Associant une nécessité éthique (Ebersold, 2017; Gardou, 2012) et des engagements internationaux (ONU, 2006), la participation des personnes handicapées à la société ne pose guère de problèmes dans ses principes comme en témoignent de nombreuses enquêtes (voir par exemple Kantar Public, 2018-2019 pour la France). La difficulté vient de la mise en œuvre (DGCS, 2017). De grands défis se posent alors, pour les personnes, les familles, les accompagnants et pour l’ensemble des professionnels, sur la façon dont les personnes peuvent faire valoir leurs projets, leur devenir et construire des parcours en conséquence.
Dans ce contexte de promotion d’une société inclusive, les métiers de l’accompagnement se transforment passant d’une logique d’assistance et de « prise en charge » protectrice à une logique d’autonomie visant à permettre aux personnes de construire et de mettre en œuvre leur projet de vie (Chossy, 2010; Stiker et al., 2014). Dans cette perspective, les professionnels sont de nouveau invités à renforcer leur relations avec les parents pour faire en sorte que la construction des projets et parcours de vie ne résulte pas d’un choix contraint (Guirimand et al., 2018) aligné, par exemple, sur les capacités d’accueil des structures. Cependant, l’action des professionnels reste souvent limitée par les logiques en silo de l’action publique (Lafore, 2009) et par un secteur médico-social habitué à fonctionner de manière indépendante (Chauvière et Plaisance, 2008). En d’autres termes, le projet des familles se trouve fréquemment contraint par les solutions existantes et des acteurs habituellement sollicités.