462 - La pleine conscience chez l’enfant et l’adolescent : conceptualisation, interventions associées et perspectives de développement

Introduction : Les élèves souffrant d’un trouble de santé mentale vivent des difficultés d’adaptation scolaire et psychosociale qui compromettent leur réussite scolaire et amplifient les problèmes de relations sociales à l’école. Les élèves en classes spéciales représentent un groupe particulièrement vulnérable au stress et à la détresse psychologique. Les élèves du primaire en classe spéciale pour troubles psychologiques sévères (TPS) présentent des déficits dans les sphères cognitive, sociale, comportementale et émotionnelle. Peu d’interventions psychologiques, manualisées et faciles d’implantation dans la routine quotidienne de la classe, sont disponibles pour les élèves en classe TPS. But : Cette étude pilote visait à évaluer l’impact d’une intervention en pleine conscience (IBPC) chez des élèves en classe TPS sur l’anxiété, la dépression et l’inattention. Méthodologie : Un devis d’analyses à cas uniques a été implanté, où les élèves et leurs enseignants ont complété un questionnaire à 12 reprises avant, pendant et après l’intervention. Résultats : Une analyse préliminaire des données montre une diminution des symptômes d’anxiété, de dépression et d’inattention chez ces élèves post-intervention. Conclusions : Ces résultats suggèrent que l’IBPC a été efficace pour réduire les problématiques de santé mentale chez ces élèves. Les résultats complets de ce projet seront présentés dans le cadre du colloque.

 

Le concept de pleine conscience suscite de plus en plus l’intérêt, ceci notamment en raison du nombre important d’interventions entourant ce concept qui s’est déployé au cours des dernières années. Toutefois, la pleine conscience, de par sa nature multidimensionnelle, demeure difficile à cerner et la majorité des études s’y étant intéressées cible une population adulte. Le manque de prise en compte des caractéristiques développementales dans la compréhension de la pleine conscience s’illustre par le nombre limité d’étude portant sur le concept même et sa mesure chez l’enfant. Cette étude vise donc à mieux comprendre la pleine conscience telle qu’elle s’opérationnalise chez l’enfant en 1) vérifiant la justesse de la conceptualisation mesurée par un questionnaire comportemental; et 2) explorant de quelle manière les enfants expliquent ce concept avec leur propre vocabulaire. Trois cents enfants et leurs parents ont participé à cette étude. Ils ont été soumis à des questionnaires (Questionnaire sociodémographique, Questionnaire de pleine conscience et Système d’évaluation du comportement de l’enfant, 2^e édition pour francophones) et à une entrevue semi-structurée. Les données sont analysées à l’aide d’un devis mixte (quantitatif et qualitatif). Les résultats préliminaires indiquent des limites des instruments actuels à mesurer la pleine conscience chez l’enfant et la possibilité d’employer un vocabulaire plus propre à l’enfant. Les implications de ces résultats sont discutées.

Les demandes de consultation en pédopsychiatrie sont en forte croissance. Dans ce contexte, il importe de développer et d’évaluer des interventions brèves, efficaces et adaptées pour les jeunes. À ce jour, la thérapie cognitive et comportementale demeure la forme de thérapie la mieux appuyée sur le plan empirique auprès des adolescents. Cependant, un jeune sur quatre ne répondrait pas à ce type d’intervention. Ces dernières années, la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT), une approche qui s’inscrit dans le mouvement des thérapies basées sur la pleine conscience, a attiré l’attention des chercheurs et des cliniciens. Malgré des résultats encourageants auprès d’adolescents présentant diverses problématiques (anxiété, dépression, douleur chronique), d’autres études sont nécessaires pour mieux connaître l’impact de l’ACT auprès cette population et ce, notamment dans un contexte clinique. Cette étude à devis pré-expérimental vise à évaluer les effets d’un programme d’intervention de six séances basé sur l’ACT intitulé Deviens maître de ta vie. L’échantillon est composé de 25 adolescents âgés entre 14 et 17 ans (71 % filles) qui consultent en clinique externe de pédopsychiatrie au CISSS de Chaudière-Appalaches. Conformément à nos hypothèses, l’intervention est associée à des diminutions des symptômes anxieux et dépressifs ainsi qu’à des améliorations sur le niveau de flexibilité psychologique. Les résultats sont discutés et des pistes de recherches futures sont envisagées.

Un intérêt croissant est noté pour le développement d’interventions basées sur la pleine conscience (IBPC). Bien que plusieurs études portent sur une population adulte, celles menées auprès de jeunes, bien que limitées, mettent en évidence des divergences quant aux effets des IBPC au plan : des symptômes intériorisés et extériorisés, des capacités de pleine conscience, et des concepts souvent associés (dont l’inflexibilité psychologique et les fonctions exécutives). Cette communication comporte trois objectifs : (1) tenter d’expliquer ces divergences observées dans les travaux antérieurs; (2) présenter le cadre d’une IBPC pour enfants âgés de 8 à 12 ans et leurs parents offerte à la Clinique d’évaluation et d’intervention en enfance et en adolescence du campus de Longueuil de l’Université de Sherbrooke (adaptation de Deplus et Lahaye, 2015). Cette intervention a la particularité d’inclure un volet parental visant à soutenir les parents dans l’accompagnement de leur enfant; et (3) exposer le devis et la méthode d’une étude exploratoire en cours qui se penche sur l’évaluation de l’implantation et des effets de cette intervention. Par le biais d’un devis mixte (qualitatif et quantitatif), différents instruments de mesure (c.-à-d. questionnaires, mesures neurocognitives, entretiens semi-structurés, grilles d’observation, journaux de bord) sont utilisés pour mesurer les variables ciblées auprès des enfants, des parents et des intervenants. Des premiers constats sont discutés.