Les dernières décennies ont été marquées par un essor des recherches sur l’enfance. Tandis qu’elle a longtemps constitué le territoire réservé de la pédiatrie et des sciences du psychisme, en particulier de la psychologie, l’enfance est désormais investie par une diversité de disciplines scientifiques, multipliant les angles épistémologiques, méthodologiques et analytiques à travers lesquelles elle est saisie.
Les dernières décennies ont été marquées par un essor des recherches sur l’enfance. Tandis qu’elle a longtemps constitué le territoire réservé de la pédiatrie et des sciences du psychisme, en particulier de la psychologie, l’enfance est désormais investie par une diversité de disciplines scientifiques, multipliant les angles épistémologiques, méthodologiques et analytiques à travers lesquelles elle est saisie.
Ce colloque part de l’idée que la manière d’aborder le développement de l’enfant, mais aussi les processus de socialisation, la cognition, l’éducation, l’anormalité, etc., divergent considérablement selon les lunettes disciplinaires que l’on adopte. Fort de ce constat, il vise à saisir l’enfance comme un territoire d’expertises concurrentes, sinon hiérarchisées, nous invitant à interroger ou réinterroger les normes qui président à son éducation, sa prise en charge, son accompagnement, sa protection, etc.
Afin de saisir les disputes indissociablement savantes et normatives qui entourent l’enfance, nous cherchons à faire dialoguer une diversité de travaux empiriques et théoriques, menés à partir de perspectives disciplinaires et méthodologiques variées. Les communications pourront suivre l’un ou plusieurs des trois axes thématiques suivants :
1. Les experts autorisés de l’enfance. Cet axe vise à interroger le champ de l’enfance à l’aune de l’évolution des savoirs qui l’entourent, et du rôle hégémonique qu’occupent historiquement les sciences du psychisme, et plus récemment du cerveau, dans sa saisie et dans les modalités d’interventions qui en découlent.
2. Quel « social » pour l’enfance ? Cet axe pose la question de l’intérêt des sciences sociales (sociologie, anthropologie, histoire, géographie, etc.) pour (re)penser l’enfance, en lien ou en concurrence avec les sciences du psychisme, et pour saisir autrement l’influence du « social » dans la connaissance et la prise en charge de l’enfance.
3. L’enfance saisie par l’expérience. Cet axe examine le rôle que peuvent jouer les savoirs expérientiels, des parents et des enfants eux-mêmes, pour comprendre l’enfance et réexaminer les contours de sa prise en charge.
L’objectif de la journée est de réfléchir à l’enfance au carrefour des tensions paradigmatiques qui orientent la manière dont cet âge de la vie est observé, analysé et in fine gouverné. Nous souhaitons réunir des acteurs de disciplines et d’horizons diversifiés pour :
- Discuter de la construction et de la circulation des savoirs sur l’enfance, en étudiant plus précisément les luttes qui se nouent entre les différents experts de l’enfance (axes 1 et 2).
- Échanger sur la place des parents et des enfants eux-mêmes comme acteurs de la connaissance de l’enfance, en interrogeant les manières dont ils peuvent, ou non, entrer en dialogue avec les experts autorisés (axe 3).
- Sonder les rapports de force qui se jouent dans la compréhension et la prise en charge de l’enfance.
Remerciements
Les organisateurs aimeraient remercier Josée Gagnon, professionnelle de recherche à la CRCEMS, pour tout le travail accompli lors de l'organisation de ce colloque.