Informations générales
Événement : 88e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Enjeux de la recherche
Description :Le Québec se voit confronté à un nombre grandissant d’enjeux provoqués par les changements climatiques. Bouleversements que subissent les écosystèmes et les communautés nordiques isolées, perte accélérée de biodiversité, vagues de chaleur extrême et crues extrêmes en sont quelques exemples. Ces modifications des systèmes climatiques menacent déjà le rendement des terres agricoles, les chaînes d’approvisionnement, les infrastructures et bâtiments, mais surtout la santé, la sécurité et les conditions de vie des Québécois et Québécoises. D’autre part, les changements climatiques entraînent de nouvelles possibilités, comme l’allongement de la saison estivale qui favorise certains sports estivaux, l’implantation de nouveaux cultivars et des modifications de la zone agricole.
Adapter le Québec à la réalité climatique pose de véritables défis de gouvernance, car plusieurs dimensions de nos milieux, de nos modes de vie et de nos façons de faire sont remises en question. Accélérer la mise en œuvre de l’adaptation nécessite d’intervenir à plusieurs échelles ou niveaux décisionnels, et ce, de façon transversale. L’ensemble des orientations, des structures, des mécanismes et des outils en place doivent être revisités à l’aune des changements climatiques, et parfois même complètement repensés.
Les acteurs de la gouvernance, tels que les municipalités, les gouvernements provinciaux et nationaux de même que les organisations internationales, se doivent de réfléchir collectivement aux enjeux complexes et interdépendants, à la pluralité des acteurs concernés et aux stratégies pour améliorer le leadership de la gouvernance climatique. Les objectifs de cette démarche : accentuer la mise en œuvre de solutions d’adaptation cohérentes; transformer les structures et modes de fonctionnement des processus en place ainsi que définir les orientations de recherche permettant de soutenir cette transformation.
À l’heure actuelle, les institutions responsables de la gouvernance climatique au Québec ne sont pas outillées pour bien structurer et coordonner les processus de décision et de planification à moyen et à long terme. Le manque de clarté sur les rôles et les responsabilités des différents acteurs complique la capacité de l’État à implanter des changements tant sur les plans interinstitutionnel et intersectoriel que sur le plan territorial.
Ce colloque propose d’explorer les questions suivantes : comment, à partir d’un regard plus intégré, pouvons-nous établir des modes de gouvernance efficaces, cohérents et adaptés à la réalité des changements climatiques? quels seraient les ingrédients utiles pour accélérer la mise en œuvre de l’adaptation de la société québécoise à travers la gouvernance et ses composantes, notamment le leadership, les mécanismes et les processus, et la démarche/empowerment collaborative? comment traiter la transformation de la gouvernance lorsqu’il est question de priorités d’adaptation à des échelles plus régionales, voir locales?
Remerciements :Un merci sincère à tous les intervenants qui s’intéressent à ces questions émergentes et aux participants qui ont alimenté les discussions. Nous remercions nos invités spéciaux et toutes les personnes qui ont contribué à l'organisation de ce colloque. Nous espérons avoir amorcé une réflexion qui fera avancer la mise en œuvre de l’adaptation à travers une gouvernance climatique cohérente.
Dates :Format : Uniquement en ligne
Responsables :- Annie Chaloux (UdeS - Université de Sherbrooke)
- Alain Bourque (Ouranos)
- Marie-Pierre Varin (UdeS - Université de Sherbrooke)
Programme
Accueil
Gouvernance et enjeux de structure
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Communication orale
La co-construction des politiques climatiques, un modèle typiquement québécoisHugo Séguin (UdeS - Université de Sherbrooke)
En matière de gouvernance climatique, le Québec semble se distinguer à travers la volonté de grands acteurs de la société civile de tous les horizons de co-construire des propositions de politiques publiques faisant consensus et de les soumettre aux décideurs publics. Cette volonté s'est exprimée de multiples façons depuis la fin des années 1990s jusqu'à aujourd'hui.
La conférence vise d'abord à circonscrire les caractéristiques de cette façon originale d'entrevoir le rôle d'une partie de la société civile dans l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques climatiques au Québec.
Elle offre par la suite un tour d'horizon historique de plusieurs grandes initiatives de recherche de consensus au sein de la société québécoise sur les questions climatiques, initiatives réunissant des acteurs influents du milieu des affaires, des groupes environnementaux et sociaux, du secteur financier et des centrales syndicales.
La conférence cherche par la suite à tirer un certain nombre d'enseignement de ces initiatives, se demandant notamment quels peuvent en être les impacts réels sur les politiques publiques. Elle conclut que, bien qu'elle donne des résultats tangibles tant au niveau des politiques publiques que du maintien d'une forme de cohésion sociale sur ces questions, cette forme de gouvernance n'est pas conçue pour promouvoir les transformations profondes ou radicales qu'exige aujourd'hui la dégradation rapide de la situation climatique.
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Communication orale
L'adaptation aux changements climatiques dans les municipalités québécoisesEve Bourgeois (University of Toronto)
La communauté scientifique est unanime sur le fait que nous avons été témoins des conséquences des changements climatiques au cours des dernières années et que celles-ci seront exacerbées dans le futur. Malgré ce contexte, les administrations municipales au Canada tardent à prendre des mesures afin de réduire leur vulnérabilité face aux impacts des changements climatiques. Parmi les dix plus grandes villes du Québec, seulement quatre d'entre elles ont formellement adopté un plan d'atténuation des effets des changements climatiques. Cette situation soulève la question de recherche suivante: pourquoi certaines villes québécoises ont-elles adopté un plan d'adaptation aux changements climatiques alors que d'autre ne l'ont pas fait?
Pour répondre à cette question, la présente recherche procède à une analyse comparative afin de comparer deux dyades municipales, soit 1) les villes de Laval et Longueuil et 2) les villes de Saguenay et Sherbrooke. L’étude avance deux arguments. Premièrement, l’adoption d’un plan d’adaptation repose en grande partie sur l’accessibilité des villes à obtenir du financement externe. Deuxièmement, l’étude suggère que les départements de l’environnement ont un rôle à jouer au-delà de la phase de définition de l'agenda. À travers un suivi et des rappels aux autres départements, le soutien des entrepreneurs politiques institutionnels est essentiel pour s'assurer que les actions identifiées dans le plan d'adaptation sont effectivement mises en œuvre.
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Communication orale
Vers une première stratégie inuite en adaptation changement climatique pour le NunavikLaurie Beaupré (Société Makivik), Adam Gardner (Kativik)
Le nord du Canada se réchauffe à un rythme environ trois fois supérieur à celui du reste du monde, les régimes de précipitations changent, les saisons de glace raccourcissent et le pergélisol dégèle. Cela affecte les espèces fauniques et les écosystèmes, les pratiques culturelles, les infrastructures et les transports, l'accès au territoire, la sécurité, la santé et le bien-être des Inuit du Nunavik.
La Société Makivik travaille à développer la première stratégie en adaptation changement climatique pour le Nunavik. Dans un paysage de gouvernance aussi fragmenté, la collaboration de plusieurs parties prenantes est essentielle au développement d’une stratégie qui répond aux différents enjeux liés aux changements climatiques en plus de mobiliser les acteurs dans l’atteinte d’objectifs communs.
Makivik collabore étroitement avec l’Administration Régionale Kativik pour développer cette stratégie en utilisant l'approche de la théorie du changement, un processus de planification qui permet de lier des objectifs à long terme aux changements à court et moyen terme qui sont nécessaires afin d’atteindre ces objectifs. C’est par l’entremise d’ateliers, de groupes de travail et de consultations que les parties prenantes identifieront leurs priorités en matière d’adaptation aux changements climatiques et qu’elles travailleront à identifier les actions et les changements qui seront nécessaires à l’atteinte d’objectifs communs afin de répondre aux besoins présents et futurs des Nunavimmiut.
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Communication orale
L’adaptation aux changements climatiques chez Hydro-Québec – une gouvernance en évolutionJacinthe Clavet-Gaumont (Hydro-Québec)
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Communication orale
L’intégration de la vulnérabilité dans les orientations politiques 2013-2020 du Québec en matière de changements climatiquesLaurie Gagnon-Bouchard (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Cette communication propose une analyse critique de l’intégration du concept de vulnérabilité dans les orientations politiques 2013-2020 en matière de changements climatiques du gouvernement libéral du Québec. Les orientations politiques en matière de lutte aux changements climatiques au Québec issues du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques et de la Stratégie d’adaptation aux changements climatiques 2013-2020 ont été analysées. Ce qui a été plus spécifiquement observé est ce que l’adoption du concept de vulnérabilité permet d’opérer dans les orientations politiques. Sandra Laugier (2012, 2015) et Judith Butler (2006, 2015) ont toutes deux affirmé de la difficulté générale de reconnaître la condition de vulnérabilité puisqu’elle nécessiterait de revoir la façon dont nous envisageons notre rapport au monde. Il semble aussi que l’intégration par les institutions des concepts critiques émanant des marges sert le plus souvent à remettre de l’avant un programme politique qui prévalait avant la mobilisation de ces concepts. L’analyse réalisée révèle que les usages de la vulnérabilité permettent de justifier le soutien institutionnel des secteurs économiques au cœur du Plan Nord, de mettre de l’avant une gestion des risques et des vulnérabilités qui ne questionne pas fondamentalement le système qui les a créés, de reconduire une vision utilitaire et un rapport de domination à la nature.
La gouvernance à travers différents secteurs
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Communication orale
Stratégies et outils d’intégration multiniveaux et intersectoriels en matière de transports et d’aménagements urbainsFanny Tremblay-Racicot (ENAP - École nationale d'administration publique)
L’intégration des transports et de l’aménagement urbains consiste en une série de stratégies qui visent à répondre à la croissance de l’utilisation de l’automobile et de la congestion routière, à la pollution de l’air et aux émissions de gaz à effet de serre (GES), ainsi qu’aux impacts négatifs de l’étalement urbain. En dépit de la prépondérance et de la persistance de ces problèmes, les structures institutionnelles et administratives peinent à s’adapter afin de répondre à un agenda de planification durable intégrée. En matière de transport et d’aménagement urbain, le défi de l’intégration se pose non seulement au niveau local, mais également aux niveaux régional, provincial et fédéral. En effet, bien que ces questions soient essentiellement locales et territorialisées, divers paliers se partagent les pouvoirs et les ressources nécessaires à l’atteinte d’une action coordonnée aux niveaux local et régional. Il s’agit donc non seulement d’intégrer horizontalement les politiques publiques et l’action gouvernementale au sein d’un même palier, mais également de les coordonner verticalement. Cette communication présente les fondements scientifiques de l’intégration des transports et de l’aménagement urbains et offre une synthèse des outils d’intégration multiniveau et des adaptations organisationnelles québécoises permettant l’intersectorialité.
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Communication orale
La forêt publique à travers les controverses socio-écologiques : la possibilité d'une gouvernance renouveléeJean-François Bissonnette (Université Laval)
La gestion des forêts au Canada pose plusieurs défis. Aux incertitudes associées aux changements climatiques et aux cycles économiques s’ajoutent des préoccupations sociales concernant le maintien de l’intégrité des écosystèmes. À l’égard des choix politiques sur la gestion de la forêt, la perspective de l’« acceptabilité sociale » permet d’aborder les questions de gouvernance. En effet, pour des organisations écologistes, certains modes de gestion et d’aménagement des forêts sont à revoir, en fonction des nouvelles considérations liées aux changements climatiques et au statut des espèces menacées. Aux yeux d’acteurs industriels et de collectivités dépendantes des forêts, ce sont plutôt les mesures de conservation qui peuvent paraître incompatibles avec le maintien des activités sur le territoire. Deux visions s'opposent, soit limiter les interventions sur le territoire forestier pour maintenir sa résilience à l'augmentation du nombre et de l’intensité des aléas ou encore modifier la composition forestière afin de doter les écosystèmes et les systèmes économiques qui en dépendent d'une plus grande capacité d’adaptation. Cette présentation abordera les questions suivantes : 1) comment analyser les enjeux de gouvernance en fonction des controverses socio-écologiques à l’heure des changements climatiques et comment envisager une gouvernance polycentrique des ressources forestières et du territoire afin de concilier des perspectives souvent antagonistes ?
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Communication orale
Les changements et la variabilité climatique et l'adaptation de l'agriculture au Québec: les rôles des différents acteurs et leurs évolutions.Bellout Azzeddine (Université de Bouira), Antonia Bousbaine (Université de Liège), Christopher Bryant (UdeM - Université de Montréal)
Un groupe d’agriculteurs québécois a discuté avec Bryant comment les agriculteurs américains dans un territoire semblable au territoire québécois il y a quelques années ont pu s’adapter aux changements et à la variabilité climatiques. Les agriculteurs québécois ont décidé d’aller rencontrer ces agriculteurs américains, et ces québécois ont pris note de l’adaptation des agriculteurs américains.
Puis par la suite, le ministère de l’agriculture au Québec a demandé aux contés de mettre en place des Plans de Développement des Zones Agricoles (PDZA) qui devraient tenir compte de toutes les sources de stress telles que le climat en tenant compte d’une gamme d’acteurs et leurs propres connaissances.
En plus, de nombreux articles dans la presse ont montré dans différentes provinces la prise en compte des changements climatiques, par le gouvernement du Canada avec des ‘laboratoires vivants’ établis dans plusieurs provinces, y compris Québec.
Donc, les agriculteurs et des gouvernements ont joué des rôles importants dans ces processus d’adaptation.
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Communication orale
Le rôle de la gouvernance multi-niveau pour la mise en œuvre des régimes de régulation des risques au QuébecÈve Bourgeois (University of Toronto), Julie-Maude Normandin (ENAP - École nationale d'administration publique), Marie-Christine Therrien (École National de l'Administration Publique)
Pause dîner
La gouvernance à travers une approche territoriale
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Communication orale
Les déterminants de l’efficacité des instruments des politiques publiques pour l’adaptation aux changements climatiques : leçons tirées d’études de cas au Québec, au Canada AtlantiNathalie Beaulieu (Université Laval), Pierre Valois (Université Laval)
Six études de cas se sont penchées sur les facteurs qui motivent les instances publiques à développer des instruments spécifiques ainsi que d’autres qui facilitent leur mise en œuvre et qui favorisent leurs effets positifs. Bon nombre d’entre eux reviennent dans toutes les localités et à tous les niveaux de gouvernance. Les facteurs motivants incluent des avantages anticipés pour la réduction des risques ainsi que pour l’amélioration de la qualité de vie. Des solutions qui permettent de poursuivre ces deux objectifs à la fois, comme le verdissement, les parcs et la conservation des milieux naturels, peuvent motiver les instances à agir et peuvent favoriser l’adhésion des résidents. Les pressions sociales perçues, qui peuvent résulter d’exigences gouvernementales, des attentes exprimées lors de consultations publiques ou d’engagements antérieurs, influencent aussi la motivation. Les outils d’aménagement du territoire peuvent permettre aux instances de jouer un rôle d’interface entre les résultats de la recherche scientifique et les différentes sources de pression sociale en vue de bénéfices collectifs et à long terme. Parmi les barrières à l’adaptation aux changements climatiques, des participants des études de cas hors Québec ont souligné le manque de mécanismes de planification régionale.
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Communication orale
De la gouvernance à l'adaptationaux défis climatiques: Le changement dans l'étude du réseau d'acteurs et de leurs représentations sociales.Alice Charbonneau (Université du Québec à Rimouski), Martin Laroche (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Steve Plante (Université du Québec à Rimouski), Étienne Quillet (Université du Québec à Rimouski)
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Communication orale
L’orchestration : un mode gouvernance pour l’adaptation locale et régionale aux changements climatiques?John Husk (Université Laval)
La communication se penche sur le concept d’orchestration, un mode de gouvernance indirecte de l’adaptation aux changement climatiques, appliqué ici au niveau municipal. La perspective de l’orchestration se distingue par l’importance qu’elle attribue à la capacité de l’orchestrateur à mobiliser des intermédiaires qui seront mieux placés que lui pour atteindre les cibles de l’adaptation. De plus, l’orchestration suppose en ce sens une coordination des efforts de la collectivité pour favoriser la cohésion et induire un effet catalyseur. Comment se déploie l’orchestration de l’adaptation aux changements climatiques dans une municipalité? Pour tenter de répondre à cette question, la recherche s’intéresse au cas de Trois-Rivières, l’une des premières municipalités québécoises à avoir adopté un plan d’adaptation en 2013.
Nos résultats préliminaires invitent à voir que l’expérience de Trois-Rivières présente des caractéristiques distinctives de l’orchestration : 1. La création de contextes d’opportunités (cadre favorable à l’atteinte de buts communs) ; 2. Un alignement stratégique des parties prenantes ; et 3. Une médiation à travers les échelles et secteurs d’intervention. L’orchestration n’est pas encore tout-à-fait au point, mais plusieurs signes indiquent que les acteurs municipaux comprennent mieux qu’avant l’importance d’instaurer un lien de confiance avec des intermédiaires, de leur laisser une marge de manœuvre et de leur offrir des ressources adéquates.
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Communication orale
Les ingrédients d’une gouvernance intégrée : Qu’apprendre des inondations dans la région du Richelieu?Rim Chehab (Université de Montréal), Anne-Laure Fakiroff (Université de Montréal), Isabelle Thomas (UdeM - Université de Montréal)
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Communication orale
Le programme North-by-North d’ArcticNet : un modèle de gouvernance inuite pour l’adaptation aux changements climatiquesComité consultatif inuit Arctic Net (ArcticNet), Christine Barnard (Université Laval), Jackie Dawson (ArcticNet), Eric Loring (Inuit Tapriit Kanatami), Shirin Nuesslein (ArcticNet), Alexa Reedman (ArcticNet), Pascale Ropars (ArctiNet), Comité consultatif territorial d'ArcticNet (ArcticNet)
Historiquement, les recherches sur les impacts des changements climatiques menées dans les communautés nordiques ont fait fi des connaissances, du leadership et des besoins de ces dernières. Or, le savoir traditionnel et la recherche scientifique sont tous deux des systèmes de connaissances valables qui devraient être harmonisés pour éclairer les décisions et les politiques en matière d’adaptation aux changements climatiques. Avec l’aide de ses collaborateur.trice.s, ArcticNet a mis sur pieds le programme North-by-North, un programme piloté, régi et dirigé par les Inuits et les établissements d'enseignement postsecondaire du Nord. Ce programme vise à promouvoir la gouvernance inuite en matière de recherche, à garantir la participation et l’inclusion des Inuits aux débats sur les enjeux qui les touchent, à renforcer les capacités des chercheur.euse.s inuit.e.s, ainsi qu’à établir des partenariats qui renforceront l’impact et l’efficacité des recherches menées dans l’Inuit Nunangat par et pour les Inuits. Bien qu'il soit encore en phase pilote, le programme North-by-North a déjà démontré l'importance de financer non seulement des projets communautaires, mais également des projets menés par les communautés. Les habitants de l’Arctique sont conscients des changements qui se produisent et cherchent des moyens pour comprendre leur environnement en mutation ainsi que pour s’y adapter.
Gouvernance des changements climatiques: défis et enjeux
Priorités gouvernementales en adaptation aux changements climatiques
Démarches de proximité et approches collaboratives
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Communication orale
Les défis de la collaboration interdisciplinaire : exemples et réflexions à partir d’une recherche récente en adaptation régionaleAlain Létourneau (UdeS - Université de Sherbrooke), Isabelle Thomas (Université de Montréal)
L’équipe constituée par les professeure et professeur Thomas et Létourneau a travaillé avec Ouranos et la MRC de Memphrémagog : préparation en 2016, projet financé de 2017 à 2020, et dernières opérations en 2021. Le but était d’aider celle-ci à se donner une stratégie d’adaptation aux changements climatiques. Pour ce faire, il a été convenu de faire appel à un processus étendu de co-construction des savoirs et préoccupations avec les acteurs du milieu. Nous avons, d’un commun accord, sélectionné six secteurs comme étant particulièrement importants pour la MRC : les acteurs de planification urbaine et de sa gestion, ceux de la sécurité publique, de la santé et des services sociaux, et dans la sphère économique, le volet touristique et le volet agricole. Comme les groupes sectoriels ne correspondaient pas à des régions de la MRC et ne comprenaient que marginalement les groupes citoyens et les ONG, nous avons organisé des cafés climat dans cinq villes : North Hatley, Potton, Magog, St-Étienne de Bolton et Orford, pour élargir la participation. Avec un professeur de philosophie pratique (éthique, gouvernance, dialogue et environnement saisis au plan des interactions) et une professeure urbaniste ce qui implique l’aménagement urbain, avec spécialité sur l’adaptation et la vulnérabilité, on peut dire que l’espace des échanges intersectoriels (comprenant disciplines et pratiques professionnelles) était large et complexe. La présentation permettra un survol de ce que ceci suppose.
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Communication orale
Une collaboration intersectorielle durable en réponse aux enjeux climatiques : pour en finir avec la logique de gestion par projetAnne-Marie Corriveau (UdeS - Université de Sherbrooke)
La collaboration intersectorielle est depuis longtemps identifiée comme un passage obligé pour la résolution de problématiques complexes, dont les enjeux associés aux changements climatiques. Pourtant, tant les études sur le sujet que l’expérience vécue par les acteurs impliqués démontrent que le succès de ces collaborations est souvent décevant en regard des efforts et des ressources qui y sont consentis. Parmi les causes de ces difficultés, le développement et la conduite de ces collaborations poseraient des défis particuliers. C’est dans le but de mieux comprendre le fonctionnement et l’évolution de telles initiatives qu’a été réalisée cette étude longitudinale d’une collaboration intersectorielle ayant pour objectif le mieux-être et la santé d’une population d’une ville canadienne de grosseur moyenne. Les résultats de cette étude invitent à revoir certains a priori quant à l’évolution et au fonctionnement de la collaboration intersectorielle. L’analyse démontre que la collaboration est un phénomène complexe, marqué par une évolution en dents de scie et la présence constante de diverses formes d’ambiguïté avec lesquelles il faut composer. Ces résultats suggèrent aux chercheurs comme aux praticiens de distinguer la collaboration de type « gestion de projet » de la collaboration « durable », cette dernière apparaissant comme étant plus adéquate pour résoudre durablement les problématiques complexes associées aux changements climatiques.
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Communication orale
La gouvernance urbaine de l’adaptation aux changements climatiques : enjeux, contraintes et opportunités du processus de réaménagement urbain à MontréalAlice Bonneau (INRS), Fantine Chené (UdeM), Geneviève Cloutier (Université Laval), Danielle Dagenais (UdeM), Sophie Duschesne (INRS), Catherine Fournier (INRS), Alexis Guillemard (UQAM), Dominic Lapointe (UQAM), Hélène Madénian (INRS - Institut national de la recherche scientifique), Sylvain Paquette (UdeM), Étienne Poulin (INRS), Josée Provencal (INRS), Michel Rocheford (UQAM), Sophie Van Neste (INRS)
Le Labo Climat Montréal est une démarche de recherche-action inspirée de l’approche living lab. L’équipe s’est intéressée au processus de réaménagement du grand secteur urbain de Lachine-Est à Montréal. Au fil de la démarche, nous avons identifié avec les participants des leviers et des contraintes pour une plus grande intégration de l’adaptation aux changements climatiques dans ce processus, en partant des pratiques, outils, et espaces de concertation et de coordination existants. Ceux-ci touchent la structure institutionnelle et budgétaire, les structures de partenariat avec les acteurs externes, et les modalités d’encadrement du développement immobilier. Les enjeux d’îlots de chaleur et d’adaptation à l’augmentation de la fréquence et l’intensité des épisodes de fortes précipitations dans la planification urbaine ont particulièrement été étudiés, du point de vue des défis de coordination, l’importance des choix et arbitrages dans les décisions quant aux mesures à prioriser, ainsi que des besoins de mobilisation et de transfert d’expertises dans certaines pratiques. Finalement, le Labo Climat a identifié quatre moments pour intégrer plus formellement l’adaptation aux changements climatiques dans le processus de projet urbain à Montréal.
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Communication orale
La gouvernance collaborative comme outil d’adaptation aux changements climatiques : le cas de la gestion adaptée et intégrée du barrage du lac MassawippiCatherine Choquette (Université de Sherbrooke), Camille Cloutier (UdeS - Université de Sherbrooke), Geneviève Cloutier (Université Laval)Présentation Slideshare
Avec près de 10 000 barrages sur le territoire québécois, les propriétaires de barrage sont des acteurs incontournables de la gestion de l’eau. Aujourd'hui, ils doivent composer avec la protection de l'environnement, les effets des changements climatiques et les divers usages de l’eau. En fonction de la finalité de l’ouvrage (production hydroélectrique, contrôle des inondations, villégiature, etc.) et de l’exploitant qui en est responsable (gouvernement, municipalités, entreprises, particuliers), les modes de gestion varient grandement, créant des écarts importants dans la prise en compte des enjeux environnementaux, climatiques et territoriaux.
Pourtant, peu d’outils juridiques guident le gestionnaire de barrage vers une gestion intégrée des ressources en eau. Devant ces lacunes, la gouvernance normative offre une avenue intéressante pour impliquer l’ensemble des acteurs locaux dans l'élaboration d’un plan de gestion du barrage. C’est dans cette optique que la démarche interdisciplinaire du projet Acclimatons-nous! vise à co-construire des solutions systémiques pour trois barrages de l’Estrie. La présentation exposera le cas du barrage de la rivière Massawippi et portera sur les deux premières étapes de cette démarche, soit la mobilisation des ressources et le partage de l’information.
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Communication orale
Les démarches de gouvernance de proximité permettent-elles de renforcer la capacité d’adaptation des territoires aux aléas hydroclimatiques ? Analyse et comparaison des processus dGeneviève Cloutier (Université Laval), Allan Fontaine (ÉTS - École de technologie supérieure), Mathieu Glaus (École de Technologie Supérieure), Annie Poulin (École de Technologie Supérieure), Isabelle Thomas (Université de Montréal), Antoine Verville (Regroupement des organismes des bassins versants du Québec)
Leadership en gouvernance des changements climatiques
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Communication orale
L’intégration de l'adaptation au climat aux différents échelles sociales et économiques : des responsabilités citoyennes au rôle du secteur financierJoanna Eyquem (University of Waterloo)
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Communication orale
L'inclusion du handicap dans la gouvernance climatiqueSébastien Jodoin (Université McGill)
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Communication orale
Entre techno-optimisme et (mal)adaptation : Comprendre les populations « coincées » par l’ÉtatSarah Munoz (UdeM - Université de Montréal)
Cette recherche vise à expliquer la discordance entre les prévisions alarmistes de déplacements liés aux changements climatiques et la réalité empirique, à savoir l’absence de mobilité chez les populations les plus touchées (les populations « coincées »). Pour comprendre pourquoi les personnes ne se déplacent pas malgré une forte vulnérabilité climatique, je me penche sur la construction institutionnelle de l’immobilité en prenant le cas de la Louisiane du Sud, région particulièrement touchée par les phénomènes climatiques et environnementaux. Par l’étude des acteurs politiques, industriels et militants qui façonnent les pratiques et politiques d’adaptation environnementale, j’appréhende la manière dont l’État contribue à la vulnérabilité des Louisianais. L’argument défendu est que les discours technocratiques en lien avec la crise climatique et le techno-optimisme de l’État encouragent l’immobilité et nuisent à l’utilisation de la mobilité comme technique d’adaptation aux changements climatiques.
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Communication orale
Réduire l’influence néfaste de l’énergie fossile afin d'assurer une relance propre et solidaireRosa Galvez (Sénat du Canada), Karine Péloffy (Bureau de la sénatrice), Nick Zrinyi (Sénat du Canada)