Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Informations générales

Événement : 84e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 500 - Éducation

Description :

Les enjeux de la démocratie et de l’éducation sont multiples, complexes, et sont cruciaux pour les sociétés. Ils sont à la fois d’ordres éthique, politique, historique, social, environnemental, économique, géographique, culturel, éducatif et pédagogique. Ils se fondent sur des valeurs d’égalité en droits, de justice sociale, de diversité, d’inclusion, de solidarité, d’équité, de paix et de bien-vivre-ensemble. Ils visent à déconstruire les problématiques socio-environnementales qui découlent des dynamiques systémiques de racismes, discriminations, marginalisation, exclusion, violences, logiques extractives et vulnérabilités multiples. L’alphabétisation politique constitue l’une des facettes de l’articulation entre la démocratie et l’éducation. L’analphabétisme politique donne lieu à une « démocratie mince » réduite à sa seule dimension normative basée sur des modalités électorales. L’éducation « transformatoire », dont le moteur est interne aux collectivités et individus concernés, constitue une seconde facette de leur articulation. Elle suppose un engagement critique dans l’exercice d’une « démocratie ample » qui conduit à la transformation des réalités socio-environnementales oppressives. L’éducation non transformatoire est semblable à l’« éducation bancaire » que dénonce Freire, parce qu’elle contribue à maintenir, renforcer et reproduire les dynamiques systémiques oppressives.

Contrairement aux évidences, l’articulation entre la démocratie et l’éducation n’est pas toujours évidente en éducation. La question se pose alors : où, quand et comment se fait cette nécessaire articulation? Depuis 2012, la recherche Démocratie, alphabétisation politique et éducation transformatoire a permis d’étudier les perceptions, expériences et pratiques d’acteurs socioéducatifs au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde. Avec le Global Doing Democracy Research Project dans 12 pays, plus de 5 000 personnes y ont participé. En dépit des contextes différents, des tendances communes se dégagent, notamment par le prisme du néolibéralisme, l’expérience d’une « démocratie mince », la perception de la nature antidémocratique de l’école, l’inconfort face aux questions sociales vives, le déni du rôle des enseignants dans la démocratie. Les données de recherche ont été présentées dans plusieurs congrès nationaux et internationaux, et ont été publiées en anglais.

Autour des enjeux de la démocratie et de l’éducation, le colloque réunit divers acteurs socioéducatifs pour partager leurs réflexions, recherches ou praxis, en français, à partir de diverses perspectives critiques, selon quatre axes thématiques :

1) Des perspectives critiques politiques, historiques ou institutionnelles;

2) Des perspectives critiques éducatives, scolaires;

3) Des perspectives critiques sociales et environnementales;

4) Des perspectives critiques « alter-natives » (ou nées dans d’autres épistémologies) telles que le féminisme, l’indigénisme, l’anticolonialisme, l’antiracisme.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Ouverture du colloque : mot de bienvenue, introduction et déroulement de la journée


Communications orales

La démocratie et l'éducation transformatoire : des perspectives critiques politiques, historiques ou institutionnelles

  • La question qui tue : la démocratie est-elle possible sans une éducation à la démocratie? Survol du projet de recherche Démocratie, alphabétisation politique et éducation transformatoire
    Paul R. Carr (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Comment savoir si nous pratiquons la démocratie en éducation ou si nous éduquons à la démocratie? Quels sont les critères, les facteurs, les composantes, les processus et les enjeux de cette démocratie en éducation ? Dans cette communication, nous explorons le projet de recherche intitulé Démocratie, alphabétisation politique et éducation transformatoire, qui inclut dix ans de d'études dans plusieurs pays sur les perceptions, les expériences et les perspectives des étudiant-e-s en formation de maîtres, des enseignant-e-s, des professeur-e-s et des membres de la société civile. La présentation se situera autour des modèles conceptuels, théoriques et méthodologiques qui se dégagent de la recherche ainsi que des points saillants, des pistes de recherche et des propositions éducatives.

  • Quels liens, pour quelle dés/union? L'éducation et la démocratie, leurs limites et leur portée possible à partir d'une perspective anticolonialiste inspirée de Frantz Fanon
    Gina Thésée (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Lorsque l'on parle d'éducation et de démocratie, de quoi parle-t-on au juste? Quels sont les liens unissant, ou désunissant, ces deux concepts? Et, surtout, comment le contexte socioéducatif façonne-t-il leur articulation? Les liens entre l'éducation et la démocratie sont multidimensionnels et ont des impacts divers à la fois sur les notions d'identité et de citoyenneté, et aussi, par le fait même, sur les notions de conscience sociale, d'engagement et de participation. L'analyse des résultats du projet de recherche "Démocratie, alphabétisation politique et éducation transformatoire", nous amène à mettre en évidence quatre dimensions de "l'union" entre l'éducation et la démocratie, soient: l'éducation à propos de la démocratie; l'éducation par la démocratie; l'éducation relative à la démocratie et l'éducation pour la démocratie. Cependant, quelle est la portée et quelles sont les limites de ces liens d'articulation? À l'instar de George Sefa Dei qui développe la pensée anticolonialiste de Frantz Fanon en éducation, cette présentation a pour but de développer cette même pensée anticolonialiste dans les liens d'articulation entre l'éducation et la démocratie. À partir de cette perspective anticolonialiste critique nous scrutons les implications de l'éducation et la démocratie pour les notions d'identité et de citoyenneté, et aussi, de conscience sociale, d'engagement et de participation, dans des contextes de néocolonialismes.

  • La « fabrication » de citoyens : interactions entre les trajectoires de participation sociale des jeunes québécois et leurs processus de subjectivation politique
    Stéphanie BOYER (Université d’Ottawa), Aexandre COURNOYER (Université d’Ottawa), Esther FRIGON (Université d’Ottawa), Stéphanie Gaudet (Université d’Ottawa), Martine RONDEAU (Université d’Ottawa), Camille TAROT (Université d’Ottawa)

    L'engagement social de la jeunesse québécoise se distingue de celui des autres provinces canadiennes par ses modes différents de participation sociale. Il n'est pas étonnant que Montréal soit la première ville des pays du Sud à accueillir le Forum social mondial depuis sa création en 2001 à Porto Allegre. Nous constatons que plusieurs initiatives spontanées voient le jour : jardinets collectifs, bancs publics pour favoriser la solidarité; expressions artistiques citoyennes (Ferraris, 2014 a,b,c; Folie-Boivin, 2014). La société québécoise a ‘fabriqué', pour reprendre l'expression de Gagné et Neveu (2009), une génération de jeunes engagés sur certains biens communs (Katz 2015) et qui se disent paradoxalement orphelins politiques (St-Pierre Plamondon 2014). Comment cette citoyenneté sociale et politique s'est-elle fabriquée? Notre expérience des dernières Écoles de citoyenneté de l'Institut du Nouveau Monde nous a démontré que les jeunes fréquentent plusieurs types d'organisations à travers leurs trajectoires de participation sociale et que celles-ci leur permettent d'entamer de différentes façons un processus de subjectivation politique sans « militer » pour une organisation. Nous analyserons les mises en récit de jeunes qui ont fréquenté une école à la citoyenneté organisée par l'INM. Nous analyserons les événements de vie et les organisations qui influencent leur trajectoire de participation sociale ainsi que le processus de subjectivation politique.

  • Période de questions
  • Pause

Communications orales

La démocratie et l'éducation transformatoire : des perspectives critiques éducatives, scolaires

  • Danse, éducation populaire et justice sociale
    Nayla Naoufal (Université Laval)

    De nombreux mouvements de justice sociale ou environnementale font appel aux arts. Dans un contexte communautaire, le mouvement et la danse sont de nature à développer une cohésion et un sentiment de pouvoir-agir collectifs. Entre autres, ils peuvent permettre aux participants de construire des images positives d'eux-mêmes et de leur communauté, renforçant leur capacité de lutter contre les dynamiques de discrimination et de marginalisation. Conjugués ou non avec d'autres approches artistiques, ils peuvent catalyser le partage d'expériences de vie : « Comment nous racontons nos histoires et les histoires que nous racontons… peuvent révéler les rapports de pouvoir et transformer la construction des savoirs » (Traduction libre, Barndt, 2006). Ainsi, que ce soit en éducation formelle ou non formelle, les corps sont rarement engagés dans les apprentissages, alors que les neurosciences ont montré qu'ils sont le creuset de notre rapport au monde. Les arts du mouvement peuvent contribuer aux décolonisations inter-reliées du corps et de l'imaginaire et aider à rompre avec les conceptions contemporaines dominantes des arts et de la construction des savoirs. Cette communication se penchera sur les apports de la danse pour l'éducation à la justice environnementale dans une perspective de paix positive et de démocratie ample, en s'appuyant sur la littérature scientifique et praticienne et sur des pratiques en contexte d'éducation populaire.

  • Enjeux de l'éducation géographique dans la formation à l'écocitoyenneté en Haïti : une perspective critique
    Carlo Prévil (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)

    Haïti interpelle souvent de manière paradoxale autant par ses crises environnementales que par l'acuité de ses problématiques démocratiques. Les transformations de territoires à risques environnementaux découlent souvent de stratégies d'acteurs. La perspective critique permet de mieux saisir l'interdépendance des dimensions écologiques par rapport aux enjeux démocratiques de ces crises. Il s'agit de s'interroger autant sur le référentiel d'information de ces acteurs que sur la base de leur motivation.

    Les lieux sont investis par différents acteurs sociaux qui participent à la construction de leur sens du lieu par leurs projets. L'éducation géographique en aidant à développer une compréhension des stratégies d'appropriation du bassin de vie débouche sur une réflexion sur la participation et l'engagement social jusqu'à l'empowerment. Elle aide à élaborer, individuellement ou collectivement, des stratégies efficaces pour réduire la vulnérabilité et finalement pour mieux protéger les populations à risques. En adoptant l'axe des perspectives critiques sociales et environnementales, nous réévaluons les approches de production et de transmission des savoirs sur le milieu pour qu'elles soient davantage axées sur l'harmonisation des rapports à soi, à l'autre et autant à l'environnement comme bassin de vie.

    L'éducation géographique transformatoire permet de mieux s'ouvrir à la participation et la pratique démocratique dans une démarche de gouvernance environnementale et territoriale.

  • Développer l'agentivité épistémique des élèves dans une perspective émancipatrice
    Charles-Antoine Bachand (UdeM - Université de Montréal), Stéphanie Demers (UQO - Université du Québec en Outaouais), David Lefrançois (UQO - Université du Québec en Outaouais), Marc-André Éthier (UdeM - Université de Montréal)

    Pour Russell (1926/1969), l'École comme institution s'articule autour d'un mandat épistémique dont les finalités ultimes se situent entre le désir de certains d'inculquer des états intellectuels et moraux prédéfinis et l'aspiration au développement du jugement autonome pour agir librement. Le premier pôle implique une hétéronomie épistémique de l'individu, le second l'en libère. Dans une perspective critique freirienne (1974), nous avançons que, pour arriver à la seconde fin, l'élève doit développer et exercer son agentivité épistémique, c'est-à-dire un pouvoir sur et avec les savoirs qui lui serviront à affirmer sa liberté. Ce pouvoir prend ses assises dans une conception de soi comme acteur membre d'une communauté épistémique législative (Elgin, 2014; Reed, 2013; Robertson, 2009). Cette communauté peut être formée au sein de la classe et permet de participer activement à la construction du savoir, mais aussi à l'élaboration et à la correction des normes et règles validant son adéquation à la vérité. Dans cette communication, nous poserons le problème de la cohérence entre cette seconde fin et les approches pédagogiques mobilisées pour son atteinte : l'éducation formelle rend-elle libre ou enferme-t-elle les élèves dans une dépendance épistémique ? Nous proposons ainsi d'examiner certaines approches, ancrées dans des disciplines scolaires et transversales, qui favoriseraient l'atteinte d'une finalité éducative émancipatrice.

  • Période de questions

Assemblée générale

Dîner


Communications orales

La démocratie et l'éducation transformatoire : des perspectives critiques sociales et environnementales / des perspectives critiques « alter-natives »

  • Uniterre : éduquer le changement! Qu'est-ce que la démocratie vient y faire?
    Franck Potwora (Uniterre Conférences)

    Uniterre Conférences est un organisme crée en 2010, devenu organisme à but non lucratif en 2013, puis organisme de bienfaisance enregistré en 2014. Nous favorisons l'éducation relative à l'environnement et à l'écocitoyenneté auprès des établissements scolaires, universitaires, et du grand public, en nous inspirant du Programme de formation de l'école québécoise du Ministère de l'Éducation, du Loisir, et du Sport et de toutes nos rencontres avec les jeunes et les éducateurs. Nous étbliroons avec l'éducation pour la démocratie.

    Ainsi, nous accompagnons toute personne désireuse d'affiner son opinion sur un thème d'actualité relatif à l'environnement et à la justice sociale. Nous proposons aussi aux acteurs dans les milieux scolaires (enseignants, aninateurs de vie spirituelle et d'engagement communautaire, techniciens en loisirs, conseillers à la vie étudiante, conseillers pédagogiques, coordonnateurs de comité vert, travailleurs sociaux, éducateurs spécialisés, etc.) de sensibiliser les élèves à l'éco citoyenneté grâce à une approche interdisciplinaire pédagogique et complémentaire à celle d'un cours (ateliers éco-éducatifs, artistiques, débats, jeux coopératifs).

    Notre volonté éducative est claire: Animer un débat constructif grâce à une réflexion originale, critique et réaliste pour l'émergence et la définition de valeurs écologiques et sociales progressistes.

  • Les visages de la justice environnementale à Montréal : perspectives intersectionnelles et raciales des enjeux socio-environnementaux
    Lidia Guennaoui (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les mouvements environnementaux au Québec sont des espaces où évoluent des pratiques en éducation relative à l'environnement des plus fertiles. Ces pratiques peuvent devenir démocratiques et même transformatoires, du fait qu'elles défient les rapports de pouvoirs. Entre autres, la diversité des luttes contre les pratiques extractives au Québec sont des espaces démocratiques où de nombreuses formes d'apprentissages citoyens émergent, et où les rapports de pouvoirs sont défiés. Il existe toutefois d'autres formes de rapports de pouvoirs et de savoirs qui tissent et influencent les enjeux socio-environnementaux présents au Québec. Les initiatives citoyennes visant à comprendre et à déconstruire les injustices environnementales à travers les dynamiques systémiques découlant de racismes, de discriminations et de vulnérabilités multiples sont intrinsèques aux luttes de nombreux groupes Autochtones. Elles restent toutefois discrètes pour d'autres groupes minorisés, malgré l'existence d'injustices environnementales dans des milieux urbanisés comme Montréal. Très peu de recherches - et particulièrement dans la littérature scientifique francophone - abordent d'emblée les enjeux de justice environnementale à travers une perspective intersectionnelle et raciale. Au moment où la Nouvelle-Écosse passe un projet de loi sur le racisme environnemental, cette communication présente les visages que peuvent prendre une forme de « démocratie ample » sur les enjeux de justice environnementale à Montréal.

  • Blessée : en démocratie, que nous reste-t-il quand nous ne pouvons même pas dire non?
    Donatille Mujawamariya (Université d’Ottawa)

    Je me conte et je me raconte. Je suis blessée. Je saigne en dedans. Combien de fois j'ai été blessée dans ce pays de démocratie ? Dans cette présentation, je voudrais partager mon vécu, mes blessures innombrables, en tant que femme, noire, professeure, dans une université canadienne. Ma descente aux enfers commence en 2004. Malgré le changement de direction à la tête de mon institution, le non prononcé me hante encore 12 ans plus tard. Comment se l'expliquer ? Comment survivre ? Comment rester debout face aux leaders qui se succèdent sans changement pour ne pas dire sans vision ?

  • Période de questions
  • Pause

Panel / Atelier

Table ronde sur la démocratie, l'alphabétisation politique et l'éducation transformatoire : quelle(s) éducation(s), quelle(s) démocratie(s), quelle(s) citoyenneté(s), compte tenu des questions sociales vives des sociétés d'aujourd'hui?

Participant·e·s : Paul R. Carr (UQO - Université du Québec en Outaouais), Stéphanie Demers (UQO - Université du Québec en Outaouais), Hugh Hazelton (Université Concordia), Judith Rouan (Centre de ressources de la troisième avenue), Marjorie Villefranche (Maison d'Haïti)

Communications orales

Cocktail (Partie 1) : Clôture du colloque : synthèse; présentation de publications des conférencières; informations sur le collectif à venir; etc.


Cocktail

Cocktail (Partie 2)