L’essor spectaculaire de mouvements de l’actualité (#Meetoo et #Blacklivesmatter, #nativelivesmatter) donne l’élan à la réflexion que nous entendons mener dans le cadre de cette journée de recherche en littérature de l’extrême contemporain. Les événements associés à ces mouvements (dénonciations, reconfigurations des dispositifs de pouvoir) irriguent inévitablement l’écriture dans la mesure où la littérature a pour ambition de maintenir en un seul lieu la tension entre fiction et réel. Qu’arrive à montrer la littérature contemporaine de la vie humaine, que fait-elle voir de particulier? Que racontent les auteurs.trices contemporain.es au sujet de la vie humaine? Comment s’y prennent-ils.elles? Notre question reprend des préoccupations communes à la littérature actuelle (depuis 2010) et à la philosophie. De quoi est faite une vie singulière, dans quels dispositifs du temps s’inscrit-elle? De quels espaces a-t-elle le loisir? Quelles sont les interrogations qui la traversent, quelles politiques nourrissent ses conditions matérielles et intellectuelles? Pour répondre à ces interrogations appartenant à l’ensemble des sciences humaines, la littérature se positionne comme un terreau privilégié d’enquête. Car si la littérature déploie un « contenu » ou une « portée morale », elle le fait surtout sans être déterminée par une connaissance particulière, des arguments à défendre ou des jugements édificatoires à transmettre, ce qui constitue son privilège utile. Ce colloque vise à formuler certains enjeux éthiques liés à la vie humaine dans la littérature actuelle, considérant les bouleversements esthétiques et politiques dont nous sommes les témoins depuis 2010.
Remerciements
Nous tenons à remercier le Conseil de recherche en sciences humaines (CRSH) pour son soutien dans le développement de ce projet de recherche.