
Bloc 4
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Communication orale
Soutenir la transformation des pratiques de collaboration école-services sociaux-communauté par l’analyse des processus de développement de la collaborationElodie Marion (UdeM - Université de Montréal)
La collaboration intersectorielle constitue une avenue permettant une meilleure compréhension des problématiques complexes et le développement de solutions afin de soutenir la réussite éducative ou l’inclusion des élèves HDAA. Son actualisation demeure un défi dans plusieurs milieux. Afin de soutenir le développement et la mise en œuvre de pratiques collaboratives, l’objectif de cette présentation sera d’illustrer comment l’utilisation d’un cadre basé notamment sur le processus de traduction de la théorie de l’acteur-réseau (Callon et al., 1999; Bilodeau et Potvin, 2016) permettant l’analyse des processus de développement des collaborations intersectorielles peut soutenir la compréhension de l’objet d’étude; l’évaluation des pratiques collaboratives et la transformation des pratiques. Seront donnés des exemples tirés de différents projets de recherche réalisés sur les collaborations entre les milieux scolaire et des services sociaux et entre les milieux scolaire et communautaire. Cette présentation soulignera l’importance de s’intéresser : 1) à l’interdépendance et au fait que différentes personnes peuvent avoir des perceptions uniques et non partagées des raisons pour lesquelles elles prennent part à un processus de collaboration; 2) aux personnes sollicitées ou non; 3) à la problématisation, soit à la manière dont les situations initiales ou les solutions sont définies et 4) aux controverses, c’est-à-dire à la présence de positions divergentes à l’analyse de leurs sources.
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Communication orale
Collaborer pour soutenir les élèves vivant une situation complexe : présentation d'un numéro thématique de la revue « InspirAction »Julie Beaulieu (Université du Québec à Rimouski), Josianne Caron (Université du Québec à Rimouski), Aude Gagnon-Tremblay (Université Laval)
Dans les dernières décennies, les caractéristiques des apprenants se sont diversifiées, engendrant des situations de plus en plus complexes (Careau et al., 2018; MEQ, 2020). Afin de soutenir le bien-être des élèves et des acteurs qui œuvrent auprès d’eux, les milieux éducatifs sont invités à développer des approches collaboratives (Ste-Marie, 2016). Dans le cadre d’un projet s’inscrivant dans RÉSEAU éducation, une équipe de recherche a procédé à une recension des écrits et à un repérage d’expériences dans des milieux éducatifs relativement aux pratiques collaboratives. Ce travail a permis la rédaction de dix articles rassemblés dans un numéro thématique d’une revue professionnelle en éducation : InspirAction (Caron et al., 2022). Cette communication présentera les différents thèmes abordés dans ce numéro. Les élèves vivant une situation complexe dont les besoins nécessitent la collaboration, les nuances des différents types de collaboration, la démarche d’observation et de consignation des données, les périodes de transition requérant la collaboration et une saine gestion documentaire, la réalisation d’un plan de services individualisé et intersectoriel ainsi que des outils numériques favorisant la collaboration sont des thématiques qui feront l’objet de cette présentation. Finalement, des facilitateurs pour atténuer les obstacles de la collaboration de même que des pratiques efficientes à adopter pour répondre aux besoins d’élèves en situation complexe seront exposés.
Lancement d’un numéro thématique de la revue InspirAction, des outils Incluvis et du documentaire "Amour et différence" d'Helgi Piccinin
Cette période est destinée au lancement d'un numéro thématique de la revue professionnelle InspirAction: La collaboration au service d'élèves vivant une situation complexe (Volume 5, mars 2022). Elle est également destinée au lancement de l'outil d'autodiagnostic Incluvis destiné aux employeurs (décembre 2021) et Incluvis employé (avril 2023), qui sont des outils et des guides pour évaluer les pratiques inclusives en employabilité des personnes en situation de handicap.
Bloc 1
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Communication orale
Le Reflet - Restaurant Extraordinaire : une entreprise inclusiveFlore Lelievre (Le Reflet)
Le restaurant Le Reflet est une initiative unique: une entreprise inclusive avec une équipe extraordinaire. Sa particularité ? La majorité des salarié·es sont des personnes ayant une trisomie 21. Cette entreprise a une vocation sociale, puisqu’elle permet une sensibilisation d’un public non averti (des clients tout-venant). Plus qu'un restaurant, Le Reflet est un lieu de partage, où les rencontres se font et le regard change ! Le Reflet est une première initiative de ce genre qui vise le maintien en emploi. L’ensemble des salarié·es, tous·tes en CDI (contrat à durée indéterminée, c’est-à-dire en emploi permanent), évoluent au quotidien, en salle comme en cuisine, dans un environnement pensé pour s'adapter à eux, afin qu'ils ou elles puissent développer leurs compétences professionnelles et être au maximum autonomes. Cette conférence présentera comment s’est développé ce projet porteur, la collaboration avec une association qui la soutient, ainsi que les stratégies qui ont permis son déploiement en France. À Nantes comme à Paris, nos restaurants inclusifs proposent une aventure humaine et culinaire. Labellisée Ecotable, notre cuisine écoresponsable est de saison, élaborée à partir de produits frais sourcés en circuits courts!
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Communication orale
La collaboration intersectorielle et la multidisciplinarité des acteurs du milieu : le filet social derrière le succès et la réussite éducative des raccrocheursAndrée-Anne Tanguay (École du milieu de Lévis)
L’École du milieu de Lévis est un milieu adapté de scolarisation et une école de la rue qui aide les jeunes raccrocheurs à se réconcilier avec le système scolaire au moyen d’une formule adaptée favorisant l’inclusion et l’implication citoyenne. Née de la concertation entre le Ministère du Travail, le Centre d’éducation aux adultes et la fusion d’organismes communautaires, l’École du milieu représente l’essence même de la collaboration intersectorielle. Depuis 2009, l’organisme a développé des liens étroits avec différents acteurs du milieu communautaire et institutionnel de sa région, dans plusieurs secteurs d’activités. C’est sur cette collaboration que repose le succès de l’organisme qui démontre un taux de réussite de plus de 80% dans le maintien des jeunes dans leur projet de vie après la fin de leur parcours. Les jeunes qui fréquentent l’École du milieu présentent des difficultés d’adaptation et d’apprentissages, ont un réseau social très limité et vivent, pour la plupart, en précarité. En créant des ponts avec les partenaires appropriés, avant, pendant et après le passage des jeunes dans ses murs, l’École parvient à diminuer l’impact des transitions qui sont généralement un enjeu majeur à la réalisation de leurs objectifs. Une brève présentation de l’École ainsi que de sa création sera suivie d’exemples concrets de cas où le référencement et la collaboration intersectorielle ont joué un rôle déterminant dans la réussite éducative de jeunes raccrocheurs.
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Communication orale
Développement intersectoriel d’un outil d’évaluation du processus de réadaptation socioprofessionnelle adapté aux personnes autistesNormand Boucher (Université Laval), Martin Caouette (Université du Québec à Trois-Rivières), Frédéric Dumont (Cirris), Francine Julien-Gauthier (Université Laval), Sylvain Letscher (Université du Québec à Rimouski), Frédérique Mercure (Cirris), Claude Vincent (Université Laval)
Avec le CIUSSSS de la Capitale-Nationale, des CISSS et ITSA (organisme communautaire) ce projet avait pour objectifs d’adapter un outil francophone à la réalité des personnes autistes inscrites dans un parcours d’intégration au travail, de valider le contenu de cet outil et de tester sa faisabilité. Cet outil facilite l’identification des forces et des besoins et permet d’ajuster le niveau de soutien ou d’orienter vers des ressources de travail appropriées. Pour ce faire, le Profil de réadaptation et d’adaptation en contexte de travail pour les personnes ayant une déficience intellectuelle (Tremblay, 2012) a été modifié selon la littérature scientifique portant sur l’autisme (PRACT-PTSA). Puis, des groupes de discussion de 17 experts ont procédé à la validation de son contenu. L’applicabilité a été testée par 3 intervenantes auprès de 5 personnes autistes intégrées dans un atelier de travail de ITSA. L’outil est un compilateur Excel contenant 3 onglets informatifs, 10 onglets sur les dimensions de la réadaptation au travail (59 items) et 4 onglets servant à la compilation des résultats. L’applicabilité a été démontrée pour la passation de la PRACT-PTSA en 3 heures sur une période d’un mois. Plusieurs améliorations ont pu y être apportées. Le développement intersectoriel (éducation, communautaire, santé) a permis de développer et valider cet outil qui pourra mieux documenter l’évolution des personnes en identifiant leurs forces et besoins à trois reprises dans le temps.
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Communication orale
Dans la classe d’une élève sourde signeure en langue des signes québécoise au secondaireRachel Berthiaume (Université de Montréal), Audrey Dupont (Université de Montréal/Université du Québec à Rimouski), Naomie Fournier Dubé (Université de Montréal/Université du Québec à Rimouski), Edith Jolicoeur (Université du Québec à Rimouski), Sylvain Letscher (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Sur le plan international, dans le contexte d’éducation des élèves sourds ou ayant une surdité et de revendications en termes de services (p. ex. Letscher, Dupont et Berthiaume, 2022 ; Letscher, Moussel, Dupont et al., 2022) pour ces élèves, comment s’illustrent la participation et l’inclusion d’une élève sourde signeure en langue des signes québécoise (LSQ), au secondaire? Cet espace de revendications interpelle tant les milieux de l’éducation, de la santé et des services sociaux et communautaires pour favoriser le développement d’une communication bilingue (langue des signes québécoise-français). Cette présentation s’appuie sur une analyse vidéo participative (p. ex. Letscher, Fournier Dubé, Beaupré, Jolicoeur et al., 2021) à partir d’entrevues et de mises en situation dans un contexte de classe ordinaire au secondaire, en français, en danse-étude et en anglais. Les résultats permettent de mieux comprendre comment le contexte de collaboration de l’équipe-école (p. ex., direction d’école, équipe enseignante, interprètes, parents, élèves) se réalise pour une élève sourde signeure en LSQ afin de favoriser sa participation dans une classe inclusive. Cette initiative s’inscrit dans le contexte d’élaboration de contenus ou de ressources pédagogiques du Ministère de l’Enseignement supérieur pour les enseignantes et enseignants en formation initiale et continue.
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Communication orale
ANNULATION: Des leviers et des freins identifiés dans la démarche du plan d'intervention scolaire : sont-ils les mêmes dans tous les dispositifs de collaboration?Martine Sénéchal (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
On compte au Québec près de 200 000 élèves pour lesquels un plan d’intervention (PI) doit être élaboré en vue d’assurer leur réussite éducative (Myara, 2018). Ma pratique professionnelle me permet d’observer, à l’instar d’autres auteurs et autrices (Beaupré et al., 2003; CSE, 2017; Myara, 2018), que plus de 15 ans après l’élaboration de la Politique de l’adaptation scolaire et la diffusion d’un cadre de référence ministériel, certaines difficultés persistent. Elles affectent notamment l’optimisation des pratiques collaboratives inhérentes à cette démarche. Un avis du CSE (2017) décrit que la réalité terrain « laisse entrevoir la persistance d’obstacles à la collaboration qui dessert la congruence des interventions » (p.35). Dans le cadre d’un doctorat professionnel, un premier projet pour comprendre cette réalité a permis d’élaborer un portrait des leviers et des freins d’un savoir, vouloir et pouvoir agir/interagir dans la démarche du PI au sein d’un centre de services scolaire. Un deuxième projet a favorisé l’émergence de savoirs professionnels chez les participant·es, à l’issue d’une réflexion sur leurs pratiques collaboratives, transformant ainsi des dispositifs de collaboration en un lieu de développement professionnel d’un vouloir, savoir et pouvoir agir/interagir efficace. Ces leviers et ces freins sont-ils les mêmes que ceux rencontrés dans les dispositifs de collaboration intersectoriels comme le PSII et la TÉVA, par exemple?
Dîner
Bloc 2
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Communication orale
Projet intégrateur réalisé dans le cadre d’un programme universitaire pour favoriser la collaboration praticiens/chercheurs dans des cas d’élèves autistes : retombées pratiquesPauline Beaupré (Université du Québec à Rimouski), Edith Jolicoeur (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
La première cohorte du programme court de 1er cycle dédié à l’intervention auprès d’élèves ayant un trouble du spectre de l’autisme associé à un trouble de santé mentale s’est terminée à l’hiver 2023. Ce programme de 15 crédits cible le personnel du milieu scolaire œuvrant au quotidien avec de jeunes autistes ayant de multiples diagnostiques. Le dernier cours du programme, nommé Projet intégrateur, propose aux étudiant·es de réaliser une étude de cas portant sur un élève autiste de leur milieu scolaire vivant une situation complexe. La description du cas doit intégrer les connaissances issues de la littérature scientifique acquise au cours des deux années de leur programme. À la lumière de leurs constats, ils proposent des interventions reconnues. Différentes stratégies d’enseignement sont utilisées pour favoriser des liens entre les connaissances du milieu scolaire et de la recherche. Notamment, les étudiants·es créent une carte conceptuelle abordant différents aspects de la vie du jeune. Afin d’avoir une retombée pratique, le fruit de leur réflexion est présenté dans leur milieu scolaire respectif aux différent·es intervenant·es travaillant auprès de l’élève. Enfin, une publication professionnelle a été soumise à la revue InspirAction, dirigée par des étudiant·es en éducation de l’UQAR. En plus de revenir sur l’expérience des étudiant·es ayant participé au programme, cette communication sera l’occasion de présenter une étude de cas.
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Communication orale
L’implantation de stages de travail adapté à l’université pour la mise en œuvre, en collaboration, de la démarche TÉVAJulie Beaulieu (Université du Québec à Rimouski), Pauline Beaupré (Université du Québec à Rimouski), Josianne Caron (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Émilie Côté (École secondaire Guillaume-Couture), Camille Gauthier-Boudreault (Université du Québec à Trois-Rivières), Chloé Harvey (Université du Québec à Rimouski), Edith Jolicoeur (Université du Québec à Rimouski)
La coordination des interventions et la collaboration intersectorielle au service des élèves HDAA s’avèrent sous-exploitées (Girard, 2018; Marion, 2018). Particulièrement, la démarche Transition de l’école à la vie active (TÉVA) comporte actuellement des enjeux de collaboration faisant obstacle au continuum des services offerts à ces élèves (Caouette, 2021; Desmarais, 2021; Letscher et al., 2019; RVGQ, 2020). La TÉVA réfère pourtant à une démarche collaborative et vise notamment l’insertion sociale et professionnelle des élèves (MEES, 2018). Lorsque des personnes collaboratrices issues de différents secteurs s’unissent pour atteindre cette visée, quels sont leurs apports? Les objectifs de la recherche collaborative inspirée de Desgagné et al. (2001) étaient de 1. Situer des besoins prioritaires en matière de TÉVA; 2. Analyser des pratiques actuelles et souhaitées; 3. Synthétiser les pratiques souhaitées en actions à déployer auprès d’élèves concernés par la TÉVA. À partir de résultats d’entrevues de groupe semi-dirigées, cette communication mettra l’accent sur le besoin cositué de stages de travail adapté en milieu universitaire (STAMU) pour des élèves du secondaire suivant le Parcours de formation axée sur l’emploi. Elle mettra également en évidence la coproduction d’un dispositif innovant de STAMU, au service d’élèves et du futur personnel enseignant, à l’Université du Québec à Rimouski. Enfin, un guide coconstruit d’implantation de STAMU et d’outils associés sera lancé.
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Communication orale
Les récits de situations complexes intégrant la bande dessinée pédagogique pour former à la collaboration intersectoriellePauline Beaupré (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Josianne Caron (Université du Québec à Rimouski), Martine Gauthier (Université du Québec à Rimouski), Camille Gauthier-Boudreault (Université du Québec à Trois-Rivières), Maude Pelletier (Université du Québec à Rimouski)
Les jeunes vivant des situations complexes et leur famille (p. ex. double/triple diagnostic, besoins multiples dans diverses sphères de développement) nécessitent le soutien de personnes-ressources de plusieurs milieux, tels que les milieux de l’éducation, du communautaire, de la santé et des services sociaux et de l’emploi. Ces personnes, dont le personnel enseignant fait partie (MÉQ, 2020), ont à collaborer étroitement. Or, la collaboration intersectorielle implique plusieurs défis (Caron et al., 2022; Lemay et al., 2021; Maillot et Merini, 2021). Collaborer s’apprend, mais cet apprentissage peut être facilité s’il est situé dans un contexte authentique et significatif (Portelance et al., 2018; Sénéchal, 2021). Exemplifier, expliciter et contextualiser la collaboration peut passer par la bande dessinée (BD) pédagogique (Lauvernat, 2019; Schmidt, 2014; Vandermeulen, 2017), laquelle réfère à une stratégie instructive, éducative et didactique (Tremblay, 2013). Afin d’offrir la contextualisation requise pour apprendre à collaborer, un projet a donné la voix à des jeunes et à leur famille. Des synthèses d’entrevues ont débouché sur des récits illustrés. Cette présentation traitera de ce moyen original (BD) pour inviter les enseignant·e·s et les intervenant·e·s des différents réseaux à prévenir certains pièges inhérents à la collaboration (dont le manque de formation, d’implication des jeunes ou de leur famille) et à réfléchir à des stratégies pour favoriser l’intersectorialité.
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Communication orale
La collaboration intersectorielle pour la promotion du plein potentiel des personnes ayant une déficience intellectuelle, une histoire de famille!Camille Gauthier-Boudreault
Un témoignage d'une famille inspirante sera présenté.
Lancement du guide d’implantation de stages de travail adapté en milieu universitaire et des BD pédagogiques dont celle de l'autrice Maude Laurendeau
Cette période est destinée au lancement du guide d'implantation de stages de travail adapté en milieu universitaire ainsi qu'au lancement des BD pédagogiques.