Avec la création de 10 nouvelles équipes PEP dans la dernière année, se concrétise au Québec ce qui est pour certains la plus importante révolution en santé mentale depuis le mouvement de désinstitutionnalisation. Ce modèle de soins précoces et préventifs employé dans les cliniques PEP peut améliorer significativement le pronostic clinique et fonctionnel des personnes aux prises avec un premier épisode psychotique (Correll et al., 2018). Paradoxalement, le déploiement de ces équipes semble s’être fait de façon précipitée et sans nécessairement miser sur des efforts de coordination entre les cliniques. Il devient urgent de réunir les différentes parties prenantes pour réfléchir collectivement à la planification optimale de l’implantation amorcée et éventuelle des cliniques PEP au Québec. Ce faisant, une telle démarche réflexive permettrait de préparer les cliniciens au changement de culture de pratique et d’organiser un leadership clinicoadministratif fort au sein des équipes en développement. Les objectifs du colloque consistent à : a) consolider le dialogue entre les chercheurs et les parties prenantes concernant les conditions de réussite de l’implantation actuelle des cliniques PEP; b) mettre à profit les connaissances scientifiques et expérientielles pouvant apporter une compréhension plus approfondie et des solutions pour les enjeux d’implantation et les enjeux cliniques; et c) produire un rapport de synthèse qui dégage des lignes directrices consensuelles tout en révélant les différences contextuelles. Nous proposons un colloque qui vise une réflexion structurée par l’entremise d’une conférence de consensus pour examiner sur quelle base planifier efficacement le grand chantier actuel portant sur le développement de cliniques PEP au Québec et, ce faisant, déterminer les meilleures pratiques qui pourraient être généralisées dans l’ensemble des cliniques. Les cliniques PEP ont été implantées ailleurs dans le monde; à cet égard, les Australiens sont la référence, et la réflexion, en considération des leçons apprises, sera éclairante pour étayer un argumentaire relativement consensuel tout en mettant en lumière les désaccords et les différences contextuelles. Le colloque débutera par un état des connaissances sur la science de l’implantation. Une discussion suivra sur les enjeux d’implantation et les enjeux cliniques (ateliers). La journée se terminera avec une discussion sur les pistes de solutions qui feront l’objet d’un rapport de synthèse.
Le lundi 27 mai 2019