Informations générales
Événement : 89e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :L’économie circulaire fait de plus en plus consensus sur le plan international comme système de production et de consommation capable, du moins en théorie, de rallier les impératifs économiques, environnementaux et sociaux et de contribuer massivement à la rencontre des objectifs globaux de réduction des GES, de même qu’à certains objectifs de développement durable du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Porté par les grandes instances internationales (PNUE, OCDE, Fonds pour l’environnement mondial, Institut des ressources mondiales, Organisation internationale du travail, etc.), ce modèle économique n’a toutefois, jusqu’à présent, jamais été déployé à grande échelle. Ainsi, alors que le taux de circularité de l’économie mondiale ne serait que de l’ordre de 8,6 % sur les 100 milliards de tonnes de matières qui alimentent annuellement l’économie, des scientifiques soutiennent que doubler ce taux permettrait d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Au Québec, la situation est encore plus dramatique, car le taux de circularité, dévoilé par un rapport rendu public au printemps 2021 par RECYC-QUÉBEC, ne serait que de 3,5 %, soit moins de la moitié du taux de circularité mondial. Les Québécois seraient donc parmi les champions du gaspillage, avec une consommation moyenne de ressources par habitant de l’ordre de 32 tonnes par an, comparativement à la moyenne mondiale qui se situerait aux alentours de 12 tonnes. La surconsommation de ressources entraîne son lot d’impacts environnementaux (émissions de GES, pollution en tout genre, perte de biodiversité, destruction des écosystèmes, etc.), mais également sociaux (impacts sur la santé, surendettement, inflation, etc.). La pertinence d’une transition vers l’économie circulaire ne fait aucun doute, mais les barrières à son accession sont nombreuses et nécessitent une approche systémique pour les lever en toute cohérence. Sur le plan de la recherche, de nouvelles approches collaboratives sont à élaborer et de nouvelles technologies et politiques publiques sont à développer. Sur le plan de la formation, de nouveaux cursus sont à concevoir.
Remerciements :Le Réseau de recherche en économie circulaire du Québec (RRECQ) est le fruit d’un consortium entre HEC Montréal, l'École de technologie supérieure, l'Université Laval et Polytechnique Montréal, appuyé par le CERIEC.
Le RRECQ est soutenu dans la recherche par l'UQAC, l'Université de Sherbrooke, l'UQTR et l'ENAP.
Le RRECQ reçoit l'appui financier des Fonds de recherche du Québec.
Dates :- Daniel Normandin (Centre d'études et de recherches intersectorielles en économie circulaire (CERIEC))
- Emmanuel Raufflet (HEC Montréal)
- Fanny Tremblay-Racicot (ENAP - École nationale d'administration publique)
- Sophie Bernard (Polytechnique Montréal)
- Marc Journeault (Université Laval)
- Mathias Glaus (ÉTS - École de technologie supérieure)
- Ben Amor (UdeS - Université de Sherbrooke)
Programme
Mot de bienvenue
La transition vers l’économie circulaire : portrait au Québec et ailleurs
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Communication orale
L'économie circulaire en questionsJocelyn Blériot (Fondation Ellen MacArthur)
Une vision internationale de la transition vers l’économie circulaire - quelles avancées, quels besoins en matière de recherche ?
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Communication orale
Un tournant décisif: aperçu des enjeux et opportunités de la transition vers une économie circulaire au CanadaJerome Marty (Conseil des académies canadiennes)
L’économie circulaire (ÉC) est de plus en plus envisagée comme une solution de rechange au modèle économique linéaire dominant. Elle préserve les ressources matérielles, réduit la consommation d’énergie et d’eau et produit moins de déchets et de pollution, atténuant ainsi les effets de l’extraction des ressources, tout en permettant de répondre encore aux besoins en matière d’une population mondiale en croissance. Environnement et Changement climatique Canada a demandé au Conseil des académies canadiennes (le CAC) d’examiner les impacts économiques, environnementaux et sociaux possibles de la transition vers une économie circulaire au Canada. Le rapport "Un tournant décisif" analyse ce qu’est l’ÉC, comment elle fonctionne et comment elle pourrait profiter au Canada. Il examine les possibilités et les défis auxquels le Canada sera confronté durant la planification de la transition vers ce modèle. Ce rapport comprend une estimation de la circularité actuelle de l’économie canadienne et quatre scénarios illustrant ce à quoi l’économie canadienne pourrait ressembler en 2040. Cette présentation vise à mettre en avant les points saillants du rapport, en soulignant le potentiel de l'ÉC dans les efforts de reprise économique et son rôle pour atteindre les objectifs de neutralité en carbone au Canada.
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Communication orale
Indice de circularité de l’économie du Québec : un an plus tard, quels constats, et quelles étapes pour la suite?Sophie Langlois-Blouin (RECYC-QUÉBEC)
En lançant en mai 2021 le premier indice de circularité de l’économie du Québec, RECYC-QUÉBEC en collaboration avec Circle Economy, permettait de chiffrer l’état de notre transition de l’économie linéaire vers l’économie circulaire. À 3,5%, les défis sont donc très nombreux, tout comme les opportunités. Cette présentation vise trois éléments : - présenter à haut niveau les résultats de l’étude et son positionnement face aux autres pays; - décrire le chemin parcouru depuis le lancement il y a un an; - entrevoir les prochaines étapes du rapport pour accélérer la transition.
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Communication orale
Accélérer le passage du Québec à l’économie circulaire : enseignements tirés d'une tournée des régions du QuébecMarc Journeault (Université Laval), Benjamin Laplatte (ÉTS - École de technologie supérieure)
Table ronde : Contribution de la recherche à l’économie circulaire
Pause dîner
La recherche en action : filière agroalimentaire
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Communication orale
La prévention de l'hornification des fibres alimentaires: Une approche novatrice pour valoriser les rejets alimentaires et contribuer à l'économie circulaireGoly Fayaz (Université Laval), Sara Aghajanzadeh (Université Laval), Herman Douglas Jougbou Nkala (Université Laval), Seddik Khalloufi (Université Laval), Yasamin Soleimanian (Université Laval)
À l’échelle planétaire, des quantités colossales de rejets sont générées chaque année au cours de la production des aliments d'origine végétale. Ces rejets présentent des défis importants sur le plan environnemental et socioéconomique. Ainsi, la valorisation de ces rejets alimentaires pourrait constituer une opportunité pour une économie circulaire durable. En effet, les résidus issus des chaines de valeurs des plantes végétales sont une bonne source de fibres alimentaires, qui sont d’excellentes matières premières pour la production d’aliments fonctionnels à haute valeur ajoutée. Cependant, la forte teneur en humidité des résidus végétaux frais limite leur durée de conservation et augmente les coûts de transport. La déshydratation est donc une étape indispensable dans le traitement de ces résidus végétaux. Or, lors de la déshydratation des fibres, il se produit un phénomène indésirable connu sous le nom d’hornification. Les conséquences de celui-ci sont : (i) la détérioration des propriétés physicochimiques, nutritionnelle et technologiques des fibres, (ii) la qualité médiocre des produits finaux et (iii) les pertes financières pour l'industrie alimentaire. Cette contribution vise à résumer l'état des connaissances sur l’hornification et de ses mécanismes ainsi que certaines stratégies prometteuses pour l’atténuer. Les retombées socioéconomiques de la valorisation des rejets végétaux dans le contexte d’une économie circulaire seront aussi abordées.
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Communication orale
Valorisation du sang porcin, coproduit des abattoirs, par la production de peptides antifongiquesAurore Cournoyer (Université Laval)
Après l’abattage d’un porc, le volume de sang collecté représente 3 litres. Au Québec, cela représente un volume annuel de 21 millions de litres et au pays, environ 68 millions de litres. Il s’agit d’un liquide organique très abondant, important à valoriser. Il se compose du plasma et du cruor. Ce dernier, contenant les globules rouges constitués d’hémoglobine (hgb), possède une concentration élevée en protéines. Suite à une hydrolyse enzymatique, des peptides bioactifs peuvent être obtenus. Peu d’études ont été effectuées sur les peptides issus de l’hgb porcine. Cependant, un peptide nommé la Néokyotorphine (NKT) a été souligné pour ses activités antimicrobiennes et antioxydantes puissantes. Des hydrolysats ont donc été produits avec la pepsine porcine, dans les conditions favorisant l’obtention de la NKT, puis ont été étudiés colorés et décolorés. Les activités antibactériennes et antifongiques ont été évaluées. L’étude a confirmé l’importance du temps d’hydrolyse et les conséquences de la décoloration sur la population peptidique obtenue. Des activités antifongiques ont été démontrées pour la première fois et de nouvelles séquences peptidiques ont été identifiées. Ultérieurement, les hydrolysats vont être fractionnés de manière à purifier certains peptides. L’objectif global est la production de nouveaux ingrédients actifs à partir du sang, applicables en conservation des viandes. Le sang porcin pourrait alors faire son entrer dans une économie circulaire.
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Communication orale
Vers une économie circulaire grâce aux procédés électrodialytiques : production d’agents de conservation naturels de la viande à partir de sang d'abattoirLaurent Bazinet (Université Laval)
Plus de 55 millions de litres de sang bovin sont générés au Canada chaque année par les abattoirs et seulement 30% de ce volume est utilisé. Le sang bovin est donc un sous-produit problématique pour l’industrie de la viande. Cependant, le sang contient de l'hémoglobine (Hg), une protéine présente en grande quantité, qui possède un potentiel antimicrobien important après hydrolyse enzymatique. Par contre, la production de ces hydrolysats antimicrobiens nécessite plusieurs étapes de production et l’ajout d’agents chimiques. Deux procédés ont été testés afin d’améliorer la production de ces peptides antimicrobiens en exacerbant les bioactivités, en éliminant l’utilisation d’agents chimiques et/ou diminuant le nombre d’étapes de production ; l’électrodialyse avec membrane de filtration (ÉDMF) et l'électrodialyse avec membrane bipolaire (ÉDMB). Grâce à ces procédés des fractions antibactériennes, antifongiques et antioxydantes ont été obtenues. Une fraction a même permis, sur de la viande hachée, une inhibition de la croissance microbienne et des capacités antioxydantes équivalentes au BHT (additif chimique couramment utilisé) au cours d’un entreposage de 14 jours. Ces nouveaux procédés s'inscrivent donc parfaitement dans le concept d'économie circulaire où grâce à eux l'Hg, déchet des abattoirs, devient la source de peptides antimicrobiens naturels utilisables en remplacement des additifs chimiques dans l’industrie de la viande pour augmenter la durée de vie des produits carnés.
Session d’affiches
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Communication par affiche
Étude des propriétés fonctionnelles et de la composition des caséines et caséinates de sodium obtenus par électrodialyse avec membrane bipolaire couplée à l’ultrafiltrationRosie Deschênes Gagnon (Université Laval)▶ Vidéo Affiche
La caséine est une protéine d’un grand intérêt en industrie alimentaire en raison de sa valeur nutritionnelle élevée et de ses nombreuses propriétés fonctionnelles. L’EDBM-UF est une technologie hybride récemment développée comme alternative à l'acidification chimique pour la production de caséines et de caséinates. Bien que cette technologie présente de nombreux avantages, les propriétés fonctionnelles des ingrédients produits jamais été étudiées. Dans cette étude, les propriétés fonctionnelles et la composition de la caséine et du caséinate obtenus par acidification chimique et par méthode EDBM-UF à partir de lait d'hiver et d'été ont été analysées et comparées. Les résultats obtenus ont démontré que la méthode EDBM- UF génère des caséines et caséinates d’une pureté et d’une fonctionnalité supérieure. En effet, la teneur en protéines de ces ingrédients est supérieure alors que la teneur en lactose est inférieure. De plus, la capacité moussante et la stabilité de la mousse des caséines et caséinates est supérieure alors que l’hygroscopicité des caséines est inférieure. Concernant l’impact des saisons, il a été démontré que la caséine produite à partir de lait d'hiver possèdent une meilleure rétention d'eau et une hygroscopicité moindre. Par conséquent, ces résultats permettent de conclure que le procédé EDBM-UF pourrait être une alternative plus éco- efficiente à l'acidification chimique.
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Communication par affiche
Matériaux innovants pour la construction durable et à faible empreinte carbone : cas du torchisAguerata Kabore (ÉTS - École de technologie supérieure)Affiche
La construction en terre crue et en torchis favorise l’économie circulaire, du fait de la capacité de pouvoir recycler les résidus en torchis ou en terre en fin de cycle de vie du bâtiment. Le torchis est un matériau formulé avec de la terre argileuse et des fibres végétales, c’est un matériau géosourcé neutre en carbone. Compte tenu de la lutte contre les émissions de GES, les recherches se concentrent plus vers les matériaux géosourcés et naturels à faibles émissions de CO2. Cependant, le manque de références scientifiques sur le comportement hygrothermique fait que ces matériaux sont peu ou pas utilisés dans le domaine de la construction moderne, notamment le torchis qui est en voie de disparition, mais qui a un long héritage. Le torchis produit pour cette étude a une masse volumique comprise entre 1500 et 1800 kg/m3, une conductivité thermique comprise entre 0,16 et 0,2 W.m-1.K-1 pour les mélanges de fibres de 3 % à 6 % avec une capacité thermique massique de 830 à 1003 J.kg-1.K-1. Cette étude a pour objectif d’évaluer la performance hygrothermique des matériaux en torchis pour la construction en bois/torchis. Les caractérisations des argiles et des fibres ont été effectuées avant la production du torchis. Ensuite les propriétés hygrothermiques du torchis ont été mesurées. Les valeurs des mesures seront utilisées pour alimenter le modèle de simulation numérique.
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Communication par affiche
L’économie circulaire : enjeux et opportunités pour l’industrie de la fourrure et du cuirDaniel Poisson (Cégep de Saint-Félicien)Affiche
Chaque année, des centaines de milliers de peaux issues de l’élevage et de la chasse sont enfouies causant de graves conséquences pour l’environnement de notre planète Terre. Ce gaspillage fait déborder les sites d’enfouissement, contribue à augmenter les prix de la viande et rend le Canada dépendant des importations pour les produits de la fourrure et du cuir (Institut de la statistique du Québec, 2021). L’application des principes de l’économie circulaire, proposant des stratégies et des modèles d’affaires visant à réduire et optimiser les ressources naturelles à toutes les étapes du cycle de vie d’un bien ou d’un service, est une voie prometteuse (Institut EDDEC, 2018). Écofaune boréale, premier centre de recherche sur la fourrure et le cuir au Canada, s’intéresse à cette problématique en réponse à une demande de l’industrie. Cette communication a pour objectif de montrer comment la réutilisation de « gisements » de matières résiduelles favorise le développement de sous-produits novateurs et respectueux des procédés écoresponsables de tannage. Trois projets de recherche appliquée sur les peaux issues de l'orignal, du saumon et du mouton vont être présentés pour appuyer la démonstration. Au-delà de la valorisation des peaux, l’analyse macro des chaines de valeurs de la filière animale souligne différentes opportunités d’amélioration et de recherche qui feront l’objet de la discussion.
La recherche en action : filières du bois et du textile
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Communication orale
Valorisation des résidus de placage : une étape dans la transition vers l’économie circulaire pour le secteur du meuble et du bois ouvréClaudin Abel (Centre d'innovation en ébénisterie et meuble (INOVEM) - Cégep de Victoriaville), Éric Allard (Centre d'innovation en ébénisterie et meuble (INOVEM) - Cégep de Victoriaville), Houssein Awada (Centre d'innovation en ébénisterie et meuble (INOVEM) - Cégep de Victoriaville), Nicolas Pearson (Cégep de Victoriaville), Christian Saint-Pierre (Centre d'innovation en ébénisterie et meuble (INOVEM) - Cégep de Victoriaville)
Dans l’industrie de la transformation du placage, le procédé de fabrication entraine des pertes importantes de matière lors de la mise à dimension, principalement au délignage pour la mise en largeur, mais aussi à l’éboutage pour la mise en longueur. Ces résidus représentent de 20% à 40% du volume de matière brute. Présentement, les résidus sont souvent mélangés et envoyés au site régional d’enfouissement. Dans un projet d’économie circulaire, une équipe multidisciplinaire d’environ 25 personnes provenant de différents milieux complémentaires, dont Inovem a fait partie, a effectué un exercice de remue-méninge pour faire émerger des idées de produits à valeur ajoutée dans lesquels ces résidus pourraient être revalorisés. L’exercice de remue-méninge a permis de générer près d’une centaine d’idées de produits en vrac. Par la suite, 2 organismes de la région ont développé chacun un produit de cette liste et Inovem a travaillé au prototypage de 10 autres produits. La présentation résume le contexte du projet, l’équipe derrière la génération d’idée ainsi que 12 produits émanant de ces travaux.
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Communication orale
Fast fashion: destruction des invendus et politiques publiquesPedro Cybis (Polytechnique Montréal)
Caractérisée par un cycle rapide des tendances et une production accélérée des vêtements, la mode rapide (fast fashion) est une forme d’obsolescence programmée : la vie utile des articles est diminuée et le besoin de nouveaux produits augmente. Cette communication se penche sur ce phénomène et, particulièrement, sur la génération d’invendus. Les politiques publiques démontrent un fort potentiel pour l’adoption de stratégies circulaires. Nous posons donc la question : quel serait l’impact de politiques publiques sur la production de la mode et la génération d’invendus ? Dans ce modèle théorique, un monopoleur choisit la taille de sa collection, ainsi que la quantité qui sera vendue à prix régulier et en solde à la fin de la saison. Nous travaillons avec l’hypothèse que les consommateurs sont sensibles à la nouveauté (donc peuvent payer plus pour un produit en début de saison) et que le renouvellement fréquent des collections attire plus de consommateurs. À ce modèle s’ajoute une série de politiques publiques, notamment une taxe sur le traitement des invendus et une responsabilité élargie des producteurs. La question de la mode rapide étant très peu traitée dans la littérature, nous anticipons voir émerger certains effets indésirables dans l’application de politiques pourtant traditionnelles. L’objectif de ce papier est de proposer des politiques publiques qui tiendront compte des phénomènes particuliers sous-jacents à cette industrie.
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Communication orale
Circularité de textiles : la nécessité des nouvelles approches innovantesEnnouri Triki (Cégep Marie-Victorin)
Au Québec, le système de production de vêtements prend la forme d’un modèle dit linéaire: Extraire – Transformer – Distribuer – Consommer – Jeter. Ce système linéaire encourage (i) la surconsommation et (ii) le gaspillage – les déchets – l’enfouissement de vêtements en fin de vie. Il est à noter qu’à la croissance massive et exponentielle de déchets textiles s’ajoute la quasi-absence de leur revalorisation; c’est-à-dire très peu de déchets sont recyclés. Face à cette situation, l’équipe de Vestechpro, en collaboration avec Renaissance Montréal, a entamé une démarche basée sur la hiérarchie 3RVE de l’économie circulaire. Dans ce projet, des solutions, axées principalement sur la Réduction à la source, le Réemploi et le Recyclage, sont proposées afin de réduire la quantité de déchets textiles enfouis au Québec. Le projet commence par le développement d’un guide de consommation responsable du vêtement incluant (i) un aperçu sur la consommation de textiles au Québec, (ii) un exemple d’analyse de cycle de vie d’un vêtement, (iii) une analyse du marché de vêtements de seconde main et (iv) des initiatives de sensibilisation des consommateurs. La démarche s’appuiera également sur des activités de R&D liées au recyclage mécanique à l’aide de la défibreuse de Vestechpro. Ces activités de recyclage comprennent (i) une étude exhaustive de gisements textiles, (ii) des tests de transformation mécanique des étoffes en fibres et (iii) la création subséquente de nouveaux débouchés recyclés.
La recherche en action : numérique et traçabilité
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Communication orale
Le fil numérique : une solution orientée sur les données pour supporter l'économie circulaire dans le secteur des actifs bâtisErik Poirier (ÉTS - École de technologie supérieure)
La transition vers une économie circulaire (EC) dans l'industrie des actifs bâtis repose sur la disponibilité et la qualité de l’information sur ces actifs tout au long de leur cycle de vie. En réponse à cela, le concept de fil numérique (FN) retient l'attention en tant qu'approche axée sur les données qui vise l’intégration des informations générées tout au long du cycle de vie d’un actif et conçue en tant que plateforme de gestion et de communication centralisée de celles-ci. Cependant, un nombre limité d'études a examiné le potentiel du FN pour permettre la circularité de l'information permettant de mettre en œuvre une EC. Cette présentation porte sur la notion de FN et le rôle que celui-ci peut jouer dans la fourniture d’informations de qualité pour supporter la prise de décision en lien avec l’EC dans l’environnement bâti. Basée sur une revue de littérature, les obstacles et les tendances existants ainsi qu’un aperçu des pratiques actuelles en matière de FN pour l’EC seront discutés. Les pistes de développement future en lien avec l’application des principes d’EC seront ensuite présentées, notamment en matière de traçabilité des matériaux et des produits de construction. La principale contribution de cette présentation est d'améliorer la compréhension de la notion de FN dans le contexte de l'industrie des actifs bâtis et de permettre aux praticiens de mettre en œuvre des outils et technologies numériques pour soutenir la circularité des actifs bâtis.
Mot de clôture de la première journée
Mot de bienvenue
La transition organisationnelle et territoriale : du cadre conceptuel à la mise en œuvre
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Communication orale
Cadre de conceptualisation de la circularité au niveau organisationnelRaphaël Dias Brandao (ÉTS - École de technologie supérieure), Mathias Glaus (École de technologie supérieure), Marc Journeault (Université Laval)
Le suivi de la transition vers l’économie circulaire est un enjeu essentiel et la définition et la mesure de la circularité au sein des organisations en est une étape importante. Des définitions existent aux échelles nanoscopique (produits) et macroscopique (état, province), mais les concepts et indicateurs sont plus flous à l’échelle microscopique de l’organisation. Dans ce contexte, nos travaux visent à établir un cadre conceptuel de la circularité au niveau organisationnel, explicité à l’échelle d’un ministère. Structurée à deux niveaux de représentation, la démarche s’appuie sur une représentation graphique des concepts de circularisation des flux d’une part, et s’arrime aux processus décisionnels de l’organisation d’autre part. Le cadre conceptuel proposé a pour objectif de conscientiser et supporter les différents acteurs impliqués dans les processus de décision de l’organisation publique sur les enjeux de la circularité. L’approche adaptative choisie appréhende la complexité de la conceptualisation par des situations spécifiques afin de susciter la réflexion des acteurs et d’améliorer l’adaptation au contexte, permettant la pérennisation de la démarche. Par ailleurs, le processus décisionnel permet de révéler des enjeux particuliers de décision et donc d’offrir un potentiel de recherche pour des projets ad hoc.
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Communication orale
Planification, gouvernance et gestion des politiques d’économie circulaire au niveau local et régional : proposition d’un cadre d’étudeJuste Rajaonson (Université du Québec à Montréal), Fanny Tremblay-Racicot (ENAP - École nationale d'administration publique)
La gouvernance contemporaine des réseaux et des marchés implique l’adoption d’une pluralité de stratégies et d’instruments de politique publique de la part des gouvernements (Bryson et al. 2014). En matière environnementale, si la règlementation négociée avec les parties prenantes semble prévaloir (du moins en Europe) (Wurzel et al. 2013), la question de l’échelle d’intervention appropriée demeure marginale (Ozymy et Rey 2013). La transformation de l’économie linéaire vers la circularité, un enjeu à la fois économique, environnemental, mais aussi social, requiert quels types de stratégie, et par quels paliers de gouvernement? Comment l’action publique peut-elle se structurer? Guidée par ces questions, cette communication se veut une proposition de cadre d’étude visant à analyser la manière dont trois villes européennes ont structuré leurs interventions en matière d’économie circulaire, soit Glasgow (Écosse), Paris (France) et Amsterdam (Pays-Bas). Sur la base des documents publics disponibles, cette analyse comparée s’attardera au processus d’élaboration, à la structure de gouvernance, au contenu des politiques et aux instruments de mise en œuvre permettant d’atteindre les objectifs que ces municipalités se sont dotés, de même qu’aux cadres nationaux ou supranationaux dans lesquels elles s’inscrivent.
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Communication orale
Faisabilité de l’intégration de l’économie circulaire dans la chaîne des balayures de rue au QuébecFlorence Blouin (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Les abrasifs épandus sur le réseau routier en viabilité hivernale doivent être retirés au printemps lors des opérations de balayage de rue. Au Québec, les milliers de tonnes de balayures récupérées annuellement, qui sont sujettes à une stricte réglementation environnementale, sont essentiellement enfouies. Afin de contrer les effets négatifs monétaires et environnementaux de l’enfouissement, une partie des balayures collectées pourrait être réemployée en abrasifs créant de cette manière une chaîne de valeur circulaire. En effet, suivant un procédé de tamisage et de fabrication combinant des abrasifs vierges et des balayures conditionnées, des tests de caractérisation des critères normatifs et d’épandage statique ont permis de démontrer la faisabilité technique de la valorisation des balayures de rue en abrasifs. Ce projet de recherche propose un modèle de simulation afin d’analyser la performance du modèle linéaire actuel comparativement à une chaîne circulaire. Deux cas d’étude ciblant le réseau routier provincial ont permis de vérifier la faisabilité économique et l’impact environnemental d’une transition vers un modèle circulaire. Au-delà des résultats indiquant le potentiel d’élaboration d’un scénario viable, des perspectives de recherche seront présentées, dont l'élaboration d’une méthodologie pour le design de la chaîne de valeur circulaire d’un point de vue systémique et la conception des modèles d’affaires interorganisations nécessaires à sa mise en œuvre.
Session d’affiches
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Communication par affiche
Approches intégrées d’allocation de ressources et de fixation de prix pour des plates-formes de partage des ressources de fret respectueuses de l'environnementMarjan Padidar (Polytechnique Montréal)Affiche
Le marché du fret joue un rôle important dans les économies nationales, régionales et mondiales, ce qui affecte tous les autres secteurs économiques. Des plates-formes de partage des ressources de fret ont été récemment introduites dans ce marché pour coordonner les ententes entre les clients et les fournisseurs de ressources de transport utilisant l’Internet. Le recours à ces plateformes vise à améliorer l'efficacité de l'industrie du fret en réduisant les coûts logistiques et les effets environnementaux négatifs et en offrant plus de transparence aux différents intervenants. Les décisions d’allocation de ressources et de fixation de prix peuvent être considérée comme les décisions clés de ces plateformes. Dans cette recherche, nous visons à étudier ces décisions de manière plus robuste, durable et efficace. Nous sommes particulièrement intéressés par l'attribution des demandes d'expédition aux transporteurs tout en proposant le prix minimum de la plate-forme en tenant compte des trois piliers de la durabilité. Cette recherche pourrait fournir des solutions gagnant-gagnant aux transporteurs et aux expéditeurs et apporter des avantages à toute la ville en abordant les aspects de durabilité dans la prise de décision. À l'aide d'une étude numérique, nous illustrons comment notre modèle proposé conjointement pourrait entraîner des réductions d'émissions au Québec avec un vaste réseau de routes et des passages frontaliers achalandés.
La transition organisationnelle et territoriale : métabolisme territorial
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Communication orale
Revue et analyse de la littérature sur le potentiel de circularité des villes selon leur taille, leur localisation et leurs fonctions dominantesJuste Rajaonson (UQAM - Université du Québec à Montréal), Fanny Tremblay-Racicot (ENAP)
Les municipalités n’ont pas toutes le même potentiel en matière d’économie circulaire. Elles ont non seulement des caractéristiques différentes (ex. taille, localisation, fonctions dominantes), mais les flux de ressources et de matières sur leur territoire varient en quantité, en accessibilité et en nature. Ainsi, certaines villes seraient, par exemple, plus économiquement propices à des initiatives axées sur le partage de biens, de services ou de compétences et d’autres, à la création de symbioses industrielles faisant des résidus des uns, les ressources des autres. Dans cette présentation, nous exposons une analyse de la littérature internationale sur les villes ayant intégré les principes de l’économie circulaire dans leur démarche de développement (aussi appelée « villes circulaires ») avec pour objectif de dégager des hypothèses liant certaines caractéristiques urbaines à des initiatives particulières d’économie circulaire. Les travaux antérieurs de Petit-Boix et Leipold (2018) ainsi que de Vanhuyse et al. (2021) serviront de point de départ. De cet exposé découlera des apprentissages pour le Québec quant aux opportunités et aux défis des municipalités diverses pour faciliter le déploiement de l’économie circulaire.
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Communication orale
Modélisation du métabolisme urbain : un outil pour quantifier l’impact sur les émissions de gaz à effet de serre de stratégies d’économie circulaireThomas Elliott (École de technologie supérieure), Annie Levasseur (ÉTS - École de technologie supérieure)
La consommation de ressources et d’énergie au sein des villes est l’une des principales causes des émissions globales de gaz à effet de serre (GES). Mesurer ces flux, quantifier les émissions de GES associées et estimer leur évolution future est nécessaire afin de déterminer l’impact des villes sur les changements climatiques. Les stratégies d’économie circulaire peuvent contribuer à la réduction des émissions de GES des villes. Afin de quantifier les émissions de GES actuelles et à venir de la Ville de Montréal et d’estimer le potentiel de différentes mesures de réduction, un modèle de métabolisme urbain a été développé. Ce modèle dynamique et prospectif repose sur une approche socio-écologique systémique et inclut les émissions directes (ayant lieu sur le territoire) et indirectes (liées à la consommation de ressources produites à l’extérieur du territoire). L’empreinte carbone per capita de la Ville de Montréal a été évaluée pour la période de 2000 à 2018 à partir de données historiques, puis a été estimée jusqu’en 2030 pour un scénario de base. Le modèle a ensuite été utilisé afin de simuler des stratégies d’économie circulaire et d’en évaluer l’impact sur les émissions de GES. L’empreinte carbone per capita des différentes stratégies pour 2030 peut être comparée à celle correspondant à l’atteinte des cibles de l’Accord de Paris, soit 2,9 t CO2eq, afin d’en mesurer le potentiel.
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Communication orale
Les expérimentations locales d’économie circulaire comme espace d’innovations : une analyse à partir du cas de la MRC de KamouraskaChedrak Sylvain De Rocher Chembessi (Université de l'Ontario français)
Au Québec, l’émergence des expérimentations locales d’économie circulaire s’accompagne de transformations à l’échelle des entreprises, inter-entreprises, des consommateurs. Elle s’appuie sur des changements dans les modalités d’actions et les pratiques des parties prenantes. L’analyse du projet d’économie circulaire dans la municipalité régionale du comté (MRC) de Kamouraska révèle deux changements majeurs. D’une part, la mise en œuvre de l’économie circulaire induit des changements techniques dans les processus industriels des entreprises participantes. D’autre part, il suppose de profondes mutations organisationnelles en lien avec la gestion des interdépendances techniques et économiques, la coordination de réseau et la gouvernance du projet. Cette communication souligne ainsi la capacité de l’économie circulaire à générer des changements dans les pratiques économiques locales. Elle illustre ces changements au niveau des produits, des procédés industriels, des interactions, des normes institutionnelles et réglementaires, etc. (nature et degré) dans l’expérimentation locale d’économie au Kamouraska. Puis, elle retrace les facteurs techniques, organisationnels et contextuels (déterminants) et les stratégies des parties prenantes pour opérationnaliser ces changements (stratégies).
Pause dîner
Le chemin vers la mise en œuvre
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Communication orale
Un écosystème de laboratoires vivants pour accélérer la transition vers une économie circulaire (ÉC), approche, atouts et limitesHortense Montoux (ÉTS - École de technologie supérieure), Chantal Rossignol (ÉTS - École de technologie supérieure)
La pandémie et la crise climatique illustrent la pression actuelle sur les ressources de la planète et les chaînes d’approvisionnement, et la nécessité d’une transition vers une économie circulaire, plus durable et résiliente. La transition vers une ÉC requiert une approche systémique, une collaboration inédite entre des acteurs clés et des solutions à la fine pointe des connaissances qui répondent réellement aux besoins. Pour ces raisons, le CERIEC, basé à l’ÉTS, développe un écosystème de labs d’accélération en ÉC fondé sur l’approche des Living Labs, où la cocréation et l’expérimentation sur le terrain sont au cœur de la démarche. L’approche CERIEC mobilise des acteurs issus de la recherche, du public, du privé et de la société civile, représentant toute la chaîne de valeur d’un secteur donné, pour co-identifier un portrait représentatif des enjeux et freins liés à la circularité des ressources, des solutions pour lever ces freins et des projets d’expérimentation sur le terrain pour tester, documenter et mettre à l’échelle les solutions les plus pertinentes. Le CERIEC développe son approche depuis un an avec son premier lab d’accélération en économie circulaire pour le secteur de la construction. Riche de cette expérience concrète, le CERIEC partagera son approche ainsi que les atouts et les limites des Living Labs pour accélérer la transition vers une économie circulaire.
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Communication orale
Économie sociale et économie circulaire: potentiels de synergie et modèles d’affaires porteursSolen Martin-Déry
L’économie circulaire représente un créneau particulièrement intéressant pour les entreprises d’économie sociale (EÉS). De nombreuses EÉS sont déjà bien implantées dans certains secteurs clés (réemploi, tri et recyclage de matières résiduelles). D’autres se développent en mettant en œuvre différentes stratégies d’économie circulaire en partenariat avec d’autres acteurs locaux. Mais le succès et la viabilité financière de ces initiatives repose pour beaucoup sur des connaissances de pointe, issues de la recherche et de la pratique terrain. Ces connaissances portent sur les conditions de succès, les leviers, les filières, le type de stratégies et les modèles d’affaires qui ont plus de chance d’aboutir sur un projet solide. Dans le cadre de son projet Économie sociale et économie circulaire : potentiels de synergie et modèles d’affaires porteurs, le TIESS, en collaboration avec de nombreux partenaires, a développé une typologie et documenté en profondeur huit modèles d’affaires qui allient ÉS et ÉC. En effet, en se conjuguant, l’économie sociale et l’économie circulaire produisent des modèles innovants qui méritent d’être connus et répliqués. Cette présentation sera l’occasion d’échanger au sujet des freins et des facteurs de succès pour assurer l’émergence et la pérennité d’EÉS ayant des modèles d’affaires circulaires et de présenter l’état de nos recherches préliminaires sur deux filières stratégiques: l’agroalimentaire et les matériaux de construction.
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Communication orale
Évaluation de l’impact de Synergie QuébecJulien Beaulieu (Cégep Sorel-Tracy)
Depuis 2015, le CTTÉI accompagne des territoires visant à créer des maillages entre leurs entreprises autour de symbioses industrielles. Aujourd’hui regroupé sous le réseau Synergie Québec, ces projets créent des collaborations intersectorielles, de manière à ce que les résidus de l’un remplacent les matières premières des autres. Depuis 2019, près de 800 synergies ont ainsi été mises en place par le réseau. Un système d’indicateurs permet de mesurer les bénéfices environnementaux et économiques de ces liens d’affaires. La conférence portera donc un regard sur l’évolution des pratiques de symbiose industrielle au Québec, en plus de présenter les résultats de l’analyse de leurs impacts.
Table ronde : Leçons tirées de la mise en œuvre
Rôle des citoyens et transition juste et inclusive
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Communication orale
Appétit des consommatrices et consommateurs pour des options d’emballages réutilisables dans leur panier d’épicerieMarie Bellemare (Polytechnique Montréal), Sophie Bernard (Polytechnique Montréal), Justin Leroux (HEC Montréal), Jolian Morissette (Polytechnique Montréal), Valérie Patreau (Polytechnique Montréal)
La pollution liée aux enjeux du plastique est de plus en plus documentée dans la littérature scientifique. Le plastique est un matériau léger, résistant, manipulable qui ne coûte pas cher, ce qui en fait un matériau toujours plus utilisé, notamment pour produire des produits et emballages à usage unique jetables, causant ainsi des enjeux de gestion en fin de vie. Ces produits et emballages se retrouvent en grande quantité enfouis dans des dépotoirs, incinérés ou exportés dans des pays qui n’ont pas la capacité de les recycler adéquatement. Dans les travaux présentés ici, la réduction à la source des emballages est à l’étude et vise à évaluer la volonté des consommateurs à s’engager vers une consommation basée sur des emballages réutilisables. La volonté de payer pour l’achat de différents produits effectués en vrac avec des contenants réutilisables personnels ou consignés sera analysée. Les résultats préliminaires d’un sondage pancanadien effectué auprès des consommateurs seront présentés. Ces résultats vont venir alimenter une réflexion plus large sur les leviers et défis d’une consommation zéro déchet et notamment les mesures publiques et outils d’écofiscalité qui peuvent être mis en place pour rendre la chaîne de valeur du plastique plus durable.