Plusieurs programmes de formation à l’enseignement proposent des dispositifs basés sur l’alternance (Gremion et Maubant, 2017) qui prévoient des temps d’apprentissage successifs entre une institution et un milieu professionnel afin que les étudiants puissent mettre à profit les différents éléments et expériences liés à la conception et au pilotage d’activités d’enseignement. Cette alternance accorde une place particulière à la formation sur le terrain (Maubant, 2007). Au Québec, par exemple, l’étudiant réalise plus de 700 heures de stage durant la formation initiale (MELS, 2008). Pourtant, la « formation est rejetée pour cause de décalage avec le réel des situations professionnelles » (Kaddouri, 2008, p. 67). De façon générale, les étudiants accordent beaucoup de crédit aux stages au détriment de leurs cours, perçus comme trop théoriques et peu significatifs (Sjølie, 2014). Hennissen, Beckers et Moerkerke (2017) notent d’ailleurs que l’articulation entre les cours et les stages constitue un défi pour de nombreux étudiants, et certains auteurs estiment que des liens entre ces deux pans de la formation sont indispensables pour qu’une rationalité pratique se développe chez les futurs enseignants (Buysse et Vanhulle, 2010). Pour y parvenir, un regard sur le développement des compétences professionnelles dans la formation est indispensable. Y a-t-il des compétences professionnelles « réservées » à la formation pratique et d’autres liées à la formation théorique? En ce sens, la compétence relative au pilotage des activités d’enseignement est surtout observée et évaluée au cours des stages, mais qu’en est-il de sa préparation dans les cours à l’université?
Le mercredi 5 mai 2021