Informations générales
Événement : 85e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :L’enseignement universitaire implique une grande maîtrise de la communication professeur-étudiant, qui s’impose comme élément majeur dans l’acte d’enseigner en présentiel, en classe virtuelle, hors de la classe, en encadrement d’étudiant et en gestion de conflits.
Le cours magistral en témoigne et se veut interactif, mais se révèle saturé d’outils modifiant l’activité des enseignants et des étudiants (Loizon et Mayen, 2015).
L’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) engendre de nouvelles questions sur la relation éducative avec « une nouvelle culture relationnelle émergente » (Paivandi et Espinosa, 2013, p. 9) causée par l’utilisation des TIC et une présence à distance.
Les étudiants sont favorables à une meilleure communication et à l’obtention d’informations en dehors du cours au moyen des TIC (Raby et coll., 2011). Néanmoins, la communication par un réseau virtuel peut nuire à la neutralité professionnelle du professeur et de l’étudiant (Malesky et Peters, 2012).
La recherche d’un équilibre temporel pour les étudiants à travers l’innovation pédagogique bouleverse les temporalités professionnelles du professeur en fragilisant son équilibre temporel (Walder, 2016). Les rythmes de communication se diversifient, se densifient, s’accélèrent et engendrent un élargissement du temps de disponibilité du professeur pour répondre aux étudiants qui attendent une réaction immédiate.
L’encadrement d’étudiants implique une dimension relationnelle avec le directeur de mémoire ou de thèse (Jutras et coll., 2010) qui repose sur une relation de confiance.
Entre les étudiants qui n’hésitent plus à remettre en question le discours du professeur, les perturbations techniques ou les groupes de travail en discorde, les situations d’inconforts et de conflits s’avèrent le lot quotidien du professeur. Ce colloque invite à débattre des enjeux, fondements et stratégies de la communication pédagogique contemporaine et a pour ambition de mettre en valeur des résultats de recherche récents sur le thème de la communication professeur-étudiant en présentiel, en classe virtuelle, hors de la classe, en encadrement d’étudiant ou en situation de gestion de conflits, puis de consolider des liens de collaboration et d’en établir de nouveaux. Les objectifs principaux sont :
1) appréhender les défis de l’université contemporaine en matière de communication professeur-étudiant;
2) offrir un lieu d’échange et de transmission du savoir et de l’expertise interfacultaire en communication pédagogique dans un contexte universitaire;
3) réfléchir sur les compétences à développer en matière de communication professeur-étudiant et en débattre;
4) examiner les nouveaux défis de l’institution universitaire en regard de la communication professeur-étudiant;
5) établir une liste des compétences requises en communication professeur-étudiant et des nouvelles perspectives de recherche.
Les communications seront publiées au sein de la revue Innovations Pédagogiques, nous partageons, et vous?
Programme
Bienvenue
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Communication orale
La communication pédagogique au sein de l’université contemporaineAnne Mai Walder (UdeM - Université de Montréal)
La communication professeure-étudiant s’inscrit au coeur de la pratique enseignante depuis toujours. Largement utilisée encore aujourd’hui, la méthode d’enseignement du cours magistral s’envisage comme un lieu d’élaboration du savoir où se mêlent la liberté sous contraintes, l’accès aux avancées du savoir et les controverses (Bruter, 2008). Néanmoins, l’enseignement magistral se souhaiterait aujourd’hui interactif, mais se révèle saturé d’instruments modifiant l’activité des enseignants et des étudiants (Loizon & Mayen, 2015). Nonobstant, le rapport asymétrique de la relation professeur-étudiant et, de fait, la communication pédagogique mutent vers une relation plus symétrique.
Dans ce contexte, cette communication expose les résultats préliminaires d’une recherche qualitative portant sur la communication professeur-étudiant au sein d’une université québécoise. L’étude apporte de nouvelles connaissances dans ce domaine où les recherches demeurent encore rares à l’université et ambitionne de soutenir les professeurs dans leurs actions communicationnelles pédagogiques auprès de leurs étudiants dans le contexte de l’université contemporaine en dressant un portrait détaillé des activités communicationnelles des professeurs en salle de classe.
Communication, apprentissage et contexte
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Communication orale
L’apprenance vectrice d’efficience communicationnelle professeur-étudiantsYannick Brun-Picard (Collège Jacques Prévert Les Arcs)
La communication entre professeur et étudiants se révèle parfois délicate. L’enseignant quels que soient les outils de communication des savoirs qu’il emploie doit mettre en œuvre un vecteur pour catalyser les actants. Nous supposons que l’apprenance dans ce contexte est vectrice d’efficience communicationnelle entre ces acteurs. Comment l’apprenance recherchée et instaurée par l’enseignant contribue-t-elle à une efficience communicationnelle entre professeur et étudiants ? Après avoir précisé la forme d’apprenance que nous employons dans ce contexte communicationnel, nous présentons brièvement la méthodologie praxéologique utilisée pour rendre accessible notre lecture des faits et ce qu’est la communication exposée. L’apprenance ne se décrète pas. Elle exige que les actants œuvrent en synergie et que l’instigateur entretienne l’intérêt, l’attrait, l’émulation et l’effervescence au cours des séances prodiguées. Cela implique que l’enseignant ne s’enferme pas dans des automatismes, mais qu’il pique la curiosité des apprenants. Tout diffuseur de savoir est en mesure d’instaurer un climat d’apprenance propice à une efficience communicationnelle. Pour cela, les écueils des dogmes de la nouveauté, de l’immédiateté, du tout technologique ou de la surabondance de références doivent être contenus. Cela signifie que le professeur, à destination des étudiants qui lui sont confiés, fait preuve de distanciation empathique, qu’il utilise des outils pour diffuser les savoirs sans être dépendants de ceux-ci, qu’il est en capacité de se saisir des influences exogènes au contexte de production pour que l’engramme soit efficient. Ainsi, la communication dépasse l’exposition pour devenir une construction vectrice d’apprenance.
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Communication orale
La satisfaction de l’étudiant comme indicateur de persévéranceLouise Bélair (Université du Québec à Trois-Rivières), Mamadou Siradjo Diallo (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Stéphane Thibodeau (Université du Québec à Trois-Rivières)
Dans l’optique de comprendre le vécu des étudiants ayant persévéré ou abandonné leurs études en enseignement secondaire à l’Institut Supérieur des Sciences de l’Éducation de Guinée (ISSEG), une étude exploratoire a été réalisée. En s’appuyant particulièrement sur le modèle d’intégration d’étudiant de Tinto (1997), la technique d’entrevue à trois volets de Seidman (2006) a été utilisée pour collecter les données auprès de sept anciens étudiants admis à l’ISSEG pour la formation initiale en enseignement secondaire.
L’exploitation des données collectées au moyen du logiciel Nvivo10 a relevé certains caractères, formel et informel de la communication entre l’étudiant et le monde universitaire ainsi que des conséquences qui en découlent. De fait, selon que les participants ont abandonné ou persévéré, deux cas de figures ont été observés à travers les résultats obtenus. Accentuation des propos sur les caractéristiques d’admission pour ceux qui ont abandonné et sur le vécu social et académique pour ceux ayant persévéré. En conséquence, suivant Bryant (2006), la satisfaction de l’étudiant par rapport à son vécu social et académique apparait comme l’indicateur principal de persévérance. Ce qui sous-tend l’importance de privilégier la satisfaction de l’étudiant, au sens de Noel, Levitz et Saluri (1985), dans toute communication avec celui-ci.
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Communication orale
Les innovations technologiques sont-elles à l’origine des nouveaux rythmes et temporalités de l’université contemporaine?Anne Mai Walder (UdeM - Université de Montréal)
Les changements inhérents aux usages des nouvelles technologies dans les situations d’enseignement et d’apprentissage à l’université bouleversent les rythmes et les temporalités tant des tâches professorales enseignantes que des exercices d’apprentissage des étudiants. L’objectif de cette communication est de présenter une étude qui s’intéresse à l’interrelation entre la question du rapport aux temps et les pratiques enseignantes innovantes à travers l’auscultation d’expériences de professeurs qui s’engagent dans l’implantation d’innovations pédagogiques. Pour traiter cette question, les innovations pédagogiques ont fait l’objet d’une recherche qualitative. La collecte de données s’est effectuée au moyen d’un entretien de groupe et de 32 entrevues individuelles semi-structurées auprès de professeurs de carrière d’une institution fortement engagée en recherche. Cette communication expose les résultats de l’analyse des données opérée par théorisation ancrée mettant en lumière les différentes temporalités en contexte d’innovation pédagogique ainsi que les origines et les conséquences des nouvelles technologies sur ces dernières. Finalement, il semble que les innovations pédagogiques utilisant les nouvelles technologies répondent aux nouveaux rythmes et temporalités de nos sociétés, mais en engendrent également. Cette communication expose les implications de ces résultats sur la pratique éducative, et notamment la communication professeur-étudiant.
Dîner libre
La communication professeur-étudiant en présentiel
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Communication orale
Du trilogue entre l’expert, le professeur et l’étudiant : un partenariat pour mieux philosopherSerigne Touba Mbacké Gueye (Cégep de Granby Haute-Yamaska)
Notre communication a pour objet de traiter d’une méthode pédagogique de type partenarial pour rendre plus fluide la communication professeur-étudiant dans un cours de philosophie au Collégial. Admettre que la philosophie est une disciple difficile et insuffisamment aimée de la majorité des étudiants du Cégep revient à confirmer que sa mission ne semble pas bien comprise par la presque totalité de ceux qui l’enseignent. Car, l’exercice de réflexion philosophique n’est jamais effectué hors du champ d’intérêt de l’être humain. Pourquoi alors ce que nous aimons à appeler la discipline-reine, à savoir la philosophie, reste peu populaire ? Parce qu’elle est souvent enseignée de façon savante. Or, ce qu’il est important de comprendre, selon Victor Coussin, est qu’il y a deux sortes de philosophie : l’une artificielle et savante, réservée à quelques-uns ; l’autre naturelle et humaine et qui est à l’usage de tous. La philosophie populaire comprend autant de parties que la philosophie savante ; elle aussi a sa psychologie, sa morale, sa méthode. Ainsi, le choix que nous avons fait de recourir à la philosophie populaire a permis de ne point négliger la donne essentielle de l’environnement dans lequel nos étudiants évoluent. Nous avons ainsi adopté une méthode d’enseignement de la philosophie qui tient compte des retombées positives d’une collaboration avec le milieu communautaire. C’est une approche qui favorise l’intervention, dans les cours de philosophie, de différents spécialistes. Cela peut aller d’un prêtre (sur le discours religieux et mythique), à un chercheur scientifique (sur le discours scientifique) en passant par un expert en marketing (le discours sophistique), des intervenantes en maison de femmes victimes de violence (le discours philosophique en lien avec l’amour chez Platon et l’amitié chez Aristote) et des intervenants en milieu communautaire (la question du bonheur dans sa relation avec le besoin et le désir). En effet, dans la presque totalité des discussions entre professeurs de philosophie se trouve l’incontournable sujet afférent à la baisse du niveau des apprenants : ils ne savent ni lire ni écrire ni communiquer avancent-ils souvent désespérément. A notre avis, ce ne sont pas, en effet, les étudiants qui ne savent plus communiquer parce qu’ils ne savent ni lire ni écrire, mais parce que leur expérience du monde ne s’adapte pas à la bonne réception de la pertinence littéraire et réflexive des textes et des contenus de cours qui leur sont proposés. Si les apprenants du 21ème siècle, dans leur écrasante majorité, ne sont plus réceptifs à la philosophie – pour ne citer que cette discipline -, ce n’est pas parce qu’ils ne savent pas lire, mais ce serait, probablement, dû au fait que leur expérience du monde ne leur permet pas toujours d’accéder à la littérature et à la réflexion philosophique. Notre communication fera état d’une démarche pédagogique qui est susceptible de faciliter la communication entre le professeur et l’étudiant à partir de questions simples et susceptibles d’être comprises par l’étudiant en vue de rendre plus pertinente l’enseignement de la théorie philosophique qui est essentiel.
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Communication orale
La communication professeur-étudiant en présentiel à travers l’écriture : les synthèses réflexives et le portfolioDe Britto Damasco Denise Gisele (Secrétariat d'Education du District Fédéral et Association des Profs de FLE du DF)
Cette communication présente une recherche menée en 2016 avec des futurs enseignants de français langue étrangère en cours de morphosyntaxe du français au Département de Langues Etrangères et Traduction de l’Institut de Lettres de l’Université de Brasilia, au Brésil. Le référentiel théorique de cette étude dresse une approximation conceptuelle entre la pratique réflexive (SCHÖN, 2000 ; TARDIF ; BORGES ; MALO, 2013), l’écriture d’un journal réflexif (HESS, 2005), appelé dans ce contexte de « synthèse réflexive » et le portfolio, outil d’évaluation formative (VILLAS BOAS, 2002, 2005 ; VELTCHEFF, 2009). La méthodologie a consisté dans une analyse du contenus et des échanges des synthèses réflexives et des portfolios des apprenants. Cette étude sera présentée en trois étapes : d’abord le contexte où cette recherche a eu lieu ; ensuite, le contenu des échanges entre le professeur et les étudiants; et enfin, le résultat de l’analyse des données et les images (photos) de ce qui a été rendu en fin de semestre. Les résultats de la recherche ont montré que a) la pratique quotidienne d’écrire peut faciliter la communication professeur-étudiant dans la mesure où l’enseignant, lecteur privilegié, s’approche de ses apprenants en faisant la rétroaction de ce qu’il a lu; b) le portfolio rendu par chaque étudiant peut devenir un second moyen de communication professeur-étudiant dans la mesure où il clore et rassemble ce qui a eu du sens, voire les interactions écrites entre ces acteurs.
La communication professeur-étudiant en classe virtuelle
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Communication orale
La communication professeur-étudiant dans un contexte de formation hybrideAbdellah Nouib (Maroc), Badia Oulhadj (Université Hassan)
L'arrivée de la technologie de l’Information et de la Communication (TIC) prend une place primordiale dans l'enseignement, et bien entendu dans l’enseignement supérieur. Dans l'amélioration de la qualité de l'apprentissage des étudiants,
la formation hybride ou mixte (Deschryver et Peraya 2006) fait partie de la formation à distance, aussi appelée e-formation. Ce modèle vise à concilier les aspects de la formation face à face et en ligne. La variable temps passé en classe permet aux apprenants de contribuer à des expériences interactives avancées. En revanche, elle repose sur une partie présentielle et une partie en e-learning où deux caractéristiques ressortent : le recours au numérique et la distance (Deschryver, Lameul, Peraya & Villiot-Leclercq, 2011).
Le temps passé en classe permet aux apprenants de participer à des expériences interactives avancées. Par ailleurs, le volet en ligne du cours leur permet d’avoir accès à un contenu riche en multimédia en tout temps et en tout lieu. Grâce à la souplesse de cette formule, il est plus facile d’établir un calendrier.
Notre recherche porte sur l'étude de la communication professeur-étudiant dans le contexte de la formation hybride, et apporte des éléments de réponse à notre problématique de départ : comment s’effectue la communication professeur-étudiant dans un contexte de formation hybride ? sur la base d'une étude qualitative exploratoire auprès des étudiants ayant bénéficié de ce type de formation.
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Communication orale
Quand la communication professeur-étudiant prend une allure interculturelle : le cas d’un cours en ligne destiné aux étudiants étrangersCatinca Adriana Stan (Université Laval)
Depuis une dizaine d’années, l’Université Laval a créé un cours destiné aux nouveaux étudiants internationaux, afin qu’ils puissent mieux s’approprier la culture universitaire nord-américaine et qu’ils réussissent leurs études. Offert au début en présentiel, ce cours a augmenté le nombre d’étudiants internationaux qui deviennent diplômés (Rapport Comment ça va, 2010). Cependant, le virage numérique et la diversification de l’offre universitaire a fait en sorte que le cours s’offre désormais en mode hybride (cohorte d’automne) ou entièrement en ligne (cohorte d’hiver). Cela a entraîné entre autres des nouveaux défis de communication (Stan, 2013) et une redéfinition constante du rôle des étudiants et de notre propre rôle de formatrice.
Notre présentation porte sur la communication professeur-étudiant et étudiant-étudiant dans un environnement virtuel. Plus précisément, nous décrirons les moyennes que les étudiants prennent pour communiquer, nous analysons quelques-uns de leurs propos et nous tentons d’interpréter ces marques de communication comme signes d’un changement dans le comportement des apprenants, qui, tout en devenant plus familiers avec l’interface du site de cours, cherchent à créer une communauté d’apprentissage (Collin et all., 2015).
Nous pensons que cette réflexion autour de la communication et du rôle assumé par les participants conduit à une meilleure compréhension des expériences plurielles d’apprentissage et des défis qui accompagnent les cours en ligne.
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Communication orale
L’enseignement à distance : l’émergence des MOOC au MarocAbdellah Nouib (Maroc), Badia Oulhadj (Université Hassan)
L'avènement de l'internet entraîne un accès à l'apprentissage et aux connaissances bien plus facile (Dréo 2010]). Les utilisateurs peuvent partager eux-mêmes du contenu et replace des relations des internautes au centre des pratiques via l'utilisation des réseaux sociaux. Le fonctionnement nécessite d'acquérir des compétences numériques, appelées également « littératie numérique » [Martin 2006]. La recherche effectuée par [Simon et coll. 2008] ont montré qu'il était faisable de renforcer ces compétences dans le cadre d’une communauté collaborative, les cours en ligne Ouverts et Massifs, ou MOOC [Daniel 2012], souscrivant de percevoir le cours lui-même comme la création d'une communauté virtuelle de l'apprentissage collaboratif.
L'acronyme MOOC signifie « Massive Open Online Course » soit CLOM en français : Cours en Ligne Ouverts et Massifs) soit des cours accessibles et gratuitement via internet à tous, ce type de cours à apparu en Amérique en New York « the Year of the MOOC» (2012) étant une révolution pour l'enseignement supérieur.
Le concept du MOOC basé sur l'échange entre les apprenants et le professeur, de façon supposée interactive, à une forme d'enseignement en ligne (Karsenti, 2013). Les MOOC proposent des ressources en ligne, QCM et forums, des présentations vidéo et de diapositives PowerPoint.
La réforme de l’enseignement universitaire1 introduite au Maroc en 2003, et le programme d’urgence2 initié en 2009, tous les deux, ont mis l’accent sur la nécessité de recentrer l’acte d’enseignement sur l’apprenant, sur les compétences à acquérir par ce dernier et sur la primauté de l’intégration progressive des TIC dans l’enseignement.
C’est cette connexion entre le réel et le virtuel, qui s’effectue à travers des plateformes en ligne en contexte marocain, qui nous mène à nous interroger dans le cadre de cette recherche sur l'enseignement à distance, et à l'étude de l'émergence de ce nouveau concept, des Moocs.
Le présent article vise à étudier le rôle de l'utilisation des MOOC pour répondre à la préoccupation de l'amélioration des systèmes éducatif en contexte marocain.
La communication professeur-étudiant : perspectives
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Communication orale
La structuration de l’interface communicationnelle entre professeur et étudiants par l’agrégation de synergies pédagogiquesYannick Brun-Picard (Collège Jacques Prévert Les Arcs)
Face à trois cents étudiants, il est compliqué pour le professeur de construire une interface communicationnelle vivante sans céder à la tentation de la facilité offerte par les technologies contemporaines. En revanche, lorsque la diffusion des savoirs est orientée vers la transmission et l’émulation socioconstructive, la situation d’enseignement tend en direction de l’efficience. Comment par l’agrégation de synergies pédagogiques parvenir à la structuration d’une interface communicationnelle entre professeur et étudiants au sein de laquelle les apprenants deviennent des actants projectifs ? La définition des concepts ancre notre démarche d’une méthodologie praxéologique où sont évaluées les agrégations pratiquées. Elle permet l’analyse d’interventions pour des classes de volume réduit tout en étant transposable. La mise en relief des formes d’agrégations contribue à la perception des structurations pédagogiques afin que les apprenants demeurent fixés sur l’objectif d’apprentissage. Toute démarche aussi attrayante qu’elle soit souffre d’incomplétude bien que dans ce cas les associations pédagogiques permettent d’atténuer les travers de chacune. Ces aspects négatifs, contraignants, voire conservateurs nuisent à cette conception de l’enseignement. Ainsi, des enseignements au sujet de la nature d’une interface communicationnelle en situation d’enseignement, de l’implication des destinataires, du rôle de pédagogue, de la place de l’outil didactique nous éclairent au sujet des structurations possibles dans la communication professeur-étudiants. L’implication des actants dans la construction ponctuellement collective des savoirs ouvre des perspectives pour lesquelles les participants sont invités à fuir la facilité des outils médiatisés pour se responsabiliser.
Table ronde : La communication professeur-étudiant, quelles perspectives?
Dîner libre
Compétences de communication et formation à l’enseignement
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Communication orale
Vers une stratégie de développement des compétences de communication chez les enseignants du réseau de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) au Liban?Rana Challah (Université Lumière Lyon 2)
Dans un contexte de progrès scientifique et technologique, les systèmes éducatifs ont été marqués par plusieurs mutations qui ont imposé de nombreux changements au niveau de l’organisation de l’établissement scolaire (Tilman et Ouali, 2001). Par ailleurs, l’évolution des paradigmes du métier d’enseignant a contribué à une nouvelle conception de la formation continue. Si la formation continue est considérée à travers le prisme du développement de compétences (Perrenoud, 1996), de quelles compétences s’agit-il vraiment ? Si de nombreux travaux (Huberman, 1995 ; Fullan, 1998 ; Fullan et Hargreaves, 2012) insistent sur l’importance du travail en réseau des enseignants, quelles seraient les conditions à assurer pour le favoriser ? L’objectif de cette communication est de présenter les résultats d’une recherche menée au sein du réseau de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE) au Liban. Notre problématique est la suivante : en quoi le fonctionnement des établissements et les dispositifs de formation favorisent-ils le travail en réseau et, de surcroît, le développement des compétences de communication chez les enseignants du réseau de l’AEFE au Liban ? L’approche méthodologique s’appuie sur l’analyse de 423 questionnaires élaborés selon l’échelle Likert et de 51 entretiens semi-directifs. L’examen des résultats montre que le développement des compétences de communication est plus présent dans la théorie et dans les textes institutionnels que dans la pratique.
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Communication orale
Les compétences de communication pédagogique en contexte pluraliste d’éducationChantal Asselin (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Brassard (2016) illustre comment se manifestent les compétences de communication pédagogique. Dans le contexte actuel de l’apprentissage du vivre ensemble (MELS, 2005), la communication professeur-étudiants, immigrants résidents permanents (RP) et citoyens canadiens (CC), autant en e-learning qu’en présentiel, prend diverses formes nuancées, obligeant la personne chargée de cours ou professeure, à développer d’autres compétences, lesquelles ne pouvaient émerger qu’en contexte pluraliste d’éducation (Leroux, 2016). Asselin (2014; 2015; 2016) souligne les difficultés communicationnelles des étudiants universitaires immigrants, résidents permanents et citoyens canadiens, dans les deux modes de diffusion des cours et programmes. Elle illustre les défis similaires, parfois identiques, relevés par les chargés de cours ou professeurs, peu importe le mode de diffusion du programme et des cours, ou des origines ethnoculturelles et linguistiques premières des acteurs. Si le vivre ensemble s’apprend en contexte scolaire, celui appliqué à l’intérieur d’une communication dite pédagogique, en contexte académique, prend une importance considérable au Québec : l’augmentation du nombre total d’inscriptions d’étudiants RP à l’Université de Montréal, entre 2000 et 2009, y démontre la croissance de 156% de ce public étudiant (Kanouté et al., 2014). Le vivre ensemble obligerait chargés de cours, professeurs, et étudiants, à redéfinir leurs représentations de la communication pédagogique.
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Communication orale
La compétence pragmatico-pathémique : enjeux de l’expression pragmatique non verbale de l’émotion en contexte éducationnelMatthieu Josselin (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
L’objectif de cette communication vise à illustrer la pertinence pédagogique de la compétence pragmatico-pathémique dans la relation professeur-étudiant, (compétence) qui permet l’expression non verbale de l’émotion adaptée au contexte. Cette compétence aurait une influence majeure sur la dynamique de classe en participant, notamment, à la mise en place d’un climat propice aux apprentissages (Simonds et Cooper, 2007). L’expression non verbale des émotions peut être modulée suivant les règles socio-langagières de la situation de communication et relève ainsi de la compétence pragmatique. Cependant sa compréhension est peu développée sur les dimensions non verbales et chez l’adulte dans un contexte de langue première. Notre étude vise à modéliser la compétence pragmatico-pathémique en identifiant ses fonctionnements et caractéristiques. Les données ont été recueillies à l’aide d’entretiens d’explicitation individuels menés auprès d’étudiants de 2e cycle inscrits à un cours de gestion de conflit. Ces entretiens menaient à l’auto-analyse des expressions non verbales de l’émotion. Les résultats préliminaires indiquent un décalage entre les comportements des étudiants observés et les représentations de leurs propres expressions de l’émotion. Les résultats indiquent aussi chez ces participants une conscience variable des effets socio-affectifs potentiels de l’expression de l’émotion non verbale, pouvant impliquer des pistes de développements de cette compétence chez les enseignants
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Communication orale
Je, vous, nous : réflexions en trois temps à propos de la communication en formation à l’enseignementJulia Poyet (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Si je fais le bilan de mon expérience en formation en l’enseignement de ces quinze dernières années, je constate que la façon dont je communique avec les étudiants peut se découper en trois temps marqués par des interrogations quant à la posture que je devrais adopter en classe, par des résolutions prises par et pour moi-même et par des expérimentations pédagogiques. Cette communication vise à témoigner de ce cheminement en trois temps : 1. J’ai l’âge de mes étudiants, je viens d’arriver au Québec, ça s’entend à mon accent. Ici, tout le monde se tutoie. Mon sac à main en forme d’arrosoir posé sur le bureau, du haut de mes 1,53 mètres, je me présente par mon prénom. Dois-je me faire appeler Mme Poyet ? Dois-je « traduire » mes expressions ? Et tout à coup, au début d’une nouvelle session, les étudiants me vouvoient. 2 Je suis devenue une « Madame » ! Dois-je vouvoyer mes étudiants ? Ils m’appellent Madame, mais m’écrivent des courriels inconvenants. Quelles stratégies utiliser pour « éduquer » à la plus rudimentaire des politesses ? Comment réagiraient-ils si la situation était inversée ? 3. Je deviens alors mon propre objet d’analyse. Inspirée par les démarches de vidéoscopie expérimentées récemment en recherche-collaborative et par l’atelier « corps conscient » suivi au sein de mon institution, depuis quelque temps, je m’observe et agis en conscience… Quels constats ? Quelles réflexions ? Quelles propositions ? C’est ce que je me propose de partager dans cette communication pour avancer, ensemble, vers … un quatrième temps ?