Informations générales
Événement : 88e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :La Francophonie constitue un espace inclusif et respectueux du plurilinguisme des peuples qui la composent (OIF, 2014). La diversité linguistique invite à repenser l’espace éducatif pour inclure et célébrer les langues qui le composent. Au Québec, le nombre d’élèves allophones scolarisés en français est en augmentation constante depuis les vingt dernières années (MELS, 2014a). Cette diversité linguistique est tout aussi vraie dans les contextes francophones et anglophones minoritaires au Canada (Landry, Allard et Deveau, 2010; Cavanagh et Cammarata, 2016; McAndrew, 2010). La diversité linguistique dans le monde scolaire s’enrichit également par la présence des peuples autochtones dans les centres urbains (Lavoie et coll., 2012). Plus de 50 % des personnes autochtones habitent dans les centres urbains au Québec (Statistique Canada, 2016). Étant donné l’augmentation du nombre d’élèves allophones et autochtones, les enseignants des classes ordinaires sont amenés à travailler de plus en plus souvent avec des groupes fortement hétérogènes, composés en partie d’élèves en processus d’intégration linguistique et scolaire. Cela représente un grand défi pour ces enseignants qui sont jusqu’à présent assez isolés pour faire face à leur nouveau contexte de travail. Plusieurs projets de recherche ont cours pour favoriser les langues et les cultures des apprenants et leurs répertoires linguistiques du préscolaire à l’université (Gosselin-Lavoie et Armand, 2019; Chumak-Horbatsch, 2019; Wigglesworth, Simpson and Vaughan, 2018). En effet, depuis quelques années, divers chercheurs encouragent le développement d’une didactique intégrée des langues (Dezutter et Thomas, 2017; Candelier, 2003, 2007; Moore et coll., 2009). Ce colloque aborde trois problématiques en lien avec le plurilinguisme en milieu scolaire : 1) les pratiques d’enseignement et d’apprentissage plurilingues; 2) l’éveil aux langues en contexte majoritaire; et 3) la revitalisation et la transmission des langues autochtones.
Date :Format : Uniquement en ligne
Responsables :- Constance Lavoie (UdeS - Université de Sherbrooke)
- Miles Turnbull (Bishop’s University)
- Olivier Dezutter (UdeS - Université de Sherbrooke)
Programme
Le plurilinguisme en classe : du préscolaire au secondaire
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Communication orale
Effets d’un programme d’éveil à la lecture et à l’écriture sur les compétences langagières d’enfants de 4 et 5 ans issus de contextes linguistiques variésJulie Myre-Bisaillon (UdeS - Université de Sherbrooke)
L’éveil à la lecture et à l’écriture s’inscrit dans les approches à privilégier en milieux défavorisés pour mieux accompagner les élèves à entrer dans les apprentissages formels de l’écrit. Le programme d’éveil à la lecture et à l’écriture dans les services de garde en milieu scolaire (ÉLÉ-SGMS) a été expérimenté auprès d’une centaine d’enfants de 4 et 5 ans d’univers linguistiques variés au cours d’une année. Un design expérimental a été utilisé pour comparer l’intervention en fonction de 4 groupes : un premier groupe a été exposé au programme ÉLÉ-SGMS en service de garde, un groupe a été exposé à un programme visant le développement de conduites interprétatives, un groupe a été doublement exposé et un autre groupe, dit témoin, n’a pas été exposé. Des analyses différenciées (en cours) permettront de dresser le portrait des compétences langagières des enfants en fonction de la langue parlée à la maison et de la langue de scolarisation et de l’intervention à laquelle ils ont été exposés.
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Communication orale
Intervention de lecture partagée d’albums plurilingues à la maternelle 5 ans en milieu pluriethnique et plurilingue pour favoriser le développement langagier des enfantsFrançoise Armand (Université de Montréal), Catherine Gosselin-Lavoie (UdeM - Université de Montréal)
Au préscolaire, dans la région du Grand Montréal, 66,3% des élèves sont identifiés comme «allophones». De ceux-ci, 51,3% sont scolarisés en classe ordinaire et ne reçoivent pas de Services d’accueil et de soutien à l’apprentissage du français (SASAF). Les enseignant·es des classes ordinaires ne se sentiraient pas toujours suffisamment outillé·es pour prendre en compte les besoins spécifiques de ces élèves, notamment en termes d’enseignement-apprentissage d’une langue seconde (Armand, 2016; Thamin, Combes et Armand, 2013). Afin d’alimenter la réflexion à ce sujet, une recherche-action (Armand et al., 2017-2020) visant à soutenir le développement langagier des enfants au moyen de la lecture partagée d’albums plurilingues, et dans une perspective de collaboration école-famille, a été menée dans 10 classes du préscolaire en milieu pluriethnique et plurilingue, en collaboration avec 4 conseillères pédagogiques. Pendant 5 mois, 7 albums ont été exploités en classe de façon répétée, accompagnés d’activités d’éveil aux langues et d’activités visant le développement langagier oral (vocabulaire, production narrative, interactions orales). Dans le cadre de notre présentation, nous décrirons les fondements qui soutiennent la mise en place de l’intervention (voir entre autres Cunningham et Zibulsky, 2011; Cummins, 2008; Moore, 2006). Les modalités de l’intervention et la méthodologie employée pour recueillir des données sur le développement langagier des enfants seront également abordées.
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Communication orale
Pratiques plurilingues et holistiques d’enseignement des langues et des cultures innue et atikamekw dans une école primaire à SaguenayTania Ambroise (Centre d'amitié autochtone à Saguenay), Constance Lavoie (UdeS - Université de Sherbrooke)
Cette communication présentera le projet de recherche Petapan, projet éducatif autochtone dans une école québécoise de la Commission scolaire des rives du Saguenay. Dans le cadre du projet Petapan, les élèves autochtones et allochtones bénéficient d’heures d’enseignement de la langue et de la culture atikamekw ou innue offerts par les les animateurs de langue et de culture autochtones du Centre d’amitié autochtone à Saguenay. L’enseignement de ces langues et de ces cultures se déroulent de façon holistique respectant les savoirs, les savoirs-faire et les savoirs-être des Premiers peuples. Une animatrice linguistique présentera des exemples de pratiques plurilingues. Ces pratiques seront analysées selon les principes de l’apprentissage holistique des Premières nations (CAA, 2011). De plus, les résultats de recherche indiqueront les avantages et les limites perçus par les différents acteurs de l’école concernant les pratiques d’enseignement des langues et des cultures autochtones.
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Communication orale
Les performances en lecture et en écriture d’élèves allophones intégrés dans des classes régulières à la fin du primaire et au début du secondaireOlivier Dezutter (UdeS - Université de Sherbrooke), Corinne Haigh (Acadia University), Sunny Man Chu Lau (Bishop University), Véronique Parent (Université de Sherbrooke), Lynn Thomas (Université de Sherbrooke)
Étant donné le rôle fondamental des compétences en littératie dans la réussite scolaire et éducative (MEES, 2016; Knighton et al., 2010; OCDE, 2010), nous avons recueilli un ensemble de données afin de mieux comprendre comment se développent les performances en lecture et en écriture d’élèves allophones intégrés dans les classes régulières. Les performances en lecture des élèves ont été évaluées à l’aide d’un test de compréhension en lecture (ADEL, Godbout, Turcotte et Giguère, 2015) et celles en écriture par l’intermédiaire du sous-test Expression écrite du Test de rendement individuel de Wechsler, (WIAT-II, Wechsler 2005). Les tests ont été réalisés au début et à la fin de l’année de scolaire et administrés à l’ensemble des élèves des différentes classes ce qui permet de situer les performances des élèves allophones par rapport aux autres élèves. La communication portera sur l’étude comparative des performances entre les élèves allophones et les autres élèves de la classe. L’échantillon total est de plus 300 élèves dont une quarantaine d’élèves allophones.
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Communication orale
Miser sur la diversité linguistique pour favoriser l’apprentissage de l’orthographe grammaticale française par des élèves plurilingues en classe ordinaire au secondaireFrançoise Armand (Université de Montréal), Catherine Brissaud (Université Grenoble Alpes), Catherine Maynard (Université Laval)
L’apprentissage de l’orthographe grammaticale française est source de difficultés importantes (Manesse et Cogis, 2007), à la fois pour les élèves francophones et allophones (Lefrançois et coll., 2008). Dans ce contexte, les dictées métacognitives (Nadeau et Fisher, 2014) et une approche intégrée d’enseignement de l’orthographe tendent à avoir des effets positifs sur le développement de la compétence orthographique des élèves (Allal et coll., 2001). Dans notre recherche, afin de prendre en compte la grande diversité linguistique et culturelle des classes ordinaires québécoises, nous avons conçu un dispositif qui s’inspire de ces interventions tout en y ajoutant des approches plurilingues sous la forme d’activités d’éveil aux langues (Auger, 2014) et de pratiques translinguistiques (Candelier et de Pietro, 2008). Ce dispositif « plurilingue » a été expérimenté dans trois classes de première secondaire et ses effets sur le développement de la compétence orthographique des élèves ont été comparés à ceux d’un dispositif « monolingue » (en français seulement) et de pratiques habituelles d’enseignement de l’orthographe. Les résultats de cette recherche seront présentés au moyen des performances des élèves (n = 195) à deux tâches de production écrite, elles-mêmes éclairées par les commentaires métagraphiques d’un sous-échantillon d’élèves (n = 24). Les contributions significatives des dispositifs plurilingue et monolingue expérimentés seront discutées.
Dîner
Le plurilinguisme dans les programmes et la formation
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Communication orale
Prendre en compte la diversité linguistique en milieu scolaire québécois : quels enjeux de formation continue?Marilyne Boisvert (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Corina Borri-Anadon (UQTR), Priscilla Boyer (UQTR)
La diversité linguistique tisse aujourd’hui une toile de fond pour le système scolaire québécois (MEES, 2017). Ce phénomène n’est pas sans redéfinir le rôle des enseignants et des enseignantes, qui sont invité.e.s à tirer parti de cette diversité et à sensibiliser tous les élèves à celle-ci (MEQ, 1998). Bien que plusieurs travaux en didactique des langues proposent des approches prometteuses en ce sens, comme les approches plurielles des langues et des cultures (Armand, 2016; Candelier, 2008), la prise en compte de la diversité demeurerait partielle en milieu scolaire québécois (Mc Andrew, Balde, Bakshaei et al., 2015). C’est dans cet esprit que des chercheuses estiment qu’il pourrait être opportun d’explorer plus en profondeur, en contexte de formation continue, ce qui préside à une prise en compte de la diversité linguistique (Larochelle-Audet, Borri-Anadon, Mc Andrew et Potvin, 2013).
Au vu de ce qui précède, cette communication se propose de présenter les enjeux qui émergent d’une recension d’écrits sur le sujet, c’est-à-dire des enjeux de formation continue d’ordres épistémique, praxéologique, axiologique et épistémologique. Après avoir mis en relation ces enjeux avec les défis particuliers du système scolaire québécois, des pistes pour de futures recherches sont évoquées.
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Communication orale
Des pratiques intentionnelles dans l’éducation plurilingue: de la recherche à la pratiqueKarla Culligan (Institut de recherches en langues secondes du Canada, Université du Nouveau-Brunswick), Joseph Dicks (Université du Nouveau-Brunswick), Paula Kristmanson (Université du Nouveau-Brunswick), Josée Le Bouthillier (Université du Nouveau-Brunswick), Lisa Michaud (Université du Nouveau-Brunswick)
De plus en plus, nos salles de classes d’anglais et de français langue maternelle deviennent des milieux multiculturels et plurilingues. Par conséquent, des enseignants de diverses matières scolaires ont besoin des connaissances interculturelles (Conseil de l’Europe, 2005) et pratiques plurilingues (Galante, 2018) nécessaires pour répondre aux besoins de cette clientèle. Bien que la littérature académique identifie certaines de ces connaissances et pratiques (Chumak-Horbatsch, 2019), celles-ci ne sont pas disponibles dans un format qui est accessible aux praticiens qui ne sont pas spécialistes en didactique des langues et qui sont extrêmement occupés. Lors de cette présentation, nous décrirons un projet de recherche-action collaboratif entre des chercheurs à l’Université du Nouveau-Brunswick, des étudiants de 2e cycle et des spécialistes dans le domaine des langues additionnelles. En particulier, nous présenterons des extraits de vidéos animées qui mettent l’accent sur des sujets et des questions spécifiques reliés à l’enseignement et l’apprentissage dans des classes plurilingues. Nous discuterons des fondements théoriques et de la recherche fondamentale qui sous-tendent l’enseignement intentionnel (Hattie, 2009) ainsi que les principes de l’enseignement multimédia (Mayer, 2014) de ces vidéos. Finalement, nous traiterons de leur emploi dans divers contextes et de leurs implications pédagogiques.
Le plurilinguisme en enseignement supérieur
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Communication orale
Promouvoir les connaissances plurilingues et interculturelles des cégépiens allophones: Stratégies d’enseignement et d’apprentissage transférables en français et en anglaisMelissa Blandford (Cégep de Sherbrooke), Marie-Claude Brosseau (Cégep de Sherbrooke), Maria Chelkowska (Cégep de Sherbrooke), Mikhael Kowalak (Cégep de Sherbrooke), Sunny Man Chu Lau (Bishop’s University), Michèle Le Risbé (Cégep de Sherbrooke), Alexandra Lebeau (Bishop’s University), Elisabeth Maegerlein (Cégep de Sherbrooke)
Le plurilinguisme reconnaît l'interdépendance et la complémentarité des différentes langues. Afin de favoriser l'apprentissage, il est impératif 1) de mobiliser et de valoriser les connaissances et ressources pluriculturels et plurilingues des étudiants leur permettant ainsi la construction de sens et de savoirs (Castellotti & Moore, 2010); et 2) de trouver et promouvoir les points de convergence et les processus complexes entre elles (Conseil de l’Europe, 2016). Ce projet de 3 ans vise à explorer le potentiel éducatif d’une collaboration stratégique entre les enseignants de français et d’anglais langue seconde sur l'apprentissage linguistique des étudiants allophones inscrits à ces cours au niveau collégial. À travers des cycles de recherche-action, nous avons planifié, conçu, mis en œuvre et évalué des stratégies d’enseignement et d’apprentissage transversales favorisant la lecture et l’écriture des deux langues cibles, en promouvant le respect de la diversité linguistique et l’interculturalisme. Nous partagerons les perceptions des enseignantes et des allophones à l’égard de ces stratégies et de la manière dont elles ont favorisées la compréhension interculturelle.
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Communication orale
Répertoire langagier et remédiation de l’erreur en production écriteCaroline Dault (UdeS - Université de Sherbrooke), Florence Sedaminou Muratet (AIPN - Collecto)
Une approche pédagogique en langue seconde (L2) incluant des références au répertoire langagier (RL) des apprenants peut comporter des avantages sur le plan de leur capacité de réflexion métalangagière (Bretegnier & Audras, 2017; Horst, White & Bell, 2010; Woll, 2018). Par ailleurs, le processus d’acquisition de ces apprenants au profil plurilingue se caractérise par l’utilisation d’un répertoire interlangagier, d’interférences et de changement de codes (Cabassut, 2003) qui semblent incontournables dans le traitement et la pédagogie de l’erreur. Dans un cours de français L2 universitaire de niveau intermédiaire, nous avons mis sur pied une activité plurilingue de remédiation des erreurs commises dans une production écrite. La présentation explorera les stratégies plurilingues déployées par quelques étudiants pour soutenir leur réflexion métalinguistique dans cette activité.