Informations générales
Événement : 88e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :Le développement des sociétés, des territoires et de leur population est lié en partie à leur capacité d’innovation. Cette recherche de l’innovation a pour objet de soulever des problématiques et de trouver des solutions appropriées et durables, telles que les innovations sociales, et ainsi de faire face aux enjeux et aux défis contemporains (phénomènes climatiques, problématiques éducationnelles, vieillissement de la population, accès aux soins inégal, dévitalisation des régions éloignées, etc.).
Pour répondre à ces problèmes, des espaces d’innovation se créent dans de nombreux territoires urbains, périurbains ou ruraux (Krauss et Tremblay, 2019). Ces espaces prennent des formes variées (lieux de concertation, de fabrication, de réflexion), se voient attribuer de multiples appellations (living labs, fab labs, makerspaces et autres labs) et abordent des thématiques diverses avec des équipes et des moyens de plus ou moins grande envergure. Pour autant, ces espaces d’innovation existent avec l’objet commun de (re)penser la société afin d’améliorer la vie de la population qui la compose (Rumpala, 2014).
En dépit de leur nombre croissant, ces initiatives semblent manquer parfois de cohérence (ex. : manque de mise en réseau), mais aussi de ressources suffisantes (humaines, financières et matérielles). Elles semblent également pâtir d’une méconnaissance de leur existence auprès d’un large public qui, pourtant, pourrait en être les premiers bénéficiaires. Enfin, dans ces lieux peuvent émerger des innovations sociales contribuant à résoudre une problématique complexe.
En somme, que recouvrent ces espaces d’innovation? Est-il envisageable de les définir précisément? Est-il possible d’en dresser une typologie? Et quelles typologies possibles (par le territoire d’implantation, par les acteurs qui les créent, par ceux qui en bénéficient ou encore selon les phénomènes qu’ils tentent d’aborder)? Quelles formes d’innovations sociales peuvent en découler?
En fonction des propositions acceptées, les thèmes suivants ont émergé afin de structurer le programme de deux jours :
THÈME 1 – ESPACES D’INNOVATION : PORTRAITS ET ACTEURS
Portrait des espaces d’innovation
Acteurs stratégiques des espaces d’innovation
THÈME 2 – ESPACES D’INNOVATION : ACTIONS ET IMPACTS
Espaces d’innovation au profit de l’éducation
Espaces d’innovation au profit de l’environnement et de la santé
THÈME 3 – ESPACES D’INNOVATION : TERRITOIRES ET RURALITÉ
Espaces d’innovation et territoires
Des espaces d’innovation atypiques en région
Espaces d’innovation au profit de l’agriculture et de l’agroalimentaire
Le comité organisationnel tient à remercier l'ensemble des personnes participantes pour le partage de leur recherche et leur présence active à ce colloque virtuel. Nous remercions aussi l'ACFAS pour les efforts déployés afin de permettre à ce Congrès d'avoir lieu et ce, en dépit de la pandémie.
Dates :Format : Uniquement en ligne
Responsables :- Arnaud Scaillerez (Université de Moncton)
- David Guimont (Cégep de Rivière-du-Loup)
- Steve Joncoux (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
- Jacques A. De Guise (ÉTS - École de technologie supérieure)
- Danielle Lafontaine (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
- Ann-Louise Davidson (Université Concordia)
Programme
THÈME 1 – ESPACES D’INNOVATION : PORTRAITS ET ACTEURS – Session 1 : Portrait des espaces d’innovation
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Communication orale
Living Lab, Laboratoire vivant et variété d'approches et espaces pour innover à dimensions ou visées territoriales : la question des typologiesDanielle Lafontaine (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Envisagé depuis une vingtaine d'années sous l'angle d'environnements d'innovation et de recherche intégrant des acteurs aux compétences variées et opérant dans des milieux " réels ", souvent en contexte territorial, les Living Labs ont, depuis les premiers efforts pour les constituer, suscité des travaux visant à les différencier d'avec d'autres méthodologies, approches, formes ou modalités d'organisation. Si en 2005 Ballon, Pierson et Delaere écrivaient constater une " grande confusion" pour les distinguer parmi des " types " d'installations associées à un " territoire nouveau ", leur multiplication, avec celle d'une variété d'espaces, lieux ou laboratoires, justifie un intérêt renouvelé pour les types et typologies proposées d'hier à aujourd'hui.
Intégrant des considérations spatio-temporelles, la recherche présentée vise à cerner des efforts typologiques concernant les Living Labs et une variété d'approches et espaces pour innover à dimensions ou visées territoriales. Croisant des enjeux scientifiques et socio-politiques, loin d'aller de soi, la typologie reste définie et construite, voire figurée, de différentes façons, beaucoup reposant sur des observations de pratiques ou de cas. Plusieurs typologies seront portées à l'attention, soulignant des reprises, remaniements et transformations. À l'innovation s'ajoute désormais la poursuite efficace d'objectifs sociétaux de développement considérés vitaux pour les personnes et les collectivités tant rurales qu'urbaines. -
Communication orale
De la nature des laboratoires vivants et de l’usage de la conception participative pour la conception de systèmes d’assistance cognitive basés sur l’Internet des objetsSylvain Giroux (UdeS - Université de Sherbrooke), Hélène Pigot (Université Sherbrooke)
Depuis 2002, le laboratoire Domus développe des systèmes de supervision et d’assistance cognitive, à partir de besoins exprimés par le milieu, en conception participative, dans une approche interdisciplinaire, afin de favoriser l'autonomie à domicile des personnes fragiles et/ou atteintes de troubles cognitifs (personnes âgées, traumatisés crâniens…). Pour ce faire, trois catégories d’espaces d’innovation ont été utilisés : 1) un environnement contrôlé sur le campus (appartement intelligent), 2) un laboratoire vivant structuré et permanent en milieu réel (résidence alternative de 10 logements) et 3) des installations éphémères en milieu réel (résidences pour personnes âgées et domiciles). Ils se sont révélés fort différents, mais complémentaires. Dans un premier temps, ces espaces seront caractérisés en termes d’infrastructure technologique, de topologie spatiale, de scénarios, de durée des évaluations et de conditions écologiques. Dans un second temps, nous illustrerons, à l’aide de projets concrets (aide à la préparation de repas, assistance pour l’errance nocturne…), comment les trois étapes de la conception participative — identification du problème par les utilisateurs finaux, développement du concept et évaluation dans la vie quotidienne — ont été déclinées dans chacun de ces espaces (quel type de système, quelle clientèle, quelles parties prenantes) et lequel s’est révélé le plus approprié en fonction du contexte et des objectifs poursuivis.
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Communication orale
Fablabs : quels intérêts ont les entrepreneurs à fréquenter ces nouveaux lieux ?Cécile Fonrouge (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Les fablabs sont des nouveaux lieux dans lesquels on peut expérimenter et fabriquer au moyen d’outils numériques. Si les recherches précédentes ont documenté le phénomène, aucune ne se pose la question directe de l’intérêt pour l’entrepreneur. Quels intérêts ont les entrepreneurs à fréquenter ces nouveaux lieux ? Pour répondre à cette question, nous définissons les fablabs en présentant une typologie selon le type de gouvernance, le degré d’ouverture et la mission (sociale versus appropriation technologique).
Puis, une observation-participante d’un lancement de fablab est menée sur près de trois ans. Trois questions de recherche sont isolées. Elles sont définies par contraste avec les concepts proches de tiers-lieu, communauté et écosystème. Les premiers résultats mettent en lumière le fait que ces lieux présentent des dimensions transgressives, de socialisation dans l’action et d’appropriation du numérique en tension :
- transgressives car l’aspiration à une forme de liberté créatrice hors cadre vient en opposition avec la nécessaire institutionnalisation de ces lieux émergents ;
- de socialisation agissante – la tension est ici entre des individualités nécessaires au développement d’un projet d’entrepreneur et l’animation d’un collectif propre à ces lieux de partage de machines communes ;
- d’appropriation du numérique – avec un rôle clef du « fabmanager » qui est tiraillé entre son insertion locale et les origines plus globalisantes du réseau des fablabs.
THÈME 1 – ESPACES D’INNOVATION : PORTRAITS ET ACTEURS – Session 2 : Acteurs stratégiques des espaces d’innovation
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Communication orale
Muséolab: une collaboration DigiHub et Musée POP pour l’exploration des dispositifs muséaux numériquesClaudine Drolet (DigiHub Shawinigan), Cécile Fonrouge (UQTR), Valérie Therrien (Musée POP de Trois-Rivières)
Né de la collaboration entre le Musée POP et le DigiHub Shawinigan, le Muséolab est un laboratoire vivant en muséologie numérique.
Le DigiHub Shawinigan est un incubateur-accélérateur d’entreprises qui a développé une expertise en patrimoine et muséologie numérique. Le Musée POP a pour mission de faire connaître la culture populaire du Québec. L’institution, située à Trois-Rivières, comprend le complexe de la vieille prison de Trois-Rivières et possède une collection de plus de 100 000 objets.
Depuis deux ans, le Musée POP et le DigiHub ont construit le Muséolab en misant sur la cocréation. Dès les prémisses du projet, le Musée POP a invité ses partenaires du milieu culturel à réfléchir aux enjeux du musée. Les startups du DigiHub ont ensuite proposé des prototypes qui répondent à ces enjeux. Trois prototypes sont présentement en phase test au Musée POP et d'autres sont en développement. Notre objectif est de documenter notre processus de travail et d'implantation des prototypes afin d'outiller les autres institutions muséales, mais aussi de mettre en place un réseau de partage de ces innovations. La professeure Cécile Fonrouge de l’UQTR s’est intéressée à la dynamique du Living Lab afin de permettre à l’équipe du Muséolab d’améliorer ses pratiques. L'approche Living Lab préconise l'engagement des utilisateurs et de plusieurs acteurs dès le départ, ce qui peut créer une forme d'innovation déstabilisatrice qu'il faut encadrer. -
Communication orale
PRISME, le laboratoire d’innovation en médiation numérique du Musée des beaux-arts de MontréalCharlène Bélanger (Musée des beaux-arts de Montréal)
Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) initie depuis plusieurs années des projets et des recherches avec l’intention affirmée de contribuer au développement des pratiques dans le champ de la muséologie et de l’éducation muséale.
Dans cette veine, le MBAM a récemment mis sur pied PRISME, le laboratoire d’innovation en médiation numérique, où des recherches collaboratives sont menées afin d’imaginer de nouvelles formes d’appropriation du numérique au musée. Dans cet espace ouvert au public, des chercheurs, des producteurs de technologies, des musées et des visiteurs collaborent, inventent, expérimentent et cocréent de nouveaux outils de médiation numérique ou de nouvelles formes d’usage du numérique en contexte muséal. Par ailleurs, le Laboratoire se place au service du réseau des musées du Québec en lançant des appels à projets visant à susciter l’innovation collective.
Durant cette communication, nous montrerons comment les activités du Laboratoire génèrent des collaborations intersectorielles, provoquent des innovations, profitent au réseau des musées québécois et canadiens, tout en stimulant la créativité au sein de l’écosystème local des producteurs technologiques. Globalement, de l’analyse des premiers projets collaboratifs menés au laboratoire, nous dégagerons les assises d’un nouveau rôle social pour le musée : celui de catalyseur d’innovation. -
Communication orale
Politiques urbaines et makerspaces : le cas de BarceloneJérémy Diaz (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM), Sylvain Lefebvre (UQAM), Mariona Tomas Fornes (Université de Barcelone)
La diffusion des ateliers de fabrication numérique (AFN) est devenue un phénomène mondialisé. Principalement localisés en milieu urbain, ces ateliers ont la volonté de mettre à la disposition des citadins des moyens de production afin de concevoir, de réparer et de prototyper toutes sortes d’objets. Depuis quelques années, nous avons constaté un enthousiasme croissant des pouvoirs urbains pour ces pratiques popularisées par le mouvement maker. L’objectif de cet article est de comprendre les relations qu’entretient ce phénomène avec les gouvernements urbains. Peu de choses ont été écrites sur la façon dont les villes mettent en oeuvre des stratégies pour encourager ces pratiques sur leur territoire. Pour combler cette lacune, nous avons analysé le cas de la ville de Barcelone, qui mène une action territoriale ambitieuse à travers la création d’un réseau public d’ateliers dédiés à la fabrication numérique : les ateneus de fabricació.
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Communication orale
L'action et la vision, deux leviers essentiels de mobilisation dans un lab en développementGeneviève Aubry (Bureau d'à côté)
Depuis 2018, un groupe d’entrepreneur.e.s de Rouyn-Noranda s’est donné pour défi de réhabiliter d’ici 2026 l’écosystème du lac Osisko, situé en plein cœur de la ville, dans une démarche créative et communautaire impliquant la population et les secteurs des arts et de la culture, des sciences et de l’industrie.
Un projet d’une telle complexité et impliquant un si grand nombre de parties prenantes fait nécessairement face à de nombreux défis. Comment rallier les partenaires ? Comment faire travailler ensemble des gens si différents ? Comment mettre en place un espace sécuritaire permettant le développement des liens de confiance nécessaires à la créativité, à l’innovation et à l’apprentissage collectif ?
Notre communication a pour but d’apporter un point de vue de praticienne sur les dynamiques de mobilisation dans le démarrage d’un projet de type « Living Lab », en explorant deux leviers essentiels et complémentaires : l’action et la vision. Nous témoignerons de la dynamique de construction de la collaboration autour d’un projet concret, ainsi que du développement d’un discours intégrateur ralliant les intérêts des partenaires et prenant la forme d'une vision commune et mobilisatrice.
Dîner libre
THÈME 2 – ESPACES D’INNOVATION : ACTIONS ET IMPACTS – Session 1 : Espaces d’innovation au profit de l’éducation
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Communication orale
Cartographie et analyses de laboratoires créatifs à partir de la théorie de l’activitéAnn-Louise Davidson (Concordia University), Olivier Michaud (UQAR), Séverine Parent (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Au Québec, les laboratoires créatifs se taillent une place dans l’environnement d’apprentissage des jeunes et des moins jeunes (MÉES, 2018). Depuis 2012, des laboratoires créatifs ont été mis sur pied dans des lieux d’apprentissage formels et non formel. La mise sur pied et l’animation de ces lieux demeurent un enjeu que les institutions scolaires et périscolaires doivent relever afin de former les jeunes, notamment dans la perspective de développement des habiletés dites du 21e siècle (MÉES, 2019). Cette présentation fait partie d’un plus large projet qui documente des laboratoires créatifs en contexte non formels (Unesco, 2011) pour les jeunes adultes incluant les musées, les bibliothèques ou les centres communautaires au Québec et au Mexique. Cette communication présentera l’analyse préliminaire de trois sites au Québec. Nous ferons ressortir les différents enjeux face au territoire qui émergent de notre analyse. Le regard porté sur les laboratoires créatifs a été guidé par la théorie de l’activité (Engestrom, 1987). Ainsi différents aspects (outils, règles, division du travail, communauté, participants et objets) ont été analysés à partir des verbatims d’entretiens semi-dirigés faits avec des responsables de laboratoires créatifs et certains participants. Le regard soutenu par la théorie de l’activité permet de porter un regard systémique sur la dynamique et d’identifier les points d’équilibre et de tensions dans les laboratoires créatifs.
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Communication orale
Le développement de compétences numériques lors de fabrication numérique : cas de Labos créatifsCaitlin Furlong (Université de Moncton)
Au 21e siècle, de nombreux systèmes scolaires se tournent vers le développement de compétences comme visée éducative, y compris des compétences numériques. Or, la littérature scientifique actuelle sur ces compétences demeure insuffisante, tant sur le plan de leur définition que sur les processus de leur développement. Notre projet de recherche vise à examiner la présence de compétences numériques dans les environnements d’apprentissage considérés riches en technologies, plus précisément dans les laboratoires de fabrication numérique. Nous avons réalisé une étude de cas multiples, dans trois écoles du Nouveau-Brunswick, où nous avons observé des élèves en processus de travailler sur un projet en contexte de laboratoire de fabrication numérique, et notre analyse portait sur les compétences numériques manifestées. Dans cette présentation, nous allons présenter les résultats de cette étude qui suggère que le type d’activités que les jeunes font dans un laboratoire de fabrication numérique, ainsi que l’âge et le temps de travail, peuvent tous influencer le développement des compétences numériques.
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Communication orale
L’innovation ouverte au service d’un organisme communautaireMarie-Ève Blackburn (Cégep de Jonquière)
« Je n’en reviens pas de voir tout ce monde si diversifié réuni pour optimiser notre service! » s’est exclamé la directrice de la Corporation de recherche et d’action sur les maladies héréditaires (CORAMH). Il s’agit d’un organisme communautaire ayant pour mission d’informer et de sensibiliser sur les maladies héréditaires notamment celles qui prévalent dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Cet organisme avait sollicité ÉCOBES – Recherche et transfert du Cégep de Jonquière en exprimant son besoin d’évaluer son programme d’information génétique en milieu scolaire. Les intervenantes percevaient, depuis quelques années, une baisse d’intérêt et d’interaction avec deux clientèles spécifiques : les élèves de 3e secondaire et ceux des centres de formation professionnelle. Afin de répondre à leur besoin, il leur a été proposé de réaliser un processus de Living Lab. Une cellule d’innovation, comprenant plusieurs membres de différentes organisations (chercheurs.es, enseignants.es, étudiants.es, conseiller pédagogique, etc.) et des usagers (élèves), a été formée. Un processus d’évaluation a alors été cocréé et plusieurs ateliers de cocréation ont été tenus afin de trouver des solutions aux enjeux ressortis dans l’évaluation. Plusieurs prototypes ont ainsi été créés (jeu-questionnaire, jeu de rôle, FAQ et capsule promotionnelle) et sont actuellement en phase de réévaluation. D’autres ateliers d’innovation auront lieu à l’hiver 2020 pour finaliser les prototypes.
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Communication orale
Des espaces collaboratifs où tout le monde peut se préparer à l'avenir du travailAnn-Louise Davidson (Université Concordia), Khaoula Mourdi (Université Laval), Nadia Naffi (Chaire CLE, Université Laval)
Dans la foulée du mouvement maker, de nombreux acteurs éducatifs ont réagi aux nouvelles demandes en exigeant des formations à l’usage des technologies numériques plus avancées. Cette réaction était bien normale puisque les usagers des laboratoires créatifs, les makerspaces et les FabLabs convergent vers de tels endroits pour travailler sur des projets souvent physiques qui impliquent l’utilisation des technologies émergentes et disruptives, ainsi que des outils manuels. Notre équipe composée de la Chaire de recherche de l’Université Concordia en culture maker et de la Chaire de leadership en enseignement sur la transformation durable des pratiques pédagogiques en contexte numérique de l’Université Laval s’est penchée sur le potentiel des activités dans de tels espaces pour préparer à l’avenir du travail à l’ère de la 4ième révolution industrielle. En effet, en plus de développer des compétences techniques variées, incluant l’apprentissage du code, la conception 2D et 3D, l’utilisation de l’impression 3D, les découpes laser et vinyle et autres technologies, les usagers de ces espaces apprennent surtout à collaborer, à faire face à l’erreur, à développer des stratégies de résolution de problèmes et ils développent leur confiance créative. Dans cette présentation, nous présenterons les résultats d’une étude de cas multiple et d’une cartographie des espaces numériques créatifs de la région Montréal-Québec pour que les étudiants puissent développer de telles compétences.
THÈME 2 – ESPACES D’INNOVATION : ACTIONS ET IMPACTS – Session 2 : Espaces d’innovation au profit de l’environnement et de la santé
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Communication orale
Encadrer l’enjeu, co-construire l'échelle de l’action : l’histoire de deux laboratoires vivants sur le l’adaptation du tourisme aux changements climatiquesAlexis Guillemard (UQAM - Université du Québec à Montréal), David Guimont (LLio), Jean-Francois Jasmin (Cégep de Rivière-du-Loup), Dominic Lapointe (UQAM ESG DEUT)
Le tourisme exploite des ressources territoriales vulnérables aux changements climatiques (CC). L’adaptation devient alors nécessaire pour de nombreux espaces touristiques, en particulier pour les littoraux ou les stations de sport d’hiver. Certaines régions touristiques prennent la voie de l'innovation sociale et de la cocréation par des processus living lab pour faire face aux défis de l'adaptation aux CC. Deux laboratoires vivants (LV) menés au Québec illustrent l’enjeu de l’adaptation aux CC du tourisme sous différents angles. Le premier a eu lieu au Bas-Saint-Laurent, dans le cadre d’un projet de recherche. Le second s’est tenu dans les Laurentides, faisant suite à une demande d’une association professionnelle. Ces deux projets ont été introduits dans des colloques précédents. Ici, nous allons mener une comparaison critique des processus, contextes territoriaux, résultats et enseignements de chacune des démarches. Le temps et les ressources des deux projets offrent un cadre d’observation qui confirme l’importance des échelles d'actions (gouvernance, initiatives, ressources mises en mouvement) et du cadrage de la question (dans l'espace, le temps et les ressources nécessaires). En revanche, les effets socio-territoriaux d’un LV (co-création, empowerment, émergence d’une culture d’innovation ouverte) sont plus difficilement observables. Dès lors, comment pouvons-nous collaborer entre chercheurs et milieux de pratique pour transmettre des legs durables aux territoires ?
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Communication orale
MOSIS@SOGED : Développement durable du bassin - innovation ouverte et coopération pour une gestion intégrée et concertée des ressources en eau et des écosystèmesGérard Dedieu (Centre National d'Etudes Spatiales), Ousmane Hane (OMVS), Ludovic Lhuissier (CACG)
La SOGED est organe opérationnel de l’OMVS (Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal), outil de gouvernance international des eaux du fleuve Sénégal. Elle met en œuvre un programme de gestion intégrée et concertée des ressources en eau. Ce faisant, Elle fait face à de nombreux défis qui rendent impératif la consolidation de son modèle économique.
Le projet MOSIS, accompagné par la CACG et E2L et financé par l’agence de l’eau Adour-Garonne, a pour objectifs d’optimiser le processus de définition et de recouvrement de la redevance. La démarche Living Lab a pour objet de garantir l’autonomie de la SOGED dans le développement de nouveaux services basés sur la télédétection spatiale. La singularité de ce projet dans sa relation au territoire, réside dans 2 dimensions. D’une part, les communautés de pratique sollicitées s’inscrivent dans 2 cultures nationales singulières : Sénégal et Mauritanie. Par ailleurs, le processus de conception participatif se concentre sur la zone du delta pour être implémenté vers l’amont du bassin versant.
Ce processus d’open innovation a produit 3 effets : 1) un prototype de service opérationnel en moins d’un an. 2) l’émergence ou la formulation d’hypothèses de nouveaux services à développer. 3) La réflexion avec l’OIEAU pour un programme de recherche sur le fleuve Sénégal visant à anticiper l’évolution du climat. -
Communication orale
Synergie Québec : une communauté de pratique pour la transition vers l'économie circulaireJulien Beaulieu (Chaire en écologie industrielle et territoriale, CTTÉI), Jennifer Pinna (Centre de Transfert Technologique en Écologie Industrielle)
Cette présentation vise à expérimenter les mécanismes d'accompagnement des organisations, territoires, entreprises dans la transition vers l'économie circulaire. Stratégies, ateliers de maillages interactifs, synergies B2B en directes, quelles sont les astuces pour créer de l'innovation, notamment industrielle et organisationnelle?
La Communauté Synergie Québec (CSQ) porteurs de symbioses industrielles accompagnées par le CTTÉI. Elle s’apparente à un laboratoire vivant où l’expérience de chaque participant profite aux autres membres. Mais bien plus, au territoire lui-même. La symbiose est plus grande que la somme de ses synergies. C'est un catalyseur, accélérateur de changements.
Du choc des idées jaillit la lumière! Les structures souples et transversales que constituent CSQ permettent le brassage des idées. Cela permet de générer des idées, de diversifier les
solutions possibles et de stimuler la créativité, innover de nouvelles façons de résoudre des problèmes. Certaines ressources investies en R et D sont également réparties parmi les membres.
Les dernières orientations dévoilées par RECYC-QUÉBEC, le ministère de l'Environnement, TEQ, le Fonds Écoleaders... vont dans le sens d'une meilleure utilisation des ressources dans les entreprises et sur le territoire. Des réseaux structurés comme CSQ travaillent à transformer chaque organisation comme espace d'innovation... et en faciliter le transfert, l'essaimage sur d'autres territoires. Collaborations au rendez-vous!
Espace 5 à 7 - sur GatherTown ! Le lien pour participer sera envoyé par courriel aux conférenciers. Pour les autres, écrivez à david.guimont@llio.quebec pour recevoir le lien.
THÈME 3 – ESPACES D’INNOVATION : TERRITOIRES ET RURALITÉ – Session 1 : Espaces d’innovation et territoires
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Communication orale
Les livings labs : une perspective territorialeJuan-Luis Klein (UQAM - Université du Québec à Montréal), Bernard Pecqueur (Université Grenoble Alpes)
La communication s'appuie d’une part, sur la constatation de l’inefficacité des modèles traditionnellement appliqués pour le développement des territoires dans le contexte des transitions sociotechniques actuelles et, d’autre part, par la prolifération des différents types d’expériences associées à des laboratoires vivants, au-delà des Living Labs comme tels, qui mobilisent les citoyens.
Le développement territorial prend plusieurs variantes. La première rassemble les stratégies orientées vers la croissance locale en termes de création d’entreprises et d’emplois. Elles ciblaient essentiellement la mise en œuvre de systèmes productifs ancrés localement (cf les districts industriels marshalliens en Europe). Une deuxième variante prend appui sur l’économie sociale, laquelle est vue comme un moyen d’activer le capital social des acteurs et citoyens dans des espaces délaissés par le capital privé.
Cependant, depuis le tournant du siècle, nous faisons face à une crise d’un tout autre ordre. Cette crise est de type civilisationnel, avec des conséquences sociétales majeures, et présente une forte dimension environnementale dont la principale manifestation est le réchauffement climatique.
de tentative de solution à la crise civilisationnelle requiert l'élaboration de modèles territoriaux renouvelés ou les Living Labs et autres formes d’organisation collaboratives ont toute leur place. -
Communication orale
Typologies des espaces d’innovation urbaineJimmy Paquet-Cormier (Lancaster University)
Mon intervention vise à présenter une typologie des espaces d’innovation urbaine créée dans le cadre de ma thèse de doctorat. Cette typologie a été originellement conçue afin de classifier 69 exemples Européens et sera étendue afin de catégoriser plus de 100 organisations à travers le monde. La présentation sera structurée en trois parties. Dans un premier temps, les différentes catégories et sous-catégories de la typologie seront présentées. Dans un deuxième temps, la localisation géographique, l’année de création, et la mission des espaces d’innovation urbaine seront comparées afin de peindre un portrait général des espaces d’innovation urbaine dans le monde. Dans un troisième temps, trois organisations seront présentées afin de décrire plus en détail trois types d’espace d’innovation urbaine.
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Communication orale
Occitanum, un Living Lab en archipel dont les territoires sont la clé de voute et dont les modalités sont en construction.Pierre Benoit Joly (INRAE), Bernard Thumerel (E2L Espace et living labs)
Le projet Occitanum porte l‘ambition dans la région Occitanie de déployer un réseau de Living Labs territoriaux, pour accélérer la transition agro-écologique. Ce projet témoigne d’une tendance qui fait de la forme Living Lab un outil d’ambition institutionnelle. Ici, le «living lab» est envisagé par les institutions en charge de l’agriculture comme le processus d’innovation dans lequel se conjuguerait la volonté sociétale de nouveaux modes d’alimentation et de responsabilité environnementale, se construirait les réponses à l’impératif d’évolution de l’agriculture et serait développés de nouveaux services numériques dédiés. L’originalité de l’approche Living Lab consiste dans l’organisation de nouvelles relations entre Science et Société. Dans ce projet initié par des communautés de chercheurs, un processus est à l’œuvre à différentes échelles où s’élaborent de nouvelles formes coopératives liant chercheurs et communautés de pratique.
Cette initiative ambitieuse, témoigne d’une remise en question de postures des différents acteurs en présence. L'élaboration de ce projet témoigne de la construction progressive d’un dispositif coopératif qui réorganise les rôles des acteurs à l’articulation de la R&D entrepreneurial, de la recherche participative, et des processus territorialisés d’innovation sociale. Nous proposerons d’évoquer les questionnements à l’œuvre et en quoi les « territoires de projets » apparaissent comme une échelle pertinente pour y répondre. -
Communication orale
Diagnostic Synchrone de la capacité d’innovation des organisations : pour montrer les bonnes pratiques externes à établir avec des éléments du territoireMichel Morin (Cégep de Rivière-du-Loup)
Le diagnostic SYNCHRONE [1] de la capacité d’innovation des organisations a été développé par le réseaux Synchronex des 59 centres collégiaux de transfert technologique du Québec. Cet outil mesure les forces et freins des organisations par rapport à 29 bonnes pratiques favorisant l’innovation. Plus spécifiquement, 15 de ces 29 bonnes pratiques concernent des actions internes à l’organisation et les 14 autres concernent des liens externes que l’organisation doit tisser avec des éléments de son territoire. Le LLio a compilé les résultats du diagnostic Synchrone de 8 entreprises de la région de Rivière-du-Loup. D’abord, cette présentation situera ces 14 bonnes pratiques avec l’externe sur un schéma intégrateur ayant trois dimensions : l’organisation avec sa capacité d’innovation; l’écosystème de R&D et d’innovation du Québec [2]; le contexte [3] territorial et des marchés avec des besoins d’innovations. Ensuite, cette présentation montrera les forces et les freins communs par rapport à ces 14 bonnes pratiques avec l’externe. Ces résultats permettront aux espaces d’innovation de mieux comprendre et cibler leurs services à offrir afin de développer la capacité d’innovation des organisations. [1] Synchronex (2017) Guide d’accompagnement SYNCHRONE. Québec, 40 p. [2] MÉSI (2017) Stratégie québécoise de recherche et d’innovation 2017-2022 : Oser innover. Gouvernement du Québec. 126 p. [3] Norme ISO 56002:2019 (2019) Management de l’innovation. 1re Édition. Genève : Suisse. 40 p.
THÈME 3 – ESPACES D’INNOVATION : TERRITOIRES ET RURALITÉ – Session 2 : Des espaces d’innovation atypiques en région
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Communication orale
Collaboration et innovation dans les espaces de coworking en région au QuébecDiane-Gabrielle Tremblay (TÉLUQ - Université du Québec)
L'espace de coworking vise à permettre à des personnes de socialiser, de travailler, et de collaborer ensemble dans un cadre propice au travail. Cela constitue une innovation sociale.
Les coworkers peuvent venir dans l’espace spontanément, pour une journée, ou possèdent un forfait pour plusieurs semaines ou plusieurs mois, afin d’avoir une adresse professionnelle et un réseau de collègues, pour éventuellement collaborer et innover.
Les espaces de coworking peuvent offrir des services pour attirer les locataires, par exemple en investissant dans un cadre atypique, ou en proposant des activités, événements ou formations pour renforcer les liens entre coworkers et avec l’espace collaboratif.
Les espaces collaboratifs se sont principalement établis dans les métropoles, mais des espaces existent également en région et sont moins connus. Sont-ils semblables à ceux en métropole ? Font-ils face à des enjeux différents ?
C’est pour répondre à ces questions que nous avons rencontré des animateurs et utilisateurs d’espaces de coworking en région, dans le cadre d’une recherche avec des partenaires français, dans le cadre d’un programme ANR intitulé Périwork. La recherche vise à connaître les particularités des espaces en région par rapport aux espaces métropolitains.
Nous allons donc comparer les caractéristiques des utilisateurs, la configuration des espaces, les motifs pour lesquels les utilisateurs vont dans ces espaces et les niveaux de collaboration et d’innovation. -
Communication orale
Le laboratoire vivant au service de la mobilité des aînés dans le contexte d’une MRC à faible densitéJean-Guillaume Simard (Cégep de Jonquière), Josée Thivierge (ÉCOBES-Recherche et transfert, Cégep de Jonquière)
Comme plusieurs régions périphériques à faible densité au Québec, la MRC du Domaine-du Roy, située au Saguenay–Lac-Saint-Jean, fait face à un vieillissement accéléré de sa population depuis les 15 dernières années. Ce contexte démographique particulier soulève la question du maintien des aînés dans leurs communautés et de la mise en place des conditions nécessaires afin de le rendre possible. L’enjeu de la mobilité est crucial et affecte de diverses façons et à différents degrés la qualité de vie des personnes âgées, leur niveau d’autonomie et, ultimement, leur capacité à rester dans leur communauté. Structuré autour de la démarche du laboratoire vivant, le projet s’est employé à rassembler tous les acteurs concernés par la problématique du transport dans un processus de cocréation de solutions innovantes. Le processus a permis de mieux comprendre les besoins et les contraintes de la clientèle aînée et de prototyper des solutions adaptées visant le renforcement de leur mobilité dans la MRC. La présentation permettra d’explorer les enjeux spécifiques entourant le territoire d’étude et la problématique liée au transport des aînés. Il sera question également des défis ayant entouré la création du laboratoire vivant, mais aussi la mise en place des solutions privilégiées dans le cadre de la recherche. Enfin, nous ferons une réflexion sur l’enjeu entourant la pérennisation de la démarche dans la MRC.
Dîner libre
THÈME 3 – ESPACES D’INNOVATION : TERRITOIRES ET RURALITÉ – Session 3 : Espaces d’innovation au profit de l’agriculture et de l’agroalimentaire
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Communication orale
Les caractéristiques et les impacts sociaux des laboratoires vivants dans les agroécosystèmesChris Mcphee (Agriculture et agroalimentaire Canada)
En réponse aux défis environnementaux, économiques et sociaux, l'approche des laboratoires vivants pour l'innovation fait l'objet d'une attention croissante dans le secteur agricole. Par exemple, Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) a récemment lancé l'Initiative des laboratoires vivants, un réseau national de laboratoires vivants pour aider le secteur à co-développer des innovations afin de s'adapter au changement climatique, réduire la contamination de l'eau, améliorer la santé des sols, et maximiser la biodiversité des paysages agricoles. Cette présentation décrira les premières expériences d'AAC dans la mise en place de ce réseau et soulignera ses efforts pour réaliser et mesurer les impacts économiques, environnementaux, et sociaux, non seulement au niveau des fermes mais aussi à l'échelle du territoire. La présentation abordera également les efforts en cours pour évaluer les processus sociaux qui sous-tendent son efficacité et ses impacts socio-économiques. Ces expériences seront examinées dans le cadre d'une étude visant à identifier et à décrire les caractéristiques et les défis uniques des « laboratoires vivants dans les agroécosystèmes » dans la typologie plus large des laboratoires vivants, qui sert de point de départ pour les recherches futures, mais qui a également une valeur pratique immédiate pour ceux qui exploitent des laboratoires vivants dans le domaine de l'agriculture ou de la durabilité environnementale.
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Communication orale
Laboratoire vivant Communautés de fermier de L’Érable : regards croisés sur les enjeux territoriaux et sectoriels.Marie-Joëlle Brassard (Cégep de Victoriaville)
En 2018, le ministère de l'Agriculture, Pêcherie et Alimentation du Québec (MAPAQ) lançait un appel à projets par son programme "Territoire: Laboratoires d'innovations bioalimentaires". Ce dernier vise la mise en place de solutions innovantes, pérennes et transférables en réponse aux enjeux de maintien et de développement du bioalimentaire sur l’ensemble des territoires dans une perspective de DD. La présente proposition porte sur l'un des trois projets sélectionnés: "Communautés de fermiers de L'Érable" qui est porté par la MRC du même nom. Ce Laboratoire est la continuité d'une longue négociation opérée par la MRC auprès de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) pour l'autoriser à gérer elle-même l’achat et la construction de résidences adressées à des aspirants agricoles. La vitalité des communautés par l’établissement agricole est la finalité voulue de la MRC. Ce laboratoire compte au moins 4 enjeux: 1. L'intégration entre les paliers municipal, mercéen, régional et national, 2. la cohésion entre les instances impliquées, notamment la MRC, l'ARTERRE, les 11 municipalités, les agriculteurs, UPA, le MAPAQ, les instances éducatives, etc, 3. la rencontre de deux modèles de production agricoles et 4. L’arrimage entre les citoyens et les nouveaux arrivants. Le CISA, qui accompagne les acteurs, présentera la démarche d’évaluation évolutive qui vise à faciliter les prises de décisions en contexte de coconstruction.
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Communication orale
FarmingLab : Enjeux, conception et mise en œuvre d’un interfaçage recherche-acteurs en milieu expérimental ouvert pour mieux accompagner les innovations agroécologiques.Valérie Angeon (UR EcoDéveloppement INRAE), Marie Bézard (UE PEYI, INRAE), Jean-Louis Diman (Institut National de Recherche sur l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement (INRAE)), David Hammouya (UE PEYI, INRAE), Christophe Latchman (GDA EcoBio)
Avec l’affirmation d’une volonté de produire autrement (Guillou et al., 2014), le projet agroécologique pour la France (Le Foll, 2012) appelle à redéfinir de nouveaux modèles de production fondés sur des solutions basées sur la nature avec ce que cela implique en termes d’innovations agro-techniques mais également sociales, organisationnelles, territoriales. Pour une mise en œuvre effective de la transition agroécologique en Guadeloupe, l’unité expérimentale PEYI endosse une triple posture (i) partenariat avec des producteurs au travers de la mise à disposition de matériel végétal de qualité et recherché par ceux-ci (fonction "approvisionnement"), (ii) une fonction "compréhensive systémique" pour initier des dispositifs en station supports d’expérimentations système, et (iii) la co-conception de dispositifs expérimentaux systémiques, actionnant par là même une troisième fonction d’"innovation ouverte" où l’acteur devient co-pilote du processus de recherche qui doit contribuer en retour à l’accompagner dans son activité productive au-delà de la sphère agrotechnique mais également dans la sphère complexe des tactiques et stratégies d’innovation. C’est dans cet ultime cadre que PEYI a introduit le concept de FarmingLab qui confère notamment aux domaines expérimentaux, un statut de lieux d’assemblage et d’apprentissage participatifs pour de l’innovation sociale partagée et au-delà, un lieu de production et de circulation des connaissances (Cardona et al., 2018).